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Les Chroniques de L'Ombre et du Sang, par Dom Fulmen — Chapitre final


DomFulmen
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Yop !

 

Histoire de donner quelques nouvelles : ce qui ressemblera à la conclusion – du moins pour le moment – à la conclusion de ces chroniques est en cours de chantier. :)

Je commence à y réfléchir, et j'ai déjà une assez bonne idée de ce que je vais faire. Il faudra juste que je trouve un peu de temps pour commencer quelque chose. ^^ Entre autre, ce sera très probablement la conclusion RP de ma prise de retraite, en plus de la conclusion de la ligne directrice de mes RP. Attendez-vous à un nouveau pavé donc !

 

Sinon, encore des bisous câlins à tous ceux qui me suivent et m'ont suivi jusque là, et à qui mes milliers de ligne ont fourni, je l'espère, un bon moment.

 

Amicalement et littérairement,

Dom.

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Bonsoir, chers lecteurs,

 

De même que ma carrière de Minefieldien, celle de mon personnage arrive également à sa fin. Ce septième chapitre conclut donc les presque 90 pages word de ces Chroniques, et achève l'histoire commencée il y a presque quatre ans.

Ce denier texte suit chronologiquement celui de la candidature chevalier de Marie. Je vous invite donc à aller le lire et/ou la soutenir si ce n'est pas déjà fait.

 

Mes amis, mes lecteurs, ce fut un plaisir de vous faire partager ma passion pour l'écriture, ainsi que les aventures de mon personnage sur Minefield.

Je vous fait des bisous, et vous souhaite une bonne lecture !

 

 

 

 

Chapitre final : De Retrouvailles et de Vengeance.

 

 

:air: « […] Ainsi, considérez le présent ouvrage comme mon héritage, comme le récit de ma vie et de mes observations. Ce sera sans aucun doute le dernier legs que je ferai à la Bibliothèque de Stendel, et j’espère que son existence parviendra à mes amis.

:air: Je prends la tragédie de Marie comme l’élément déclencheur de ce que je vois à la fois comme ma déchéance et ma renaissance. Je passai des semaines à regarder le mur de ma chambre, espérant avoir cauchemardé, ou fait une erreur, et regrettant de n’avoir pu faire plus. Puis, je passai les semaines suivantes à attiser une fureur sourde et étouffée, dont je nourrissais les flammes vengeresses de centaines de pages de grimoires et de parchemins. Ma maîtrise des portails, des plans et de moi-même s’étendit alors à des frontières dont j’ignore encore les limites aujourd’hui.

:air: Aveuglé par ma folie, convaincu par mon esprit tourmenté et défaillant, et assourdit par le tonnerre de mon crâne, je confrontai dans une mission suicidaire Chtylla et Chtulhu, les bourreaux de mon amie. Je ne conserve que très peu de souvenirs de cet affrontement. J’en revins sans blessures, exténué et l’esprit vide, et je doute d’avoir vaincu autant que d’avoir échoué. Je passai les quelques jours suivants à tenter de préparer une prochaine action, un prochain plan, mais rien ne me vint. Tous mes amis me virent devenir peu à peu un spectre, une coquille sans âme.

:air: Il ne fallut pas longtemps pour que je me juge inapte à la direction du Kubnigera. La ville, peu fréquentée et active, n’avait pas besoin d’un leader apathique et dépressif. Mon intérêt pour les affaires de l’Empire avait décliné, et je rendis ma cape de Scribe. Mon cœur savait une porte ouverte vers Ryalkan. Même si je devais laisser une partie de moi sur les plans minefieldiens, je savais que le temps du retour était venu.

 

:air: En face de moi s’ouvrit le portail, noir et attrayant comme la nuit que j’affectionnais tant. J’avais pris le temps remettre à neuf, patiemment, ma vieille tenue de Chevalier royal de Ryalkan. La tunique noire, cintrée, qu’agrémentait un tabard plus sombre encore, me gonfla de nostalgie et d’assurance, et me remémora davantage mon passé.  Le souvenir d’Aïda me noua la gorge. Cela faisait presque dix-sept années que j’avais été séparé d’elle, et de notre enfant.

