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[Complet] Les Aventures de Médiaco, Tomes 1 & 2


erache97
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Messages recommandés

Wahou!! Quelle splendide aventure !

J'ai enfin prit le temps de tout lire et je ne regrette pas !

Voilà un récit bien écrit et bien construit, comme je les aimes ! ;)

Le déroulement n'arrive pas par évidence, entre les multiples péripéties et personnages bien définis, et on ne s'ennuie pas lorsqu'on se retrouve plongé dans l'histoire.

J'attend la suite avec grand intérêt !

Guillaume

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Bonjour à tous chers lecteurs et lectrices !

Je ne sais pas si vous avez remarqué, j'ai mis un peu plus de temps pour poster la suite cette fois-ci... J'en suis désolé. Étant donné que j'ai repris le travail, il m'est difficile de tenir un rythme correct d'écriture. C'est donc à regret que je dois vous annoncer que je ne publierai plus un chapitre chaque semaine. A partir de maintenant, je vais faire de mon mieux pour publier un chapitre toute les deux semaines au mieux, et tous les mois au pire.

En revanche, pour compenser ce rythme diminué, j'aimerais faire des petits trucs en plus (j'aimerais bien pouvoir réaliser une carte de Minorive notamment, ça pourrait être sympa). C'est pour cela que j'aimerais bien aussi répondre à vos questions, dans le petit "édito" que je fais ici à chaque fois que je publie un chapitre, comme une petite FAQ à chaque fois. Je vous informe donc que je prends vos questions (par MP ce serait mieux, je pense, afin d'éviter de remplir trop ce topic, si jamais vous voulez vraiment de demander des tas de trucs), et n'oubliez pas de me dire si vous voulez que je mentionne votre pseudo ou non. Posez vos questions, mais sachez que vous avez probablement des questions plus pertinentes à me poser que j'ai de réponses à leur donner.

Enfin, je remercie les gens qui passent commenter, cela me fait à chaque fois plaisir d'entendre vos opinions (surtout quand elles sont positives^^).

Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture.

 

À la prochaine !

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CHAPITRE 16 : LA BATAILLE DU CAMP DE LA LUNE DE MIDI

 

Alors que les cavaliers s’étaient réunis derrière lui, White Hat continuait l’observation du camp ennemi. Il avait décidé de revoir sa stratégie pour l’assaut. Au lieu de lancer l’attaque de tous les côtés, il préférait une unique charge. Il attendait le bon moment. Alors que le Soleil perçait timidement à travers les feuillages des arbres alentour, il vit que les soldats ennemis commençaient à éteindre les feux de leurs camps. C’était le bon moment. Il se tourna vers ses cavaliers.

« Préparez-vous à donner l’assaut à mon signal ! »

Il se mit en position pour charger et dégaina son épée. Il la brandit bien haut pour que toute son armée puisse la voir. Les premiers rayons du Soleil se reflétaient contre la lame, qui se mit à briller d’une lueur presque surnaturelle.

« En avant ! »

Les cavaliers sortirent leurs armes, et chargèrent à la suite de White Hat. Alors que tous les cavaliers étaient lancés dans l’action, plus personne n’avait les yeux sur Apollo. D’un geste, il sortit une fusée de détresse et la déclencha. La lumière rouge se répandit à travers les branchages et fila vers le ciel. Le temps que les hommes se rendent compte de ce qu’il se passait, Apollo avait déjà filé dans les bois au triple galop. White Hat, comprenant en un instant ce qu’il venait de se produire, arrêta sa monture, tout en criant à ses soldats :

« Continuez la charge, foncez ! L’arrière-garde, avec moi ! »

Alors que la charge se poursuivait, il lança ses ordres :

« Envoyez deux cavaliers à la poursuite d’Apollo. Que deux autres aillent au camp, qu’une évacuation d’urgence soit prête si nécessaire. Tous ceux qui restent, maintenez votre position et préparez-vous s’il faut relayer des messages. »

White Hat fit repartir son cheval, désormais à l’arrière de ses lignes d’assaut. Il leva les yeux. Le camp était déjà en état d’alerte. La fusée d’Apollo avait déjà fait son office. Un à un, les sabords du navire s’ouvrirent. Un instant plus tard, les canons faisaient feu sur les cavaliers. Les boulets s’écrasaient avec fracas sur le sol et sur les soldats. White Hat arriva à l’entrée, derrière les premières lignes. Dans le camp, les soldats Babyloniens se défendaient avec ardeur. Il était clair que White Hat avait été piégé. Mc Fly s’attendait à cette attaque. Les hommes dans les deux camps s’écroulaient. Sur le pont du navire, Mc Fly se montra. Il se tenait, droit comme un pic, sur le pont de son navire. White Hat l’aperçut. Il n’hésita pas un instant. Il sortit les pieds de ses étriers et monta debout sur sa selle. Alors qu’il passait près de la coque du vaisseau, il bondit et se saisit d’un des sabords déployé de ses deux mains. Il se hissa tant bien que mal dessus, puis continua son ascension en montant de prise en prise. Un soldat babylonien le mit en joue depuis le pont. White Hat fut plus rapide. Alors qu’il était suspendu à une main, il se saisit de son pistolet et vida son contenu sur son attaquant. Cela ralentit à peine sa progression. L’instant d’après, il était sur le pont. Il n’eût pas le temps de faire grand-chose avant que les gardes ne l’entourent, épée à la main. White Hat dégaina la sienne au moment où ils se jetèrent sur lui. D’un mouvement, il bondit sur le côté. L’un de ses adversaires, emporté par son élan, tomba par-dessus la balustrade. Les deux autres l’assaillirent déjà. Il para chacun de leur coup, tout en cherchant l’ouverture. L’un des hommes lui envoya un coup d’estoc. White Hat l’esquiva, puis profita de ce moment pour saisir le poignet du soldat. Il lui envoya d’un coup sec et rapide son genou sur son coude. Un craquement indiqua que l’os venait de se briser, et que l’articulation ne serait plus en état avant un moment. Ayant éliminé deux de ses adversaires, il ne lui fallut qu’un instant pour faire tomber le troisième. Il était maintenant face à face avec McFly. Ce dernier avait dégainé tranquillement son arme pendant que White Hat était occupé avec les autres. Les deux hommes se jaugèrent du regard.

« Bien le bonjour, McFly.

-J’aurais préféré que l’on se revoie dans une meilleure situation.

-C’est réciproque. Mais vous savez que vous n’avez aucune chance de me vaincre en combat singulier ? »

McFly répondit d’un haussement d’épaules, avant d’ajouter :

« Je ne vous pensais pas si arrogant.

-J’ai peur de n’être que réaliste. »

McFly sortit un pistolet, qu’il pointa sur White Hat.

 

Guidés par le messager, Sabre, Neah et leurs hommes étaient sur le point d’arriver en vue du camp de McFly. En premier, ils entendirent les sons de la bataille dont ils s’approchaient. Alors que les arbres devenaient plus épars, ils eurent enfin la vision sur la situation. Ils poussèrent leurs montures à aller encore plus vite. Sabre ordonna à ses hommes à se préparer au combat. Neah monta à la hauteur du général.

« Je crois que White Hat a été plus rapide !

-En effet. Restez en arrière. Il faut que nous arrivions à faire sortir ses troupes du camp, ou à tous les abattre.

-Et White Hat ?

-On le capturera si possible. Mc Fly décidera probablement de ce que l’on va faire de lui. »

Les cavaliers entrèrent dans le camp à toute allure, l’épée à la main. Sabre aperçut alors White Hat et McFly sur le pont de la Lune de Midi. Il orienta sa monture pour s’élancer sur le ponton donnant l’accès au pont du navire. Son cheval se cabra. Il quitta sa selle à la vitesse de l’éclair. Son épée était déjà dans sa main avant que son pied ne touche terre. L’instant d’après, il était au niveau de White Hat et McFly. White Hat aperçut l’arrivée de son nouvel adversaire et envoya un puissant coup de taille à McFly pour le faire reculer. Il put ainsi se mettre en position pour l’arrivée de son autre adversaire.

« Bien le bonjour, Commandant Sabre. Vous appréciez beaucoup votre nouveau titre, j’imagine ?

-J’apprécie ce que je mérite, et cela en fait partie, oui. (Il se tourna vers McFly et le salua en inclinant la tête) Bonjour, Monsieur McFly.

-Les salutations formelles attendront, Commandant. Nous devons procéder à la réincarcération de White Hat immédiatement. Je suppose que vous êtes arrivés avec des renforts ?

-Mes meilleurs cavaliers sont actuellement en train de chasser ces miséreux de Chapeliers Blancs. Vous allez vous retrouver coincé ici, White Hat. »

Le maire et le commandant s’avancèrent vers White Hat, l’épée en main. Ce dernier n’avait d’autre choix que de reculer.

 

Neah, toujours sur son cheval, était resté en retrait du camp. Il observait la situation pour choisir quoi faire. Il aperçut alors des cavaliers des Chapeliers Blanc se replier. Il les prit en chasse. Il restait à bonne distance. S’il pouvait remonter leur piste jusqu’à leur camp, ce serait une aubaine. Il s’enfonça dans les sous-bois, le Soleil matinal illuminant progressivement les environs.

 

« C’est donc un combat déloyal que vous avez décidé de m’offrir, messieurs ? »

White Hat attendait le bon moment pour pouvoir attaquer ses adversaires. Il savait qu’il pouvait venir à bout de McFly en combat singulier, mais avec Sabre en renfort, la situation était plus compliquée. Il avait le dos collé à la balustrade du pont : il ne pouvait plus reculer.

« Il est vrai que ce combat est déloyal. » Concéda McFly.

A la grande surprise des deux autres, le Maire rangea son épée dans son fourreau à sa taille.

« Vous préférerez sans doute le un contre un. »

White Hat ne comprenait pas les raisons d’un tel geste. Il observa alors le fourreau. Il constata à sa grande surprise qu’il ne s’agissait pas d’un fourreau standard habituel. Il était équipé d’un tube qui courrait tout le long du fourreau, et surmonté par un bouton au niveau de la garde. White Hat n’eût pas le temps de réfléchir à quoi ce bouton pouvait servir, que McFly appuya dessus et mis son plan en exécution. La pression du bouton projeta l’épée hors du fourreau, garde en avant, avec un jet de fumée blanche. Le projectile frappa White Hat au milieu du front. Surpris et sous le choc, il bascula vers l’arrière par-dessus la balustrade, lâchant par inadvertance son arme. Usant de ses meilleurs réflexes, il réussit à se réceptionner non sans douleur un peu plus bas, contre un sabord déployé. Il se secoua la tête pour reprendre ses esprits. Il sentait une vive douleur sur son front, et sur les côtes sur lesquelles il avait atterri, quoique cette dernière s’estompait peu à peu sous les effets de l’adrénaline qui pulsait à travers ses veines. Il se releva le plus vite qu’il put tout en luttant contre les vertiges dus au choc. En haut de la balustrade, McFly et Sabre s’étaient penchés pour voir ce qui était arrivé à leur adversaire. White Hat profita de son moment de répit pour observer comment la bataille se déroulait en contrebas. Les forces Babyloniennes étaient indubitablement en train de prendre l’avantage contre leurs assaillants. L’assaut était un échec. Avec les renforts du front apportés par Sabre, ils n’achèveraient rien. Il fallait ordonner le repli. White Hat jeta un coup d’œil autour de lui pour repérer un moyen de quitter l’endroit. L’instant d’après, il porta ses mains en cône autour de sa bouche.

« Repli général ! Immédiatement ! Escouades trois et quatre, en défense de la retraite ! »

Sans adresser un regard à McFly et Sabre, il s’élança le long du navire, courant sur les sabords. McFly suivit du regard la direction qu’il prenait et compris sa destination. Sur la passerelle d’accès au navire, le cheval de Sabre se tenait toujours là. Sabre avait également compris et commença à courir vers la passerelle.

« Fermez tous les sabords côté camp ! Tout de suite ! Levez la passerelle ! » S’époumona McFly.

Mais il était trop tard, d’un court instant cependant. Au moment où les sabords les plus proches de la passerelle se refermaient, White Hat bondit et se réceptionna de justesse sur la passerelle. Son avance sur Sabre lui donna le temps de monter sur son cheval. Sabre s’était déjà résigné à attaquer sa propre monture si cela signifiait pouvoir arrêter White Hat. Il s’avança vers l’animal l’épée à la main. Le cheval pris peur et se dressa sur ses pattes arrières, battant ses pattes avant dans l’air. Sabre se prit un coup violent à l’épaule, et fut projeté vers l’arrière. White hat fit retourner la monture sur la passerelle pour pouvoir partir loin d’ici. Il dirigea le cheval d’une manière experte à travers le camp, et réussit à rejoindre ses cavaliers. Il s’adressa à ses capitaines :

« Bien, partons immédiatement. Cependant, il faut qu’au moins une escouade reste ici pour s’assurer qu’aucun de leurs hommes ne se lance à notre poursuite. »

Ni une ni deux, une dizaine d’hommes se portèrent volontaires pour retenir les troupes ennemies.

« Messieurs, cet engagement est tout à votre honneur. Vous ne serez jamais oubliés. »

White Hat et ses hommes n’ayant pas encore évacué partirent ensuite sous la couverture des cavaliers restés.

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Bonjour à tous chers lecteurs et lectrices !

Voilà la suite des aventures de Mediaco. Préparez-vous, au prochain chapitre nous pourrons enfin revoir certains personnages que l'on a pas vu depuis un moment... Je n'ai aps grand chose de plus à dire, si ce n'est que ce chapitre devrait être un peu plus long que le précédent. Maintenant, vos questions pour aujourd'hui !

Q : ...

R : ...

 

Q : Y'en a pas eu, c'est ça ?

R : Ouais.

 

Et pour aujourd'hui, voilà une petite surprise. Je vous présente la carte de Minorive ! (Possiblement sujet à des modifications futures, je ne suis pas 100% satisfait du résultat, et il est possible que l'on découvre d'autres localisations par la suite).

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Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture.

 

À la prochaine !

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CHAPITRE 17 : ETAT DES LIEUX

 

Ghosthand, Velouttine et Dark Shadow s’étaient isolés dans la cabine du général. Velouttine avait fait apporter une grande carte de Minorive. Elle énonça clairement l’opération qu’ils allaient mener à présent :

« Nous allons lancer un assaut sur Babylone. La flotte transportant les renforts pour cette opération est déjà partie de New Stendel, à l’heure qu’il est.

-Et je suppose que Dark Shadow est ici pour nous aider ?

-En effet, dit-il. Je suis le seul qui connaisse suffisamment bien la ville pour vous aider à réaliser cette attaque.

-Pour une somme exorbitante, j’imagine. Les caisses de l’état ne devraient pas servir à ça. »

Dark Shadow pouffa. Ghosthand se tourna vers Velouttine, avec une mine interrogatrice.

« Il n’a pas réclamé de paiement.

-Quoi ?

-Il y a quelque chose à Babylone que j’aimerais récupérer. Votre attaque sera la meilleure des couvertures, d’autant qu’un moyen facile de rentrer dans la cité. Il est difficile de faire des choses illégales à Minorive depuis le début de la guerre. Les gardes sont partout.

-Et quelle est cette chose que vous voulez récupérer ?

-Je ne vous le dirai pas. »

Ghosthand s’apprêtait à rétorquer quelque chose, mais Velouttine lui coupa la parole, se tenant toujours debout les bras croisés.

« Tout à déjà été décidé. Il va nous aider à mettre sur pied l’offensive, et en échange nous lui permettrons d’entrer dans la cité pendant l’attaque. Nous n’allons pas l’aider et récupérer ce qu’il souhaite. »

Il y eût un instant de silence.

« Bien. Discutons stratégie alors, déclara Ghosthand. Comment comptons-nous prendre Babylone ? »

 

Neah posa le pied au sol, et attacha les rênes de sa monture à une branche basse. Les Chapeliers Blancs qu’il avait suivis ayant ralenti, il avait décidé de se cacher dans les fourrés et de poursuivre son trajet à pied, un peu à l’écart du sentier. Plus loin, il entendait des éclats de voix, des bruits d’activités et le son de chevaux. Il savait qu’il était tout près de la base des Chapeliers Blancs. Il s’approcha. Enfin, à travers les feuillages, il vit le camp. Il était en pleine effervescence. L’évacuation était en cours. Le matériel, en train d’être rangé, et les hommes, en train de partir. Neah resta un instant à observer les allées et venues des cavaliers, des transporteurs. White hat avait fait installer le camp dans un endroit bien dissimulé et difficile d’accès. La forêt autour était suffisamment épaisse pour qu’il fasse sombre malgré le fait que le soleil brillait dans le ciel depuis un bon moment déjà.

Alors qu’il poursuivait son observation, Neah ne remarqua pas qu’un des Chapeliers Blancs était sur le point de le repérer. Pour la plus grande chance de Neah, quelqu’un d’autre l’avait remarqué pour lui. Ce quelqu’un se saisit des jambes de Neah et le fit tomber à la renverse. Par réflexe, Neah eût le temps de se réceptionner sur ses avant-bras. Il se retourna sur le dos en un instant, prêt à dégainer son arme. Neah arrêta son geste en voyant que celui qui l’avait fait tomber était un soldat Babylonien. C’était Apollo. Ce dernier avait mis don index devant ses lèvres pour ne pas que Neah ne dise quoi que ce soit. Apollo, au ras du sol, observa le chapelier qui avait manqué de peu de repérer Neah. Il était déjà retourné à ses précédentes occupations.

Apollo s’adressa à Neah :

« Directeur Neah, vous devriez apprendre à vous baisser si vous voulez pas vous faire repérer.

-Quel est votre nom, soldat ?

-Apollo.

-Que faites-vous ici ?

-J’étais le messager chargé de tendre un piège aux Chapeliers Blancs. J’ai tiré une fusée éclairante au moment où ils ont lancé l’assaut. Ils ont blessé mon cheval, et j’ai dû l’abandonner. Je me suis approché de leur base pour voir si je pouvais entendre où ils comptaient installer leur nouvelle base. Comme vous l’avez vu, ils évacuent.

-Et ?

-Rien pour le moment.

-En tout cas, nous devons retourner à la Lune de Midi. Nous avons la position de leur base. Nous n’avons plus qu’à envoyer des hommes ici pour leur couper la retraite.

-Je ne doute ps de vos compétences, Directeur, mais vous n’arriverez pas à faire l’aller-retour avant qu’ils n’aient tous évacué.

-Vous êtes sûr de vous ?

-Tout à fait. Ils ont réalisé leur campement dans l’optique de pouvoir l’abandonner s’il était découvert. Dans moins d’une heure, je vous garantis qu’il ne restera plus une trace de leur présence ici. »

Neah réfléchit à la situation. Ils ne pouvaient pas faire venir des troupes ici. Il se résigna à attendre en compagnie d’Apollo, dans l’espoir de pouvoir découvrir l’emplacement de leur prochaine base.

 

A la Lune de Midi, les affrontements avaient cessé. Il ne restait plus un Chapelier Blanc debout ou sur sa monture. Déjà, le recensement des victimes et la prise en charge des blessés avait commencé. McFly se rendit au poste de soin du camp pour s’adresser à Sabre, qui était là-bas pour faire soigner les dégâts dus au coup de patte de son cheval. Le commandant avait rapidement reçu des soins. Il avait eu de la chance, car rien de grave n’avait été abîmé par le choc. « Plus de peur que de mal » avait confirmé le médecin à McFly.  Ce dernier put s’isoler avec Sabre dans la salle de soin des officiers.

