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chroniques et anecdotes de la vie d'un pauvre hère


dolfinsbizou
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Bonjour bonjour ! Après réflexion, je me lance enfin dans un topic qui rassemblera les divers écrits RP de mes candidatures, et de mes malsaines envies d'écriture. Ma plume hésitante et mon style un peu d4rk-la-vie-c'est-trop-nul-la-mort=solution en rebutera plus d'un ; à celui qui prendra la peine de lire ceci (si d'aventure il y en a), bonne lecture... *rire sinistre*

 

/!\ Ce qui suit est une histoire RP, sans aucun rapport avec le mode de pensées réel de l'auteur (je suis pas un associal comme je le laisse penser, faut pas déconner ^^ ). En revanche, la plupart des chapitres romancent des histoires qui me sont réellement arrivées. Ainsi, le fond reste le même, mais la forme et mes pensées changent.

 

 

:book: Préface

 

me voilà donc lancé dans l'écriture de ma pauvre vie. Peut-elle intéresser quelqu'un ? Qui prendra la peine, quand je serais mort, de sortir ce livre poussiéreux de la bibliothèque dans laquelle il pourrit ? Peut importe. Au risque de passer pour un prétentieux, voici pour toi, toikili ceci, les chroniques et anecdotes de la vie d'un pauvre ère...

 

:book: Chapitre premier : l'arrivée

 

« Mon nom est dolfinsbizou, alias candidat N°33. Ce que je vais vous conter est mon histoire, mon passé. Libre à vous de me croire ou non, les choses sont telles qu'elles sont.

 

Mon histoire... Elle peut paraître si confuse ! En effet, je n'ai pas toujours vécu dans ce monde que vous appelez Stendel. Avant, je vivais ailleurs, bien plus loin dans le temps et l'espace. Eh oui ! Croyez moi ou non, mais je viens du futur. De l'année 2543 pour être exact. À cette période sombre, la dictature a envahi le monde, avec l'appui de robots alimentés à l'obsidienne. Et moi dans tout ça ? Comme la plupart des humains, j'ai été réduit en esclavage. Enchaîné, nu, sale, la Korruption (nom du gouvernement totalitaire qui contrôle le monde) me fait endurer, à moi et à mes compagnons, des souffrances que même le plus dépressif des dépressifs ne peut concevoir. Je me souviens de l'époque d'Avant, avant l'arrivée au pouvoir de la Korruption.

 

J'ai grandi dans une académie de magie (mon père était magicien invocateur), reculé du monde moderne. J'ai vécu une enfance heureuse, jusqu'à ce terrible jour d'automne 2534. La Korruption venait d'arriver au pouvoir, mais, à l'académie, nous ne nous étions pas grandement inquiétés. Jusqu'à un matin où, alors que je dormais encore, des robots ont débarqué. Ils ont tué ceux qui opposaient une résistance, et ont emmené les autres. J'ai vu sous mes yeux ma mère se faire égorger, mon père se faire bruler. Moi, ils m'ont ligoté et emmené à Sonate, capitale du monde d'Après. Je me suis donc retrouvé enchaîné dans les geôles gouvernementales, enrôlé sous le nom de «candidat N°33» pour les expérimentations de la Korruption.

 

Le premier test que j'ai subi a porté sur la manipulation de l'ADN humain. Des scientifiques ont croisé mon ADN avec celui d'une méduse, d'un cyklope (créature créée accidentellement lors d'une précédente expérience), et d'un ornithorynque qui, une fois couplé à un rétro-virus et injecté dans mon corps, a fait de moi ce que je suis maintenant. Et oui ! Je n'ai pas toujours été l'œil visqueux que vous voyez devant vous !

 

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J'étais auparavant un beau jeune homme blond... Le seul souvenir de corps d'avant est la couleur bleue pétant de mes yeux (mon œil *sic*) qui avait étonné mes parents à la naissance. Quand je suis retourné dans ma cellule, nu et blanc comme un navet, complètement transformé, mes co-détenus m'ont regardé avec un mélange d'horreur et de curiosité. J'ai ainsi vécu deux ans dans les caves de Sonate. Beaucoup de mes anciens amis ne survécurent pas à la première année, mais moi, je tins bon. C'est à l'aube de mon 748e jour en enfer que les robots surgirent à nouveau dans ma cellule, m'empoignèrent à pleines pinces et m'emmenèrent dans un drone gouvernemental. Nous voyageâmes trois jours durant, moi sans manger, les robots sans, sans... Enfin bref.

 

Nous arrivâmes sur les ruines d'une ville ayant appartenu à une antique civilisation, dont j'avais entendu parler enfant. Cette ville s'appelait, je crois, Stendel. Sur les lieux m'attendaient les mêmes scientifiques qui, deux ans plus tôt, m'avaient transformé en monstre. Ils m'installèrent sans cérémonie sur un étrange montage qui, d'après les bribes de conversation qui ont filtré à travers l'épaisse vitre de la machine, devrait me permettre de voyager dans le temps, et ainsi de retrouver Stendel à son époque glorieuse (et aussi, pour les scientifiques, de se débarrasser de moi, inutile bouche à nourrir que j'étais). Au moment ou les scientifiques pressèrent le bouton d'allumage, je sentis mon univers se compresser, se déformer autour de moi. Des volutes de matière noire m'envahirent peu à peu, et je me retrouvai happé dans ce qu'on appelle un trou de ver, c'est à dire une brèche spatio-temporelle. J'ai vu les époques défiler sous mes yeux, les gens, les constructions. Puis, un flash blanc, et le néant.

 

À mon réveil, plusieurs personnes habillés étrangement me regardaient. Il y avait dans leurs yeux le même mélange d'horreur et de curiosité que j'avais vu dans les yeux de mes co-détenus deux ans plus tôt, enfin plus tard, enfin je ne sais plus. Tout était brouillé dans ma tête, mais j'arrivai toutefois à percevoir quelques mots... «D'où vient t-il ?... Monstre... Satan... Manifestation divine... Flash lumineux... Prévenir les gouverneurs...» Je sombrais de nouveau dans le néant. À mon réveil, on s'approcha de moi. Des gens en habit de cérémonie me regardaient, m'observaient. Apparemment, c'étaient les "gouverneurs" dont j'avais entendu parler quelques minutes plus tôt. L'un d'entre eux me demanda : "mais qui êtes vous ? D'où venez vous ? Et qu'est-ce que c'est que cette tête ?" À cette question, je répondis parce que je viens de vous dire : "Mon nom est dolfinsbizou, alias..." Maintenant, à mon tour de vous poser des questions : "Qui êtes vous ? Où suis-je ?" J'espère sincèrement que vous allez pouvoir me répondre. Car mon histoire s'arrête là, et c'est à vous de décider si je peux la continuer ou pas ! »

 

Note de l'auteur : Je ne commence pas très bien ces chroniques, puisque je n'ai fait que répéter ce que j'avais dit aux gouverneurs de Stendel...

 

:book: Chapitre second : de par la demande d'asile politique

 

Je suis surpris. Surpris et... Euh bah surpris quoi. Après deux longs mois passes à vagabonder dans Stendel, à dormir chez les gens (Note de l'auteur : véridique), à voler la nourriture (non ça par contre c'est pas vrai), à tuer des clochards pour trois francs six sous et à explorer les plaines cubiques de cet univers que j’apprends à peine à découvrir, loin de ma cellule de prison à Sonate, les gouverneurs m'ont convoqué pour une audience qui s'est tenue le 2 avril (Note et réaction de l'auteur : Poisson d'avril ? Ah non).

 

Dès mon arrivée, j'ai compris que ça allait être ma fête. Pour commencer, les gouverneurs ont évoqué les étranges circonstances de mon arrivée à Stendel. Ils m'ont avoué ne pas comprendre un traitre mot de ce que je leur ai cité, mais consentent à m'accorder les mêmes droits que les paysans (royal). En revanche, au vu de mon apparence "hAUtement disgrâcieuse, et chôquanttttte pourrrr l'ôpinion publique" (je ne fais que répéter), je me vois obligé de porter des vêtements à capuchon pour éviter de trop effrayer les gens sur ma route.