:air: Vêtu tel une ombre, protégé de cuir, armé d’Hexalon seulement, et sans un regard en arrière, je laissai les ténèbres de mon foyer, n’en emportant que mon journal.

:air: Mes portails, conception déformée de concepts existants, me laissent encore aujourd’hui une sensation étrange lorsque je les traverse. On peut avoir la sensation d’y passer des années, à l’intérieur, mais seulement un instant une fois qu’on en est ressortit. Mais, plus que tout, et bien avant le froid mordant de l’hiver et de la neige, je ne manquai pour rien au monde la petite sensation dans mon crâne, qui me servait de boussole : même après tout ce temps, et mon changement de dimension, mon sort était toujours actif. Et, grâce à lui, je savais où était ma famille.

:air: Le froid insistant s’imposa finalement à moi et me tira de ma rêverie, pour me confronter à la dure réalité : mon portail m’avait amené à mon ancienne chaumière. Elle était aussi abandonnée que le reste du village. Je m’approchai de la porte enfoncée. L’intérieur était fouillé, dévasté depuis longtemps déjà. La grande table avait perdu deux pieds et gisait sur le sol. Le lit, sans matelas, n’aurait de toute manière pas supporté le poids ne serait-ce que d’un enfant. Les fenêtres, brisées, laissaient entrer les intempéries depuis des années.

:air: Je jugeai inutile de m’attarder : je savais déjà que ma famille était vivante, et le soir tomberait dans quelques heures. Je me mis aveuglément en route en direction de mon sort, qui me servait de guide. Il m’apparut vite qu’il m’emmenait à la Forteresse Blanche. Je m’en réjouis, vu que je comptais m’y rendre en second lieu. Si Aïda s’y trouvait déjà, cela m’épargnerait un voyage, même si l’anxiété de savoir pourquoi elle s’y trouvait m’assaillit.

:air: Le pays paraissait vide, même si quelques villages habités et quelques routes fréquentées me rassurèrent. Néanmoins, Kahlog avait sévit tel une gangrène sur Ryalkan, et le royaume était sur le déclin. La vue de la forteresse me le confirma bien vite. Les murs étaient sales, plus gris que blancs, mal entretenus. Seules quelques lumières luisaient timidement aux fenêtres, et la seule activité visible semblait être celle de soldats. N’importe qui d’autre aurait sans doute rebroussé chemin, ou serait allé requérir des renforts. Néanmoins, Aïda était là, entre ces murs, et la fureur remplaça toute autre sensation dans mon cœur serré. Je m’engageai d’un pas sûr vers la forteresse, traversai villes et villages sans même chercher à me cacher ou à masquer ma venue.

:air: J’effectuais ma dernière marche. Le temps de l’Ombre et des murmures n’était plus. La légende de l’Ombre et du Sang s’était achevée dix-sept ans auparavant. À présent, seule demeurait mon âme meurtrie, qui ne réclamait que sa juste récompense, que son juste droit : la vengeance. La vengeance sans distinction, sans contrainte, sans limite.

:air: Il ne fait nul doute que mon regard, que ma seule présence dégageait ce sentiment. Les habitants me virent parcourir leurs rues, l’épée au côté, l’uniforme de la Chevalerie Ryalkane sur mes épaules, aux couleurs du Protecteur du roi, et brodé sur le cœur du blason d’Ysgorn le Rouge. Les rares gardes en ville n’osèrent pas m’approcher, et la nouvelle courra à la vitesse du vent : l’Ombre Foudroyante était de retour, et elle venait réclamer son dû. De rares soldats, anciens gardes d’Ysgorn, virent en moi un fantôme, le spectre vengeur de celui qui avait été accusé, comme ils l’avaient appris, à tort. Plus loin, entre les murs du château, l’alarme retentit, assourdie par le vent, et les remparts grouillèrent.

:air: J’aurais peut-être un accueil à la mesure de ma fureur. Un défi à la mesure de mon sang.

 

:air: Au pont-levis, je levai les yeux vers les créneaux et les meurtrières. Un soldat, poussé par ses camarades, jeta un regard de désespoir derrière-lui et m’observa quelques instants, n’osant prononcer un mot.

:air: « Ouvrez. »

:air: Mon ordre était clair, tonnant, et sans appel. Je n’accepterais aucun refus.