« L’opération a été un échec. Même avec votre arrivée, nous n’avons eu ni White Hat ni l’emplacement de leur base. Et il y a peu de chances que nous réussissions à faire parler les prisonniers. »

Sabre n’avait rien à dire, et il gardait une mine grave, assis sur son lit.

« Dès que vous serez en état, retournez immédiatement au front. Je ne suis pas sûr que le Directeur Neah ou vos officiers puissent guider les troupes de manière optimale en cas d’attaque. Mes hommes et moins nous rejoindrons dans le courant de la soirée. »

Alors que McFly prononçait ces mots, le visage de Sabre passa d’une expression défaite à inquiète. McFly l’avait bien entendu relevé :

« Qu’y a-t-il ?

-Le Directeur Neah n’est pas avec vous ? Il est venu à l’assaut ici en ma compagnie. »

McFly n’en croyait pas ses oreilles.

« Vous plaisantez ? Pourquoi est-il venu ? J’espère qu’on ne le retrouvera pas parmi les cadavres, Commandant.

-Je l’espère également… Ah, et je voulais vous faire part d’autre chose. »

Sabre prit alors quelques minutes pour expliquer à McFly ses mésaventures à Tenghzou, ainsi que la lettre que Mediaco lui avait donné, adressé à White Hat. McFly attendit qu’il eût fini pour parler. Cela lui prit cependant quelques instants pour répondre, ne s’attendant pas du tout à une histoire pareille.

« Si nous n’avions pas besoin de vous pour mener les troupes, Sabre, il est possible que je vous aurais fait emprisonner pour un comportement aussi irresponsable. Où est la lettre ? »

Sabre se figea. Il se força à répondre :

« En possession du Directeur Neah… »

McFly fit volte-face et marcha droit vers la sortie. Il se retourna juste avant de quitter l’endroit :

« Vous retournerez au front  dès que possible. Maintenant même serait le mieux. Nous déposerons vos renforts et récupérerons les prisonniers dans la nuit. C’est compris ?

-A vos ordres, Monsieur. Et pour le Directeur ?

-Je fais envoyer des équipes de recherche si nous ne trouvons pas ses restes. »

Il quitta la pièce sans ajouter un mot, laissant Sabre à se préparer pour repartir.

 

« Revoilà White Hat. » Signala Apollo.

White Hat était de retour au camp. Entouré d’autres cavaliers, il donnait déjà les instructions pour la poursuite de l’évacuation. Alors qu’il descendait de cheval, Neah eût une idée. Il fouilla dans les poches de sa veste. Apollo, qui avait remarqué ce qu’il faisait, l’observait. Neah sortit d’une des poches intérieure la lettre de Mediaco. Il la tendit à Apollo.

« Prenez ça, et allez la remettre à White Hat. »

Apollo n’en croyait pas ses oreilles.

« C’est… C’est une blague, Directeur ? Vous voulez qu’ils me capturent ?

-C’est un ordre, soldat. Il faut que White Hat obtienne cette lettre. Ils ne chercherons pas à vous tuer, je crois qu’ils auraient déjà fait. Vous pourrez obtenir l’emplacement de leur prochaine base en même temps, et même peut être savoir d’où opère la Triade.

-C’est bien dans l’idée, mais je vous le communique comment ? Je ne pense pas qu’ils vont me laisser revenir discuter avec vous.

-Il faudra que vous trouviez un moyen. Laissez un message de n’importe quelle manière. »

Apollo se redressa, tout en restant hors de vue des Chapeliers.

« Restez ici, Directeur. Je vais m’éloigner, et me faire capturer. Je pourrai transmettre la lettre à ce moment là. J’y vais.

-Bon courage, soldat. »

Apollo s’éloigna. Quelques minutes plus tard, il entrait dans le camp, poings liés dans le dos, entouré par plusieurs cavaliers. White Hat fut appelé. On lui remit la lettre de Mediaco. Apollo avait été fouillé avant même son entrée dans le camp, mais l’enveloppe n’avait pas été ouverte. White Hat rejoignit le groupe qui escortait le prisonnier. Il tourna un instant la lettre entre ses mains, puis posa des questions à Apollo. De là où il se trouvait, Neah n’arrivait pas à les entendre. White Hat ouvrit ensuite l’enveloppe et parcourut le message des yeux. Quand il eût terminé, il appela d’une voix forte :

« Qu’un messager se tienne prêt ! J’aurais une enveloppe à lui confier dans un instant ! (Puis, s’adressant aux hommes entourant Apollo :) Emmenez-le. »

Neah regarda alors Apollo. Alors qu’il avait les mains menottées dans son dos, il était, à l’insu de tout le monde, en train de transmettre un message à Neah. En changeant du mieux qu’il pouvait la position de ses mains et de ses doigts, il montrait à Neah des lettres. Un O, un M, puis un C. Il avait répété trois fois ces trois lettres avant de s’arrêter pour ne pas se faire repérer. Apollo priait pour que Neah comprenne le message, car c’était le seul moment où il pouvait lui transmettre. Neah, toujours à couvert, réfléchissait à la signification de ces trois lettres. O, M, C. Lorsqu’il pensa qu’il pouvait s’agir d’initiales, il eût un déclic : Old Main City. Trop loin pour être la nouvelle base pour les Chapeliers Blancs, cela devait être l’emplacement du quartier général de la Triade de Mediaco. De plus, White Hat allait leur envoyer sa réponse. Sans attendre, Neah commença à s’éloigner pour rejoindre son cheval. Qui qu’allait être le messager, il comptait bien l’arrêter, puis prendre sa place. S’il pouvait infiltrer la base de la Triade et savoir la teneur du message envoyé par White Hat, ce serait un avantage majeur pour connaitre la suite des opérations des Chapeliers Blancs et de la Triade. Une fois sur son cheval, Neah s’éloigna du camp, en direction d’Old Main City.

 

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Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs !

Voilà la suite des aventures de Mediaco ! J'ai mis beaucoup plus de temps pour écrire ce chapitre que prévu. A partir de maintenant, je ne vais plus indiquer de délai pour le chapitre suivant, ça arrivera quand ça arrivera... Je vais toujours essayer de voir si je ne peux pas produire du contenu supplémentaire comme la carte de Minorive que j'ai fait la dernière fois. Dans tous les cas, je n'arrêterai pas l'histoire avant sa fin.

Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture.

 

À la prochaine !

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CHAPITRE 18 : DES NOUVELLES DU FRONT

 

Au moment où la nuit tombait sur Old Main City, un messager des Chapeliers Blancs entra en ville sur sa monture. Les gardes à l’entrée de la cité, ayant compris la raison de la présence du messager, l’avaient aiguillé dans la direction du Skywalker building. Une fois devant l’entrée du bâtiment, il mit pied à terre. Il fut rapidement entouré des membres de la Triade chargés de la surveillance du lieu. Un homme sortit du Skywalker building. D’une voix calme mais intimidante, il ordonna aux hommes de baisser leur garde. Il s’approcha du cavalier. Ce dernier avait l’air nerveux, mais gardait sa constance. Le membre de la Triade inspecta le nouveau venu des yeux. Il le balaya du regard de haut en bas. Le cavalier faisait de même. L’homme de la Triade avait une haute stature. Malgré la cape qu’il portait par-dessus ses vêtements pour se protéger du froid, cela ne concédait pas la présence de larges épaules carrées et d’une musculature robuste. S’il n’arborait pas une mine aussi détendue, il aurait les traits du visage biens durs. L’homme dégageait une légère aura de quiétude malgré son teint un peu blafard. Ses jambes droites et longues se terminaient par une paire de chaussures noires. Ces dernières, quoique de bonne facture, montraient des traces d’usure et des tâches qu’un nettoyage assidu n’avait pas réussi à faire partir. Le dernier détail que nota le cavalier était le pli caractéristique qu’avait pris la cape, indiquant que l’homme portait une épée. Avec toutes ses informations, le membre de la Triade n’avait pas besoin de se présenter. La cavalier savait de qui il s’agissait : Yug.

Ce dernier s’adressa au messager :

« Quel est ton nom ?

-Daulop » Répondit-il en inclinant la tête.

C’était bien entendu un mensonge : le cavalier n’était autre que le directeur Neah. Parti en avance du camp des Chapeliers Blancs, il avait réussi à intercepter le messager chargé par White Hat de transporter la réponse à la lettre de Mediaco.

« Dis donc, Daulop, ça m’a l’air d’être une épée à la garde bien faite pour un soldat, que tu as à la ceinture.

-J’ai fait les gravures moi-même.

-Ah, intéressant. Puis-je voir de plus près ? »

Yug avait tendu la main pour qu’il lui remette l’arme. Neah resta immobile.

« Non. Je ne montre ma lame de près qu’à ceux que j’empale. »

Neah tentait le tout pour le tout avec cette réplique. Il savait que Yug avait travaillé pour l’armée avant de rejoindre la Triade. Il aurait rapidement constaté que l’acier de son épée était de trop bonne qualité pour une arme de soldat et aurait posé d’autres questions. Neah se maudissait intérieurement de ne pas avoir également changé son épée avec celle du messager, alors qu’il avait récupéré le reste de son uniforme. Yug fit un pas en avant, pour apparaitre plus menaçant. Neah garda sa composition.

« Je vois que White Hat apprécie les durs à cuire.

-Nous ne sommes pas amis. Dès que notre alliance de circonstance sera terminée, le commandant se remettra à votre poursuite et je serais là pour l’aider.

-C’est une charmante attention envers un supérieur. Ta tête me dis quelque chose. Nous sommes nous déjà vus ?

-Possible. J’ai participé à l’assaut sur votre île. »

Neah se congratulait mentalement de cette excuse. Il avait de la chance que son visage ne soit pas connu. Il était possible que Yug et lui se soient croisés par le passé, mais Neah priait que Yug ne s’en souvienne pas si tel était le cas.

« Ca doit être ça, finit par dire Yug. Donc, j’imagine que tu as un message, c’est ça ? »

Yug tendit la main et attendit l’enveloppe.

« Je dois remettre ce message à Mediaco en personne et à nul autre. »

Yug soupira.

« Alors il va falloir patienter un peu.

-Pourquoi ?

-Mediaco est actuellement absent. Il reviendra sous peu. »

 

Mediaco leva le canon de son fusil. Il mit sa cible en joue. Aurélia et moi l’observaient depuis un peu plus loin. Il coupa un instant sa respiration et pressa la détente. Dès qu’il eût tiré, nous nous précipitâmes tous les trois pour aller voir le résultat. Mediaco chercha des yeux l’objectif de l’excursion. L’instant d’après, il poussa un cri de joie. Il souleva alors son prix : un magnifique lapin, abattu d’une balle dans la nuque.

« Joli ! s’exclama Aurélia.

-Ha ha ! C’est une belle prise, hein, Erache ? »

Arpès un repos suivant notre retour de Tenghzou, Mediaco nous a emmené, Aurélia et moi, à une petite partie de chasse, au bord du grand lac se trouvant à côté d’Old Main City. Nous y avons passé la journée entière.

« En effet, c’est une belle prise. Il ne serait pas temps de rentrer ? Il commence à se faire tard. »

Le soleil était déjà passé sous l’horizon, et les alentours s’assombrissaient à vu d’œil.

« Tu as raison, répondit Mediaco. Rentrons. »

En entrant dans les rues de la ville, nous croisons l’un de nos hommes :

« Monsieur Mediaco, je viens de la part de Yug. Un messager de White Hat est là pour vous. »

Mediaco lui mit sur les bras tout le matériel de chasse qu’il portait. Il semblait fou de joie.

« Prends-ça, dit-il, et range les pour moi. (Il se tourna vers Aurélia et moi :) Aurélia, Erache ! Vous vous rendez compte ? Il a déjà répondu ! Nous allons bientôt pouvoir organiser notre intervention dans cette guerre ! »

Il s’élança d’un pas rapide vers le Skywalker Building, Aurélia et moi sur ses talons. A l’entrée du bâtiment, c’est au tour de Yug de croiser notre chemin.

« Ah, vous êtes enfin rentrés. On a un messager de…

-On est déjà au courant, coupa Aurélia. On a croisé le type que t’as envoyé.

-Où est-il ? » Demanda Mediaco.

Yug nous guida au premier étage. Un garde avait été placé devant la porte. Mediaco entra, me demandant de le suivre et à Yug et Aurélia de rester dehors. Dans la pièce, il n’y avait que deux chaises, et une petite table. Le messager était assis sur l’une des deux chaises. Avant d’entrer dans la pièce, Mediaco avait demandé à Yug de lui décrire sa rencontre avec le messager, qu’il n’hésita pas à détailler.

Mediaco, en entrant dans la pièce, pris un air décontracté, et s’assit sur l’autre chaise, qu’il avait préalablement écarté d’un coup de pied. D’un geste nonchalant, il balança ses jambes par-dessus la table, puis plaça ses mains derrière la tête. Pendant ce temps, je m’étais placé en retrait, d’un endroit où je pouvais voir tout ce qu’il se passait. Me jetant un coup d’œil, Mediaco me fit un sourire en coin avant de se focaliser de nouveau sur le messager.

« Tu t’appelles Daulop, c’est ça ?

-Oui, c’est mon nom.

-Ok, Daulop, tu as quelque chose pour moi, c’est ça ?

-En effet. »

Le messager sortit une enveloppe cachetée de la poche intérieure de son manteau, et la posa sur la table, en face de Mediaco. Mediaco la décacheta et parcourut le contenu des yeux. Par-dessus son épaule, je pus la lire en même temps que lui. Le contenu de la lettre était formulé avec une écriture fine et appliquée.

 

« Mediaco,

 

Vous devriez préparer vos hommes. Nous ne pourrons pas nous rallier aux troupes de Minorive. McFly a rejoint le front, avec un nouveau navire volant. D’après les informations que j’ai obtenu, il souhaite procéder à l’extraction de prisonniers au camp principal de l’armée Minorivienne. Il s’agit d’ancien de mes hommes et collaborateurs. L’objectif est de les transférer à la prison de Babylone. De plus, les soldats en provenance de Babylone serviront de renfort au front. Je pense qu’il est l’heure d’intervenir. Afin de mettre fin au conflit, plusieurs choix s’offrent à nous. Mais nous devrions en discuter en face à face.

Le messager ici présent vous conduira au nouvel emplacement de la base des Chapeliers Blancs. Je vous attends au plus vite.

 

White Hat »

 

Mediaco replia la lettre qu’il reposa sur la table. Il sortit ensuite son pistolet de son holster et posa son poignet sur la table, le canon pointé vers le messager. Il arma le pistolet.

« Alors comme ça, on pensait pouvoir tromper le grand Mediaco ? »

Je n’en croyais pas mes yeux et mes oreilles. Malgré le contenu impeccable de la lettre, Mediaco doutait du messager. Mais il s’agissait d’un bluff. Mediaco pariait sur le fait que s’il y avait la moindre chance que le messager ne soit pas celui qu’il prétendait être, il devait faire tomber les masques sans attendre. Je reportais mon attention vers le membre des Chapeliers Blancs. Il restait impassible. Une magnifique performance d’acteur. Neah pensait qu’il y avait de vrais risques que sa couverture ait été découverte. Il devait se trouver une excuse qui sonnait vrai, sinon il ne risquait pas de faire long feu. Il resta d’un calme olympien tout en cherchant une réponse. Il regarda Mediaco droit dans les yeux et dit :

« C’est un beau bluff. Je peux savoir ce que vous me reprochez ?

-Oh, c’est simple. Votre nom ne correspond pas à celui du messager indiqué dans la lettre. »

Neah prit sur lui-même pour ne pas paraitre inquiété. Il énonça la première chose qui lui passa par la tête, au tac-au-tac :

« C’est impossible. Le commandant n’a indiqué le nom d’aucun messager. Il ne savait pas lequel d’entre nous serait chargé de cette mission avant de cacheter l’enveloppe. »

Un long silence suivit la réplique. Mediaco rangea son arme. Toujours assis, il s’adressa à l’homme en face de lui.

« Bien, Daulop. Nous allons pouvoir nous préparer. Conduis-nous à White Hat. »

 

Alors que la nuit était tombée, le camp Stendelien était très actif. Une par une, les caisses d’équipement étaient embarquées à bord du vaisseau amiral. A côté du ponton d’embarquement, Dark Shadow, Jatern et quelques soldats étaient assis autour d’un feu de camp. Un des hommes distribuait les cartes afin qu’ils puissent jouer. Cependant, les soldats commençaient à désespérer de voir Jatern et Dark Shadow rafler les mises une par une. Les joueurs regardèrent leurs cartes. Dark Shadow jeta un coup d’œil aux soldats chargés de s’occuper de l’embarquement. Il était presque terminé. Il posa ses cartes, et se leva. Il poussa la pile des pièces qu’il avait récoltées en direction des autres joueurs.

« J’arrête là. Vous n’avez qu’à vous partager mon argent comme bon vous semble. »

Jatern lui lança un regard interrogatif.

« Tu peux continuer à jouer, il reste un peu de temps, si tu veux tant de cet argent de poche. Je vais faire un tour. »

Il quitta le lieu du jeu et monta sur le pont du navire. Il croisa Ghosthand. Seul dans un coin, il observait les allées et venues de ses hommes. Dark Shadow s’approcha.

« Le départ est pour bientôt, général ? »

Ghosthand lui répondit d’un regard mauvais.

« Hé, on se calme, le général. C’est une vrai question.

-Nous partirons bientôt. Le reste de la flotte est à portée de longue vue. Il faut attendre la fin du chargement. Vous êtes prêt, avec votre sbire ?

-C’est vous qui avez des sbires. Moi j’ai un assistant.

-Qui c’est exactement, ce Jatern ?

-Je vous l’ai dit, mon assistant. Vous n’avez rien à savoir de plus. On ne compte pas se mettre en travers de votre route. Vous prendrez la ville, et j’aurais ce qui m’intéresse. »

Ghosthand allait répondre quelque chose, mais au même instant, un soldat s’approcha des deux hommes, saluant son supérieur.

« Mon général, nous sommes prêts à lever l’ancre à votre commandement.

-Très bien. Que chacun rejoigne son poste. J’annoncerai le départ sous peu. »

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Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs !

Voilà la suite des aventures de Mediaco ! Une bonne nouvelle, le chapitre suivant est terminé en manuscrit, il faut que je trouve le temps de le recopier. Je pense que la semaine prochaine il sera publié !

Si cela intéresse des gens, je vais faire un petit point rapide sur ma méthode pour écrire ce RP.

Je me balade toujours avec un cahier 17x22 dans lequel il y a le manuscrit. Dès que j'ai moment tranquille, comme une pause entre deux cours, j'avance un peu dessus. Le format du cahier est intéressant pour moi pour plusieurs raisons. Tout d'abord c'est plus transportable et ça prend moins de place. Ensuite ça me permet de mesurer la longueur de mes chapitres en fonction du nombre de pages (jusqu'à récemment je faisais six à huit pages, maintenant je suis passé à dix pages). Enfin le format est très "gratifiant". Cela peut sembler bizarre à dire, mais sachant que c'est plus petit qu'un grand format, je finis les pages plus vite, donc ça me donne la satisfaction d'avancer quand je tourne les pages et vois toutes celles remplies. Quand un chapitre est terminé, je le laisse "reposer", c'est-à-dire que je n'y touche pas pendant un moment (de quelques jours à une semaine, en gros). Généralement je continue quand même sur le chapitre suivant. Une fois cette attente terminée, je passe à la recopie. Je me relis tout en copiant mon manuscrit sur ordinateur. Cela me permet de corriger tout ce que je souhaite pour passer au chapitre tel que vous les lisez. J'effectue enfin une dernière relecture avant de poster.

