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Les mésaventures d'un forcené


Phillibert
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(Bonsoir à tous et à toutes !

 

J'ai remarqué qu'il y avait quelques commentaires sur ma candidature paysan; cela me touche néanmoins j'ai cru comprendre que cela retarderait le traitement de ma postulation. De ce fait, puisque ce sous-forum semble être propice au Role Play, j'ai décidé de vous poster ici ma petite histoire contée dans ma candidature. Plutôt que de me plussoyer là-bas, faites moi plutôt vos commentaires ici, je vous en serai reconnaissant ^^

 

Bonne lecture à vous !)

 

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Hola gentes dames et damoiselles ! Et heu... les autres au fond, là. Oui vous, mâles insignifiants lorgnant sur mon armure éclatante. Enfin rangez vos épées, je plaisantais ! Humpf... Bien, reprenons. Je me nomme Sir Phillibert, chevalier pour vous servir ! Je me suis aventuré sur bon nombre de continents, prêtant ma lame aux faibles aux orphelins... et surtout aux dames.. qui ne me le rendent pas forcément toujours bien.

 

Avant de devenir une sorte de bienfaiteur ambulant pour la pauvre populace, j'étais le capitaine de la garde rapprochée d'un certain roi d'un certain pays... A vrai dire, j'ai fini par oublier une bonne partie de mon passé glorieux. En effet, la chute fut brutale et je suis comme qui dirait tombé de haut, on pourrait croire que j'ai pris le choc sur la tête et que j'ai décidé de nier mes faits d'armes passés... Mais bon sang de bois, ça vous regarde pas et puis foutez moi la paix avec ça!! Comment ça c'est moi qui ai commencé à en parler ? Peu importe !

 

Qu'est-ce que je racontais déjà... Ah, oui. Après avoir été jeté comme un malpropre par le roi moustachu parce que j'avais tenté de peloter sa bien aimée fille, j'ai erré tel un mendiant dans les rues boueuses du village entourant le château. Plus les jours passaient, et plus la pluie et la boue salissaient mon armure et mon honneur. Réduit à devoir gifler des gosses pour leur voler leur casse-croûte (une époque sombre de ma vie s'il en est), kidnapper quelques donzelles pour rançonner leurs parents encore plus pauvres que moi, je perdais de fil en aiguille le but de ma vie, mes principes et mes idéaux.

 

Ce fut une sorte de vieillard bossu n'ayant plus toutes ses dents ni même un semblant de raison dans sa tête cramoisie qui m'illumina de la divine lumière de la justice. Alors que je m'apprêtais à lui arracher la barbe pour lui substituer son dû (un panier de pommes aussi ramollies que lui), il se mit à déblatérer les premières idioties idéalistes et utopistes lui passant en tête pour sauver sa peau. Chevalerie, honneur, dignité, gloire... Oui, le vieil homme avait fait mouche et atteint le point noir de mon coeur.

 

Toutes ces choses me manquaient, et j'étais devenu l'exact opposé de ce que je pourfendais jadis durant tant d'années. Une crapule, un corrompu, pire... Une fripouille de la pire espèce ! Ayant malencontreusement arraché quelques poils de la barbe du vieil affolé, je relâcha ce dernier et n'eut guère le temps de le remercier, puisqu'il prit aussitôt ses jambes à son cou. Du moins, ce qu'il en restait... Je m'étais sans doute fait berner car mon ventre grognait avec toujours autant de férocité... Mais mon amour propre commençait à reprendre vie et remplir mon corps d'une chaleur de dignité !

 

Puis la pluie se mit à tomber.

 

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Les jours, les semaines, que dis-je... les années passèrent, et je mis tout en oeuvre pour effacer mes pêchés. C'est durant cette période que je décida de ne plus vivre des déboires des autres et de protéger la voeuve, l'orph... OUI JE ME REPETE MAIS LAISSEZ MOI FINIR ! Bref, je pouvais désormais me regarder dans le reflet d'un lac sans mourir de honte. Vous vous demandez sans doute pourquoi je n'ai pas cherché à me faire embaucher par un autre monarque... Mauvaise publicité sur mon compte, j'ai bien essayé, mais j'ai eu des problèmes.

 

D'autre part jouer les bons samaritains ne m'amenait guère de pain, à part quand quelques idiots reconnaissants me récompensaient de quelques deniers pour ma bonne volonté. Je dois reconnaître que ces niais m'ont fort bien aidé à survivre, mais je devais surtout ma survie à mon entraînement à la chasse aux moutons, vaches et autres poulets trucidés par ma lame rouillée. De ce fait j'ai mené une bonne partie de ma vie aux abords des forêts pour substituer à mes propres besoins, sans rançonner ni devenir mercenaire, continuant à défendre les valeurs bienséantes.