:air: Le garde frémit. « Partez, étranger ! Nous n’acceptons pas de visiteur aussi tard. Poursuivez votre chemin, ou nous vous abattrons !

:air: — Étranger ? » Je soupirai. L’homme fit un pas en arrière. « Je vais te prendre au mot, petit. Je vais poursuivre mon chemin. »

:air: Son hoquet de surprise accompagna mon saut. Je m’accrochai à la paroi malade du fort, qui offrait maintenant de royales prises d’escalade. Tel un démon, je gravis les nombreux mètres qui me séparaient du sommet, sous la pluie de projectiles qu’une armée en panique m’envoyait. En quelques instants, j’enjambai les dentelures du mur, et créai un trou dans la foule qui s’était attroupée aux murs. Lentement, je tirai Hexalon de son fourreau, et insistai sadiquement sur les derniers pouces de la lame, afin de lui faire émettre le tintement clair de l’épée contre sa gaine. Elle résonna sombrement, et fit échos au tonnerre. Sa blancheur macabre était le croc acéré du démon que j’étais.

:air: Sans plus de considération pour l’armée qui m’entourait, je sautai à bas des murs, dans la cour. La neige, telle ma fidèle compagne, m’accompagna dans ma chute. Le signal de mon sort était tout proche. Un pas après l’autre, je me mis sur sa trace. Mes pas devinrent des enjambées, ma marche une course. Des soldats s’interposèrent, et perdirent aussitôt la vie. Tel un loup dans la neige, je traquais mes proies, et quiconque faisait obstacle le payait. Les cloches d’alarmes retentirent, des cris et des ordres fusèrent, des traits se fichèrent à mes pieds. Ma cadence s’intensifia, et les épées tranchaient loin dans mon dos, les flèches hérissaient le sol longtemps après mon passage. Mon sang de Ryalkan était plus pur que quiconque, et j’étais plus fort et rapide que n’importe qui dans ce fort.

:air: Je m’engouffrai dans le bâtiment, pris un escalier, descendis les marches quatre à quatre. Les habitants du château virent passer un éclair, et les soldats perdirent ma trace. De couloirs et couloirs, d’étages en étages, je m’enfonçais loin sous le sol. Les habitants et serviteurs se firent rares, les gardes inexistants, la lumière à peine entretenue. Droite, gauche, gauche encore, droit devant, droite. Une dernière porte céda à mon épaule. Le chemin s’achevait ici.

:air: Une lanterne à huile illuminait les murs d’une teinte orangée, mais conservait la pénombre. L’ameublement était simple, sans excès, et ne possédait qu’un lit. À la table, une silhouette m’observait, effrayée. Un éclair sur ma droite amena une gerbe d’étincelles lorsque je parai l’épée de ma lame. Néanmoins, le coup me fit ployer légèrement sous sa puissance. Cet adversaire était bien plus fort que tous les gardes de ces lieux. Je repoussai mon opposant et fis un pas en arrière. La silhouette s’élança.

:air: « Seïra, attends ! » Arrêt net.

:air: Seïra. C’était une femme, et sa carrure me le confirma. Ses yeux brillant se rivèrent vers la voix. Une voix de femme, elle aussi. Une voix que je connaissais. Une voix qui me fit vibrer, qui enflamma la puissance du sortilège lancé des années plus tôt. Une voix qui serra mon cœur et noya mes yeux. La pointe de mon épée toucha la pierre du sol, suivie par la garde. Je fis un pas tremblant, et m’écroulais à genoux, les bras écartés.

:air: « Aïda… »

:air: Des bras m’enlacèrent avant même que mes rotules ne touchent le sol, une main agrippa ma nuque, un menton prit appui sur mon épaule, des larmes trempèrent ma joue. Je rendis l’étreinte. Pas de mots, seuls nos cœurs martelant nos poitrines, accordant leurs battements, seuls nos sanglots étouffés, seule la vibration de mon sort à son paroxysme, faisant écho à nos âmes.

:air: « Mère ? Qui est-ce ? » Une voix claire, jeune, irradiant de force et d’émotions.