Voilà, j'espère que ce petit point vous a intéressé !

La prochaine fois, un résumé sur les références sur la première moitié du tome 1, ça vous intéresse ?

Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture.

 

À la prochaine !

Erache97 :book:

 

CHAPITRE 19 : DEPART VERS LA BATAILLE

 

Nos chevaux étaient sellés. Nous allions rejoindre le camp des Chapeliers Blancs. Guidés par Daulop, Mediaco, Yug et moi étions partis vers le sud. Mediaco avait demandé à Aurélia de rester au quartier général, car il estimait que son aide ne serait pas nécessaire et parce qu’elle devait encore s’habituer à la vie à la base.

« Nous ne sommes toujours pas occupés d’interroger nos prisonnières. »

Après que je lui ai dit cette phrase, Mediaco me lança un regard entendu et me répondit :

« Erache, pas d’inquiétude. Il faut qu’elles profitent elles aussi de la vie ici. Nous n’allons pas les déranger tout de suite. Pour l’heure, nous devons rencontrer White Hat. »

Il mit alors le pied à l’étrier et monta en selle. Daulop, Yug et moi firent de même.

« Très bien, Daulop. Guide-nous ! »

Daulop acquiesça, puis donna un coup d’étrier pour ordonner à sa monture d’avancer. L’un après l’autre, nous le suivirent hors de la ville.

 

Les conditions climatiques s’étant améliorées, la Lune de Midi avait pu prendre son envol vers la ligne de front. Alors que le Soleil se couchait sur l’horizon, le vaisseau avait atterri à l’arrière du camp. Dès lors, le débarquement des hommes et l’embarquement des prisonniers avaient commencé. L’ensemble des hommes soupçonnés d’avoir des liens avec White Hat, dont Neah avait aidé l’arrestation, étaient embarqués pour être transférés à la prison de Babylone. Depuis le camp, McFly et Sabre donnaient leurs instructions pour coordonner l’opération. Une fois les ordres distribués, ils se rejoignirent, un peu à l’écart du tumulte ambiant.

« Vous avez eu des nouvelles du Directeur Neah ? Demanda Sabre.

-Aucun signe de lui. Il n’était pas à compter dans les décès de la bataille. J’ai envoyé une escouade de recherche avant le départ. Je n’ai aps encore eu de leurs nouvelles, mais cela ne saurait tarder. »

Ils se séparèrent de nouveau, transmettant leurs ordres à leurs soldats.

 

Le vaisseau venait de mettre les voiles, quittant Bowerstone. A son bord, Ghosthand, Velouttine, Dark Shadow et Jatern, ainsi que des soldats Stendeleins, en route pour Babylone. Après quelques manœuvres, le navire rejoignit le reste de la flotte, avant de mettre les voiles vers l’ouest. Sous la voute céleste nocturne, les vaisseaux glissaient sur les flots calmes et sombres de l’océan. Alors que dans les cales, ceux qui n’étaient pas de garde se reposaient, en prévision de la bataille qui les attendait, Ghosthand avait fait réunir les capitaines d’escouade dans sa cabine. Avec Velouttine et les deux assassins, il exposait le plan pour l’assaut. Sur une grande table, au centre de la pièce, avait été posée une grande carte représentant le plan de la ville. Alors que des infrastructures s’étendaient extra-muros, pour augmenter la capacité d’accueil de nouveaux habitants, l’essentiel se trouvait entre les murs. Le début de l’assaut allait s’avérer crucial. Leur force armée devait réussir à bloquer la flotte Babylonienne avant qu’elle ne puisse se déployer, ainsi que sécuriser le débarquement pour la suite des opérations puisse avoir lieu. Ensuite, l’avancée des soldats dans les rues de la ville allait devoir être rapide, pour sécuriser les différents objectifs et progresser jusqu’aux portes Est, Nord et Ouest de la cité, afin de verrouiller l’endroit de manière effective.

Montrant sur le plan les différents chemins que les escouades allaient emprunter, ainsi que les emplacements pour les lignes de ravitaillement ou les lieux sûrs pour se replier, Ghosthand et Velouttine détaillèrent le déroulement de l’attaque. Une fois la présentation terminée, les différents chefs d’escouade saluèrent leurs supérieurs avant d’aller se préparer.

 

Les gardes venaient de finir leur inspection. Ils avaient investi la villa après le départ d’Elyso, et avaient trouvé Zikku au bas des marches de la cave, attaché à une chaise. FIlerd dormait encore. La situation était tellement surprenante qu’Ixylls, le capitaine de la garde de la Citadelle, vint lui-même sur place. Lorsque le mandat d’arrêt contre Elyso fut émis, ce dernier avait déjà quitté la ville depuis un bon moment. Durant la journée, les gardes avaient fouillé l’ensemble des affaires d’Elyso, sous la directive d’Ixylls. Rien d’incriminant ne fut découvert. Zikku et FIlerd avaient été emmenés au poste, dans le but de prendre leurs témoignages. Filerd avait vite été congédié du fait qu’il n’était au courant de rien. Zikku était resté car Ixylls voulait lui parler en tête-à-tête. Cela faisait déjà quelques heures que la nuit était tombée. Alors que Zikku se demandait si Ixylls voulait n’avait pas décidé de partir se coucher, ce dernier entra dans la petite salle pour les interrogatoires. Ixylls verrouilla la porte en entrant, et se retourna vers Zikku. Il resta debout.

« Que s’est-il passé ? Demanda-t-il d’une voix autoritaire.

-Attends, pourquoi tu m’as fait poireaut…

-C’est moi qui pose les questions pour commencer. Coupa Ixylls. Alors, que s’est-il passé ? »

Zikku lui raconta les évènements. Ixylls ne bougea pas, et ne l’interrompit pas avant qu’il ait terminé. Une fois le récit terminé, Ixylls prit un moment, visiblement pour réfléchir. Après un instant de silence, il demanda :

« Tu penses à quelle faction ?

-La Triade, assurément.

-C’est ce que je pense aussi. Elyso s’est servi dans tes documents. Il n’a pas l’air d’avoir eu le temps de lire, par contre. Il y avait des documents compromettants ?

-C’est possible.

-Cela ne s’annonce pas bien. Il ne devrait pas rester longtemps avant que l’on doive passer à l’action. »

Ixylls déverrouilla la porte et l’ouvrit.

« Je me charge du reste. Vaudrais mieux faire profil bas un moment. Tu peux rester à ta résidence. »

Zikku se leva et se dirigea vers la porte de sortie. S’assurant que personne n’était dans le couloir, il demanda :

« Et Filerd ?

-Il ne sait rient et n’a pas l’air de vouloir en savoir plus. S’il fouine, il faudra juste me le signaler, et nous aviserons. »

Zikku acquiesça, et fut libre de quitter le bâtiment.

 

Un cheval épuisé et son cavalier qui l’était tout autant entrèrent dans Old Main City. Maintenant que la nuit était tombée depuis plusieurs heures, les lumières avaient été allumées dans la cité, si bien que le cavalier fut ébloui en arrivant, car ses yeux s’étaient habitués à la seule lueur de la Lune pour l’éclairer. De nombreuses heures auparavant, l’homme avait fui la Citadelle en emportant avec lui des documents appartenant à Zikku : il s’agit d’Elyso, le membre « dormant » de la Triade. Alors qu’il avait manqué de peu de se faire capturer par les gardes de la ville, avant de se faire attaquer par l’un des copropriétaires  de sa villa, Zikku. Après avoir vaincu ce dernier, Elyso s’était servi dans ses documents, puis avait quitté la Citadelle avant que la garde ne puisse l’identifier. Ainsi, Elyso avait chevauché depuis les premières lueurs de l’aube, jusqu’au milieu de la nuit, où il venait enfin d’atteindre sa destination.

Devant le Skywalker Building, il mit pied à terre. Alors qu’il décrochait le sac suspendu à la selle, une grimace lui tendit les traits du visage. Durant ses précédentes altercations, il avait été blessé à l’épaule, et n’avait pu se faire que des soins de fortune, même si le résultat tenait bien la route, tout à sa surprise. Le sac en main, il s’approcha de l’entrée, seulement pour être interrompu par l’un des membres de la Triade, seul garde à l’entrée de nuit.

« Hola ! Pas un pas de plus ! T’es qui ?

-Je m’appelle Elyso. Vas chercher Mediaco, il sait qui je suis.

-Je vois pas pourquoi je le ferais.

-Oh, par pitié… » Grinça Elyso entre ses dents.

Il posa le sac puis fouilla dans sa veste. Sortant une lettre cachetée mais pliée en de nombreux endroits, Elyso la tendit au garde. Ce dernier regarda l’enveloppe d’un air circonspect avant de l’ouvrir. Il parcourut le message des yeux. Arrivé en bas, il regarda de nouveau Elyso. Cherchant ses mots, il finit par lui dire :

« Je vais voir ce que je peux faire. »

Il tourna les talons et entra dans le bâtiment. Elyso priait qu’il aille chercher quelqu’un de plus éloquent. Quelques instants plus tard, une jeune femme franchit la porte. Depuis l’embrasure de la porte, elle lui fit signe d’entrer. Sans attendre, il prit son sac et entra dans le Skywalker Building. Il croisa le garde, qui allait reprendre sa place à l’extérieur. La jeune femme lui tendit la main. Il la serra. Elle se présenta :

« Je suis Aurélia. J’ai vu la lettre que Mediaco t’a confié, Elyso. Malheureusement il n’est pas ici.

-Où est-il ?

-Une rencontre importante avec les Chapeliers Blancs.

-Oh, d’accord. »

Elyso souleva son sac.

« J’ai d’importants documents à remettre à la Triade. Il y a probablement une organisation dont nous ignorons tout qui trame quelque chose. »

Le sac contenant les documents de Zikku fut emmené à la section de documentation et d’archives pour lecture et analyse.

Elyso raconta à Aurélia les évènements qui l’avaient poussé à fuir la Citadelle. Inquiète, Aurélia le força à aller à l’infirmerie pour qu’il se fasse immédiatement ausculter, en réveillant au passage le médecin de garde. Elle resta dans la pièce pendant que le docteur défaisait les bandages de fortune du blessé, en lui félicitant d’avoir tenu le coup pendant une journée complète à cheval. Il souligna aussi sa chance de ne pas avoir eu d’infection. Le médecin commença alors à nettoyer la plaie puis à refaire les bandages : d’une manière professionnelle cette fois-ci. Alors que le docteur faisait son office, Elyso demanda à Aurélia :

« Tu m’as fait confiance incroyablement vite, comment ça se fait ?

-La lettre de Mediaco n’était pas falsifiée, sinon je m’en serais rendu compte. »

Une fois les soins finis, Aurélia et Elyso quittèrent l’infirmerie et discutèrent de choses et d’autres. La discussion finit par tomber sur l’absence de Mediaco.

« Un messager des Chapeliers Blancs est venu jusqu’ici ? Demanda Elyso.

-En effet, un nommé Daulop. Une forte tête. »

Aurélia en décrivant le messager. A l’écoute de la description, le visage d’Elyso se décomposa. Il compléta lui-même la description, et ajouta :

« Il avait une épée à la garde finement ciselée, je me trompe ?

-Non, c’est exact, comment… »

Sans attendre une seconde, Elyso se précipita vers le rez-de-chaussée, Aurélia tentant de le suivre.

« Il me faut un cheval, et vite !

-Attends, que ce passe-t-il ? »

Elyso s’arrêta et se retourna vers Aurélia.

« Le messager était un imposteur. C’est quelqu’un que je connais bien : Neah, directeur de la sécurité intérieure de Minorive.

-Tu es sûr de toi ?

-Si on a de la chance, c’est une coïncidence. Mais si ça ne l’est pas, il faut les rattraper immédiatemment : ils vont droit dans un piège.

-Je t’accompagne.

-D’accord. Où est l’écurie ? »

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Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs !

C'est officiel, je crois que j'annoncerai plus de date pour le chapitre suivant, puisque de toute façon je ne tiendrais pas les délais^^. Voilà donc la suite, où nous retrouvons un duo de personnages que je vais commencer à étoffer...

Comme promis, voilà un petit guide des références de la première partie du Tome 1 !

  • Chapitre 0.5 : La banque d'Azur
    • "Objection !" : La réplique, tout comme tout le procès d'ailleurs, est dû à la série de jeux Ace Attorney.
    • "Le coupable c'est vous !" : Toujours dans les références aux jeux vidéo, cette fois Professeur Layton, l'une mes séries vidéoludiques favorites. Je recommande également le film, canon avec les jeux.
  • Chapitre 2 : La prison de Bowerstone
    • Bowerstone : Le nom de la ville est issue de la série de jeux Fable, auquel je n'ai jamais joué.
  • Chapitre 3 : L'expédition
    • Velouttine : Il s'agit bien entendu d'un anagramme de Louvinette.
  • Chapitre 5 : Entrée à Falise
    • L'idée d'avoir le narrateur comme étant l'auteur et le biographe du criminel est directement issu des romans Arsène Lupin, de Maurice Leblanc. En effet, dans ces derniers, Maurice Leblanc est le biographe du gentleman cambrioleur Arsène Lupin. La grande différence est que le rôle de Maurice Leblanc dans ses livres est minime, tandis que je participe à l'action.
  • Chapitre 7 : Combat et fuite
    • "Cinq cents ? Ah ! S'ils n'avaient été que trois cents !" : C'est une réplique directement plagiée inspirée d'un roman de Maurice Leblanc : Arsène Lupin contre Herlock Sholmes. La réplique originale était la suivante : "Combien êtes-vous, mes amis ? Vingt-cinq ? Trente ? C'est beaucoup... Rien à faire. Ah ! Si vous n'aviez été que quinze !"

Et voilà ce qui clôture cette section ! La prochaine fois, la suite et fin des références pour le tome 1, ça vous dirait ?

Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture.

 

À la prochaine !

Erache97 :book:

 

 

CHAPITRE 20 : RENCONTRE SUR LE SENTIER

 

La dame de carreau tournait en rond, dans sa cellule voisine à celle de sa compère, la dame de cœur. Après leur capture à Tenghzou, elles avaient passé leur temps dans les sous-sols du Skywalker Building d’Old Main City. Bien sûr, elles ignoraient où elles se trouvaient exactement. Désarmées, elles avaient eu la vue obstruée durant tout le trajet jusqu’à leur cellule, bien placées dans un lieu sans fenêtres. Fatigué de voir la jeune femme tourner en rond comme une lionne dans sa cage, le geôlier de garde à cette heure de la nuit quitta sa chaise et vint se poster à la porte de la cellule.

« Hé, t’as pas fini de tourner en rond ? »

La dame le défia du regard.

« Viens m’en empêcher. »

Le geôlier d’apprêtait à ouvrir la porte de la cellule, alors que la dame s’en approchait. Alors qu’il allait prendre les clés qui pendaient à sa ceinture pour ouvrir la porte, il arrêta son geste.

« Attends, c’est un piège c’est ça ? Tu veux que… »

Il était déjà trop tard. Depuis l’autre côté, la dame lui avait attrapé le col, et, d’un violent mouvement de bras, l’avait assommé contre les barreaux de la cellule. La dame de cœur, dans la cellule voisine, avait assisté au spectacle.

« Héhé, l’idiot. Ta ruse était grossière. C’est un miracle qu’il soit tombé dans le panneau. Surtout pour le temps que ça a pris !

-L’important est que ça aie marché. » Rétorqua la dame de carreau d’un ton cassant, faisant taire son acolyte.

Elle avait déjà récupéré le grand trousseau de clés de la ceinture du garde inconscient, et, se tordant presque le bras pour accéder à la serrure de sa porte, elle essayait les clés une à une. A la cinquième clé, alors qu’elle commençait à fatiguer de sa posture inconfortable, un joyeux déclic lui indiqua qu’elle avait réussi. Elle poussa la porte qu’il s’ouvrit en silence. Sans attendre une seconde, la dame de carreau délivra celle de cœur. Dans le plus grand calme, elles retirèrent son épée au garde, avant de le bâillonner et de l’enfermer dans l’une des cellules. La dame de cœur eût le privilège de garder l’épée qu’elles avaient récupéré.

« Vraiment, tu ne la veux pas ? Demanda-t-elle à la dame de carreau, surprise qu’elle ne réclame pas d’utiliser leur seule arme.

-J’aimerais bien, mais je sais que tu es meilleure que moi à l’épée. Si l’on doit se battre, il vaut mieux que tu l’aies.

-Merci, c’est gentil !

-J’ai surtout envie de sortir d’ici en un seul morceau. »

Pas à pas, elles gravirent les marches de l’escalier en colimaçon qui menait vers les étages supérieurs. Ignorant les autres sous-sols, elle montèrent jusqu’au rez-de-chaussée. Alors qu’elles scrutaient les alentours, deux personnes franchissaient le couloir de l’entrée, presque en courant. Elles ignoraient qui était l’homme, n’ayant jamais vu Elyso, mais elles connaissaient la femme qui l’accompagnait : Aurélia. Restant immobiles pour ne pas se faire remarquer, elles attendirent que le duo s’en aille. Alors qu’elles s’avançaient dans le rez-de-chaussée, la dame de cœur jeta un coup d’œil autour d’elle. Accroché au mur, il y avait la liste des étages avec les différentes sections. La dame de carreau s’arrêta également pour regarder.

« Tu connais un bâtiment avec autant d’étages ?

-On est pas à Babylone, donc c’est le Skywalker Building d’Old Main City. »

La dame de carreau ajouta, en tapotant le panneau :

« Je pense que l’on va leur laisser un petit cadeau avant de mettre les voiles. »

La dame de cœur lui répondit par un sourire en coin. Son acolyte venait d’indiquer la poudrière du premier étage.

 

Aurélia et Elyso avaient réquisitionné les deux meilleurs chevaux de l’écurie avant de se lancer sur notre piste, à Mediaco, Yug et moi. Elyso était sûr, à raison, que Daulop était un imposteur : il s’agissait de Neah.

Sans trop savoir où réellement aller pour suivre notre psite, l’obscurité de la nuit n’aidant pas, le duo avait suivit les sentiers en direction du Sud, sachant très bien que le camp minorivien et celui des Chapeliers Blancs se trouvait dans cette direction. Alors qu’ils arrivaient à l’orée de la grande forêt du Sud de Minorive, ils commençaient à désespérer de pouvoir nous rattraper. Ils firent une halte.

« Tu penses qu’on s’est approchés d’eux ? Demanda Aurélia.

-S’ils ont suivi le même trajet, je suis sûr que l’on a été plus rapide. »

C’est alors qu’Elyso eût une idée. Ouvrant la sacoche accrochée à sa selle, il sortit le pistolet à fusées éclairantes qu’elle contenait. Il regarda Aurélia.

« S’ils sont dans les environs, déclara Elyso, ils verront la fusée, et se douteront de quelque chose. Tu crois que ça peut marcher ?

-On ne perd rien à essayer. »

Elyso pointa l’arme vers le ciel obscur. Auréllia se boucha les oreilles. Il pressa sur la détente. Avec une forte détonation, suivie du sifflement caratéristique du projectile fendant l’air, la boule de lumière s’éleva vers la voute céleste. Elyso rangea l’arme, dont le bout du canon était encore fumant.