 

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En sortant ainsi capuchonné, je me suis sentis comme humilié. J'ai couru loin, très loin, pendant deux jours et deux nuits, sans m'arrêter. À l'aube du troisième jour, je suis arrivé au milieu d'une plaine enneigée. J'ai immédiatement été conquis par l'endroit, où je me sentais à nouveau chez moi. En effet, l'académie de magie dans laquelle j'ai grandi se situait elle aussi en territoire enneigé (Note de l'auteur : non, je ne me suis pas inspiré de l'académie de Fortdhiver de Skyrim :-° ). J'ai passé la semaine qui a suivie à bâtir la maison de mes rêves. Je suis même tombé sur les restes d'un ancien abri souterrain de mineur, que j'ai pu transformer à mon goût.

 

Je commençais donc à penser que j'allais vivre une vie heureuse, loin de toute civilisation. Je voyais passer quelques personnes, de temps à autre. Dreyvalon par exemple, qui cherchait lui aussi un asile de paix, loin de l'agitation des grandes villes. Bon, il m'arrivait de sortir un peu, pour aller faire un tour à Almarïs, visiter... D'ailleurs...

 

Un matin, alors que je sortais couper du bois, un quidam m'a abordé. N'ayant pas eu de contact humain depuis deux semaines, et ne m'étant pas lavé depuis 5 jours, Lordmick (c'est le nom du quidam) a dû me prendre pour un fou (enfin, allez lui demander quoi). Il m'a regardé, je l'ai regardé, il m'a regardé, je l'ai regardé, il m'a regardé, j'ai regardé le sol. Bref. Il m'a dit : "Euh, t'es sur le territoire d'un projet mec." J'lui ai dit : "Mais j'avais consulté les cartes à la bibliothèque, elles certifiaient que..." Il m'a dit : "Ce sont de vieilles cartes, les anciens qui sont chargés de la mise à jour de ces cartes font de la... Méditation (note de l'auteur : à ceux qui auraient compris, je vous laisse, je dois aller... méditer :-°)." Je l'ai regardé, il m'a regardé, j'ai regardé ma maison, il m'a dit : "Euh, ça va ?" Je suis rentré chez moi, j'ai cassé une fenêtre, poussé une gueulante, claqué les portes. Je dois vraiment avoir un problème. Bref, j'ai fail, je suis dolfinsbizou (note de l'auteur : pas très inspiré sur ce coup-ci)

 

Heureusement, Lordmick me laisse un mois pour déménager. Je suis donc allé en ces mots demander l'asile politique au Dägmaar d'Almarïs : « ô beautifulreal, Dägmaar (c'est comme ça qu'on dit ?) d'Ënrik Almarïs. Je sais que je ne suis pas parfait, que mes pitreries ne vous amusent sans doute pas, mais j'ai envie d'une seconde chance sur votre territoire. J'attendrai le temps qu'il faudra, mais s'il-vous-plait, ne me laissez pas dehors. » À ma grande surprise, j'ai été presque immédiatement accueilli. En effet, un Almar du nom de Chafoins m'a pris sous son aile (cui-cui), ce qui m'a grandement aidé pour mon acceptation. J'ai donc été reçu le soir même de ma demande, en ces termes très chaleureux : « Coucou ! J'espère que tu aimes avoir froid car bienvenue à Almaris ! Bonne période d'essai et bonne intégration ! »

 

Note de l'auteur : je commence à entrevoir une lueur d'espoir. Est-ce que, après des années de misère, cette époque indéterminée va devenir ma nouvelle terre d'accueil ? Mmmh... J'en doute. Mon apparence risque de me fermer à jamais l'accès à des fonctions plus hautes, comme de fonctions commerçantes ou la citoyenneté. L'avenir me le dira...

 

:book: Chapitre troisième : des débuts d'intégration

 

Les jours s'écoulent, se suivent et ne se ressemblent... Que dis-je ? Si ! Toutes mes journées passent avec la même douce mélancolie. J'ai été gracieusement accueilli dans une coquette maison résidentielle, au cœur d'Almarïs. J'ai aussi du revêtir l'habit du nouvel Almar, avec bien sûr l'habituelle et usuelle cagoule que le gouvernement m'impose. On m'a logé, on m'a habillé, mais je n'ai que faire de leur sollicitude, car je sais qu'au fond, ils se soucient peu de mon triste et peu enviable sort.

 

Une fois mon installation éclair terminée [barrer](comme les fermetures)[/barrer], je ne suis plus sorti de ma demeure que la nuit, afin de m'entrainer au combat à l'épée, et non pas d'ailleurs à l'arc comme le veulent les jugements et principes Almars : je n'ai aucune envie de respecter ces ridicules règles préétablies. Ma vie s'écoule ainsi, pendant plusieurs semaines. Il m'arrive quelquefois de changer d'activité, en me mettant autour d'un brasero, et sur mon banjo, chanter l'air de l'immortel ennui[barrer], au pays du soleil de minuit (pada bidouwap)[/barrer] ! (pour ceux qui connaissent la chanson) *Erm*

 

Cependant, je savais que cette situation ne pouvait durer éternellement ; et un matin, en rentrant d'une partie de chasse, j'ai trouvé au pas de ma porte un vélin enluminé, scellé à la cire [barrer]et délicatement parfumé[/barrer] :

 

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véridique, écrit par beautifulreal

 

J'ai presque été touché par la soudaine attention que porte le Dagmäar à mon égard. Par politesse, j'ai donc pris ma plus belle plume, de l'encre à base de sang noirci à la torche, un morceau de parchemin et une pointe d'hypocrisie, et j'ai écrit :

 

lettrededolf.png

véridique

 

La réponse ne se fit pas attendre : le dagmäar comprenait mes propos, et m'a donc joint avec sa lettre suivante une liste des échafaudages Lothariques en cours.

 

Sachant pertinemment que je ne pouvais continuer à vivre dans l'obscurité, et vu que je commençais à n'être plus que l'ombre de moi même, j'ai accroché la liste des chantiers au mur, fermé les yeux (enfin, l'œil *sic*), et lancé mon épée en direction du parchemin. Après trois tentatives infructueuses qui ont : 1.cassé une vitre 2.tué une poule 3.abimé mon mur, la pointe s'est fichée dans le mot larbin. Dois-je y voir un message ? J'ai décroché le papier, le paragraphe en question parlait d'un travail de bûcheron pour le chantier de la forêt divine, non loin du centre-ville. Pas incroyable comme job, mais au moins j'allais pouvoir occuper mes mains à autre chose que... Quoi ? À quoi vous pensez en me regardant de cet œil pervers ? :-°

 

Enfin bref, je me suis levé, j'ai pris mon épée, et je suis allé à la porte... De mon frigo prendre une bière. C'est fatigant le lancer d'épée ! Je commencerai à trimer demain.

 

Note de l'auteur : Ma lueur d'espoir se précise. À défaut de monter dans l'estime des autres, je vais pouvoir travailler, et oublier mon spleen un moment. Mais est-ce vraiment ma destinée ? L'avenir m'en dira plus...

 

:book: Chapitre quatrième : Naissance d'une idée

 

 

Voilà plusieurs jours que je ne sors pas de ma cave. À Almaris, on commence à se demander si je vais un jour revenir travailler. Je suis certain qu'on rumine mon éjection de la ville. Mais je n'ai que faire, puisque je mets la touche finale à un projet qui a germé il y a trois semaines...

 

...Je rentrais alors de nuit d'un échafaudage, équipé d'un arc et d'une armure pour mieux me défendre. Une fois la porte de ma demeure refermée, j'ai voulu retirer mon armure et la poser sur un... En fait, j'ai dû la ranger dans un coffre, me rappelant que les portes-manteau n'existaient pas dans ce pays de fous. C'est alors que m'est venu une idée, une idée qui, je l'espère, peut plaire. Je suis descendu à ma cave, et j'ai successivement plongé dans mon bassin, pincé ma cuisse droite, pratiqué l'auto-mutilation de l'orteil et mangé un grec pour vérifier que l'idée qui poussait peu à peu dans mon cerveau dégénéré n'allait pas s'en aller pour autant. Mais non, elle était bien accrochée, et je devais la concrétiser pour la faire sortir. J'ai donc pris un papier et un crayon, me suis mis au travail jusqu'à arriver à coucher par écrit les grandes lignes du projet :

 

parcheminprojet.gif

 

...Ouais bon, j'avais que ça sous la main ok ?