 

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Mais même cette vie commence à devenir difficile, et il serait temps pour moi de revenir à mes origines et mettre de nouveau mon épée au service d'un idéal bien précis... me permettant d'être nourri logé et chouchouté par des dizaines de poulettes gloussant de plaisir à la vue d'un superbe chevalier de ma carrure ! Hahaha ! C'est le rêve de tout homm... Hum, enfin, oubliez ça. J'avais déjà pris la belle résolution, fait mon sac, aiguisé mon épée, récuré mon armure rouillée, et je laissa ces boulets de villageois à leur misérable sort, tiraillés entre attentats de creepers, pillards et autres zombies puants.

 

La route fut longue et difficile. J'ai du échapper à des créatures cauchemardesques ressuscitées d'entre les morts, des araignées géantes, des espèces de grands noirs et j'en passe! Mais ni l'adversité, ni le vent, ni la neige, ni les tempêtes de sable furent suffisantes pour m'arrêter !! Non à vrai dire, c'est une île imposante et gigantesque qui m'arrêta. New Stendel. C'était le nom de cette île d'après certains passants. Ces étranges contrées étaient réputées pour être les plus peuplées du monde... J'aurais sans doute eu aucun mal à trouver une cause à défendre et quelques rétributions à obtenir.

 

C'est pour cette raison que... QUE JE VOUS TAPE LA DISCUT' DEPUIS PRES D'UNE DEMI-HEURE SALETE DE GARDE, ALORS MAINTENANT LAISSEZ MOI PASSER !!!

 

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Salut,

 

jme suis permis de plussoyer. Si c'est fait 24heures ou moins après l'heure à laquelle tu posts, ça passe, sinon c'est illégal (pour ne pas te retarder justement) et on écoperait d'un avertissement forum.

 

Très agréable à lire en tout cas, bonne continuation :)

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Hou...

O-U-A-H...

 

:air: Je ne sais pas si j'ai déjà vu un truc pareil dans les candids (paysan, comme les autres). C'est juste la meilleure de toutes celles que j'ai vue (à égalité avec les RP de Naf Naf et d'Opera, donc j'apprécie particulièrement la plume, bien qu'elle doit être recouverte d'une certaine couche de moisissure depuis le temps..)

 

:air: Sérieusement, j'espère vraiment que ta candidature sera acceptée, parce que là, c'est le summum... surtout la chute d'ailleurs ! Un bon gros fou rire, des larmes, une crampe et toussa !

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Les premiers pas sur des terres en proie aux ténèbres

 

Cela fait déjà plus de deux mois que j'ai abandonné mes terres natales où j'ai rampé dans la boue et les crachats des passants pour commencer une nouvelle vie dans le royaume de Stendel ! Les gens me virent un beau matin, hurlant et vociférant moult déclarations, puis je disparus dans une galerie à la recherche de minerais et champignons.

 

Plusieurs lunes s'écoulèrent paisiblement sans les cris et hurlement du presque-chevalier Phillibert, autrefois aussi rustre qu'un cerf en rut, pourtant assagi de par les expériences de sa vie.

 

Durant tout ce temps il avait brisé mille pioches et pelles, allumé tellement de torches que ses gantelets avaient fini par rouiller, et miné de long en large et travers qu'il faillit en avoir en ulcère. Il remontait quelques fois à la surface, supportant le poids incommodant de son armure, pour rassembler toutes ses ressources et ses trésors en un même lieu, dans une immense plaine enneigée. S'il voulait commencer à devenir quelqu'un, il lui fallait avant tout un toit et un lieu sûr où se rassasier sans avoir à mener de véritables combats à mains nues contre les rats où les diaboliques poulets apparaissent de nulle part... ses pires ennemis ! L'un d'eux avait bien failli lui arracher un oeil un funeste soir où il avait baissé sa garde, mais il parvint à le saisir et le plumer pour le manger.

 

Phillibert n'est pas du tout un noble, et ne descend d'aucune lignée descente. Né d'une putain qui gagnait le sou sans pour autant attendre en tendant ses mains, il se contre-fichait de ce que les gens pensaient de lui, et encore plus d'être noble, riche ou bouffon du roi.

 

La richesse véritable est celle qu'on modèle de ses propres mains; on ne peut s'auto-proclamer roi sans avoir travaillé ne serait-ce qu'une fois ou triomphé d'un match de pugilat dans une taverne de zombies et autres absurdités cadavériques et tout ce que leur orgueil implique.