« Espérons qu’ils l’ait vu, pria Aurélia. »

 

Depuis que nous étions rentrés dans la forêt en suivant Daulop, nous avions significativement réduit notre allure. L’obscurité rendait difficile la progression dans els sous-bois. Daulop ouvrait la marche. Quelques pas derrière lui, Yug se tenait baissé sur son cheval, pour ne pas se prendre le visage dans des branches basses.  Mediaco le suivait, et je fermais la marche. Alors que seuls les bruits des sabots et des animaux nocturnes se faisaient entendre, il y eût soudain une détonation. Un éclair de lumière s’éleva vers le ciel, même s’il n’était pas très bien visible à travers les feuilles et les branches. J’entendis Mediaco murmurer :

« C’est une de nos fusée ça ! »

Yug l’avait identifié lui aussi. Avant que Daulop n’ait eu le temps de réagir, Yug avait bondi de son cheval et avait entrainé le cavalier à terre. Sonné, Daulop n’eût pas le temps de sortir sa lame : Yug avait collé la sienne contre son cou, et Mediaco pointait son pistolet vers lui. Daulop fut désarmé, et finit avec les mains attachées dans le dos. Pendant que Mediaco et Yug se chargeaient de notre nouveau prisonnier, ce premier me demanda :

« Erache, peux-tu aller voir d’où la fusée a été tirée ? Si on nous y attend, ce serait bête de manquer le rendez-vous. On te rejoint après, on va aller plus lentement pour escorter notre nouvel ami ici présent. »

Acquiesçant, je pris la route vers l’orée de la forêt. Sorti des sous-bois, j’aperçus deux cavaliers sur le sentier. Je reconnus sans problème la première, il s’agissait d’Aurélia. Cependant, j’ignorais qui était l’homme qui l’accompagnait.

« Erache ! S’exclama Aurélia lorsqu’elle m’aperçut. Où sont les autres ? »

Je lui expliquai alors la situation. Quand j’eus terminé, Elyso s’exclama :

« Ah, on va pouvoir vérifier si j’avais raison.

-Qui est-ce ? » Demandais-je à Aurélia.

Elyso me tendit la main en se présentant. Je la serrais avant de m’introduire à mon tour.

« Et pourquoi vous êtes ici tous les deux ?

-Attendons Mediaco et Yug, proposa Elyso. Je n’ai pas tellement envie d’expliquer la situation plusieurs fois de suite. »

J’acquiesçais et nous attendîmes un instant. Mediaco et Yug sortirent des sous-bois, en compagnie de notre prisonnier. Dès que les regards d’Elyso et Daulop se croisèrent, ce dernier manqua de peu de tomber à la renverse de surprise. Cependant, les deux restèrent silencieux. Mediaco réagit par contre, en s’exclamant :

« Elyso ! Ca fait combien de temps que l’on ne s’est pas vus ?

-Bien trop longtemps, Mediaco. Et Yug, ça va ? »

Yug ne dit rien, mais répondit avec un sourire et un léger hochement de tête.

« Alors, quelle est la situation ? » Demanda Mediaco, reprenant un sérieux très professionnel.

Elyso raconta les évènements qui avaient mené à sa fuite de la Citadelle. Il termina son récit en nous disant :

« Et messieurs, ce messager des Chapeliers Blancs n’est autre que Neah, directeur de la sécurité intérieure de Minorive. »

Tous nos regards se dirigèrent vers lui.

« Hé bien, s’exclama Mediaco, c’est qu’on s’est presque fait avoir, hein ? »

Neah ne dit rien, gardant la tête basse.

« Bien que cette réunion soit touchante, il ne vaudrait mieux pas nous attarder. La fusée de tout à l’heure risque fort d’avoir attiré une compagnie indésirable.

-Où allons-nous alors ? Demanda Yug.

-On s’éloigne. Se battre ici ne me semble pas être une perspective très enviable. De plus…

-Chut ! S’exclama soudain Aurélia. Vous entendez ? »

Nous firent le silence. Hormis le craquement irrégulier des flammes de nos lampes, tout semblait calme. Cependant, après quelques instants, je finis par percevoir un son de martèlement brutal et irrégulier.

« C’est des chevaux, réalisa Elyso. Ils viennent vers nous. »

C’est alors que Yug pointa le doigt vers quelque part derrière moi. Je me retournai. Plus loin sur le sentier, des lueurs avançaient dans notre direction. Il s’agissait de cavaliers, éclairés par leurs lanternes. Alors que nous n’avions pas encore décidé ce que nous allions faire, Neah leva soudain ses mains menottées vers le ciel, et s’agitant frénétiquement, il s’écria :

« Je suis sauvé ! Oh ! Par ici ! Wouhou ! Wouhooouuu ! Au secours ! S’il vous plait, au secours ! »

Pour le faire taire, Yug l’envoya par terre d’un crochet du droit.

« Merci Yug, le congratula Mediaco. Bon, on ne peut plus se cacher et il est trop tard pour fuir. Nous n’avons pas le choix, sortez vos armes ! »

Chacun dégaina épée, dague, couteau ou pistolet, tout en se mettant en position. Le groupe des cavaliers, qui nous avaient à présent repérés, s’étaient arrêtés, à quelques dizaines de mètres de nous. Malgré le fait qu’ils étaient baignés dans la lueur de leurs torches, la pénombre et la distance qui nous séparait rendait impossible l’identification. L’un des cavaliers se sépara du groupe, s’avançant de quelques pas dans notre direction. D’une voix forte, l’homme demanda :

« Qui va là ? »

Mediaco eût un sourire en coin, puis porta ses mains en porte-voix.

« Une poétesse, un membre de cellule dormante, un écrivain, un haut gradé de la Triade, et moi, le plus grand voleur de tous les temps ! Aussi on a le directeur Neah prisonnier ! »

Le cavalier resta immobile un instant, avant de tourner la tête vers le reste du groupe, avec, je l’imaginais, un regard de parfaite incrédulité. Il se retourna vers nous pour dire :

« Je… Je ne suis pas sûr d’avoir très bien compris. »

Elyso ne put s’empêcher de rire, bien qu’il gardait son hilarité la plus silencieuse possible. Mediaco répondit :

« Je suis le grand Mediaco, et je suis accompagné de mes hommes. Nous avons fait prisonnier le directeur Neah. »

Le cavalier leva les mains en l’air.

« Je ne suis pas armé, dit-il. Je suis un Chapelier Blanc. Je vais m’approcher, d’accord ?

-D’accord. » Répondit Mediaco.

Au pas, le cavalier avança sa monture vers nous. Une fois qu’il fut assez proche, la lueur de nos lanternes permis d’attester de la véracité de ses dires. Son uniforme était bien celui d’un Chapelier Blanc. Mediaco nous fit  signe de ranger nos armes, et rengaina son épée. Il se présenta comme étant le capitaine de l’une de leurs escouades de cavaliers.

« Vous pouvez donc nous conduire à votre camp ? » Demanda Yug.

Le capitaine acquiesça et nous invita à le suivre. Mettant nos chevaux en marche, nous nous engagèrent après lui.

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Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs !

Comme promis, voilà un petit guide des références de la deuxième moitié du Tome 1 !

  • Chapitre 16 : Récit d'aventure
    • "La plupart des tueurs à gages..." : Cette réplique de Dark Shadow est inspirée du dessin animé Iron Man (Saison 1, épisode 17 - le contrat). Prise au personnage du Fantôme, dont le design a aussi inspiré Dark Shadow.
  • Chapitre 20 : L'important, c'est de se tirer
    • Discussion entre Mediaco et Ghosthand : Inspirée de la discussion entre Arsène Lupin et Ganimard lors de la seconde arrestation d'Arsène Lupin.
  • Chapitre 22 : La fin est proche
    • "dit White Hat qui n'avait pas l'air désolé du tout" : Il s'agit d'une formule tirée de Harry Potter à l'école des sorciers, utilisé pour une réplique de Drago Malefoy
  • Chapitre 23 : Les dernières minutes avant la fin du monde
    • Thleze : Le nom de l'éditeur d'Erache est un anagramme de Hetzel, le nom d'un éditeur existant (qui était notamment l'éditeur de Jules Verne).
    • Le discours de Mediaco : inspiré du discours de la Pandorica du Docteur dans Docteur Who.
  • Chapitre 24 : La bataille finale
    • Phrase finale du tome 1 : Il s'agit d'une citation de Winston Churchill

Et voilà ce qui clôture cette section ! La prochaine fois, on verra ?

Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture.

 

À la prochaine !

Erache97 :book:

 

 

CHAPITRE 21 : LE PLAN DE MEDIACO

 

« Alors ?

-La porte est gardée, deux hommes, probablement verrouillée, et visiblement impossible à forcer. »

Les deux dames rouges s’étaient faufilées jusqu’au premier étage, et jetant un œil à l’angle du couloir, la dame de carreau venait de décrire la situation. La dame de cœur se mordit les lèvres, avant de dire :

« Tu crois qu’ils ont la clé sur eux ?

-C’est possible. Elle est peut-être même là-dessus. »

Tout en disant ces mots, la dame de carreau avait soulevé l’immense trousseau qu’elles avaient dérobé à leur geôlier quelques minutes plus tôt. Elle rangea ensuite le trousseau à sa ceinture, en ajoutant :

« Dans tout les cas il faut qu’on se débarrasse de ces hommes dans causer trop de grabuge. Nous trouverons bien comment entrer après.

-Une idée ?

-Aucune.

-Laisses-moi faire alors. »

Sans avertissement supplémentaire, la dame de cœur attrapa son acolyte par la taille d’un bras, et utilisa son autre bras pour lui coller la lame de son épée contre le cou. S’avançant dans le couloir, elle s’adressa aux deux hommes surpris, sans crier pour ne pas que d’autres gens puissent l’entendre.

« Hé ! Venez m’aider, j’ai chopé une intruse ! »

Au pas de course, les gardes s’avancèrent vers elle, ne se doutant pas un instant de ce qu’il se passait en réalité. Quand ils furent à portée, c’était déjà trop tard. La dame de cœur relâcha son étreinte, et la dame de carreau s’agenouilla pour ne pas se mettre en travers de sa route. D’un geste, un éclair argenté fendit l’air. L’instant d’après, les deux gardes étaient par terre, sans un bruit, la dame de carreau ayant ralenti leur chute.

« Je veux que tu me préviennes avant, la prochaine fois où tu as un plan. Surtout quand je sers de leurre.

-Si tu veux. Mais dans tous les cas ça a bien marché non ?

-C’est vrai. »

Elle désarma les deux hommes par terre.

« Et maintenant, j’ai une épée. On va pouvoir se charger de leur poudrière. »

 

Mediaco, Yug, Aurélia, Elyso et moi, guidés par le capitaine, entrèrent dans le camp des Chapeliers Blancs. Avec les autres cavaliers, Neah, notre prisonnier, était isolé.  Nous furent guidés vers la tente principale du camp, sous laquelle nous attendait White Hat. Il fut surpris de voir autant de monde se glisser sous la tente. Gardant sa stature et son calme, il nous salua, et la capitaine nous introduisit, avant de lui expliquer le déroulé des évènements. Il écouta attentivement. Quand son second eût terminé les explications, il le remercia avant de l’inviter à partir. Le soldat salua son supérieur et quitta la tente. White Hat prononça calmement :

« C’est une chance que tout se soit aussi bien passé. »

Il s’inclina légèrement en direction d’Elyso.

« Merci d’avoir fait sortir de la Citadelle les complices de mon évasion. Nous vous en sommes reconnaissants.

-Hé, j’ai juste fait mon travail. »

Alors qu’Elyso souriait, fier de lui, Mediaco lui envoya une grande tape dans l’épaule, en faisant attention qu’il ne s’agisse pas de celle blessée.

« Un travail rondement mené, scanda-t-il de sa voix forte avant d’abaisser le ton poursuivre. White Hat, vous avez des choses à nous dire, et nous vous écoutons. »

White Hat nous fit signe d’approcher. Nous nous mîmes en cercle autour de son bureau sur lequel était étalée une carte détaillée des alentours de Bowerstone. White Hat montra successivement différents emplacements sur la carte en résumant :

« Nous sommes ici. Là, c’est Bowerstone et le camp Stendelien. Juste au nord se trouve le camp Minorivien. McFly est arrivé avec des troupes dans un nouveau dirigeable. Alors qu’il était immobilisé au sol à cause de la météo, nous avons tenté une attaque, et ce fut un échec. A présent, McFly doit être en train de faire débarquer ses hommes au camp Minorivien. De plus, il récupère des prisonniers : le directeur Neah a fait arrêter tous les hommes qui auraient pu se rallier aux Chapeliers Blancs. Ils doivent être transférés à la prison de Babylone. C’est notre dernière chance pour intervenir. Nous devons empêcher le dirigeable de partir et libérer les prisonniers. J’espère que vous vous joindrez à nous. »

Tous les regards se posèrent sur Mediaco. Ce dernier croisa les bras, bomba le torse, et regarda White Hat droit dans les yeux.

« C’est pas mal, votre plan. Mais j’ai mieux. »

Mediaco s’avança, pour être bien visible de tous.

« Vous pensez vraiment qu’un assaut va fonctionner ? En plus cette fois-ci ils sont dans leur camp, avec l’ensemble de leurs troupes.

-Quelle est votre alternative ? »

Mediaco passa son bras par-dessus mes épaules.

« Nous allons nous rendre ! »

Tout le monde resta silencieux : personne n’en croyait ses oreilles. White Hat parla le premier.

« Le moment n’est pas à la plaisanterie, Mediaco.

-Mais je suis tout a fait sérieux, mon ami. Je ne parle pas bien sûr que l’on se rende tous, si vous imaginiez ça. »

Mediaco resserra alors son étreinte.

« Je parlais d’Erache et moi. Nous allons être faits prisonniers pour embarquer à bord de leur dirigeable. Je trouverai alors un moyen pour libérer les prisonniers une fois à bord. Et Erache doit être là, en première loge, pour assister au triomphe qui s’en suivra !

-Vous pensez que McFly vous laissera monter ?

-Il sera bien obligé. Il ne va pas me laisser si près du front, avec la menace des Chapeliers Blancs dans les parages. Il va sans doute veiller à me tenir à l’œil.

-Ce qui rendra votre tâche bien plus ardue.

-Rien d’insurmontable. »

White Hat pris une position plus fermée, croisant les bras. Il semblait réfléchir au plan de Mediaco, et à imaginer toutes les alternatives possibles. Il finit par demander :

« J’imagine que nous devrions commencer à nous mettre en route, nous aussi ? Vous souhaitez faire tomber Babylone ?

-Ce sera déjà fait avant notre arrivée. »

Alors que tout le monde se demandait de quoi Mediaco parlait, White Hat était déjà au courant.

« En effet, les troupes Stendeliennes ont une chance de réussir leur assaut. »

Mediaco applaudit, puis dit :

« Moi qui pensais pouvoir vous surprendre, l’effet est raté.

-Vous parlez de quoi ? Demanda Elyso.

-Les navires Stendeliens, avec des renforts, ont mis les voiles vers Babylone. L’objectif est de prendre la ville pendant que McFly ne s’y trouve pas. Cela doit n’être plus qu’une question d’heures avant que l’attaque commence. Comment êtes-vous sûr de leur victoire ?

-Voyons, doutez-vous que les troupes de Babylone aient la moindre chance sans McFly ni un membre de la DTHF pour les guider ? Je ne dis pas que ce sera un affrontement inintéressant, mais au final les Stendeliens l’emporteront.

-Alors vous souhaitez que l’on prenne le chemin de Babylone pour barrer le passage aux troupes de la Citadelle ?

-C’est un plaisir de parler avec vous, White Hat. En effet, vous comprenez tout !

-Vous avez oublié un détail.

-Lequel ?

-Le directeur Neah. »

 

Apollo avait passé sa journée dans une cage en bois hautement gardée. Après que, sous les ordres de Neah, il eût remis à White Hat la lettre de Mediaco, il fut jeté dans cette cellule qu’il n’avait pas quitté depuis. Malgré la faible activité qui régnait dans le camp à cette heure aussi tardive, il n’arrivait pas à dormir. Dans une position semi-allongée contre les barreaux du fond de sa cellule, Apollo somnolait tant bien que mal. Les yeux clos, il attendait que le sommeil le gagne. C’est alors qu’il entendit que l’on ouvrait la cage voisine. Apollo ouvrit les yeux quand Neah fut poussé entre les barreaux, et que l’on refermait la cellule derrière lui. S’appuyant sur les barres de sa cellule, Apollo se releva.

« Bonjour directeur. Je vois que vous n’avez pas réussi ce que vous espériez. »

Neah soupira. Il voulait donner un coup de pied rageur dans les barreaux qui l’entourait, mais il savait que ce serait inutile. Il se résigna en s’asseyant. Sans jeter un regard dans la direction d’Apollo, il lui dit :

« Je suis désolé. »

Apollo, qui se voulait railleur l’instant d’avant, ne pouvait être que compatissant à présent, devant le ton défait de son supérieur, témoin de l’échec don son plan et de sa profonde déception.

« Je ne voulais pas vous manquer de respect, directeur.

-Ce n’est rien. J’ai bien peur que je mérite amplement les railleries. »

Apollo reposa sa tête contre le bois de sa cage.

« J’imagine qu’il n’y a plus de plan maintenant.

-En effet. On va devoir attendre. Nous verrons bien ce qu’il se passe. »

Neah essayait de paraître résigné, mais il était désespéré. Qu’importe ce qu’il allait se passer après, sa carrière entière venait de finir à la poubelle. L’un de ses proches amis travaillait pour la Triade sous son nez. Son plan avait échoué. Pire, il avait rempli lui-même le rôle qu’il était sensé usurper, permettant la rencontre entre White Hat et Mediaco. Neah doutait que quiconque puisse encore le soutenir après ça. Il était tellement pris dans ses pensées qu’il n’entendait pas ce qu’Apollo lui demandait.

« Directeur ? » Finit-il par entendre.

Neah sursauta, venant de se rendre compte qu’il était appelé. Il se tourna vers Apollo.

« Qui a-t-il ?

-Vous allez bien, directeur ?

-Bien évidemment que non. Vous vouliez ?

-Discuter. J’aimerais bien passer le temps et je me sens pas de dormir.

-Si c’est ça… De quoi voulez-vous parler ? »

Apollo s’assit dans la position la plus confortable qu’il puisse trouver.

« Vous ne trouvez quand même pas incroyable que White Hat soit devenu, d’un héros qui a capturé Mediaco et du meilleur commandant des armées de Minorive, un ennemi public numéro un ?

-C’est un traitre à la nation.

-Vous croyez ? Il n’a rien fait d’autre que de démissionner lorsque la guerre a éclaté. A ce que je sache, c’est le fait de l’avoir mis dans une cellule qui a convaincu ses hommes, ceux qui croyaient en lui, à former un groupe pour le libérer.

-C’est vrai que ce n’était pas la meilleure idée, rétrospectivement.

-Mais pourquoi l’avoir fait enfermer ?

-Pour éviter que sa démission en entraine d’autres.

-C’est pas un peu gros ?

-Pardon ?

-Directeur, vous ne pensez pas qu’il s’agissait d’une décision disproportionnée ?

-C’était une directive non contestable de Punisher. »

La discussion fut alors interrompue lorsque l’attention des deux prisonniers fut captée par l’arrivée au camp d’un groupe de cavaliers. Accompagnant un nouveau venu, ils firent entrer se dernier sous la tente de White Hat.