 

Je me suis donc attelé à la tâche la semaine suivante, et après deux semaines de travail acharné, j'ai finalement réussi à sortir d'une masse de matière informe quelque chose qui peut ressembler à un résultat, ma foi pas trop mal. Un paquet sur le dos, je me suis donc mis en route vers la capitale... J'ai hâte de voir la tête qu'ils vont tirer là bas, quand ils vont voir que le misérable dont tout le monde se moque est arrivé à quelque chose !

 

Note de l'auteur : Je rédige ces quelques dernières lignes en hâte, alors que je tente d'échapper à un kikoosteve qui croit que j'ai momifié son confrère pour en faire une statue. Je vais donc vous laisser ! (saleté de steve ! Lâche moi la...)

 

:book: Chapitre cinquième : Un train de vie bien ennuyeux

 

Ils s'est passé longtemps depuis la dernière fois que j'ai ouvert ce carnet de notes poussiéreux et moisi. Normal, je n'ai pas grand chose à dire, très peu de choses ont bougé. Comme je l'avais déjà [barrer]dit[/barrer] écrit à la précédente page de ce mémoire, j'ai porté mon idée au château de Stendel, afin qu'on examine ma demande. Après des heures d'attente dans cette grande bâtisse d'architecture typiquement stendelienne, on m'avait enfin reçu. Les gouverneurs n'ont porté que peu d'intérêt à mon idée, mais m'ont promis "d'y jeter un œil" (j'ai d'ailleurs cru étrangler le gouverneur qui à lâché cette expression, croyant qu'il se moquait de mon faciès).

 

Je n'avais donc d'autre choix que d'attendre, à errer dans les rues de Stendel, à me saouler chaque soir à la taverne du port, à détrousser les voyageurs qui arrivent par la porte Ouest, à parier avec Barbu le Clodo, ou à regarder le ciel avec Durinel Paril. La vie allait ainsi, lentement, je rentrais rarement à Almaris, dont je n'avais que faire. Cette ville qui m'avait recueillie me dégoutait de plus en plus ; sans doute trop plate, trop pacifiste à mon gout. Des années d'enfermement dans les geôles de la Korruption m'avaient dans le passé (enfin, dans le passé de mon histoire, c'est à dire le futur d'un point de vue de l'Histoire —vous suivez ?—) bien endurci, et je n'aspirais désormais qu'à de l'action, de la guerre et du sang, animé par une rage guerrière ! Bref, cette ville me lassait, cette vie me lassait, l'Empire me lassait, petit excité rebelle que je suis.

 

Cependant, un évènement vint vite troubler cette monotonie qui s'était installée dans ma routine de vie. En effet, j'ai entendu que les quatre grands empereurs Stendeliens donnent régulièrement des sortes de spectacles folkloriques avant-gardistes dans des lieux mal-éclairés dans une ambiance de folie, avec musique et alcool (à mon époque, on appellerait ça un concert). L'évènement en question s'appelle "ATE BITS." Attiré par ce nom futuriste, je décidais de m'y rendre afin de voir de quoi il retourne, et aussi à l'occasion de me divertir un peu. Malheureusement, je me suis vite rendu compte que le thème de la soirée portait sur, 1er Novembre oblige, Halloween. Il faut croire que même dans le passé je ne pourrais échapper à cette fête que j'exècre... En effet, étant enfant, mes frères m'avaient traumatisé en se déguisant et en venant me surprendre dans mon sommeil. Malgré la raclé que mes parents leur avaient donné, je suis depuis ce jour complètement dégouté de cette fête, que je considère comme une pure perte de temps. Malheureusement, le piaf qui m'avait emmené sur le lieu du spectacle refusait obstinément de faire demi-tour, préférant picorer ça et là quelque miette de pain laissée par un gamin accompagné de sa mère. Je me résignais donc à assister au spectacle. Et il faut croire que, la bière et l'ambiance aidant, je me suis facilement laissé prendre au jeu. Il y avait même dans la salle ce que j'aurais appelé à mon époque un écran géant, mais qui aux dires des marauds venus assister au concert était "la toute dernière création magique des puissants mages stendeliens". Eh oui ! Il faut croire que si, à mon époque, un puissant mage est capable de tordre le temps, à la leur, on s'émerveille devant le plus banal objet... Il faudra que j'en prenne un entre quatre murs un de ces jours, et que je lui explique le fonctionnement des cristaux liquides...

 

:book: Chapitre sixième : Privé de liberté

 

Bref, la soirée se terminait, je sortis de la salle passablement éméchée. Dehors, des gouverneurs contrôlaient les sorties. Parmi eux, je reconnus celui qui c'était moqué de moi quand j'étais venu présenter mon idée au château. Je m'approchai donc de lui, bien décidé à lui coller mon poing dans mon nez. Avant même d'avoir eu le temps de lever la main, une horde de gens m'immobilisa à terre. Alors qu'on me traînait vers la sortie, j'ouvris grand la bouche (enfin, la bouche est un bien grand mot ; disons l'extension buccale située sous mon œil et qui me sert à m'exprimer ; ouais en fait bouche c'est plus court) et criai : "ALLEZ TOUS VOUS FAIRE ENC..."

 

Je regrettai immédiatement mes paroles, mais n’eus pas le temps de tergiverser d'avantage. Je sentis qu'on m'assenait un grand coup de massue sur la tête, et perdit connaissance. Je me réveillai le lendemain matin, avec une sacrée gueule de bois, et un douleur lancinante à l'arrière de la tête. Je me considérai placidement, et étouffai un cri : à la place de la rutilante armure almar, je portai un costume rayé usé, numéroté "n°33." Craignant d'abord de m'être réveillé d'un long rêve, et d'être revenu en 2536, dans les geôles de Sonate. Mais non. Après avoir examiné les alentours, j'étais bien en prison à Stendel. Je fouillai mes poches, dans l'espoir d'y trouver quelque chose, un effet personnel, de quoi manger, mais en sortis un papier sur lequel il était inscrit :

 

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Hors de moi, je hélai le geôlier, qui lisait tranquillement "Stendel soir" assis sur son siège, pendant que des gardes jouaient aux cartes sur une table en bois de pin.

 

« Oh ! C'est quoi ce binz ! Je fous quoi ici moi ? Va chercher tes p**ains de clés et sors moi de là !

[voix chevrotante] Que dites vous ? Parlez plus fort jeune homme, je me fais vieux, et j'entends de moins en moins bien!

— FAITES MOI SORTIR D'ICI TOUT DE SUITE !

— Mais bien sûr ! Tous les soirs, vers 7h30 ! Je crois que ce soir c'est soupe de pois, avec des morceaux de lard !

— Mais zordel vous êtes bouché à l'émeri ou quoi ? OUVREZ MOI LA PORTE !

— Pas la peine de crier jeune homme ! Je ne suis pas encore complètement sourd ! Oh, pour l'activité physique, vous en aurez bien assez à creuser le sable et le gravier ! Vous le voyez là ? Grâce à un mystérieux sortilège, sitôt que vous avez miné votre pile, il en retombe par ce trou ! On ne sait pas d'où il vient. Peut-être que des lutins magiques viennent alimenter... »

 

Dépité, je m'assis par terre pour réfléchir. Je n'avais que des souvenirs troublés de la soirée d'hier, mais je me souvenais nettement avoir insulté les gens autour de moi.

 

« [le geôlier continuait à parler tout seul] ...La dernière fois que j'ai mangé des fraises en hiver, les mages de Stendel avaient complètement bousillé le climat ! Ah, si vous aviez vu les moutons brûler en plein soleil, c'était...

— Vous, fermez là ! J'ai besoin de réfléchir !

[le vieil homme fait la moue] »

 

Je décidai d'envoyer un message à un empereur, en particulier à une impératrice, Louvinette. En effet, je pensais naïvement qu'une femme serait plus facile à faire flancher et à amadouer. Je pris donc ma prose la plus sucrée, et fixai sur ma plume (enfin, un bout de charbon ramassé au sol) mon ton le plus innocent possible pour demander ma libération, ne comprenant pas ce qu'il m'était arrivé, invoquant mille-et-une circonstances atténuantes, enfance malheureuse, chiens battus, professeurs alcooliques et tiramisus périmés (wtf?). Je confiai cette lettre écrite au dos de ma sentence au geôlier, après l'avoir un peu brusqué pour me faire comprendre, et m'endormis. À mon réveil, une lettre m'attendait dans ma poche. Et il faut croire que je me suis visiblement trompé, une femme n'est pas plus facile à soudoyer, surtout celle là ! Sans l'avoir ouverte, je sentais la saveur épicée des mots me brûler les narines. La réponse était cinglante : la soirée d'hier n'est pas une excuse pour se conduire mal, et éméché ou non, je n'avais pas à suggérer à la communauté Stendelienne de se faire sodoculer. Je purgerais donc ma peine comme les autres. Résigné, découragé, je me mis donc à l'ouvrage.