:air: Pour toute réponse, Aïda prit mon visage entre ses mains froides et déposa un baiser sur mes lèvres. « Ta barbe me pique, elle n’était pas si longue avant ! » Son murmure ne parvint qu’à moi, pénétra ma poitrine et noua ma gorge. « C’est ton père, Seïra. Ton père a réussi à revenir. »

:air: Son hoquet de surprise fit écho au battement manqué de mon cœur. Cette jeune femme avait appelé Aïda sa mère. Ma femme m’avait appelé son père. J’essuyai mes larmes, me relavai. L’ombre, ma plus fidèle alliée, masquait le visage de ma fille. Ma magie se libéra dans une explosion de colère invisible. Personne ne m’empêcherait de voir le visage de mon enfant. Chaque âme de la forteresse tressaillit sous ma vague de puissance, et mon manque de contrôle alluma toutes les torches de la forteresse, qui parut alors comme un brasier dans la nuit.

:air: Seïra me regardait, bouche bée, les yeux pleins d’incompréhension. C’était une jeune femme magnifique, dont les longs cheveux cascadaient jusqu’à ses hanches. Mon cœur se serra : elle avait les yeux couleur ambre, et les cheveux ni blonds, ni châtains : tout en elle criait qu’elle était notre fille, tant elle était la fusion parfaite d’Aïda et moi. Je l’étreignis, cette fille dont on m’avait privé durant dix-sept ans, que je n’avais pas vu grandir. Je la sentis frémir, et je m’écartai. Son regard dur et plein de larmes ne me surprit pas. Je les avais abandonnées, sa mère et elle, même malgré moi, pendant beaucoup trop longtemps.

:air: Aïda nous enlaça à nouveau, et, l’espace d’un instant, je fus comblé, entouré des miens. Durant de longues heures, nous parlâmes de nos aventures. Je leur expliquai la raison de mon absence, de mon retour. Elles me racontèrent la prise de pouvoir de Kahlog, les tentatives de rebellions échouées. Aïda avait fui dès qu’elle avait lu ma lettre. L’une de nos connaissances l’avait fait entrer dans le château, et cachée dans les ailes les moins connues et visitées du complexe. Seïra y était née, et elles y avaient vécues, aidées par les quelques fidèles d’Ysgorn encore en vie et en fonction.

:air: Je les observai toutes les deux, et pris enfin conscience de l’étrangeté de notre sang. Aïda et moi approchions de nos trois siècles d’existence, mais nous paraissions à peine plus âgés que Seïra, qui ne comptait que dix-sept ans.

:air: « Que comptes-tu faire, maintenant ? » Seïra était toujours indécise vis-à-vis de moi.

:air: Je réfléchis quelques instants, mais tout me semblait clair. Ma douleur s’était dissipée, et j’avais retrouvé ma femme et ma fille. Néanmoins, ma colère réclamait toujours réparation. « Je vais vous garder près de moi pour vous protéger, remonter, reprendre le trône de Ryalkan, et reconstruire ce qu’on m’a volé. » Aïda, en réponse, s’empara de sa rapière, et notre fille l’imita. Je récupérai Hexalon sur le sol, et l’empoignai fermement. J’ouvris un portail, et nous nous engageâmes à son travers.

:air: La salle du trône était vide. Je m’engageai dans les couloirs vides, et remontai jusqu’à la chambre royale. Cette même chambre où tout avait commencé. D’un revers de la main magique, j’enfonçai la porte. Les gonds s’arrachèrent, et les battants décapitèrent le baldaquin du lit avant d’aller s’écraser dans la cour. Dehors, le soleil se levait, et la vie reprenait ses droits. Face à nous, Kahlog nous observait. Je ne sus dire si ce fou était satisfait ou effrayé, car son sourire pouvait traduire l’un comme l’autre. Ses yeux s’écarquillèrent à la vue d’Aïda et Seïra.

:air: « Ainsi, elles étaient encore en vie…

:air: — Voyons, Kahlog, tu vas me faire de la peine. Tous tes plans, si bien orchestrés, et tu n’as jamais fouillé cette forteresse de fond en comble ? Es-tu donc aussi stupide qu’on le dit ?

:air: — Silence, chien ! » Le Prince Renégat sifflait de fureur. « Comment as-tu fait ? Comment as-tu vaincu Nigrum ? Traversé les plans ?