 

Le capitaine que nous avions rencontré précédemment refit irruption dans la tente. Il salua de nouveau son supérieur, puis dit :

« Excusez-moi de vous interrompre, mais nous avons intercepté un messager de la Triade. Il souhaite vous transmettre un message. »

L’homme fut invité à s’engager sous la tente. Faisant un salut rapide à toutes les personnes présentes, avant de transmettre son message :

« Nos deux prisonnières se sont évadées. Elles se sont enfermées dans la poudrière, et menaçent de se faire sauter avec.

-Qui sont ces prisonnières ? Demanda White Hat.

-Ce n’est pas une information que je souhaite partager, pour le moment, répondit Mediaco. Yug, Elyso, je compte sur vous pour vous occuper de cette situation. Dès que ce sera réglé, rassemblez tous les hommes que vous pourrez pour rejoindre les Chapeliers Blancs. Je pense que de l’aide ne serait pas de refus. White Hat…

-Nous lèverons le camp dès que vous serez partis. Je connais l’itinéraire. Mais la question de Neah reste toujours en suspend.

-Vous n’avez qu’à l’emmener ! Si ça tourne mal, un otage sert toujours. Aurélia, le choix de votre destination vous appartient.

-Je vais rester en compagnie des Chapeliers Blancs, si cela ne pose pas d’inconvénient.

-Cela me convient, déclara White Hat.

-Bien, alors tout est décidé, nous pouvons y aller ! »

Nous quittèrent alors la tente, et, enfourchant nos chevaux respectifs, nous nous sommes souhaités bonne chance. Mediaco et moi partîmes en direction du camp Minorivien. Elyso et Yug s’en allèrent vers Old Main City. White Hat et Aurélia restèrent au camp, se préparant pour le départ.

« Alors Erache, ça te plait de repartir à l’aventure à deux ? Interpella Mediaco, une fois que l’on fut sorti du camp.

-Vu que l’on se jette dans la gueule du loup, pas vraiment, non.

-Allons, tu ne crois pas qu’on va bien s’amuser ?

-Nous verrons bien.

-Ah, bien dit. »

Après quelques secondes de silence, Mediaco demanda :

« Peux-tu me donner l’heure ? J’aimerais savoir si nous devons nous dépêcher ou pas. »

Sans fouiller mes poches, je tendis la main vers lui, silencieux. Il prit une mine étonnée. Je lui dit :

« Vous avez ma montre, comme à chaque fois que vous m’avez demandé l’heure, n’est-ce pas ? »

Mediaco eût un sourire. Il sortit la montre de sa poche, jeta un coup d’œil à l’heure, puis déposa l’objet dans ma main tendue.

« On dirait que je ne serais plus capable de refaire ce coup sans que tu le saches. En tout cas on pas en avance. Il faut que l’on accélère le pas. »

Nous mettant au trot, nous poursuivîmes notre avancée à travers les sous-bois.

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Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs !

Pour aujourd'hui je n'ai rien en bonus. L'histoire continue comme d'habitude, j'espère que le chapitre d'aujourd'hui vous plaira ! Comme je suis à court de trucs intéressants à dire dans ces messages, je vais commencer à parler de trucs au hasard. Vous saviez qu'il existe une pâtisserie appelée camembert ? Ça a l'apparence d'un camembert, mais c'est fait avec de la meringue et de la crème au caramel ; et c'est bon en plus !

Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture.

 

À la prochaine !

Erache97 :book:

 

 

CHAPITRE 22 : SOUVENIRS

 

Yug et Elyso chevauchaient à toute allure vers Old Main City.

Ils devaient arriver le plus vite possible pour empêcher les Dames rouges de tenter quelque chose contre les réserves de poudre et de munitions. Depuis leur départ du camp des Chapeliers Blancs, ils ne s’étaient pas échangés une parole. Elyso fut le premier à rompre son mutisme :

« Alors, ça fait quoi d’avoir Aurélia qui bosse avec toi ? Après tout ce temps, tu as dû être content de la revoir !

-Vu les circonstances, pas vraiment.

-Comment ça ?

-Elle se met bien trop en danger.

-Tu peux pas lui faire confiance ? Elle sait très bien se défendre toute seule non ?

-C’est pas la question. C’est… »

Yug hésitait. Elyso compléta sa pensée :

« C’est juste que tu tiens à elle, c’est ça ? »

Yug ne répondit pas, mais les deux connaissaient la réponse. Le bruit des sabots qui martelaient le sol redevint le seul son autour d’eux, alors que Yug plongeait dans ses souvenirs.

Yug venait de finir son éducation à la prestigieuse académie de la Citadelle. Au détour d’une célébration, il avait rencontré Aurélia. L’entente fut rapide. Ils se retrouvèrent deux, trois, des dizaines de fois. Ils devinrent proches. Yug commença sa carrière militaire dans la garde de la Citadelle. Honnête, efficace et zelé, le parfait soldat destiné à une carrière brillante. Cependant, ça ne c’est pas passé tel qu’il le désirait. Des supérieurs corrompus ne voyaient pas sa présence comme bienvenue. Coincé au niveau le plus bas, alors que se camarades grimpaient les échelons, il devint amer. S’enfermant dans son travail pour essayer de rattraper les autres, il perdit Aurélia. Des au revoir sobres mais sans mauvais sentiment. Ils se souhaitèrent de faire de leur mieux. C’est après qu’il fit la connaissance de Mediaco. Alors que l’équipe de Yug était envoyée l’arrêter après un larcin à la Citadelle, Yug était le dernier encore debout, après un long combat où tous avaient attaqué Mediaco en même temps.

« Tu as l’air d’être d’une autre trempe que que les gardes de cette escouade. T’es sûr de pas t’être gouré de carrière ?

-Qu’est-ce que ça peux te faire ? »

Ils échangèrent des coups avec violence.

« Tu te bats bien. J’aurais bien besoin de quelqu’un pour couvrir mes arrières. Ca te dirait de travailler pour moi ?

-Je ne suis pas un criminel.

-Et c’est tout à ton honneur. Mais sérieusement : tu penses que ta carrière va quelque part ? Si ta hiérarchie était honnête, tu ne devrais pas être encore à un rang aussi bas. La preuve, je n’ai pas toujours pas réussi à te mettre au tapis. »

Mediaco esquissa alors un mouvement pour montrer tous les autres membres de l’escouade étalés par terre.

« On peut pas en dire autant pour tes petits camarades. »

Ensuite, il porta de nouveau toute son attention sur Yug.

« Je souhaite t’offrir une place de choix, où tu seras respecté à ta juste valeur. »

Mediaco rengaina son épée et tendit la main vers Yug.

« Qu’est-ce que ça veut dire ?

-Tu peux ranger ton épée, et me serrer la main, et tu pourras vivre une vie bien meilleure. »

Yug resta immobile. Il hésitait. Après quelques instants dans un lourd silence, Yug brandit son épée, puis la planta dans le sol. De sa main à présent libre, il serra celle de Mediaco.

Alors que Yug continuait à se remémorer ses débuts dans la Triade, il fut sorti de sa rêverie par Elyso.

« C’est qui du coup, ces prisonnières qui causent des problèmes ?

-Il s’agit de la Dame de Cœur et de la Dame de Carreau, deux membres haut gradés apparetenant à une organisation portant le nom de Cinquante-Cinq. On s’est affrontés à Tenghzou, et nous les avons emmenés à Old Main City. Mais voilà qu’elles ont réussi à s’enfuir.

-Et vous savez ce que veut cette organisation ?

-Non. Nous mettre des bâtons dans les roues ne semble pas les déranger, par contre. »

Les deux hommes replongèrent dans le silence, poursuivant leur course vers Old Main City.

 

Autour du camp Minorivien, les soldats avaient érigé des tours de garde, pour prévenir en cas d’une éventuelle attaque. Cependant, le système était beaucoup moins performant quand le garde était endormi. Mediaco et moi étions arrivés au pied de la tour sans déclencher la moindre alerte. Mediaco sortit son pistolet.

« Je pense qu’il est l’heure de rappeler cet homme à son poste. »

Visant le sol, il fit feu. La détonation se fit clairement entendre dans la nuit noire, et le lourd silence qui suivit n’en fut que plus assourdissant. En haut de son perchoir, le soldat se réveilla en sursaut, attrapant son fusil qu’il pointa dans notre direction. Il s’écria :

« Personne ne bouge ! »

Mediaco jeta son pistolet et mit ses mains en l’air. Je suivis son geste.

« Nous nous rendons, dit Mediaco.

-Qui va là ?

-Le grand Mediaco, et son biographe. Hé, ça te dirais de nous emmener jusqu’à ton camp ? Nous souhaitons nous rendre en bonne et due forme. »

Le garde réfléchit un instant, puis il commença à descendre l’échelle jusqu’au sol, tout en s’efforçant de garder son fusil pointé dans notre direction.

« Ce n’est pas la peine de te donner autant de mal : nous ne comptons aller nulle part. »

Le soldat ne prit pas en compte la remarque de Mediaco. Une fois au sol, il nous ordonna de descendre de cheval et lui remettre nos armes. Il nous somma alors d’avancer en direction du camp, les mains sur la tête. Après quelques minutes de marche, nous furent dans le camp ennemi. Dès notre arrivée, des têtes se tournèrent, les discussions s’arrêtèrent, et un murmure anxieux parcourut le camp. Mediaco s’arrêta net, un sourire au lèvres. Il balaya l’endroit du regard. Tous les yeux étaient posés sur lui.

« Messieurs, s’exclama-t-il, un tonnerre d’applaudissements pour votre collègue, je vous prie. Il vient de capturer le grand Mediaco ! »

Contre mon attente, les soldats s’exécutèrent. Quelques secondes plus tard, ils étaient tous à féliciter bruyamment le soldat qui nous avait amené ici.

Attirés par le tumulte, deux personnes sortirent de la tente de commandement. Cela n’avait pas échappé à Mediaco non plus : c’était Sabre et McFly. Le premier éleva sa voix au dessus du bruit :

« Tous à vos postes ! Que les tireurs mettent en joue ces deux hommes ! »

Le silence retomba en une fraction de seconde, de suite remplacé par le bruit des fusils que l’on armait. Une vingtaine de canons étaient pointés vers Mediaco et moi, qui attendions toujours les mains sur la tête.

« Hé, ce n’est pas un peu excessif ? Nous ne comptons pas nous enfuir. »

Sabre s’avança droit vers nous. McFly avait disparu sous la tente, visiblement pour aller chercher quelque chose, mais était vite ressorti.

« Bonjour, Sabre ! Je vous remercie d’avoir transmis mon message à White Hat. J’ai été un peu surpris quand le directeur Neah est venu nous apporter la réponse, par contre. »

Sabre sembla retenir une exclamation. Puis, d’un geste, il s’avança avec la ferme intention d’empoigner Mediaco par le col. Un « Stop ! » de McFly, qui arrivait derrière Sabre, suffit à le figer.

« Où est le directeur ? Demanda Sabre.

-Je ne savais pas que vous teniez autant à lui.

-Répondez.

-Il va bien, vous n’avez pas à vous en faire. Enfin, il doit avoir pris un sacré coup à son amour propre mais il n’est pas en danger.

-Votre parole ne vaut rien.

-Hé bien il va falloir faire avec, mon brave. »

Mediaco se pencha vers la droite pour avoir une meilleure vue de McFly.

« Bonjour, McFly. Ca faisait un bail dit donc ! »

McFly ne répondit pas, et sortit deux paires de menottes qu’il nous passa aux poignets.

« Emmenez-les dans une cellule à part. Je vous déconseille d’essayer de vous dégager de ces menottes. Je les ai conçues moi-même. Plus vous essayerez de vous libérer, et plus elles se resserreront. Vous pouvez toujours tenter, si vous voulez vous briser les poignets. »

Mediaco fit la moue.

« C’est pas du jeu ça !

-Bâillonnez-les. »

Un instant plus tard, nous ne pouvions plus parler, et nous furent emmenés.

 

Sabre et McFly s’étaient retrouvés à l’écart.

« Vous pensez qu’il s’agit d’un piège ? Demanda Sabre.

-Evidemment que oui. Mediaco et White Hat ont dû penser que ça serait une bonne stratégie pour me faire rester ici. Les Chapeliers Blancs donneront sans doute l’assaut sous peu.

-Et donc ?

-Je ferais décoller la Lune de Midi dès que nous aurons fait monter Mediaco et Erache. Avec les renforts que j’ai fait amener, vous tiendrez. Tous les prisonniers seront transférés à Babylone.

-Et si nous ne tenons pas ici ?

-Vous allez tenir, commandant. Je ne vous donne pas d’autre choix. Quant au directeur Neah, il est evidemment leur prisonnier. Nous devons poursuivre nos opérations en gardant à l’esprit qu’ils se serviront peut-être de lui. Sur ce, au revoir, commandant. »

McFly s’en alla alors, ordonnant que la Lune de Midi se prépare au départ.

 

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Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs !

Et voilà la suite.

À la prochaine !

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CHAPITRE 23 : LE TIREUR

 

Le soleil pointait à l’horizon, éclairant de ses timides premiers rayons la côte de Minorive. A l’ouest, le désert s’étendait jusqu’à la ligne d’horizon. Et, sous les yeux des soldats Stendeliens dans leurs navires, la lumière de l’astre du jour découpait la silhouette de la cité de Babylone. Sur le pont du navire amiral, Ghosthand ordonna le début de l’assaut en tirant une fusée de signalisation. Dans une cacophonie d’explosions, la première salve fut tirée, puis les canons furent rechargés. Au sol, la garde s’activait à finir l’évacuation vers la banlieue nord de la ville, qui avait commencé dès que les navires Stendeliens avaient été aperçus. La seconde salve ne tarda pas à frapper la cité.

Sur le pont d’un autre navire, plus proche de la côte, Dark Shadow et Jatern venaient de finir leurs préparations. Ayant enfilés leurs scaphandres, ils se jetèrent à l’eau. Ils atteignirent sans difficulté le fond, en se laissant couler. Ils se mirent ensuite à avancer vers le rivage, en passant sous les pontons du port, dont les longs piliers plongeaient dans les entrailles de la terre. Le duo arriva au niveau des fondations de la ville. Un grand mur de roc, s’élevant presque verticalement, se dressait devant eux. A sa base, ils venaient de trouver ce qu’ils cherchaient. Une porte en métal circulaire était incrustée dans la roche. Agrippant à deux la poignée circulaire au centre de la porte, ils la firent pivoter pour la déverrouiller. Tirant ensuite sur celle-ci, la porte pivota sur ses gonds, révélant une petite pièce se terminant par une porte similaire. Dark Shadow et Jatern entrèrent dans la pièce en refermant la lourde porte derrière eux. Dark Shadow parcourut des yeux le tableau de commandes qui était au mur. Il actionna l’un des leviers. Un bruit de machinerie se fit entendre tout autour d’eux, puis l’eau de la pièce commença à se vider. Quand le niveau descendit à leurs torses, les deux hommes retirèrent leurs casques, qu’ils laissèrent tomber. Une fois la pièce vidée de son eau, ils retirèrent le reste de leurs scaphandres.

« Je n’en reviens pas que McFly laisse une entrée pareille, dit Jatern en dépliant son chapeau et en l’enfonçant sur sa tête.

-Il nous a quand même fallu les scaphandres des Stendeliens. Il ne pouvait pas s’attendre à tout, et tant mieux pour nous. »

Ils ouvrirent la deuxième porte du sas, donnant sur un couloir désert, dont les murs de grès étaient éclairés par des torches. Ils suivirent le couloir. Arrivés au bout, ils débouchèrent sur le laboratoire de McFly. Alors que le lieu accueillait généralement des assistants et des gardes, il était désert suite à l’évacuation. Le duo avait le champ libre pour se servir comme bon leur semble. Sans attendre, ils se mirent en quête de ce qu’ils cherchaient. Au bout de quelques minutes de remue-ménage, ils finirent par trouver. Dark Shadow murmura :

« C’est encore meilleur que ce que j’imaginais. »

 

Yug et Elyso mirent pied à terre. Sous les premières lueurs du jour, ils venaient d’arriver à Old Main City. Ils s’étaient mis à l’écart du Skywalker Building. Un garde les avait prévenus que les dames rouges, postées à une fenêtre, tiraient sur tous ceux qui passaient en contrebas. Personne n’avait osé intervenir sachant qu’elles pouvaient faire sauter une partie du bâtiment si elles le désiraient. Yug et Elyso firent le tour de Skywalker Building en passant par les petites ruelles de la ville, et atteignirent la porte arrière de l’immeuble sans se faire repérer. Une fois entrés, un de leurs hommes leur expliqua la situation à l’étage. Comme ils le savaient déjà, elles s’étaient retranchées dans la poudrière. Ce qu’ils ignoraient, c’est qu’elles avaient tendu un fil relié à de la dynamite qu’elles ont placé dans la salle des archives.

« Pourquoi ne pas trancher le fil ? Suggéra Elyso.

-Il s’agit des nouvelles mèches d’allumage rapide, informa le sbire. A cette distance, il suffirait d’à peine deux secondes pour que toute la longueur soit consommée.

-C’est tout ? » Demanda Yug.

Le soldat acquiesça. Yug réfléchit un instant, puis dit à Elyso :

« Nous allons pouvoir nous en occuper alors. Nous avons juste qu’à arrêter la mèche avant qu’elle atteigne sa cible.

-Facile à dire, mais comment ?

-Notre section de recherche venait de finir de développer leur nouveau jouet. Je pense qu’il pourra nous être utile.

-Mais attends, même si nous coupons la mèche, elles seront toujours dans la poudrière. Elles pourront quand même tout faire exploser.

-Elles ne le feront pas. Elles n’ont pas envie de se suicider.

-Tu en es sûr ? »

Yug fit une grimace.

« Pas à cent pour cent. Mais on ne peut pas attendre indéfiniment. »

Il tira son épée.

« Tu me suis ? »

Elyso tira la sienne.

« Sans hésiter. »

 

La Lune de Midi venait de décoller, quittant le camp avec à son bord une bonne quantité de gardes babyloniens, McFly, les prisonniers minoriviens, Mediaco et moi-même. Mediaco et moi venaient d’être séparés. Alors qu’ils m’ont mis dans la cellule commune avec les autres prisonniers, Mediaco a été emmené à l’écart à un autre étage de l’imposant appareil. Tandis que chacun restait dans son coin dans la grande cellule, je profitais de la petite liberté de mouvement autorisée pour aller m’asseoir contre les barreaux juste à côté de là où un trio de gardes s’était attablé, pour écouter leur conversation. Au bout de plusieurs minutes, selon ils discutaient étant d’aucun intérêt, je laissais mon regard dériver sur ce qu’il y avait de l’autre côté des barreaux. Je finis par tomber sur un soldat Babylonien assis dans un coin, par terre. Il avait les cheveux noirs plaqués vers l’arrière. Il avait l’air de dormir, dans une position semi-allongée, le dos contre la paroi du navire. Sa joue droite était parcourue d’une immense balafre, commençant au dessus du bout de ses lèvres, et se finissant devant son oreille, à mi-hauteur de celle-ci. D’après l’uniforme qu’il portait, il avait le grade de soldat. Ce qui attira mon attention était le fusil qui reposait contre son épaule. Il apparaissait être d’une excellente facture, et le canon était surmonté d’une dizaine de lentilles, espacées par des intervalles de longueurs variables.

Pendant que je poursuivais mes observations, l’un des gardes attablés m’aperçut. Comme j’étais à portée de bras, il me donna une bourrade sur l’épaule, et dit en riant :

« Hé, fais pas l’idiot, ou il va te zigouiller ! »

Surpris, il me fut quelques instants pour saisir la situation. Je levais alors les mains en l’air, et, avec le même ton de plaisanterie, je répondis :

« Ne tirez pas, je me rends !