 

Ces quatre mois dans les prisons de Stendel furent pour moi un véritable enfer. Alors que je croyais trouver dans ce voyage dans le temps forcé un appel inespéré vers la liberté, voilà que j'étouffais à nouveau, enchaîné et forcé à subir les pires expériences. Car oui, creuser 10800 mètres cube de sable est une vraie torture. Au bout de la première semaine, je n'avais déjà plus d'ongles et la peau de mes mains était boursouflée à force de gratter. Mais en plus de la douleur physique, je ressentais une profonde humiliation. Privé de liberté, j'avais chaque jour un peu plus envie de déchirer mes habits et de hurler. Le soleil et l'air frais me manquaient, mais je persévérais ; je finirais par finir ma tâche, et là, ma vengeance serait terrible (un peu cliché cette phrase, vous ne croyez pas ?). Pourtant, au fil des mois, et alors que je rédige ces lignes, ma haine s’apaisait, pour se transformer en un léger apaisement. Au moins ici, je ne pouvais plus tomber plus bas. Je ne pouvais que rebondir !

 

C'est ainsi qu'un matin, alors que je venais de finir mon premier mètre cube de la journée, j'entendis les gardes remonter les herses de la prison. Ma tâche était terminée, j'avais gagné ma liberté. Je courus récupérer mes effets personnels, et sortis... Avant de m'évanouir, étourdit par la lumière du jour.

 

Note de l'auteur : je finis ces lignes bien au chaud chez moi, une pinte de bière sur le comptoir et un steak de bœuf saignant dans l'assiette. Fini la soupe de poix et le geôlier Jean TENRIEN (j'ai appris son nom au détour d'un de ses longs monologues ; il serait issu d'une famille aristocratique, et son père, le Duc d'Hûr de la feuille, aurait régné sur le royaume parléPluFort) !

 

:book: Chapitre septième : Les rats quittent le navire

 

[...] Le lecteur de ce livre vient de le ressortir de son étagère ; alors qu'il entame le chapitre sept d'un livre ennuyeux (en même temps "y a qu'ça qu'à [barrer]dire[/barrer] lire"), un fin papier jauni par le temps : [...]

 

Almars,

 

Quelques mois ont passé depuis que j'ai été libéré de prison. Comme avant, mais ça je crois que je l'ai suffisamment radoté, la vie s'écoule, monotone, lente, calme. Ma proposition d'objet a suscité l'intérêt de quelques gouverneurs, qui ont ordonné à Socolin, empereur et grand R.I.G.O.L.O (Régulateur de l'Intégration Gratifiante et Ordonnée aux Lois Officielles) d'examiner en détail mon idée. Mais toutes ces paperasses administratives prennent du temps, et Socolin n'a jusqu'à là donné suite à aucune de mes lettres (sans doute à cause de mon ton suffisant :° ). Je m'ennuyais donc passablement, et espérais trouver un peu d'occupation dans la ville qui m'a accueillie, et qui m'a à ce propos promu, à ma grande surprise, almarmage, pour me récompenser de ma suggestion. Bref, je sortis donc un matin "checker" quelques échafaudages éventuels nécessitant de l'aide. Je fus déjà étonné de ne croiser personne dans la rue. J'apercevais bien çà et là quelques elfes un peu égarés, mais rien de bien intéressant. J'arrivais donc face à une impasse, qui dans ma tête, symbolisa automatiquement l'impasse vers laquelle se dirigeait la route de ma vie. Ce fût comme un déclic dans mon cerveau dérangé : je retournai en hâte chez moi, rangeai quelques affaires dans un havresac et sortis... Avant de faire demi-tour. Je ne peux pas partir comme un voleur, sans remercier la ville qui m'a recueillie... Après m'avoir mise à la porte. Je descendis dans ma cave, pour enlever l'armure almarmage, et ainsi briser le dernier lien qui me rattache à cette ville. Je me mis nu face à un miroir de glace, et m'observai attentivement. Je ne voyais plus que l'ombre de moi même, il était vraiment temps que je reprenne la route. Après avoir enfilé une tunique en toile, je griffonnai à la hâte le mot que vous êtes en train de lire, le fixai à la porte, et partis. Je sens déjà le goût de l'aventure revenir, et même si je quitte un foyer chaud et confortable, je m'ouvre à de nouvelles découvertes, au delà des remparts de la majestueuse Almaris. Adieu Almars, merci pour votre accueil, puisse le vent vous... Enfin votre destin être... Bref je vous souhaite tout le bonheur du monde, et que quelqu'un vous tende la main... Non enfin, bref, vous v... Oh et puis merde, de toute façon je vais faire une phrase pourrie, et j'ai presque plus de place ! À bientôt ! (voilà !)

 

Dolf.

 

[...] Après un facepalm bien placé, le lecteur replie le papier, et le glisse entre deux pages, puis reprend la lecture du bouquin : [...]

 

Ci-joint, une copie du message que j'ai adressé à Almaris, pour, au cas où vous ne l'avez pas compris, annoncer mon départ. Je viens tout juste de m'asseoir sur une pierre plate, à quelques centaines de mètres d'Almaris, pour apposer ces quelques lignes, avant de partir définitivement. Enfin de l'aventure ! Enfin un peu de changement ! Il ne me reste plus qu'à espérer trouver un petit village un peu plus... Euh... Petit, pour euh... Et Mairdre, je dois y aller, un zombie est en train de se précipiter sur mouAAAARGHLKRRR LâcheAEUARGHLLKJRRRR...

 

[...] Le lecteur remarque une longue ligne irrégulière, similaire à celle qui résulte du coup de coude d'un camarade un peu lourd quand, en cours, vous vous efforcez de recopier le cours que dicte votre prof.[...]

 

:book: Chapitre huitième : [barrer]10[/barrer] [barrer]15[/barrer] [barrer]25[/barrer] 40 jours d'exode

 

[...] Le lecteur remarque note que, à en juger par ces nombreuses ratures, l'auteur n'avait pas prévu que son voyage serait aussi long. Le lecteur se love dans son fauteuil moelleux, rajuste son coussin, et caresse un instant le chien qui dort sur ses genoux avant de reprendre sa lecture...

Le lecteur se ravise, feuillette un instant le livre, et remarque plusieurs pages vierges. Visiblement, il a laissé un peu de place pour écrire les 11 premiers jours, non écrits sur le moment peut-être par manque de temps.[...]

 

12 jours après le départ

Ça fait plusieurs jours que j'ai quitté Almaris j'ai vécu plusieurs périples, j'ai failli me faire gober par un loup, j'ai réchappé de peu à des explosions de creepers, un zombie m'a bouffé un orteil pendant mon sommeil... Bon toutes ces histoires je ne vais pas toutes les détailler, je les écrirai quand je serai au chaud sous un toit, là je commence à cailler sous la neige.

 

[...] Le lecteur feuillette désespérément des pages blanches, toujours laissées pour poursuivre son histoire plus tard. Il n'a vraiment pas dû avoir le temps d'écrire jour après jour... À moins qu'il soit flemmard. Tout ce qu'il trouve, c'est une petite carte (volée) de la région, griffonnée et annotée. [...]

 

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40 jours après le départ

Ma vue se trouble. Je ne marche plus très droit. La nuit vient de tomber sur mon 40e jour d'exode. N'ayant pas plus la rattraper à temps (ah ah...), ça va être tout noir (ta gueule !) dans quelques minutes. Déjà, on y voit goutte dans cette forêt, sur laquelle je suis tombé juste après avoir quitté l'aube mythique. On m'y a glissé à l'oreille que, au sud-est d'ici, un petit village de nomades du nom de Cerve a poussé. J'espérais y arriver avant la tombée de la nuit, mais je me suis surtout bercé d'illusions.