 

Ce n'est qu'il y a quelques jours que le brave Phillibert s'extirpa des entrailles de la terre, faisant une croix sur ces longs mois où il avait été plus productif qu'un mineur; et c'était peu dire pour ce quarantenaire dans la fleur de la crise de nerfs. Il revint progressivement vers la capitale de Stendel qui s'était encore agrandie et était désormais une ville importante et très animée.

 

Il prit simplement quelques minutes pour faire ses emplettes de chevalier (quelques épées et beaucoup à manger) quand il entendit parler d'un terrible démon assoiffé de sang, résolument opposé à la race humaine à laquelle il appartient, et prêt à en découdre avec quiconque en n'usant que de son petit doigt.

 

Phillibert imposa son point de vue aux détracteurs, démontrant qu'il n'avait point peur de ce trouffion auto-proclamé roi des champignons, et que s'il était peut-être descendant de divinités existant depuis des millénaires, lui descendait de la reine de l'adultère et il viendrait lui botter le derrière par la seule force de son poing et de ses futurs compères.

 

Le débat fut houleux et mouvementé, mais le franc parler du chevalier sembla lui apporter quelque crédibilité aux yeux de ceux qui lui étaient étrangers. On lui érigea un trône pour sa répartie et son courage, il se pavana sur le beau promontoire et malgré son âge, les donzelles et autres gosses plein de rêves lui dédièrent un bien étrange adage :

 

Phillibert, chevalier botteur de trains de démons !

 

Il se dit que la formule était flatteuse mais que pour mener à bien ses propos, il devrait commencer la construction de l'édifice qui marquera la naissance de son ordre de fidèles suivants, écuyers et chevaliers. Puisque les gens se prêtaient au jeu, il leur offrirait l'honneur de combattre avec eux.. mais pour lui. Un concept intéressant qui ne lui coûterait pas grand chose; après tout, le brave Phillibert était presque sans le sou, et dans la mouise jusqu'au cou.

 

Une journée entière s'écoula, où le temps détraqué vit le soleil décliner une bonne dizaine de fois, lui envoyant des légions entières de monstres le déranger durant ses travaux. Il les balaya les uns après les autres de son épée, reprenant par la suite ses occupations. Ce fastidieux spectacle se répéta jusqu'au dernier coucher de soleil, où la neige se mit à tomber.

 

Son château était fin prêt. Il n'était peut-être pas maçon mais il avait un certain talent pour copier le style architectural des châteaux des contrées dont il venait. Ainsi le modeste édifice lui offrait un réel abris où dormir, se repaître et repousser les monstres sans grande difficulté. Les aventuriers et autres citoyens moribonds eurent vite vent de la nouvelle qui disait qu'un homme seul avait érigé un château dans la journée.

 

Les visiteurs se firent nombreux, intéressés et intéressants, mais peut-être imposés et imposants... Il avait encore du pain sur la planche, et justement il aurait bien voulu garder à manger jusqu'à dimanche. Il invita cordialement ses visiteurs à foutre le camp, mais c'était sans compter l'arrivée des diaboliques gouverneurs. Alors que le brave chevalier s'apprêtait à commencer les sous-sol du château où siègeraient les dortoirs, il entendit au dehors un inquiétant foutoir.

 

Ses ennemis jurés avaient investi son palais ! Les diaboliques poulets caquetaient à tout va, pondèrent leurs oeufs et tentèrent de lui arracher les yeux, contrôlés par les mains vicieuses des hommes de pouvoir qui ne lui laissèrent guère de répit des heures durant, allant même jusqu'à déverser des flots de lave sur son paillasson.

 

L'odieuse insulte, l'affront, la provocation ! Ces malandrins n'allaient pas s'en sortir sauf et sains ! Il ne savait rien de leurs desseins mais il prit son courage et son épée à deux mains et envoya valdinguer son épée dans tous les sens !

 

Vlan ! BIM ! BAM ! BOUM !

 

Le sang se déversa par flots, les gallinacés avaient été éradiqués, et les hérauts de l’apocalypse reconnurent se ténacité et le laissèrent en paix.

 

Ereinté et lessivé, Phillibert se laissa aller sur son trône nouveau (alors que celui de Stendel avait été rasé) et se laissa dire qu'il était peut-être atteint du ciboulot. Toutes ces visions étaient-elles réelles ? Peut-être avait-il trop respiré de souffre dans les mines ou mangé de champignons étranges... Il se laissa porter par ses songes et l’irascible guerrier s'endormit.