-Ouais, j’aime mieux ça. »

Comme l’ambiance semblait détendue, je demandais au garde, en esquissant un mouvement de tête vers l’intéressé.

« Qui est-ce ?

-Lui ? Il s’appelle Inno. Ca fait des années qu’il a rejoint la garde Babylonienne. C’est un tireur hors pair. Je l’ai jamais vu rater sa cible. »

J’acquiesçais une seconde, avant de me rendre compte de quelque chose.

« Attendez, comment se fait-il qu’il n’ait pas monté de grade, s’il est si bon ?

-Parce qu’il refuse de monter de grade. Certains disent que sans ça, il aurait peut-être atteint le rang de commandant en second.

-Et il est autorisé à refuser les promotions ?

-Le maire est d’accord. C’est lui-même qui à filé son fusil à Inno. Même s’il n’en a pas vraiment besoin.

-Comment ça ? »

Le garde bougea sur sa chaise.

« C’est une histoire un peu longue. Ca vous intéresse quand même ? »

Le garde avait vraiment piqué ma curiosité.

« Allez-y, je veux en savoir plus. »

Le soldat croisa les bras et commença à raconter.

« Lorsqu’Inno a rejoint la garde, il s’est tout de suite fait remarquer pour ses capacités de tireur. Sauf que ça ne plaisait pas vraiment à son capitaine d’escouade, qui craignait se faire prendre sa place par un nouveau venu. Du coup, le capitaine a fait monter contre lui les autres hommes sous ses ordres, et lui refourguait du matériel pourri. Ca m’aurait mis hors de moi, mais Inno laissait faire. Il laissait la rage s’accumuler… Jusqu’au moment où il eût sa chance et laissa exploser.

-Et ?

-Il a collé une balle dans la tête de son capitaine.

-McFly a laissé couler ça ?

-Oh non, il est passé en cour martiale. McFly était le juge sur cette affaire d’ailleurs, si je me souviens bien. Ils ont conclu à un accident, même si je n’y crois pas.

-Comment ça ?

-Il a tiré une seul fois, et à une distance… Imaginez le tireur sur le toit du Skywalker Building de Babylone, et la cible dans le jardin de la villa de McFly. Personne n’arriverait à toucher à cette distance avec un fusil de première qualité, alors avec la pétoire qu’il était forcé d’utiliser…

-Et vous pensez pourtant qu’il aurait réussi ?

-Je suis pas le seul à le penser. Inno n’aurait pas tiré s’il pensait manquer sa cible. Je vous le dit, ce type, c’est le meilleur tireur de tous les temps. »

Je reposais mon regard sur Inno. Si il était à la hauteur de sa réputation, le plan de Mediaco allait tout de suite être plus compliqué. Soudain, comme s’il avait entendu mes pensées, Inno ouvrit les yeux, puis il tourna la tête vers moi.

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Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs !

Voilà la suite, yay ! Je me suis rendu compte d'un truc intéressant : on a atteint, pour le tome 2, le même nombre de chapitres que le tome 1. Cependant, alors que le fichier du tome 1 fait 34 pages, celui du tome 2 en fait déjà 70. Je félicite les gens qui ont tenu jusque là. Et je vous conseille à tous de bien vous accrocher, car c'est pas fini !

Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture.

 

À la prochaine !

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CHAPITRE 24 : DISCUSSIONS

 

Yug et Elyso grimpèrent avec prudence les marches les séparant du premier étage. Yug, qui ouvrait la marche, s’arrêta au sommet de l’escalier. Ils se mirent en position pour lancer leur assaut.

« Qui coupe la mèche ? Demanda Elyso.

-Tu n’as pas envie de le faire ?

-Pas vraiment, non.

-Moi non plus. On tire à pile ou face ?

-D’accord. Je prends face. »

Yug fouilla une par une les poches de ses vêtements. Une fois la recherche terminée, il dit :

« Tu as une pièce ?

-Non, j’en ai pas.

-Descends et demande si quelqu’un en a une.

-Pourquoi moi ? C’était ton idée de faire pile ou face.

-Parce que t’es plus bas dans l’escalier.

-Pierre feuille ciseaux alors ? »

Yug et Elyso se mirent en position. Yug sortit ciseaux, et Elyso feuille. Se maudissant de ne pas avoir choisi pierre, Elyso concéda :

« Très bien, je m’occupe de la mèche. »

Leur épée à la main, ils étaient prêts à lancer leur attaque. Après une courte attente, Yug donna son signal d’un geste de la main et ils se précipitèrent dans le couloir de l’étage. Dès qu’ils mirent un pied dans le couloir, la dame de cœur alluma la mèche. Elyso plongea sur le fil, tandis que Yug chargeait leur adversaire.  La dame tira son épée et s’avança pour confronter Yug. Elyso envoya un coup d’épée sur la mèche. Il trancha le filin un centimètre trop tard. L’étincelle poursuivait sa course. Elyso plongea sur la mèche, laissant tomber son épée. Il empoigna la mèche à deux mains. Tirant de toutes ses forces, il déchira le fil en deux parties. Il avait réussi à arrêter la progression de la mèche.

Au même moment, Yug se ruait sur son adversaire. Leurs épées s’entrechoquèrent avec violence. Yug enchaina les coups avec toute la puissance et la dextérité qu’il pouvait déployer. Au même moment, Elyso ramassa son épée et se releva, allant porte assistance à Yug. Cependant, le couloir était bien trop étroit pour que deux personnes se battent côte à côte. Lorsqu’Elyso envoya son coup de taille, son épée se ficha dans le mur. La lame coincée, le manche lui échappa des mains, son bras entrainé dans le mouvement de son attaque. Maintenant qu’il était vulnérable, la dame de cœur tenta de contre-attaquer. Yug protégea son ami d’une parade bien placée, avant d’enchainer avec une nouvelle attaque.

« Chérie, j’ai besoin de toi ! » Lança la dame de cœur.

Soudain, derrière cette dernière, surgit son acolyte, pointant un fusil droit sur Yug. Ce dernier se plaça devant la dame de cœur, suivant ses mouvements : ainsi, son adversaire bloquait la ligne de mire de la tireuse. La dame de carreau finit par s’impatienter, et visa Elyso, qui était occupé à déloger sa lame du mur dans lequel elle était encastrée. Au moment où elle pressa la détente, Elyso réussit à extraire son épée du mur. Entrainé en arrière par la force qu’il avait appliquée, la balle du fusil ne fit que lui frôler le visage. Surpris par la détonation, la dame de cœur flancha un instant. Ce court instant fut suffisant pour que yug saisisse son opportunité. D’un geste expert, il désarma son adversaire. Alors qu’il se préparait à mettre sa lame contre la gorge de la dame de cœur, cette dernière s’écarta d’un bond en arrière. En même temps, la dame de carreau s’était saisie d’un autre fusil qu’elle mit en joue vers les deux membres de la Triade. Les deux hommes se ruèrent vers l’avant pour l’atteindre avant qu’elle ne tire. Ils plongèrent tous les deux au moment où elle fit feu, la balle les manquant de peu. Eux, en revanche, n’avaient pas manqué leur cible. Yug et Elyso plaquèrent les deux dames rouges au sol. Quelques secondes plus tard, elles étaient maitrisées et attachées.

 

Une fois qu’Inno avait posé les yeux sur moi, il s’était relevé d’un bond. Puis il s’avança droit vers moi. Arrivé à la table des gardes, il prit une chaise avec lui, pour la coller contre les barreaux, juste à côté de moi.

« Erache ?

-Inno ?

-Oh, bien renseigné. Qu’est-ce qu’ils vous ont dit ? Attendez, pas un mot. Tout est vrai.

-Vraiment ?

-Ils racontent toujours la même chose. J’ai acheté un exemplaire des "Aventures de Mediaco". Une lecture passionnante.

-Vous trouvez ?

-Vous en doutez ?

-Je me demande surtout comment vous vous êtes procuré un exemplaire.

-Disons qu’on trouve ce qu’on recherche si l’on cherche vraiment. Et que l’on paie le bon prix.

-Et vous avez aimé ?

-Oh, assurément. Vous savez, j’étais dans le stade, à Babylone, lorsque vous avez affronté la DTHF.

-Mais pourtant nous nous en sommes sortis. On vient juste de me vanter vos capacités de tireur.

-Attendez, on s’est mal compris. J’étais spectateur. C’était mon jour de repos.

-Et l’arrivée du dirigeable dans le stade n’a pas éveillé en vous votre appel du devoir ?

-Hé, je passe mes jours de repos comme j’ai envie, non ?

-Tout à fait.

-Ah, je suis content que vous me compreniez. Et c’était tant mieux pour vous, d’ailleurs. De quoi parlions-nous déjà ?

-De ce que vos camarades racontent sur vous : par contre, ils ne m’ont pas dit d’où vient cette cicatrice sur votre visage. »

Inno parcourut la balafre du bout de son index.

« Ils ne le savent pas ? Vraiment ? C’est pas un grand secret, pourtant. J’ai énervé un type dans un bar et il m’a fait ça avant que j’aie le temps de réagir. Mais si arrêtions de parler de moi et que nous parlions de vous ?

-Je ne suis pas aussi intéressant.

-Oh, je suis sûr que vous pouvez répondre à au moins une question.

-Tout dépend de la question.

-Pourquoi avez-vous décidé de travailler pour la Triade ?

-Disons… Qu’il s’agit d’un heureux concours de circonstances.

-C’est une vision intéressante. »

Inno finit sa phrase par un petit rire, avant d’ajouter :

« Mediaco ne doit pas être en train de passer un bon moment. »

 

Plus bas dans les étages de la Lune de Midi, Mediaco ne passait effectivement pas un bon moment. Depuis que le navire avait décollé, il était interrogé par la garde, supervisé par McFly. Mediaco n’était plus au meilleur de sa forme, mais lança :

« Si vous continuez de cogner, je risque d’oublier des trucs que vous voulez savoir. »

Alors que l’un des gardes s’apprêtait à le frapper à nouveau, McFly l’ordonna de s’arrêter.

« Bien. Cela ne mène à rien. Remmenez-le. »

Mediaco éclata de rire.

« C’est pas moi qui suis censé abandonner en premier ? »

McFly fit semblant de n’avoir rien entendu.

« Hé, McFly, je veux bien te dire quelque chose ! »

McFly posa ses yeux sur Mediaco.

« J’écoute. »

Mediaco eût un sourire en coin.

« J’espère que vous êtes tous prêts à vous battre, car à l’heure actuelle, votre précieuse ville est attaquée par les Stendeliens. »

Il y eût un instant de silence, McFly réfléchissant à ce que signifiait cette information.

« Ha ha, ria Mediaco, vous croyez que Ghosthand aurait manqué une opportunité pareille ? Fallait pas quitter la ville en emportant tes meilleurs hommes, McFly. »

McFly tapa du poing sur la table devant laquelle il était assis.

« Emmenez-le. Et faites-le taire. »

Pendant que les gardes s’occupaient de Mediaco, McFly se rua vers les étages supérieurs. Une fois sur le pont principal, il appela :

« Escadron Faucon, au rapport ! Il me faut un messager et deux en escorte. »

Un instant plus tard, trois hommes se présentèrent devant le maire avec leur salut militaire.

« Vous devez rejoindre le camp au nord de Bowerstone aussi vite que possible. Dites à Sabre de lancer l’assaut sur la ville immédiatement, et de rejoindre Babylone tout de suite après. Les Stendeliens attaquent la cité. Allez-y. »

Les trois soldats saluèrent une nouvelle fois leur supérieur, avant de se diriger vers l’arrière du navire. D’un geste, ils ramenèrent leurs lunettes de protection devant leurs yeux. Ensuite, ils actionnèrent la manette reliée à l’appareil qui se trouvait sur leur dos. D’un coup, des ailes mécaniques se déployèrent, et les trois hommes se jetèrent dans le vide. L’instant d’après, ils se mirent à planer silencieusement en direction de Bowerstone.

 

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Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs !

Voilà la suite des aventures de Mediaco Filerd ! Dans quelle situation notre Citadelien préféré va-t-il se retrouver aujourd'hui ? Vous allez pouvoir le découvrir tout de suite !

Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture.

 

À la prochaine !

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CHAIPTRE 25 : LES AVENTURES DE FILERD

 

A la Citadelle, le Soleil éclairait déjà les rues, et ceux dont les travaux étaient les plus matinaux se rendaient déjà sur leur lieu de travail. Des agents de la municipalité s’occupaient d’éteindre les lampadaires, la lumière naturelle prenant le relai pour la journée. A la villa de Zikku, Filerd, Neah et Elyso, la journée commençait également. Il n’y avait cependant plus que deux habitants dans la résidence, Neah étant en mission et Elyso s’étant enfui. Alors que les rayons du Soleil traversaient les fenêtres de la chambre de Zikku, ce dernier se leva. Après de rapides routines matinales, il était prêt à partir. Il quitta alors la villa, s’engageant d’un pas rapide dans les rues de la cité, exactement comme il avait toujours l’habitude de faire. Cependant, Zikku ignorait que la situation n’avait rien d’habituelle. En effet, se mêlant au flot des passants, un homme le suivait. C’était Filerd. N’ayant reçu aucune information de la part de Zikku ou de la garde de la Citadelle sur ce qu’il s’était passé la nuit du départ d’Elyso, Filerd avait pris la décision d’agir. Il comptait obtenir ses réponses qu’importent les moyens. Sachant très bien la routine de Zikku, il était sorti de la villa peu avant son réveil, afin de pouvoir le filer. Filerd se demandait s’il allait découvrir quelque chose de cette manière. Il ne fut pas en reste. Au bout de quelques minutes, Filerd se rendit compte que Zikku ne se dirigeait pas vers son lieu de travail. Il continua à le suivre pendant une dizaine de minutes. Au détour d’une ruelle, Zikku se présenta devant un bâtiment gardé par deux hommes. Zikku et les deux gardes s’échangèrent un bref salut, puis ils laissèrent le premier passer. Filerd resta là un moment, attendant de voir si Zikku ressortait. Après une longue attente, il décida de changer de stratégie. Quittant sa planque, il se dirigea d’un pas rapide vers la foire. Quand il était presque arrivé, il changea de direction pour aller se présenter devant une bâtisse peu accueillante. Il se saisit du gros heurtoir en fer qui pendait de la porte et cogna trois fois. Un instant plus tard, une trappe s’ouvrit vers le haut de la porte. Une paire d’yeux sombres se posèrent sur Filerd, depuis l’autre côté du panneau de bois flotté. La trappe fut refermée. La personne à l’intérieur déverrouilla la porte et l’ouvrit. Filerd n’eût le temps de faire ou de dire quoi que ce soit qu’il fut empoigné par le col et trainé avec force à l’intérieur. Alors que la porte d’entrée était refermée d’un claquement, Filerd se retrouva plaqué contre le mur. Le temps que ses yeux s’habituent à l’obscurité ambiante, il se rendit compte qu’il était entouré par plusieurs hommes à la mine patibulaire.

« T’as du culot de te revenir te pointer ici, Filerd, dit l’un des hommes. Avec tout ce que nous dois…

-Ouais, vous pouvez me lâcher ? Je veux voir le patron pour le payer, justement. »

Après un instant de silence, l’homme qui le plaquait au mur relâcha son étreinte, avant de pousser Filerd sans ménagement hors du vestibule, et dans la pièce principale. L’endroit, mal éclairé, n’inspirerait la confiance à personne. La pièce, qui occupait presque tout le rez-de-chaussée, servait de bar, et salle de jeux. L’escorte de Filerd l’accompagna jusqu’à la table du fond. A cette heure de la matinée, il n’y avait aucun client. La personne attablée n’était autre que le propriétaire de l’endroit, en train de faire ses comptes de la journée précédente, tout en savourant un verre de spiritueux préparé spécialement pour lui. Le patron était un homme d’âge moyen, qui, comme le lieu dans lequel il se trouvait, laissait peu de place à l’imagination. Sa paupière droite était tombante, masquant pour moitié sa pupille sombre. Malgré l’arrivée de Filerd, il n’avait pas levé les yeux de son travail.

« Patron, Filerd est là. »

Sans relever la tête, le patron prit une gorgée de sa boisson, reposant, il dit :

« J’espère que c’est pour payer. Sinon il peut sortir. »

Filerd décrocha la bourse qui pendait à sa ceinture, et la jeta nonchalamment sur la table, qu’elle heurta en faisant résonner le bruit de la monnaie à l’intérieur. Le patron posa les yeux sur le petit sac en cuir.

« Je crois que tu as mis trop d’argent là dedans, Filerd. Tu veux acheter quoi ?

-Un service.

-Et tu crois qu’il faut l’extra que tu as mis ?

-Oui.

-Alors parle, et j’en jugerai moi-même.

-Il faudrait attirer l’attention pour que je rentre quelque part.

-C’est des gardes de la Citadelle ?

-Oui.

-Alors tu payes pas assez pour des emmerdes comme ça.

-Allez, je paierai le reste plus tard. »

Le patron leva les yeux et perfora Filerd du regard.

« Tu veux reprendre le risque ? Si tu es encore en retard pour le paiement, tu accepterais une pénalité de mille pour cent de la somme totale, suivi de dix pour cent d’intérêt par semaine de retard sur une durée indéfinie ?

-Tout ce que vous voudrez. Vous aurez votre argent en temps et en heure. »

Le patron se leva à moitié de sa chaise, et attrapa la bourse, avant de reprendre sa place. Etalant les pièces dorées sur la table, le patron les compta, disant à Filerd :

« Je vais te faire un contrat standard. Hormis pour les taux d’intérêts. »

 

Alors que Filerd était caché, il pouvait toujours bien voir ce qu’il se passait. L’un des hommes du patron, blessé, se présenta devant les gardes, appelant à l’aide. L’un des deux se pencha pour aider le blessé, et l’autre courut dans la direction que la victime indiquait dans le but d’appréhender les coupables. Quand le garde eût disparu au coin de la ruelle, le faux blessé attrapa son bienfaiteur derrière la tête, et l’assomma d’un violent coup de poing sur la tempe. Il se releva ensuite comme si de rien était, et fit un signe à Filerd, avant de s’éclipser en trainant le corps du garde inconscient derrière lui. Filerd s’avança jusqu’à la porte. Poussant sur le panneau de bois, il fut soulagé de constater qu’ils ne l’avaient pas verrouillé. Ils avaient dû se dire que seuls les gardes suffiraient. Derrière la porte, des escaliers s’enfonçaient dans l’obscurité. Filerd les descendit en s’assurant de ne pas faire de bruit. Plus bas, il y avait du bruit et de la lumière. Filerd arriva dans une grande pièce souterraine, d’où venait la lumière et le bruit. La charpente qui soutenait le plafond était accessible depuis les escaliers. Filerd en profita pour monter dessus. Cela lui donnait une bonne vue sur ce qu’il se passait en contrebas, tout en étant dissimulé par l’obscurité ambiante. Deux douzaines d’hommes s’activaient, chargeant des caisses à bord d’un immense train. Les rails sur lesquels le train était placé s’enfonçaient dans un tunnel. Il aperçut ensuite Zikku, en pleine discussion avec le capitaine de la garde, Ixylls. Il fit de son mieux pour tendre l’oreille, mais il ne perçevait presque rien d’audible de leur discussion. Il les observa avec attention cependant. Au bout d’un moment, les deux hommes se séparèrent. Ixylls se dirigea vers les escaliers pour ressortir, tandis que Zikku s’exclama d’une voix forte :

« Préparez-vous au départ, allez ! Tout doit être parti pour la mi-journée ! »

Des cris affirmatifs répondirent à l’ordre donné. Filerd décida de s’approcher du train. Il bondit de poutre en poutre, en s’assurant que personne ne regardait dans sa direction. Une fois qu’il était au dessus du train, Filerd longea la poutre sur laquelle il était, jusqu’à se trouver au dessus de la locomotive. Il entendait les diverses pièces de l’immense machine fonctionner, plusieurs mètres sous lui. Filerd attendait le bon moment, observant le va et vient des hommes en contrebas. Puis, sentant que c’était l’occasion, il bondit dans le vide. Il se réceptionna tant bien que mal sur le toit de la locomotive, avant de se laisser glisser contre la paroi de cette dernière et descendre jusqu’au sol. La voie ferrée étant au bord d’un mur dans cette station souterraine, Filerd s’était mis du côté de la paroi en pierre, sa présence dissimulée par le train lui-même. En faisant attention de ne pas faire de bruit, il s’avança vers l’arrière du train. S’arrêtant au premier wagon, Filerd ouvrit la porte, révélant ce qu’il contenait. Des caisses, similaires à celles qui étaient chargées, étaient empilées à l’intérieur. S’agrippant à la poignée, Filerd se tracta à l’intérieur. Par chance, il y avait assez d’espace pour qu’il s’installe confortablement. Il referma la porte derrière lui, se plongeant dans l’obscurité. Après un long moment où le chargement des autres wagons se poursuivait, le train se mit en mouvement. En crissant bruyamment, les roues commencèrent à tourner autour de leur axe, entrainant le transport vers l’avant. Filerd et la cargaison venaient de partir pour une destination inconnue.