Ça y est, il fait nuit noire. Impossible de discerner la moindre lumière à travers ces épais branchages. Mon épée en fer, rouillée par le sang de mes ennemis (classe comme phrase, même si mon seul ennemi est le temps), ne pourra pas résister à une attaque massive de zombies, comme c'est monnaie courante dans les forêts la nuit. J'avançais donc à l'aveuglette, avec la désagréable sensation de tourner en rond, quand soudain, apparut une haut silhouette, presque deux fois ma taille. Elle possédait de grands bras, ainsi que des jambes très hautes, squelettiques. Son corps était intégralement noir, et il respirait de manière rauque, hachée. Mon cerveau fit clic : j'avais, quand je n'étais encore qu'un enfant (dans le futur donc), aperçu un tableau sur la table de travail de mon père : il était signé AccursedAsche, et représentait une vieille légende : l'Homme des Limbes.

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Mon sang ne fit qu'un tour : je ne me souvint de l'avertissement de mon père que trop tard, ne jamais regarder un homme des Limbes dans les yeux. Déjà, il s'était retourné, et ses yeux s'étaient éclairés d'une lueur lugubre. Sa gueule garnie de dents s'ouvrit en grand, et il poussa un long hurlement strident, à vous glacer le sang. Lentement, par étapes, il se téléportait vers moi. Au moment où il fondait sur moi, je réagit, et lui assénai un grand coup d'épée dans les valseuses. À peine étourdi, L'Homme des Limbes, l'enderman comme les Stendeliens ont l'air de l'appeler, restait tout de fois suffisamment longtemps sans bouger pour me laisser le temps de prendre mes jambes à mon cou. Malheureusement, sa capacité à se téléporter l'emporta sur ma forme athlétique (ou pas), et je l'entendais déjà fondre sur moi dans un aboiement rauque. De nouveau, il se dressa face à moi, m'acculant contre un arbre, sans possibilité de fuir. Au moment où il allait fondre sur sa proie, un mystérieux personnage surgit d'un arbre, et trancha la gorge de l'enderman, qui s'évanouit dans une plainte sinistre, laissant au sol une étrange perle bleutée, que mon sauveur s'empressa de ranger dans une besace. Je me relevai.

 

« T'es qui toi ? demanda sèchement l'individu

—Toi, qui t'es ? Répondais-je.

—C'est moi qui pose les questions ! Et d'abord, tu devrais savoir qu'il faut pas trainer dans cette forêt la nuit, c'est plein de monstres ! Une chance que j'aie entendu son hurlement ! Un peu plus et tu...

—Je ?

—Et bien, je sais pas trop. Les victimes des endermens disparaissent corps et biens. Mais on a récemment trouvé un enderman équipé d'une tenue d'aventurier, donc certains zoologues ont émit l'hypothèse que ces pauvres hères seraient transformées en endermens... Brr, ne restons pas là veux-tu ?

—Attends, on va où !

—À Cerve. »

 

Cerve. La ville dont m'a parlé le Membre de l'aube. J'espère qu'elle correspondra à mes attentes, après 40 jours de recherche intensive, ça serait dommage.

 

Le voyageur mystérieux me sortit rapidement de la forêt. Nous arrivâmes sur une plaine, laissant apparaitre au loin un petit village. Arrivé à la lumière d'une lanterne, mon mystérieux sauveur enleva son capuchon.

 

« Toi ? Cria Chafoins.

—Tu m'ôtes les mots de la bouche. »

 

Chafoins. La personne qui m'avait aidé mes premiers jours à Almaris, avant de s'évaporer dans la nature.

 

« Ça faisait longtemps qu'on ne t'avait pas revu dans le coin ! Lançai-je.

—Je me suis brouillé avec... Certains Almars, [...]écriture en cours, Chafoins n'a pas encore mentionné dans son RP comment il a rejoint Cerve.[...]

 

Cette ville m'intéresse. Un exilé d'Almaris, comme moi, a rejoint ce petit village qu'est Cerve. L'architecture est intéressante, les gens, rien qu'à leur gentilé, ont l'air d'être assez portés sur la bibine...

« Ça me changera des elfes ! dis-je.

—Tu parles tout seul ?

—Hein ? Euh rien... (merde, je parle tout seul) Dis, tu crois pas que Cerve aurait une petite place pour moi ?

—Ça je suis pas sûr. Déjà, comment t'expliquer... Les cervois sont un petit peu xénophobes sur les bords. En plus, ton, enfin... Tu vois, ton apparence... Particulière risque de déplaire à la Matriarche de Cerve.

—Bon sang ! C'est pas possible ça, j'ai vraiment l'impression de porter la peste sur moi !

—Hey ! J'y suis pour rien moi ! Admets quand même que ton passé

—Enfin, mon passé qui est dans le futur.

—Oui bref, n'essaie pas de m'embrouiller. Admets quand même que ton histoire et ton... Visage, rebutent un peu les gens !

—Tu sais je peux être très gentil quand je m'y mets. »

 

*Glourgh* est à peu près l'onomatopée qui retranscrirait le bruit que mon ventre a émit à ce moment là. Je réalisai que je n'avais pas mangé depuis 10 jours, et que je commençais sérieusement à avoir les crocs !

 

« Euh, y aurait pas une auberge, un truc comme ça dans votre village ? Je crois que je commence à avoir faim...

—Ça je l'avais bien entendu, suis moi. »

 

Chafoins me mena vers une petite auberge, dont l'enseigne vantait les bières des collines de Cerve. Il me mena vers une table et commanda au barman deux chopes de bière. Alors que j'allais conter à Chafoins les circonstances de mon départ, un garde visiblement éreinté par de pénibles rondes, dans la fraicheur de la nuit, pénétra l'auberge et s'assit à une table derrière nous, sans relever mon visage, caché par ma capuche. Il se tourna vers Chafoins et lui lança :

 

« Alors sieur Chafoins ! On nous ramène encore un poivrot de l'Aube mythique qui s'est aventuré un peu tard dans la forêt ?

—Pas cette fois. Celui ci est un vieil ami, dolfinsbizou. »

 

Je me tournai alors vers le garde. Aussi fort que je plissai l'œil pour m'habituer à la lumière des lampions, l'homme écarquilla les yeux, et resta muet de stupeur. Quelques secondes lui suffirent à s'enfuir en hurlant, claquant la porte de l'auberge. Aussitôt, les cervois assis aux autres tables se tournèrent vers moi, et un long silence s'ensuivit. Chafoins fut le premier à briser la glace :

 

« Ne craignez rien mes amis ! Cet homme n'est pas un démon ni le Dieu des Enfers, juste un vieil ami ! »

 

Puis, alors que déjà la foule, mi-curieuse mi-terrorisée, se massait sur moi, Il chuchota :

 

« Félicitations pour la discrétion ! Dans 5 minutes, tu auras la Garde à dos ! Si ce n'est pas carrément la matriarche ! »

 

Il but une longue gorgée de bière. Alors que je voulais m'emparer de ma pinte, un manant visiblement peu rassuré marqua un recul, bousculant la table, et envoyant ma chope par terre. Dépité, je m'entrepris à raconter mon histoire à Chafoins.

 

:book: Chapitre neuvième : Cerve

 

La soirée était bien avancé, les gens avaient attentivement écouté mon histoire, et compris qu'au delà de ma différence, je ne suis pas si belliqueux que ça. Chafoins et moi rigolions en se remémorant mes premiers mois à Stendel. Soudain, la porte s'ouvrit en grand, et une femme aux cheveux blonds et à l'air sévère apparut. Sans me voir, elle s'avança doucement vers moi.

 

« Tiens, tu vois, voilà Hancko, la matriarche, chuchota Chafoins. S'il-te-plait, ne dis rien, laisse moi faire... »

 

Alors que je rabaissais mon capuchon, inutilement d'ailleurs à voir l'expression horrifiée de la matriarche, Chafoins se leva et lança joyeusement :

 

« Tavernier ! Deux autres bières ! Matriarche, vous voilà enfin, je vous présente un vieil ami à moi, Dolfinzbizou ! Je le connais d'avant même mon départ d'Almaris !

—Enchanté madame, dis-je.

—De même, répondit Hancko, Soyez le bienvenu. Le garde qui m'a mené jusqu'à vous m'a expliqué les conditions de votre venue telle que Sieur Chafoins lui a énoncé. Je compatis à la douleur de votre exil et de votre voyage.