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Mon chère Phillibert, nom étrange d'ailleurs, je connais Philibert, mais pas Phillibert. Enfin jusqu'à ce jour. Bref venons en aux conclusions, vos rôles-plays sont dignes des plus grands, des histoires qui tiennes debout, du texte qui n'ennuie pas, il a tout pour plaire !

Je vous souhaite un agréable séjour en tant que Jarl, ou Sir, c'est vous qui le choisissez pour régnez sur Minefield !

 

Cordialement, Powned

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Sir, vous n'avez pas oublié votre chère écuyer j’espère, je suis sur que bientôt les troupes se prosterneront à vos pieds! (tu m'a toujours pas remercié d'avoir dépensé 90 pa en armes et armures l'autre soir ><) Trêve de plaisanterie, ce qui aurait pu se révéler un petit troll se révèle en fait être un talentueux auteur! J'adore tes rp et je suis sur que tu sera quelqu'un de grand!

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Tata se currait les dents avec un fin bâtonnet d'obsidienne quand arriva un jeune larbin zélé.

"Tu connais la nouvelle,lui demandant le visiteur ?

-Euh oui …enfin laquelle ?

-Un "chevalier" amuse les foules et désacralise notre nom !

-Ah oui lui … bof tu sais l'Empereur se cherchait un bouffon depuis longtemps,répondit Tata d'un ton où l'on (ne) sentait (pas )son intérêt.

-Mais il s'est proclamé botteur de train de démons,poursuivit l'autre.

-Oh tu sais les humains… Ils ne supportent pas trop les champignons..Tu es sûr que c'était pas plutôt bouffon de l'empereur des démons ?

-Euh…maintenant que t'en parles…

-Bah renvoies lui quelques poussins draconiques qu'on en parle plus…"

 

(HRP: Si tu veux venir nous rendre visite au Directoire on t'attends x) )

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Un style direct très entraînant, qui n'est pas mis en forme, malheureusement, mais dans ce cas précis, ça n'enlève rien à la compréhension, alors : "mes féliciations. Je lis rarement un RP."

 

(PS: je parle du premier message. Je vais lire le deuxième)

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De nombreuses lunes s'étaient éclipsées depuis l'assaut des gouverneurs tyranniques sur le fief du dit Phillibert, le presque chevalier. C'est contre sa volonté que son château était devenu le sujet de discussion préféré des citoyens et aventuriers. Il surprit un beau matin, en se réveillant, qu'une horde de touristes et d'admirateurs névrosés s'étaient faufilés dans son palais. Il entendit même parler d'une visite guidée au prix relativement exagéré. Le presque chevalier s'attarda quelques instants à recevoir ses invités improvisés avant de repartir à la chasse.

 

Il s'était aventuré non loin de la capitale Stendelienne quand une forme énigmatique apparut dans le feuillage des arbres de la forêt avoisinante. Il reconnut alors l'ours maléfique Meikah, qui ne semblait pas se lasser de suivre le pauvre Phillibert et le faire courir dans des situations risquées. Cette fois-ci, c'en était trop ! Le quarantenaire réajusta son heaume, et se mit à beugler de plus belle :

 

- Par les pucerons de la barbe du roi des nains, vous commencez sérieusement à m'échauffer ! Ma fureur est sans appel maudit ours, je vous défie en duel !

Le presque-chevalier venait tout juste de finir sa phrase et de cligner des yeux, qu'il s'était retrouvé en plein milieu d'une arène close entourée de barbares et habitants de la capitale hurlant et se saoulant. Phillibert se rendit compte bien rapidement qu'il était devenu un objet de spectacle apprécié, et que ce maudit ours avait répondu à sa provocation. Meikah se tenait en face de lui, la férocité et la fourberie pouvaient se lire dans ses petits yeux grossiers.

 

De grandes barrières entouraient l'arène, et les spectateurs secouaient et frappaient ces dernières afin de mettre l'ambiance et pousser Phillibert à dégainer son épée pour assumer ses actes et ses dires. Mais l'homme n'était pas une chiffe-molle, cela allait sans dire ! Il dégaina son épée et la jeta à ses pieds, brandissant les poings alors que son visage devenait violacé à force de vociférer :

 

- RAMENE TOI ESPECE DE RAT, CE DUEL SE FERA DANS L'ART DU PUGILAT !JE SERAI L'HOMME QUI A VENDU LA PEAU DE L'OURS AVANT DE L'AVOIR TUE !