:air: — Nigrum ? Ton chien de garde n’est pas mort. Je doute de jamais pouvoir le tuer.

:air: — Vraiment ? Tu es loin d’avoir gagné, alors. » Son sourire gagna en assurance. Je restai de marbre. Trois ombres se soulevèrent du sol. Nigrum avait vraisemblablement trouvé deux camarades pour assouvir sa vengeance. « Vois-tu, mes espions t’avaient repéré dès que tu as franchi les plans. Nous t’avons réservé un petit accueil. »

:air: Je penchai la tête sur le côté, le regard plus noir que les trois ombres.  Lentement, un pas après l’autre, je me mis en route vers lui. « As-tu réellement pensé que j’ai cherché à te cacher mon arrivée ? Non, non, bien entendu que non. Je voulais que tu me saches à tes trousses, que tu te saches chassé. Je voulais que tu ressentes la peur, que tu voies le spectre approcher, immatériel. Ils sont trois ? Et alors ? Tu m’as séparé de ma femme, privé de ma fille, volé mon ami, mon roi, mon royaume, et ma vie. Crains-moi, Kahlog. Crains-moi, petit prince. Craignez-moi tous,  car le seul repos que trouveront ceux qui s’interposeront sera la mort. »

:air: Kahlog fit un pas en arrière et dégaina. « Tuez-le ! Tuez ce bâtard ! Garde, à moi ! »

:air: Des pas retentirent sur les pavés du couloir. Les trois ombres se ruèrent sur moi. J’étais déjà dans ma bulle. Ils étaient tous immobiles, à ma merci. Leurs griffes frôlaient mon front. D’un coup de lame, leurs bras furent tranchés. Derrière, quelques pas et les armes furent brisées. J’empoignai les crânes des deux nouvelles ombres et relâchai ma bulle temporelle. Dans un fracas qui fit retentir la foudre et ébranla les murs, les épées furent brisées, les hampes tranchées, les arcs déchiquetés. Les deux ombres tentèrent de reculer. Je mobilisai mon pouvoir, et créai un portail autour d’elles. Elles s’évanouirent. Nigrum recula.

:air: « C… Comment ?

:air: — Je les ai renvoyées d’où elles viennent. Je suis navré, Kahlog, peut-être as-tu passé quelques heures à les invoquer, cette nuit ? Tout ce travail, réduit à néant… »

:air: Derrière moi, les soldats reculèrent, et certains s’enfuirent. Dans un éclair temporel, j’empoignai Nigrum et Kahlog. Que j’amenai sur le balcon, qui dominait la forteresse. J’écrasai le visage de Kahlog sous mon pied, et tins Nigrum à la gorge. Une percée du soleil dans la chute de neige et le ciel blanc illumina le haut du fort. Décuplée par la magie, ma voix retentit, vibrante, à des lieux à la ronde.

:air: « PEUPLE DE RYALKAN ! Votre roi souhaiterait vous rappeler qui je suis ! »

:air: Kahlog comprit vite la menace, et bégaya, la bouche écrasée par mon pied. « Cet homme est Dom Fulmen, ancien protecteur d’Ysgorn le rouge, et ancien chevalier royal.

:air: — Vous pouvez oublier les « ancien ». Votre « roi » actuel, le dénommé Kahlog, m’a accusé du meurtre de mon ami et souverain, Ysgorn, il y a de cela dix-sept ans. Vous serez ravi d’apprendre mon innocence, et de voir que je tiens en ce moment entre mes mains les coupables de ce meurtre, et les responsables de vos malheurs, de l’invasion de Ryalkan. »

:air: Dans la cour, une vingtaine de mètres plus bas, et dans tous les villages environnants, les regards étaient portés vers moi, les oreilles tournées vers ma parole. Je tendis le bras, laissant Nigrum pendre dans le vide. S’il avait était humain, nul doute que sa gorge aurait été broyée. « Cette créature, issue de la Corruption, est le véritable meurtrier de votre véritable roi. Pour m’avoir poursuivi, tourmenté et exilé durant toutes ces années, elle mérite la pire sentence qui soit pour son espèce. »

:air: Nigrum se débâtit furieusement, tenta de propulser ses tentacules sur moi. En une fraction de seconde, je libérai mon pouvoir à son maximum. Le monstre avait accumulé tant de puissance que le faire passer par un portail déclencha une gigantesque onde de choc qui fit trembler le sol et balaya la neige. Il poussa un terrible cri grinçant à l’instant de traverser. Je l’avais envoyé dans le néant, l’espace mort, vide et sans retour qui englobe les différents plans. Qu’importe si cela la tuait ou non. Elle serait loin de tout. Seule. Pour l’éternité. C’était une punition à la hauteur de ses fautes. J’ôtai mon pied du visage de Kahlog et le saisit par la chemise avant qu’il tente de s’échapper.