-Mais il ne faut pas, rétorquai-je sans me soucier du regard de Chafoins qui m'implorait de me taire, et venir ici est peut être la meilleure chose qui me sois arrivé depuis bien longtemps : j'ai retrouvé un ami en ce village ! Les amis on ne les trouve pas à chaque coin de rue, surtout un comme Chafoins. »

 

Je me rassis, presque étonné d'avoir fait preuve d'autant de gaieté. Un long silence s'ensuivit, les gens m'observaient bizarrement. J'allais boire ma bière, quand Chafoins, visiblement stressé, s'éloigna avec Hancko, pour l'entrainer dans un escalier qui descend vers la réserve de fûts de bière.

 

« Je n'ai même pas envie de savoir ce qu'ils vont faire dans cette cave, pensai-je. »

 

Bien décidé à boire cette satané "fameuse" bière cervoise, j'approchai la pinte de ma "bouche". Tous les gens retinrent leur souffle, visiblement interloqués de voir un œil non pas émettre du liquide, mais en absorber. Mmhh... Plutôt goûteuse cette bière ! Je m'essuyais la bouche, quand un rôt sonore se fit sentir dans la salle. Après un silence, les gens éclatèrent de rire. De la musique démarra d'un jukebox (je ne savais pas que ça existait déjà à cette époque), et déjà des hommes commandaient des bières pour s'asseoir à ma table. Heureux d'avoir enfin pu me détendre après plusieurs semaines tendues, mon regard se tourna vers Chafoins et Hancko qui, visiblement alertés par le bruit, étaient remontés. Ils se regardèrent en souriant, et après quelques mots, la Matriarche s'approcha et dit :

 

« Bienvenue à Cerve Dolfinsbizou ! »

 

:book: Chapitre dixième : Chroniques de nain

 

Mmhh... Que c'est agréable de se sentir à nouveau chez soi ! Pour le lecteur fatigué qui a prit la peine d'ouvrir ce carnet, je vais résumer ce qu'il s'est passé depuis que Hancko, matriarche de Cerve, m'a accueillie dans son village. Les festivités s'étaient poursuivies jusqu'au soir suivant, et je m'étais endormit à l'hostellerie cervoise, harassé mais heureux. Le lendemain, Chafoins était venu me voir pour discuter avec la Matriarche. quelques heures de débat avaient suffit à ôter les derniers doutes de Hancko quant à mon acceptation définitive. J'avais reçu un petit terrain, sur lequel une maison a très vite poussé (merci tonton Roger, pour tes conseils en maçonnerie quand j'étais petit !). Je me suis ensuite très vite intégré, aidant çà et là qu développement du village. Les gens gardent cependant un peu de méfiance à mon égard, je mets ça sur le compte de mon apparence... Bref, tout allait pour le mieux.

Ce matin, je me promenais justement sur le bord du lac Cervois, côté entrepôt. Alors que je regardais avec amusement un insecte posé sur une herbe essayer de faire décoller un morceau de pain, mon regard est attiré par un creux dans la roche de la falaise : je m'approche pour observer de plus prêt, et me rends compte que ce creux était en fait une grotte. J'entre donc jeter un coup d'œil (ce genre d'expression m'énerve particulièrement, si vous voyez ce que je veux dire), non sans avoir allumé auparavant une torche. Je m'avance prudemment, la main posée dans un geste rassurant sur le pommeau de mon épée. Soudain, je sentis que le sol n'était plus présent sous mes pieds : je regardai sous moi, pour me rendre compte que j'étais en train de chuter dans une crevasse. Je m'affalai dans un bruit sourd. Quand je revins à moi, j'observai avec attention ce qui m'entoure : la crevasse a été aménagée, dirait-on, dans un genre de petit village troglodyte, avec ses cases encastrées dans la roche, et ses ponts de corde branlants. il régnait dans la crevasse une atmosphère mi-lugubre, mi-chaleureuse. Tout ça me rappelle les villages de trolls dans un film que j'avais vu enfant, "The Hobbit" je crois... Un film fantastique sans scénario particulièrement puissant, mais qui m'avait assez plu.

 

[...] Le lecteur se gratte la texte d'un air perplexe. Qu'est-ce qu'un "film" ? Sans doute une invention qui vient du futur, vu que l'auteur lui même vient du futur. [...]

 

Je me redressais donc en massant mes reins, quand un bougre m'aborda.

 

« Oh ! je peux vous aider ?

—*Aïe* non, ça ira je crois... Une mauvaise chute, fis-je en cachant mon flanc écorché.

—Ah, tant m... Ouh. Ne seriez vous pas l'homme œil dont tout le monde parle depuis quelques jours ? La matriarche m'avait parlé un peu de vous, il parait que vous venez du futur ?

—...

—Euh, enfin bref, ravi de vous rencontrer ! Mon nom est okamijador ! Je suis en charge de la rénovation de ce village abandonné, découvert il y a quelques semaines lors de fouilles !

—Ah ? Et bien vous feriez bien de sécuriser tout ça ! J'ai failli me rompre les os en tombant moi !

—Euh... Oui, sans doute. Que diriez vous d'un petit tour des lieux ? »

 

Okamijador m'entraina à travers plusieurs escaliers et échelles massés contre la roche. Il me conduisit sur un petit chemin à flanc de faille, avant de s'asseoir sur le rebord.

 

« C'est pas encore totalement déterré, mais on a bon espoir de récupérer 85% des installations d'origine ! Sans doute une ancienne base de minage naine...

—Tu es manipulateur ?

—Je te demande pardon ?

—"85% des installations..." Les gens qui ajoutent des pourcentages dans leurs propos le font souvent pour donner plus de valeur à leur discours. Ça prend pas avec moi ça.

—Euh... T'es vraiment bizarre toi ! Je sais pas ce que tu as vécu avant d'être envoyé dans notre époque, mais t'as pas l'eau chaude à tous les étages visiblement !

—Pff... J'en sais bien plus que toi...

—Et prétentieux avec ça ! C'est pas parce que tu viens d'un époque prétendument évoluée que tu dois te sentir obligé de me rabaissé !

—Eh ! Tu as fais une faute de conjugaison à "rabaissé" ! C'est avec -er pas avec -é !

—Quoi ?!

—Non, rien, laisse tomber...

—T'es vraiment un drôle de drille toi... Dis, ça te dirais pas de m'aider au minage de cette faille ? Y a encore beaucoup de pierres et de gravats à dégager ! Ça te ferait passer le temps !

—Très peu pour moi ! J'ai déjà passé quelques mois à casser du sable en prison, je crois que j'en ai soupé du minage ! Trouve toi un autre pigeon, celle là elle est pas pour moi ! »

 

Sur ce, je me levai, bien décidé à sortir respirer un peu d'air frais.

 

« Hey ! Attends ! cria Okamijador.

—Quoi encore ?

—Tu vas le regretter, essaie au moins !

—Toi, tu mériterais l'oscar de l'emmerdeur !

—C'qui Oscar ?

—Laisse tomber, j'te dis. »

 

Satisfait, Okamijador me donna une pioche, et m'indiqua un conduit. Ma mission est simple : déblayer l'antique mine désafectée, et à l'occasion ramasser tous les minerais que je pourrais trouver. Un véritable travail de nain. J'ai passé quelques jours dans cette mine, et je dois dire que j'ai été agréablement surpris : d'abord exténué de me fatiguer à casser des cailloux, j'ai fini par me laisser emporter par l'ivresse de collecter, raffiner, même collectionner des minerais, des pierres en tout genre. Un matin, Okamijador me dit enfin :

 

« T'es plutôt pas trop mauvais toi ! Ça te dirais pas comme métier ça, Mineur ?

—Métier ?

—Bah oui ! Tu sais pas que l'empire délivre sur demande des statuts divers et variés ?

—Oh, j'ai déjà essayé de distribuer mes statues à l'empire, ça ne l'intéresse visiblement pas...

—...Ce jeu de mot ne mérite même pas l'appellation de jeu de mot. Si je ne t'appréciais pas, je t'aurais sans doute déjà coupé la gorge pour ce que tu viens de dire.

—Pff... Si j'ai même plus le droit de faire de l'humour...