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Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs !

Voilà la suite des aventures de Mediaco ! J'annonce tout de suite, le chapitre suivant (le 27, pas celui d'aujourd'hui) va être plus long que les chapitres habituels. J'étais presque arrivé à la fin de mon cahier, et il n'y avait pas la place pour deux chapitres complets, donc il y aura un gros chapitre 1,6 fois plus long environ... Mais pour aujourd'hui, un peu de bataille, et des plans biens mystérieux...

Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture.

 

À la prochaine !

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CHAPITRE 26 : BATAILLES ET PLANS

 

Depuis plusieurs minutes, l’air était empli de fumée, et le son des détonations résonnait dans les rues de Babylone. Alors que l’assaut sur la ville avait été prévu pour être rapide, la bataille n’était pas si facile pour les Stendeliens. A leur grand désarroi, McFly n’avait pas laissé les gardes présents aussi démunis qu’ils imaginaient. Toutes les rues étaient équipées de systèmes de défense mécaniques. Par l’action d’un levier, les gardes pouvaient déployer des barricades depuis le sol, leur offrant d’excellentes couvertures et de points défendables. Alors que l’avancée de l’offensive devait être rapide, elle était à présent ralentie sur tous les fronts. Depuis les navires, les coups de canon se poursuivaient, même s’il n’y avait plus de cible. En effet, les troupes ayant réussi leur avance dans les rues, toute la partie côtière de la ville était tombée sous contrôle Stendelien. Ghosthand ordonna l’arrêt des tirs de la flotte. Il était inutile de gâcher poudre et boulets. Cependant, Ghosthand avait besoin d’accélérer l’assaut. Il ne savait pas quand de potentiels renforts ennemis allaient arriver. S’ils devaient percer les défenses adverses, c’était le moment. Réfléchissant à ce qu’ils pouvaient faire, il eût alors une idée. Etant donné que les docks étaient sécurisés, il ordonna l’amarrage de deux des navires de la flotte. Une fois les navires prêts au débarquement, il ordonna que l’on décharge les canons. Devant la carte de la cité, il indiqua les endroits où les hommes devaient déployer l’artillerie. Lentement mais sûrement, les canons rejoignirent les zones de combat, pour un résultat dévastateur. Qu’importe les défenses imaginées par McFly, les boulets passaient au travers. Rapidement, la situation tourna à l’avantage des Stendeliens. Poussant la garde à travers les jardins suspendus, les Stendeliens avançaient sur tous les fronts. Une fois les jardins intégralement sous leur contrôle, ils montèrent les canons à travers les différents étages. Profitant de leur nouvelle position en hauteur, l’artillerie transforma le lieu luxuriant en forteresse improvisée. La garde, à découvert dans les rues, amorça un repli dans les bâtiments. Quand il s’agissait d’habitations, ils utilisaient les meubles, poussés sans ménagement, pour barricader portes et fenêtres. De nouveau, l’assaut ralentit. La garde avait formé de nombreuses petites places fortes, empêchant la progression ennemie, même si ça cela ne leur rendait pas l’avantage pour autant. En l’état, les troupes Babyloniennes n’avaient rien pour retourner la situation en leur faveur. Ayant compris que seuls des renforts pourraient leur permettre de s’en tirer, ils faisaient tout leur possible pour gagner du temps jusqu’à leur arrivée.

 

A l’autre bout de la grande forêt du sud de Minorive, la situation était tout autre. Le messager et son escorte de l’escadron Faucon venaient d’arriver au camp. Après une courte entrevue avec Sabre, un assaut fut lancé avec toutes les forces disponibles. En moins d’une heure de combats, la ville fut reprise, sous la célébration des soldats, qui n’avaient aucune idée de ce qu’il se passait à Babylone. Une fois un rapide compte des morts, blessés, disparus et prisonniers, Sabre ordonna le départ pour rejoindre Babylone, laissant sur place quelques escouades pour garder la ville. Ainsi, l’armée Minorivienne se remit en mouvement pour contourner la forêt et se dirigea vers Babylone. De longues colonnes rangées se formèrent, et ils furent partis.

 

Plus au nord, à la bordure d’un lac, se tenait la ville d’Old Main City. Dans le Skywalker Building, la situation était revenue sous contrôle pour la Triade. Alors que les dames rouges, ayant échoué dans leur tentatives de nuire, étaient reconduites dans les cellules du sous-sol, Yug et Elyso se retrouvèrent seuls dans la salle des archives. Elyso ayant mentionné les documents qu’il avait dérobé à Zikku avant son départ de la Citadelle, Yug voulait jeter un coup d’œil.

« Tu ne les as pas regardés ?

-Pas de près, non. Dès que j’apercevais un titre ou un mot pouvant mener à une piste intéressante, je l’ai mis dans le sac. »

Yug tournait page après page, priant que les documents finissent par mener à une explication concernant le rôle caché de Zikku, l’ayant mené à attaquer Elyso, ou à quelque chose pouvant servir la Triade. Au détour d’une page, Yug se rendit compte que le papier avait été plié pour rentrer dans le dossier. Il extrayait le papier concerné, puis le déplia. Une fois, deux fois. Un grand rectangle blanc se dressait devant ses yeux.

« Oh ! S’exclama Elyso, de l’autre côté de la table. Un train ? »

Il avait posé sa question en inclinant la tête. Yug retourna le papier pour le regarder, puis l’étala sur la table.

« En effet, c’est une… Locomotive. »

Il s’agissait des plans techniques pour une locomotive à vapeur. Dans un cartouche, en bas à droite, les plans étaient signés de la main de McFly. Les dessins détaillés décrivaient la structure de l’engin.

« Il y aurait pas une erreur sur l’échelle ? »

Yug jeta un œil sur l’endroit qu’Elyso pointait du doigt.

« Trente-cinq mètres de long ?

-C’est gigantesque, non ?

-Pas qu’un peu. Mais surtout qu’est-ce que ça fait là dedans ? »

Yug parcourut les autres documents qu’il y avait avant et après l’emplacement du plan dans le dossier. Contre toute attente, aucun des documents ne semblait lié au mystérieux plan. Yug se mordit la lèvre, agacé. En creusant un peu, il était sûr de pouvoir trouver quelque chose, mais ils n’avaient pas le temps. Ils devaient sans attendre rejoindre les Chapeliers Blancs, qui étaient déjà en chemin pour Babylone. Yug commença à ranger les documents dans le sac, en invitant Elyso à faire de même.

« Nous devons y aller. Si on peut, j’aimerais jeter un nouveau coup d’œil là-dessus en chemin.

-Pas de pro… »

Elyso interrompit sa phrase alors que des détonations retentirent en bas, suivis d’éclats de voix. Yug abandonna immédiatement ce qu’il faisait pour se précipiter dans le couloir. Sortant son pistolet d’une main, il ouvrit la fenêtre de l’autre. Se penchant au dehors, il chercha des yeux l’origine du vacarme. Un peu plus loin sur la place, deux personnes sur un cheval s’éloignaient au triple galop. Yug comprit : les dames rouges. Il visa avec son arme et fit feu. Elles étaient déjà trop loin. Alors qu’ils venaient juste de les arrêter à nouveau, elles leur avaient filé entre les doigts. Yug retourna dans la salle des archives.

« Les dames rouges viennent de s’enfuir. »

Elyso ne manqua pas de signaler son mécontentement.

« Dans tous les cas, nous devons partir.

-J’ai tout remis dans le sac. »

Elyso mis ledit sac sur ses épaules, non sans sentir sa blessure. La douleur s’estompait progressivement, mais ce n’était certainement pas guéri. Les deux hommes descendirent ensuite, Yug donnant ses instructions pour que les agents de la Triade se préparent au départ.

 

« Commandant ! Des nouvelles du camp Minorivien ! »

Alors que les Chapeliers Blancs se déplaçaient à travers la forêt dans la direction est-nord-est, un cavalier venait de remonter toute l’expédition pour aller trouver White Hat, interrompant les réflexions du commandant. Aurélia, à cheval à côté de White Hat, écouta la conversation.

« Qu’y a-t-il ? Demanda White Hat.

-Bowerstone a été reprise par les troupes de Sabre.

-Vous plaisantez ?

-Malheureusement non, Commandant. Sabre a eu connaissance de l’assaut sur Babylone. Profitant des défenses réduites de Bowerstone, l’attaque a été un succès. Le camp a été levé tout de suite après. Le plus gros des troupes est parti pour rejoindre Babylone.

-Ils contournent la forêt ?

-En effet. »

Aurélia vit White Hat serrer les rennes de son cheval dans ses poings. Cette nouvelle n’était pas bonne. White Hat réfléchissait déjà aux ramifications de la situation actuelle. En contournant la forêt, Sabre et ses hommes prenaient une route plus longue, mais ils étaient libres d’aller aussi vite qu’ils le désiraient. Ils pouvaient les rattraper. C’était même possible qu’ils coupent le chemin aux renforts de la Triade que Yug et Elyso étaient partis chercher. Le commandant pris un instant pour réfléchir. Ce développement allait faire changer ses plans de bataille. Il finit par annoncer, en s’adressant surtout à soldat qui l’avait prévenu :

« Faites passer le message. Tous les cavaliers vont venir avec moi. Nous allons rejoindre la route le plus vite possible, puis foncer vers Babylone. Tous les autres devront continuer dans la forêt, et s’assurer de ne pas se faire repérer par l’armée Minorivienne. Qu’ils continuent selon le tracé prévu initialement. »

Le messager salua son supérieur, puis repartit en direction de l’arrière du convoi, interpellant au passage les cavaliers qu’il croisait. Aurélia ordonna à son cheval de s’approcher de White Hat. Elle l’interpella :

« Vous comptez charger jusqu’à Babylone sans aucun soutien ni matériel supplémentaire ?

-Vous avez une meilleure idée ? Je ne fais pas ça par plaisir, vous savez.

-Je sais. C’était pour savoir si vous étiez sûr de vous.

-Je le suis toujours.

-Tant mieux, car je vous accompagne.

-Pardon ?

-Vous avez demandé tous les cavaliers, non ? Alors j’en fais partie. Et pas question que je reste ici de toute façon. »

White Hat lui répondit par un sourire entendu. Puis, ordonnant à sa monture d’aller plus vite, il dit :

« Très bien, mademoiselle Aurélia. En avant alors ! »

Aurélia, faisant claquer ses rennes, suivi le mouvement initié par White Hat.

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Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs !

Voilà la suite des aventures de Mediaco ! Et voilà le gros chapitre ! Si tout ce passe bien, il y aura un autre chapitre avant la fin de l'année, et pour Noël avec un peu de chance (taille normale cette fois-ci).

Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture.

 

À la prochaine !

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CHAPITRE 27 : L’ARRIVEE A BABYLONE

 

Après quelques minutes, le Soleil avait complètement disparu derrière la muraille ouest de Babylone. La journée de bataille allait se terminer sur la victoire des Stendeliens. Malgré la résistance farouche que la garde leur avait opposée, les derniers retranchements dans les habitations étaient tombés. Les derniers gardes entre les murs s’étaient rendus. Toute la zone intra-muros était passée sous contrôle Stendelien. Sans attendre un instant, les envahisseurs installèrent leur camp de base dans la ville, et le déchargement du matériel fut lancé. Ghosthand et Velouttine descendirent du vaisseau amiral, mettant pied sur les pontons du port. Se dirigeant vers l’emplacement du nouveau quartier général, un capitaine se présenta devant ses supérieurs, les saluant, puis les suivant alors qu’ils continuaient à avancer.

« Général, votre majesté, la situation est totalement sous contrôle. Nos meilleurs tireurs sont à présent postés sur les murailles. La ville est une forteresse sous notre contrôle. Cependant, nous n’avons pas pu accéder au sous-sol de la villa de McFly et au laboratoire de McFly. Nous avons tout essayé.

-Très bien. Assurez-vous que cela reste verrouillé alors. Il ne vaudrait mieux pas que ce qu’il y a là-dedans soit récupéré par quelqu’un d’autre que nous. »

Le capitaine salua une dernière fois avant de s’éclipser. Ghosthand et Velouttine poursuivirent leur marche vers les jardins suspendus. La grande structure, au centre de la cité, avait été convertie en quartier général. Au milieu des plantes grimpantes et des arbres exotiques se décidaient les actions qui allaient suivre. Lorsque le général et l’impératrice arrivèrent, ils n’eurent pas besoin de réclamer le silence. Tous els chefs d’escouade présents ne purent que s’incliner devant les deux concepteurs du plan ayant permis la prise de la ville en une journée. Ghosthand posa ses deux mains à plat sur la table, et balaya du regard les personnes présentes, dans un silence pesant. Chacun s’attendait à une déclaration dramatique. Ils furent surpris.

« Messieurs. Félicitations à tous. Cette opération a été une véritable réussite. Mais nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers. Il faut que nous préparions la prochaine offensive contre Minorive. De plus, nous devons… »

Une détonation interrompit le général. Avant qu’il puisse demander quoi que ce soit, l’excalamation « Dirigeable Minorivien en vue ! ». Ghosthand quitta l’endroit, s’exclamant :

« Tout le monde à son poste ! »

 

« Babylone est en vue ! »

A bord du dirigeable, chacun essayait d’aperçevoir la ville.

« Tout le monde à son poste ! Gardez une altitude suffisante pour que l’on soit hors de portée. Chargez les canons ! Préparez vos fusils ! »

McFly, sur le pont principal, donnait tous ses ordres. Plusieurs étages plus bas, le remue-ménage qu’il y avait au dessus n’avait pas échappé à Mediaco. Alors que les gardes devant sa cellule semblaient morts d’ennui à leur tâche, Mediaco décida que c’était le bon moment pour s’évader. Il commença à tousser violemment. Les deux gardes le regardèrent :

« Hé, c’est pas une bonne stratégie de faire la comédie, tu nous auras pas. »

Mediaco s’écroula, se tapant le crâne sur l’un des barreaux en fer. Au sol, il fut pris de convulsions.

« C’est pas vrai ! S’exclama l’un des gardes. Va chercher le médecin de bord ! »

Alors que le second quittait la pièce, le premier garde déverrouilla la porte en toute hâte. Dès que la porte pivota sur ses gonds, Mediaco bondit sur son adversaire, lui décochant un formidable uppercut au menton. Assommé sur le coup, le soldat Babylonien tomba à la renverse. Mediaco, sans perdre une seconde, le délesta de son épée et de son pistolet, et se mis en quête de la cellule principale, qui se trouvait à l’étage d’au-dessus. Réussissant à ne pas se faire repérer, il gravit les escaliers, puis entrouvrit la porte menant à la pièce de la cellule commune. Il restait seulement deux gardes, les autres ayant été appelés sur le pont principal. Mediaco repéra la clé de la cellule qui pendait à un crochet sur le mur. Alors que les gardes avaient le dos tourné pour surveiller les occupants de la cellule, Mediaco entrebâilla suffisamment la porte pour se glisser dans la pièce. Il longea le mur jusqu’au crochet sans un bruit. Ensuite, il décrocha la clé de son support. Plusieurs prisonniers l’avaient remarqué, moi compris. Mediaco lança la clé de la cellule. Le petit morceau de fer glissa entre les barreaux, et fut rattrapé au vol par l’un des prisonniers, qui l’a immédiatement relancé au prisonnier le plus proche de la porte. Au même moment, les deux gardes s’étaient retournés pour faire face à l’intrus. Sans laisser le temps à Mediaco d’agir, ils bondirent sur lui en dégainant leurs épées. Mediaco fut plus prompt avec la sienne. Il para l’assaut des deux hommes et les poussa en arrière. Ils diversifièrent leurs coups, attaquant simultanément de deux angles différents. Mediaco bondissait de droite à gauche, se baissant, se relevant et parant au rythme des attaques adverses. Pendant ce temps, la porte avait été déverrouillée. Les gardes étaient si concentrés sur leur affrontement qu’ils n’avaient pas pensé que ce qu’avait lancé Mediaco était la clé. Deux des prisonniers se saisirent des chaises de la table à côté de la cellule et les fracassèrent sur les crânes des deux gardes. Mediaco les remercia. Puis il brandit son épée au dessus de sa tête pour avoir l’attention de tout le monde. Il parla d’une voix assez forte pour se faire entendre de toute l’assistance, mais suffisamment faible pur ne pas alerter tout le navire.

« Bien, messieurs, loyaux soldats de l’armée de Minorive, vous avez été arrêtés par votre propre gouvernement pour avoir connu ou servi sous les ordres du commandant White Hat. Messieurs, ne mâchons pas nos mots : vous avez été trahis ! Vous avez donné pour votre nation, et l’on vous a craché au visage. Je ne prétendrai pas être juste ou vertueux, d’autant que certains d’entre vous ont dû participer à mon arrestation. Mais je collabore actuellement avec le commandant White Hat. Vous devez tous savoir à quel point il aime Minorive. Il est même monté au créneau pour empêcher le conflit. Si ma Triade se bat pour son propre intérêt, les Chapeliers Blancs se dressent pour l’avenir de Minorive. Je vous demande aujourd’hui, et pour la dernière fois de votre vie, de me faire confiance. Vous avez tous le moyen de prouver votre valeur. Et pas pour moi, pour White hat. Alors préparez-vous à suivre mes ordres, et nous pourrons gagner cette bataille. Messieurs, je compte sur vous. White Hat compte sur nous. Minorive compte sur nous ! »

Une fois la phrase terminée, le silence retomba. Lentement, une main se leva dans la foule, le poing fermé, droit vers le ciel. Puis une seconde, une troisième, cinq, dix, vingt… Quelques instants plus tard, tout le monde avait silencieusement répondu positivement à la déclaration de Mediaco. Bien entendu, je suivis le mouvement. Mediaco balaya du regard la pièce, avec un grand sourire, comme un enfant découvrant ses cadeaux au pied du sapin le matin de Noël. Il claqua une fois dans ses mains pour signaler à l’assistance de reporter son attention sur lui.