:air: « À présent… Il est temps pour moi de prononcer la sentence envers le commanditaire de toute cette affaire. Kahlog, Prince Renégat, est-il vrai que tu as orchestré le meurtre d’Ysgorn, mon accusation, et mon exil ?

:air: — Oui ! Oui, c’est moi, je l’avoue !

:air: —  Enfin de l’honnêteté dans ta bouche, chien. Mais penses-tu que cela mérite ma pitié ? Tu es celui à cause de qui j’ai tout perdu, et tu seras maintenant celui grâce à qui je vais tout reprendre. » Je fis glisser ma lame dans son fourreau. Le foudre sembla tomber à nouveau, lorsque son tintement fut amplifié par ma magie. « Entends-moi, peuple de Ryalkan ! Après toutes ces années, je viens réclamer notre vengeance et notre justice ! Ce matin marque la fin du règne de ce chien de Kahlog, et l’avènement d’un renouveau pour notre royaume. On vous a trompé, à la mort de mon ami, le roi Ysgorn, et vous on vous a dit que j’avais fait couler son sang. Je vous prends à témoin, car, aujourd’hui est le premier où je ferai couler le sang d’un « roi Ryalkan » ! »

:air: Les yeux de Kahlog s’écarquillèrent lorsque je le saisis à la gorge et que j’enfonçai Hexalon dans son cœur. Lentement, je la glissai, pouce après pouce, jusqu’à ce que la garde touche ses côtes et que le sang emplisse sa bouche. Mes yeux pleins de fureur plantés dans les siens, je tournai la lame, le faisant souffrir autant que ma rage le réclamait, autant que mon cœur pouvait s’abreuver de son désespoir. De longues secondes plus tard, lorsque la vie commença à quitter son corps, je le relâchai et tirai ma lame d’un coup sec, et observai sa chute. Son corps inerte s’écrasa sur le sol.

:air: « Si des hommes de Kahlog, ou quiconque, a quelque chose à redire sur sa mort, je vous attendrais dans la salle du trône. Que la nouvelle se répande, et que tous le sachent : le trône de Ryalkan est à nouveau sous ma protection ! »

 

:air: Je coupai mon amplification magique, pris Aïda et Seïra par la main, et descendit jusqu’au trône, ma colère retombée et ma peine disparue. Tous les gardes s’inclinèrent sur notre passage, et personne ne s’interposa. Personne non plus ne vint contester ma révolution, mais une semaine de célébrations s’organisa. Les mercenaires de Kahlog quittèrent discrètement le pays, ou furent retrouvés et abattus.

Roland vint à moi le jour même. Il avait récupéré une lettre d’Ysgorn, qui comprenait ses dernières volontés s’il mourrait, ce qu’il redoutait. Sans femme ou enfant, il m’avait désigné comme son successeur s’il venait à perdre la vie. Voilà plusieurs jours que j’y réfléchis. Cette nouvelle inquiète Aïda, mais réjouit ma fille. Je compte accepter, pour mon pays, mais surtout pour ma famille. Elle mérite ce qui est le mieux Seïra sera, je pense, la meilleure reine qu’aura jamais eu ce royaume lorsque viendra le temps pour moi de passer le pouvoir pour me tenir à nouveau derrière le trône.

:air: Dès ce récit terminé, j’enverrai le livre à travers les dimensions pour qu’il rejoigne Stendel. J’y joins l’intégralité de mes travaux, recherches et des ouvrages de référence – et, si besoin, de leur traduction – concernant les portails. Puissent ces recherches profiter aux Empereurs et aux mages de l’Empire. Je prie également celui qui trouvera cet ouvrage de l’exposer à la Bibliothèque de Stendel, à la vue et à l’usage de tous. Que mon témoignage soit aussi mon héritage parmi vous.