Les deux personnages s'élancèrent l'un sur l'autre, et le choc fut d'une violence extrême. Phillibert venait de décocher un direct du droit magnifiquement bien envoyé dans le nez de l'ours qui se retrouva vite malmené entre ses petits coups du gauche et un uppercut logé dans la mâchoire de la bête. Mais le bête animal n'avait pas dit son dernier mot et pesait son poids. Il se rua sur le presque-chevalier dans un élan d'effort et le plaqua contre la rambarde en mordant sa garde.

 

Le duel fut court mais intense, les coups fusaient et les coquards apparaissaient. Finalement, Phillibert attrapa l'ours à bout de souffle, le souleva et l'envoya valdinguer sur le gravier.

 

- Je t'ai vaincu monstre poilu, à moi la gloire !

Ce féroce combat resta dans les mémoires... une bonne semaine, puis l'évènement fut vite classé. Malgré cela aujourd'hui encore ceux qui ont eu la chance de voir le presque-chevalier triompher du gouverneur désabusé content la violence du combat entre deux choppes de bière dans les tavernes populaires.

 

Les mois passèrent à nouveau. Phillibert faisait prospérer son image et occupait son temps à miner et améliorer son palais. C'est un beau soir de pleine lune, alors qu'il rentrait avec son gibier, qu'une étrange créature vint l'interpeller devant son entrée. Le presque-chevalier se retourna et ne vit personne... Un bon coup de pied dans le genou suffit à attirer son attention et faire baisser sa tête vers un petit homme de la taille d'un... ben... C'était un nain en fait !

 

Le bougre eut le culot de lui demander de raser son château car il se trouvait sur le territoire déjà tracé de la cité des nains, Ultharik. Phillibert dégaina sa lame en hurlant et brassant de l'air pour tenter de découper le nain qui prit alors les jambes à son cou, comprenant que la diplomatie n'était pas un concept qu'il affectionnait. Les négociations n'avaient pas commencé qu'elles étaient déjà refusées !

 

Personne ne me dira où mon château doit se trouver ! Je l'ai construit ici, il restera ici, point final nom d'une cigale ! Envoyez l'armée, les gouverneurs ou ramenez vos barbes de gnomes fichus nains, vous ne trouverez que le fil de mon épée ! Il n'y aura nulle discussion ni de reddition, C'EST LA GUERRE !

Et c'est ainsi que la longue lutte entre Phillibert et les nains prit racine dans les champs enneigés. Les petits hommes vinrent régulièrement tenter de dialoguer avec le presque chevalier, le raisonner, le menacer, mais rien n'y faisait. Les travaux commencèrent et Phillibert vit jour après jour le décor se modifier selon les désirs des nains, pour se dresser comme des montagnes. Il ne fallut guère beaucoup de temps avant que son château ne soit totalement masqué par la montagne d'Ultharik, et il n'eut d'autre choix que d'obtempérer... Dans sa vision des choses.

 

Il débarqua une nuit chez les nains, une entrée fracassante qui attira l'attention de l'assemblée, et exposa ses intentions.

 

Messires, dames, nains et autres joyeusetés, je vous ai entendus. Puisque aucune solution ne semble convenir à nos deux partis; j'entends là la nation des nains ainsi que le royaume de Phillibert premier (à savoir, moi) et de son château, je viens vous proposer un dernier arrangement qui je pense contentera petits et grands. Mais surtout petits.

Il dressa fièrement son buste et tapa de son pied sur le sol, tel un champion victorieux prenant appui sur sa victime.

 

Vous allez finir vos montagnes messires sacs à v... nains, et j'accepte cette fois-ci que mon château soit déplacé... SUR votre montagne, trônant au dessus de vos cavernes et se tenant avec panache dans les hauteurs que vous destinez à vos montagnes. Ainsi je ne gênerai pas votre cité, et mon château ne sera pas enterré. Il n'en sera d'ailleurs que plus resplendissant.

Quelle est votre réponse mes braves ?

Et la réponse se conclut par les hurlements de rage de Phillibert qui voulait aplatir plus qu'il ne l'était déjà Thorvald, le représentant des nains sur cette sombre affaire. Finalement les négociations finirent sur cet état de fait : le château de Phillibert allait être déplacé sur le flanc de la montagne d'Ultharik. Cela convenait à Phillibert car son château pourrait trôner dans les hauteurs enneigées, ce qui lui offrirait une bien meilleure vue et une meilleure protection contre les monstres qui ne cessaient d'affluer.

 

C'est ainsi que la bâtisse du presque-chevalier fut rasée, et le voilà errant chaque nuit en pourfendant les légions démoniaques pour passer le temps entre deux bâillements.

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