—Enfin bref. Si ça t'intéresse, tu devrais aller voir à Stendel. tu peux l'atteindre rapidement en marchant vers Tsuribashi, puis en prenant le Piaf vers la capitale. Tu pourrais même en profiter pour te faire recenser en tant que villageois : tu es habitant d'un village maintenant, plus un simple paysan !

—Pourquoi pas ? Y a quoi à gagner ?

—Mais y a vraiment que l’appât du gain qui t'intéresse toi ? Allez, vas-y, tu regretteras après. »

 

Je remontais vers la surface, réfléchissant à la suggestion d'Okamijador. Il est vrai qu'officialiser un peu mon nouveau statut de mineur me permettrait de m'enrichir en vendant aux autres les fruits de ma récolte, et... Oh et puis zut !

Je suis rapidement rentré chez moi prendre un peu de nourriture, une épée neuve, et un peu d'argent, et j'ai foncé sur la route de Tsuribashi. Stendel, me voilà !

 

:book: TO BE CONTINUED !

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j'ai lu deux trois passages en diagonale, mes yeux commençant à me piquer (du fait de l'exposition prolongée à un écran cathodique) et e que j'ai pu lire m'a donné envie de te féliciter :

 

Alors que j'entrais dans la taverne, je remarquai une silhouette encapuchonnée, la même qui avait présenté son projet de prote manteau. Que pouvait elle faire ici ? Je pris alors une guiness au comptoir et m'installai sur une table voisine. Quelques personnes assises autour de lui l'écoutaient attentivement.

Je prêtais une oreille distraite car fatiguée, mais ne fut pas déçu : Le jeune homme avait un don pour conter les histoires, c'était certain.

Je me levai donc et m'approchai de lui.

Il détourna ses... Son œil vers moi, attendant une phrase liminaire.

- J'adore tes histoires ! Je suis fan. Mais là, je vais me coucher. Reviens demain, je t’écouterais plus attentivement.

Je montais dans la chambre que j'avais loué. Sans attendre de réponse.

 

EDIT :

 

Un loup hurla.

-Pu... tréfaction !

Après un excès de retenue, je lâchai les jurons voulus.

Bien, trois fois que je m'endormais, trois fois que je me réveillais, c'était pas une nuit pour dormir.

Mais que faire ?

Je me levais, sortais de la chambre que j'avais loué dans cette taverne miteuse et pas assez loins de la forêt à mon goût et prenais mon épée, bien décidé à me calmer les nerfs sur un de ces canidés sauvages.

Alors que je descendais les escaliers, j'arrivais dans la sale principale. Vide.

Personne ne surveillait. Tout était à portée de main...

Pillage facile.

Mais on ferait vite le rapprochement entre mon absence et les évènements...

- Oh, ça fait ch... aque fois la même chose !

Je lâchais pour de vrais un juron scatophile tout en ne me servant qu'une bière à la fontaine. Leur Guiness étant excellente, et une pinte de moins ou de plus...

je retournais m'assoir où j'avais bu ma dernière bière, l'autre soir. Et trouvait une liasse de papiers oubliés sur la table à côté.

Il s'agissait des notes de Dolphitruc.

Je lisais en sirotant ma bière.

Sympa, vraiment sympa. Pis du coup, ça m'avait donné sommeil, je retournai donc me coucher et terminer ma nuit qui ne voulait pas commencer.

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Pour ceux que ça intéresse, je viens de mettre en ligne le chapitre 5 et 6 ! AU passage, l'histoire de l'emprisonnement est véridique, à peu de choses près. En fait, j'avais dans un accès de joie au concert ATE BITS, marqué "./sodomize all". Ça n'est pas passé inaperçu, et j'ai passé la journée du 2 novembre à creuser du sable ! x° Je sais, je suis un boulet. Mais notez que je n'ai pas remis en cause mon emprisonnement, et que je n'en veux à personne. Tout ça, ce n'est qu'une histoire ! :D

 

 

:book: Chapitre cinquième : Un train de vie bien ennuyeux

 

Ils s'est passé longtemps depuis la dernière fois que j'ai ouvert ce carnet de notes poussiéreux et moisi. Normal, je n'ai pas grand chose à dire, très peu de choses ont bougé. Comme je l'avais déjà [barrer]dit[/barrer] écrit à la précédente page de ce mémoire, j'ai porté mon idée au château de Stendel, afin qu'on examine ma demande. Après des heures d'attente dans cette grande bâtisse d'architecture typiquement stendelienne, on m'avait enfin reçu. Les gouverneurs n'ont porté que peu d'intérêt à mon idée, mais m'ont promis "d'y jeter un œil" (j'ai d'ailleurs cru étrangler le gouverneur qui à lâché cette expression, croyant qu'il se moquait de mon faciès).

 

Je n'avais donc d'autre choix que d'attendre, à errer dans les rues de Stendel, à me saouler chaque soir à la taverne du port, à détrousser les voyageurs qui arrivent par la porte Ouest, à parier avec Barbu le Clodo, ou à regarder le ciel avec Durinel Paril. La vie allait ainsi, lentement, je rentrais rarement à Almaris, dont je n'avais que faire. Cette ville qui m'avait recueillie me dégoutait de plus en plus ; sans doute trop plate, trop pacifiste à mon gout. Des années d'enfermement dans les geôles de la Korruption m'avaient dans le passé (enfin, dans le passé de mon histoire, c'est à dire le futur d'un point de vue de l'Histoire —vous suivez ?—) bien endurci, et je n'aspirais désormais qu'à de l'action, de la guerre et du sang, animé par une rage guerrière ! Bref, cette ville me lassait, cette vie me lassait, l'Empire me lassait, petit excité rebelle que je suis.

 

Cependant, un évènement vint vite troubler cette monotonie qui s'était installée dans ma routine de vie. En effet, j'ai entendu que les quatre grands empereurs Stendeliens donnent régulièrement des sortes de spectacles folkloriques avant-gardistes dans des lieux mal-éclairés dans une ambiance de folie, avec musique et alcool (à mon époque, on appellerait ça un concert). L'évènement en question s'appelle "ATE BITS." Attiré par ce nom futuriste, je décidais de m'y rendre afin de voir de quoi il retourne, et aussi à l'occasion de me divertir un peu. Malheureusement, je me suis vite rendu compte que le thème de la soirée portait sur, 1er Novembre oblige, Halloween. Il faut croire que même dans le passé je ne pourrais échapper à cette fête que j'exècre... En effet, étant enfant, mes frères m'avaient traumatisé en se déguisant et en venant me surprendre dans mon sommeil. Malgré la raclé que mes parents leur avaient donné, je suis depuis ce jour complètement dégouté de cette fête, que je considère comme une pure perte de temps. Malheureusement, le piaf qui m'avait emmené sur le lieu du spectacle refusait obstinément de faire demi-tour, préférant picorer ça et là quelque miette de pain laissée par un gamin accompagné de sa mère. Je me résignais donc à assister au spectacle. Et il faut croire que, la bière et l'ambiance aidant, je me suis facilement laissé prendre au jeu. Il y avait même dans la salle ce que j'aurais appelé à mon époque un écran géant, mais qui aux dires des marauds venus assister au concert était "la toute dernière création magique des puissants mages stendeliens". Eh oui ! Il faut croire que si, à mon époque, un puissant mage est capable de tordre le temps, à la leur, on s'émerveille devant le plus banal objet... Il faudra que j'en prenne un entre quatre murs un de ces jours, et que je lui explique le fonctionnement des cristaux liquides...

 

:book: Chapitre sixième : Privé de liberté

 

Bref, la soirée se terminait, je sortis de la salle passablement éméchée. Dehors, des gouverneurs contrôlaient les sorties. Parmi eux, je reconnus celui qui c'était moqué de moi quand j'étais venu présenter mon idée au château. Je m'approchai donc de lui, bien décidé à lui coller mon poing dans mon nez. Avant même d'avoir eu le temps de lever la main, une horde de gens m'immobilisa à terre. Alors qu'on me traînait vers la sortie, j'ouvris grand la bouche (enfin, la bouche est un bien grand mot ; disons l'extension buccale située sous mon œil et qui me sert à m'exprimer ; ouais en fait bouche c'est plus court) et criai : "ALLEZ TOUS VOUS FAIRE ENC..."