:air: À vous, mes amis, si vous me lisez, j’espère que vous ne me voudrez pas de m’absenter ainsi. Les années passées en votre compagnie ont été une bénédiction dans ces temps durs, et je ne saurais comment vous remercier. Je vous promets de travailler activement à l’élaboration d’un portail stable et sûr entre mon plan et le vôtre, afin que nos visites soient davantage fréquentes et agréables. J’espère pouvoir un jour vous faire rencontrer ma famille, et vous faire visiter mon royaume.

 

:air: À vous tous qui lisez ces lignes, ceci est, pour le moment du moins, mon dernier adieu.

 

:air: Amicalement, de celui qui fut autrefois des vôtres. »

 

 

:air: — Les Chroniques de l’Ombre et du Sang, par Dom Fulmen, an 126 du calendrier Erachien.

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Comme promis, j'ai usé mes yeux sur les lignes de chacun de tes textes. J'ai apprécié chaque instant en compagnie du héros. J'ai eu peur pour lui quand sa vie était en danger, j'y ai même versé une petite larme aux moments les plus émouvants, j'ai senti le frisson du combat comme si j'avais été avec lui. Cela fait bien longtemps que je n'aie lut pareil épopée ! Et je dois avouer que le dernier livre m'ayant fait l'impression d'être présent dans l'œuvre même fut l'enchanteur de Barjavel. J'ai peut-être l'air d'exagérer mes propos, mais je ne fais que coucher mes ressentis ! J'ai adoré souffrir "occulairement" parlant, tu a réveillé en moi l'être maso que je suis. Et je peux dire que j'en redemande ! À croire que je ne suis pas assez myope !

Sur ces bonnes paroles, je file lire la suite. Comme un accro part à la quête d'une bonne tablette de chocolat !

Champibisous Domdom et que le dieu de l'amûre soit avec toi !!

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Bonsoir,

 

Je viens de finir de tout lire et ma foie c'est le plus bel ouvrage qui soit sur Minefield.

Partir d'un simple jeu pour en arriver à de telles prouesses littéraires, juste impressionnant.

Alors là, Dom, je n'ai qu'une chose à dire : chapeau, monsieur.

 

Bien à toi,

-Zayhr-

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Merci beaucoup à tous les deux, ça fait très plaisir et ça donne la motivation de continuer ! :)

Et parlant de continuer, la suite est en préparation, et elle arrivera... un jour :')

 

EDIT : quand je parle de suite, je parle de mes Chroniques de la Rapière d'Argent bien sûr ;)

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Merci beaucoup à tous les deux, ça fait très plaisir et ça donne la motivation de continuer ! :)

Et parlant de continuer, la suite est en préparation, et elle arrivera... un jour :')

 

EDIT : quand je parle de suite, je parle de mes Chroniques de la Rapière d'Argent bien sûr ;)

Quand tu dis un jour ? C'est dans loin mais tu sais pas quand ? :P

J'me tue a te répéter que t'es un très bon rplayeur. Bon ig, c'est pas ça du tout. Mais comme ça c'est parfais.

Tu te dois de faire un bouquin ! Sérieux ! Et je l'achète sans hésiter.

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faire un bouquin c'est compliqué Pimoussy, et même si nous trouvons tous que notre Domichou à un très certain talent pour écrir, ce ne sera peut être pas le cas d'une maison d'édition ... ou alors elle trouvera que le bouquin touche un publique beaucoup trop ciblé pour être rentable ... La seule solution qu'il me vient à l'esprit s'il veut faire paraitre un bouquin ce serait qu'il aile directement chez un imprimeur et qu'il paye un peut pour le publier à son nom et tout et tout ... après c'est sur que si c'est juste pour nos pommes à nous en imprimé une petite 30 c'est jouable à pas très très cher de mémoire (Car oui, j'ai un bouquin à moi sur une de mes étagère, quelque part ... je sais plus ou ... il doit être caché par un truc poussièreux) après rien ne lui empèche de nous faire un peu payé pour rentrer dans ses fraix s'il venait en en publier quelque un ^^.

 

Enfin bref, Bravo Dom ^^ un délice.

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