 

Je regrettai immédiatement mes paroles, mais n’eus pas le temps de tergiverser d'avantage. Je sentis qu'on m'assenait un grand coup de massue sur la tête, et perdit connaissance. Je me réveillai le lendemain matin, avec une sacrée gueule de bois, et un douleur lancinante à l'arrière de la tête. Je me considérai placidement, et étouffai un cri : à la place de la rutilante armure almar, je portai un costume rayé usé, numéroté "n°33." Craignant d'abord de m'être réveillé d'un long rêve, et d'être revenu en 2536, dans les geôles de Sonate. Mais non. Après avoir examiné les alentours, j'étais bien en prison à Stendel. Je fouillai mes poches, dans l'espoir d'y trouver quelque chose, un effet personnel, de quoi manger, mais en sortis un papier sur lequel il était inscrit :

 

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Hors de moi, je hélai le geôlier, qui lisait tranquillement "Stendel soir" assis sur son siège, pendant que des gardes jouaient aux cartes sur une table en bois de pin.

 

« Oh ! C'est quoi ce binz ! Je fous quoi ici moi ? Va chercher tes p**ains de clés et sors moi de là !

[voix chevrotante] Que dites vous ? Parlez plus fort jeune homme, je me fais vieux, et j'entends de moins en moins bien!

— FAITES MOI SORTIR D'ICI TOUT DE SUITE !

— Mais bien sûr ! Tous les soirs, vers 7h30 ! Je crois que ce soir c'est soupe de pois, avec des morceaux de lard !

— Mais zordel vous êtes bouché à l'émeri ou quoi ? OUVREZ MOI LA PORTE !

— Pas la peine de crier jeune homme ! Je ne suis pas encore complètement sourd ! Oh, pour l'activité physique, vous en aurez bien assez à creuser le sable et le gravier ! Vous le voyez là ? Grâce à un mystérieux sortilège, sitôt que vous avez miné votre pile, il en retombe par ce trou ! On ne sait pas d'où il vient. Peut-être que des lutins magiques viennent alimenter... »

 

Dépité, je m'assis par terre pour réfléchir. Je n'avais que des souvenirs troublés de la soirée d'hier, mais je me souvenais nettement avoir insulté les gens autour de moi.

 

« [le geôlier continuait à parler tout seul] ...La dernière fois que j'ai mangé des fraises en hiver, les mages de Stendel avaient complètement bousillé le climat ! Ah, si vous aviez vu les moutons brûler en plein soleil, c'était...

— Vous, fermez là ! J'ai besoin de réfléchir !

[le vieil homme fait la moue] »

 

Je décidai d'envoyer un message à un empereur, en particulier à une impératrice, Louvinette. En effet, je pensais naïvement qu'une femme serait plus facile à faire flancher et à amadouer. Je pris donc ma prose la plus sucrée, et fixai sur ma plume (enfin, un bout de charbon ramassé au sol) mon ton le plus innocent possible pour demander ma libération, ne comprenant pas ce qu'il m'était arrivé, invoquant mille-et-une circonstances atténuantes, enfance malheureuse, chiens battus, professeurs alcooliques et tiramisus périmés (wtf?). Je confiai cette lettre écrite au dos de ma sentence au geôlier, après l'avoir un peu brusqué pour me faire comprendre, et m'endormis. À mon réveil, une lettre m'attendait dans ma poche. Et il faut croire que je me suis visiblement trompé, une femme n'est pas plus facile à soudoyer, surtout celle là ! Sans l'avoir ouverte, je sentais la saveur épicée des mots me brûler les narines. La réponse était cinglante : la soirée d'hier n'est pas une excuse pour se conduire mal, et éméché ou non, je n'avais pas à suggérer à la communauté Stendelienne de se faire sodoculer. Je purgerais donc ma peine comme les autres. Résigné, découragé, je me mis donc à l'ouvrage.

 

Ces quatre mois dans les prisons de Stendel furent pour moi un véritable enfer. Alors que je croyais trouver dans ce voyage dans le temps forcé un appel inespéré vers la liberté, voilà que j'étouffais à nouveau, enchaîné et forcé à subir les pires expériences. Car oui, creuser 10800 mètres cube de sable est une vraie torture. Au bout de la première semaine, je n'avais déjà plus d'ongles et la peau de mes mains était boursouflée à force de gratter. Mais en plus de la douleur physique, je ressentais une profonde humiliation. Privé de liberté, j'avais chaque jour un peu plus envie de déchirer mes habits et de hurler. Le soleil et l'air frais me manquaient, mais je persévérais ; je finirais par finir ma tâche, et là, ma vengeance serait terrible (un peu cliché cette phrase, vous ne croyez pas ?). Pourtant, au fil des mois, et alors que je rédige ces lignes, ma haine s’apaisait, pour se transformer en un léger apaisement. Au moins ici, je ne pouvais plus tomber plus bas. Je ne pouvais que rebondir !

 

C'est ainsi qu'un matin, alors que je venais de finir mon premier mètre cube de la journée, j'entendis les gardes remonter les herses de la prison. Ma tâche était terminée, j'avais gagné ma liberté. Je courus récupérer mes effets personnels, et sortis... Avant de m'évanouir, étourdit par la lumière du jour.

 

Note de l'auteur : je finis ces lignes bien au chaud chez moi, une pinte de bière sur le comptoir et un steak de bœuf saignant dans l'assiette. Fini la soupe de poix et le geôlier Jean TENRIEN (j'ai appris son nom au détour d'un de ses longs monologues ; il serait issu d'une famille aristocratique, et son père, le Duc d'Hûr de la feuille, aurait régné sur le royaume parléPluFort) !

 

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Legillian baillait, assis dans son coin habituel.

Toi, tu te fais ch...

Oui. C'était le cas, il se faisait ch...

Eh ! Regarde ! C'est pas dolphbiznounours ?

Oui, Dolfinsbizou écrivait justement au comptoir. Legillian se levait, sa choppe était vide, il en remplirait une autre au comptoir.

 

- Salut.

- Chut, j'écris.

- Je vois ça, c'est quoi ?

- ...

 

il se fout de ta g...

Oui, Legillian avait l'impression d'être ignoré, il n'aimait pas ça. Il posa sa choppe sur le comptoir et montait dans sa chambre, se coucher.

Hé ! Il écrivait, tu vas pas faire la g...

Non, c'est vrais, Dolfinbizou est un type sympa, bon, Legillian redescendit les quelques marches qu'il avait monté, commanda une autre bière et lu par dessus l'épaule du borgne.

C'est une sensation très désagréable que de sentir quelqu'un lire par dessus son épaule, certes, mais quand on ne remarque pas sa présence...

Faire le ninja pour lire les déboires de ce c...

- Chut, je lis, c'est sympa.

- De quoi ?

- Continue à écrire, toi. Je suis pas là.

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Zordaile. Ça faisait dix minutes qu'un bouseux arrêtait pas de me tourner autour. J'ai pas tout compris mais je crois qu'il parle tout seul. J'ai une sainte horreur des gens qui lisent par dessus mon épaule en plus. J'ai eu beau lui demander de se taire, il persévère le con ! Soudain, je l'entendis crier :

 

« Eh ! T'écris sur moi là ! D'où je suis un con ?

—Chut bon sang, tu vois pas que j'essaie de me concentrer ?

—Eh oh ça va hein ! Je voulais juste te dire que ton travail est génial et super et que tu es un dieu et... Eh ? T'écris des trucs que j'ai pas dit là ! C'est pas bientôt fini oui ?

—Bon tu sais quoi, casse-toi ! Tu me saoules, casse-toi ! 'Tain en plus tu pues l'alcool !

—Tocard... »

 

À ces mots, je me levai d'un bond, et lui assenai un grand coup de poing, ce qui l'envoya valdinguer, renversant au passage une table. Furibond, il se releva et...

 

« Arrête d'écrire des bêtises ! C'est moi qui t'ai mis une beigne ! Et t'as pleuré avec ton unique œil en plus ! »

 

La soirée va être longue... Oh oui, elle va être longue...

 

[hors-RP]C'est marrant de parler en RP comme ça ! :P Si vos contributions sont suffisantes, peut-être ferais-je un chapitre spécial sur une certaine soirée dans un bar, où j'y ai présenté mes écrits... :3 En tout cas merci pour ton commentaire, ça fait plaisir de voir des gens sur mon topic ! :D [/hors-RP]

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