« Très bien, il me faut deux hommes avec moi, qui prennent les armes des gardes. Il faut qu’on aille chercher de quoi équiper toute cette troupe. Ensuite, deux autres, enfilez leurs tenues, et montez la garde. Si un soldat arrive, piégez-le et vous aurez son équipement. Il ne faut surtout pas que l’alerte soit lancée avant que nous nous soyons armés. C’est clair ? »

Un murmure affirmatif parcourut l’audience.

« Très bien, alors en avant ! »

 

Une nouvelle fusée de détresse s’envola dans le ciel de Babylone. Velouttine pointa ses jumelles droit d’où elle provenait.

« Alors ? Demanda Ghosthand, debout à ses côtés.

-Je ne vois rien, c’est un angle mort. Mais c’est l’entrée du laboratoire de McFly. »

Velouttine ordonna l’envoi de renforts à cet endroit.

« Un coup secret de McFly, tu penses ?

-Ce dont j’ai plus peur, c’est qu’il s’agisse de Dark Shadow et son compère », répondit Velouttine.

Elle reposa les jumelles sur la table à proximité.

« S’ils ont trouvé l’un des joujoux de McFly je suis sûre qu’ils peuvent faire beaucoup de dégâts contre le monde. »

 

Le soldat Stendelien mis en joue Jatern. Il n’eut pas le temps de presser la détente, que sa cible l’avait percuté d’un coup d’épaule. Le soldat fut projeté plusieurs mètres en arrière, avant d’atterrir avec un bruit sourd sur le sol de grès. Jatern agita sa main devant son visage pour dissiper les nuages de vapeur d’eau qu’il y avait autour de lui. Jetant un coup d’œil à Dark Shadow, Jatern constata qu’il se débarrassait des soldats aussi aisément que lui.

Une journée : c’était le temps qu’il avait fallu pour que les deux hommes comprennent et maitrisent le fonctionnement de l’une des dernières inventions de McFly. Et quelle invention ! L’Armure Motorisée par Vapeur, raccourcie en AMV, était une armure de combat conçue pour améliorer la puissance et la défense de son porteur. L’appareil, composé de barres en acier et de nombreuses attaches en cuir, était un véritable exosquelette. La machine était conçue pour accompagner les mouvements de son porteur, et, depuis le réservoir se trouvant dans le dos, délivrer via des tuyaux flexibles de la vapeur. Cette vapeur d’eau sous pression, via un ingénieux système de pistons, permettait tout simplement d’améliorer les capacités physiques du porteur en accélérant ses mouvements, et en permettant de porter l’armure comme si elle ne pesait pas plus lourd que des feuilles de papier. La complexe machine présentait cependant deux inconvénients : le premier est la maitrise de l’appareil. Extrêmement difficile à utiliser, il faut un temps incroyable pour prendre en main l’AMV. Ensuite, l’armure a un grand problème d’autonomie. Avec le réservoir équipé, l’utilisateur ne peut utiliser que durant une demi-heure à une heure au maximum.

Cependant, ce temps semble bien suffisant à Dark Shadow et Jatern, qui passaient à travers les ligues Stendeliennes sans aucun problème. Alors qu’il venait tout juste de se débarrasser d’un groupe de soldats, Dark Shadow interpella Jatern.

« Allez, on bouge, il faut qu’on rejoindre la station avant que ces merveilles soient à cours de jus. »

Jatern répondit par l’affirmative, puis ils s’élancèrent vers la station pyramide.

 

Les roues tournaient à pleine vitesse sur les rails. Le train dans lequel Filerd était monté poursuivait sa course. Cela faisait un bon moment qu’il était parti. Afin d’être plus confortable, Filerd s’était allongé sur les caisses, et, ayant ôté son manteau, l’utilisait comme coussin. Soudain, il entendit un bruit, le faisant se redresser d’un coup. Il tendit l’oreille. Parmi tous les sons dus au train en marche, le dernier était différent. Comme si quelqu’un avait frappé sur un panneau de bois. Filerd attendit, se demandant s’il ne l’avait pas imaginé, ou si quelque chose au dehors n’avait pas cogné le wagon. Il s’apprêtait à baisser sa garde, lorsque le même bruit se fit entendre, plus intense cette fois-ci. Puis une troisième fois. Filerd essayait, dans l’obscurité, de localiser l’origine de ce bruit. Avec le quatrième coup, il y eût soudain un rayon de lumière. Un instant ébloui, Filerd eût le réflexe de dégainer la dague qui pendait à sa ceinture, puis il s’approcha de la source lumineuse. Les yeux s’habituaient à l’obscurité, il se rendit compte que la lumière sortait de l’une des caisses, et que quelqu’un se trouvait à l’intérieur. Le bruit de coups qu’il entendait n’était autre que la personne ouvrant la caisse de l’intérieur. Alors que Filerd s’approchait, un canon de pistolet émergea de la boite, pointé sur lui. Filerd se figea, levant instinctivement les mains en l’air. La personne dans la caisse s’exclama :

« Ouais, garde tes mains en l’air là où je peux les voir, partenaire. »

Filerd resta sans bouger, se demandant s’il n’avait pas déjà entendu cette voix quelque part. Alors qu’un nouveau coup était porté au couvercle de la boîte, Filerd demanda :

« Joft ? »

Il y eût un silence de la part de l’inconnu.

« Ca dépend qui le demande.

-Filerd. »

Le canon du pistolet disparut dans la boîte.

« Viens m’aider à ouvrir ce truc alors ! »

Filerd agrippa le sommet de la caisse et tira de toutes ses forces. Les clous maintenant le couvercle finirent par céder. Depuis la boîte, éclairé par la lampe à huile qui reposait sur le sol, Joft se leva. Clignant des yeux pour voir ce qu’il y avait dans l’obscurité, il s’épousseta. Le troisième dirigeant de Minorive se tenait droit, solennel, comme s’il allait prononcer un discours. Il était dans son habituelle tenue d’apparat hors de prix aux épaulettes surdimensionnées. Il rangea son pistolet à sa ceinture. Joft et Filerd se conaissaient car ils étaient tous les deux bons amis de Neah, mais également amateurs de paris. Les deux se sont souvent croisés à la foire de la Citadelle, pour parier sur divers évènements qui s’y déroulait.

« Je peux savoir ce que tu fais ici, Filerd ?

-J’ai filé Zikku ce matin. Il travaillait pour mettre ce train en marche. Je me suis glissé à l’intérieur. »

Joft se gratta le menton. Il considérait s’il devait parler à Filerd de ce qu’il savait. Il se résolut à une idée :

« Filerd, nous sommes tous les deux dans le même bateau. Enfin, wagon. Mais tu as compris le concept. Alors maintenant, tu vas suivre mes instructions, c’est clair ? Considères-toi maintenant officiellement comme mon bras droit.

-Très bien. »

Joft s’assit sue le rebord de la caisse dans laquelle il était dissimulé.

« Filerd, ce que je vais te révéler est confidentiel. Donc personne ne doit être au courant. Est-ce que je me suis bien fait comprendre ?

-Tout à fait. »

Joft réfléchit par où il devait commencer. Après un moment de réflexion, il se lança :

« Très bien… Filerd, je suis en train de mener mon enquête sur une organisation nommée les cinquante-cinq. Je les suspecte d’être derrière l’attentat qui a commencé la guerre entre Stendel et Minorive. »

Filerd fouilla dans sa mémoire.

« Ah, l’explosion lors de la rencontre diplomatique, c’est ça ? J’ai l’impression que ça fait des années qu’on n’en a pas entendu parler. Tu connais leurs motivations ?

-Malheureusement non. »

Joft se laissa un nouvel instant de réflexion.

« Tu m’as dit que Zikku avait quelque chose à voir avec ce train. Tu as vu autre chose ?

-Des gardes de la Citadelle s’occupaient de l’entrée de la cachette. Ah, et Ixylls était là. »

Joft se leva d’un geste, ouvrant grand les yeux, regardant Filerd droit dans les yeux.

« Tu es sûr de toi ?

-Absolument certain. »

Joft se rassit. Les yeux dans le vague, il était pensif. Il redirigea ensuite son regard vers Filerd.

« Il est bien possible que ce que je craignais soit vrai.

-Et c’est ? »

Joft réfléchit à nouveau, avant de répondre :

« Je crois que je ne vais rien dire, avant d’être définitivement certain que ma théorie soit vérifiée. »

Alors que Filerd comptait insister, pour savoir le fond de la pensée de Joft, les deux hommes sentirent quelque chose.

« Le train… Ralentit ? Demanda Joft.

-J’ai l’impression aussi. »

Joft se précipita hors de sa caisse pour atteindre la porte coulissante du wagon. Avec l’aide de Filerd, les deux compères réussirent à ouvrir la porte. Ils constatèrent qu’ils étaient toujours dans un tunnel, mais la paroi qui défilait sous leurs les yeux était plus éloignée du train qu’au départ. Joft se risqua à pencher la tête au dehors, en essayant de voir pourquoi leur transport ralentissait. Alors que le tunnel était plongé dans l’obscurité, la lumière perçait au bout du tunnel. A l’aide de la lanterne de Joft, Filerd fit une remarque :

« Les parois du tunnel sont en grès. »

Joft se redressa, ne laissant plus sa tête hors du train.

« Oui, et alors ?

-Ca veut dire qu’il y a du sable au dessus de nous. »

Joft réagit au quart de tour.

« Le terminus est Babylone. »

Joft fit ensuite un signe à Filerd, lui demandant de l’aider à ouvrir une caisse.

« Vu que nous sommes bientôt arrivés… »

La caisse s’ouvrit. Elle était remplie de fusils.

« Je crois qu’il est temps de nous armer, Filerd. »

 

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Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs !

Voilà la suite des aventures de Mediaco ! Je vous souhaite un joyeux Noël avec un peu de retard et une bonne année avec un peu d'avance. Mes résolutions pour 2019 ? Réussir à faire un chapitre tous les quinze jours.

Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture.

 

À la prochaine !

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CHAPITRE 28 : LA REMONTÉE DES ÉTAGES

 

Sur le pont de la Lune de Midi, les gardes Babyloniens s’activaient. Cela faisait un petit moment qu’ils avaient lancé l’assaut contre leur ville, passée sous contrôle ennemi. Les canons crachaient du feu dans une tonitruante cacophonie. Inno se promenait sur le pont principal. Non affecté à la manipulation des canons, il commençait à s’ennuyer. Malgré le bruit, il réussit à interpeller McFly, qui se trouvait plus haut, près de la barre.

« Ohé, monsieur le maire ! Je peux prendre quelques tirs ? J’aurais besoin de la girouette ! »

McFly lui fit signe de le rejoindre là où il se trouvait. Inno se dépêcha de grimper les marches pour rejoindre le maire.

« Inno, tu peux tirer à volonté. Par contre, j’ai besoin que tu renseignes tout ce que tu vois des lignes ennemies. »

Inno eût une mine réjouie, et salua le maire.

« A vos ordres. »

Inno se posta sur l’arrière du navire. A cet endroit, il y avait une girouette et in indicateur de la vitesse du vent, normalement utilisés pour la navigation. Inno posa le canon de son fusil sur la rambarde puis commença le laborieux travail de régler les lentilles de l’arme. Une fois qu’il avait une parfaite vue sur ce qu’il se passait en contrebas, Inno commença à enchainer les tirs, tout en récitant de manière laconique la position et l’organisation des troupes visibles. Rapidement, les troupes Stendeliennes passèrent d’une stratégie aggressive contre le dirigeable à une stratégie défensive. Alors que le fusil d’Inno était déjà équipé du meilleur système de visée imaginable, McFly avait ajouté un nouveau système pour le recharger : le mécanisme à verrou.

 

« Qu’est ce que c’est que ce truc ? » Demanda Filerd, en observant l’un des fusils qu’il avait sorti de la caisse.

Joft observa l’objet. Une petite manette se situait au niveau de la culasse. L’empoignant, il la fit pivoter, puis il la tira vers lui, révélant une petite ouverture.

« Oh, c’est brillant ! S’exclama-t-il. On a des munitions pour ces trucs ? »

Joft remis le nez dans la caisse. Il trouva ce qu’il cherchait. Joft sortit une boite de munitions qui se situait contre l’un des bords de son conteneur. Sortant une balle de la boîte, il montra à Filerd ce qu’il pensait être correct. Avec un cliquetis satisfaisant, la cartouche pris sa place dans le canon du fusil. Joft poussa puis pivota une nouvelle fois la poignée.

« C’est tellement plus efficace comme ça. Si on doit affronter une armée équipée de ces fusils, on serait mal… »

Voilà ce qu’était un fusil équipé d’un mécanisme à verrou. Filerd réfléchit.

« Vu la situation, ce sont des Minoriviens qui vont s’en servir, non ?

-Tu as raison, mais cela ne veut pas dire qu’ils sont dans notre camp pour autant. »

Le train continuait à ralentir, alors que la luminosité augmentait de plus en plus. Joft attrapa toutes les munitions qu’il pouvait porter, et invita Filerd à faire de même. Les deux compères attendirent encore, cette fois parés à affronter quiconque se dresserait contre eux.

 

Au quartier général Stendelien établi provisoirement dans les jardins suspendus de Babylone, la situation n’était pas réconfortante. Au nord-ouest, Dark Shadow et Jatern, équipés d’un armement expérimental fabriqué par McFly, abattaient tout ce qui se trouvait sur leur passage. A l’est, haut dans le ciel, la Lune de Midi pilonnait les murs de la cité. Velouttine se chargeait de transmettre les ordres pour gérer les deux combattants en AMV, tandis que Ghosthand gérait le front est.

Face à Dark Shadow et Jatern, la stratégie était simple. Velouttine avait ordonné un repli : personne ne devait se mettre en travers de leur chemin. En revanche, un périmètre d’observation avait été établi pour les suivre. L’impératrice avait ainsi décidé de protéger la vie de ses hommes, au sacrifice de laisser faire leurs ennemis. Du côté de la Lune de Midi, les Stendeliens avaient pris une formation défensive. Ils n’avaient de toute façon pas grand moyen d’atteindre le dirigeable. Les soldats prenaient couverture comme ils le pouvaient, derrière les créneaux des murailles. Quand ils pouvaient, ils quittaient leur couverture pour tenter de mettre un tir dans le mille. La plupart du temps, la balle n’atteignait pas la cible voulue, s’écrasant contre la coque, ou disparaissant vers l’horizon.

La garde Babylonienne restée au sol, galvanisée par l’assaut de la Lune de Midi, venait de repartir à l’attaque. Après avoir assuré l’évacuation de la ville dans les abris de la banlieue ils avaient maintenant les mains libres pour forcer leur entrée dans la cité. Comme les défenses Stendeliennes étaient incapacitées par l’attaque aérienne, les hommes de la garde commencèrent à enfoncer la porte est. Jamais les soldats n’auraient imaginé devoir assaillir leur propre ville. L’ironie de la situation n’avait en tout cas pas échappé à Mediaco.

Alors qu’il avait pu accéder à la réserve d’armes et de munitions du navire, tous les prisonniers étaient désormais équipés pour participer au combat. Mediaco riait à voix basse, puis il me dit :

« C’est pas génial ? On combat des Minoriviens du gouvernement avec des Minoriviens trahis par le gouvernement, et eux se battent contre des Stendeliens qui ont volé leur ville !

-Je n’aurais jamais osé écrire une histoire aussi farfelue. »

A ma réponse, mediaco se mit à rire de plus belle.

« Il faudra bien, vu que c’est vrai ! »

Après cette réplique, Mediaco sourit quelques instants, avant de reprendre son sérieux. Je compris qu’il allait à présent ordonner l’assaut. Je m’efforçais de me concentrer pour la bataille qui allait arriver. Mediaco leva la main pour attirer l’attention de tout le monde. Une fois tous les regards posés sur lui, il expliqua son plan :

« Très bien, messieurs, il est l’heure de passer à l’attaque. Nous devons remonter les étages jusqu’au pont principal, et faire capituler l’ennemi. Faites prisonnier tous ceux qui se rendent. S’ils ne se rendent pas, forcez-les. Il faut qu’on avance le plus vite possible. Plus on les prendra de vitesse, moins ils auront les moyens de répliquer. Il nous faut plusieurs escouades. On a besoin d’une avant-garde pour lancer l’assaut, et une arrière-garde pour éviter que ceux qui se sont rendus ne changent d’avis. C’est clair ? »

Des affirmations répondirent. Déjà, les soldats se formaient en groupes. Je restais près de Mediaco. Quelques instants plus tard, les escouades étaient fermées. Mediaco appela ensuite les rôles, et les escouades eurent leurs missions attribuées. Une fois cela fait, Mediaco claqua ses mains l’une contre l’autre et les frottas ensemble.

« Messieurs, nous allons à présent débuter l’attaque. »

Chacun prépara ses armes. Mediaco ouvrit le bal en se précipitant dans l’escalier donnant l’accès aux niveaux supérieurs. Dès qu’il se retrouva au milieu des soldats à l’étage d’au dessus, il s’écria à pleins poumons :

« Le grand Mediaco va prendre le contrôle de ce navire ! Rendez-vous ou préparez-vous à vous battre ! »

Tous les gardes Babyloniens se figèrent, comme s’ils venaient d’être foudroyés par la surprise. Puis, en un mouvement presque uniforme, ils tirèrent leurs épées. Mediaco éclata de rire.

« Voilà, c’est l’esprit ! En avant ! »

Du bas des marches surgirent les escouades qui venaient d’être libérées, déclenchant le début d’une formidable mêlée générale au cœur du navire. Lame contre lame, acier contre acier, la bataille faisait rage. L’étage ne tint pas longtemps. L’équipage se trouvant là composé principalement des opérateurs des canons, ils étaient moins capables que les gardes qui nous attendaient au dessus. Nous montâmes les marches. Cette fois, les soldats nous attendaient de pied ferme. Alors que je faisais de mon mieux pour ne pas me faire désarmer par un soldat adverse, Mediaco en affrontait trois simultanément. Ayant ramassé une seconde épée, Mediaco tenait en retrait les gardes. De sa main gauche, il faisait tournoyer sa lame dans des mouvements désordonnés et irréfléchis. De sa main droite, il agrippait fermement son épée, et enchainait parades et coups d’estoc, témoignant de sa dextérité sans pareille. Malgré son style très personnel, Mediaco était un bretteur hors de pair. L’avancée fut soudain plus difficile. Nous étions au dernier étage avant le pont principal, et les soldats en face s’étaient vite organisés. Cependant, notre avancée continuait. Un par un, les soldats ennemis étaient contraints de cesser le combat. Au bout d’un moment, le plus haut niveau de cale finit sous notre contrôle. Sans ralentir le rythme, nous avons escaladé les dernières marches jusqu’au pont principal. Dès que Mediaco arriva à l’air libre, il balaya l’endroit des yeux. Des soldats et des artilleurs, visiblement en même nombre que pour les étages précédents, se tenaient sur les planches, prêts à en découdre. Surprenamment, McFly n’était pas en vue. Alors que je me préparais à échanger des coups contre de nouveaux adversaires, une lueur attira mon attention. Debout, à côté du gouvernail, et surplombant la scène, Inno se tenait droit, fusil à la main. Les rayons du Soleil couchant se reflètaient sur les lentilles de verre de l’arme. Lentement, Inno baissa le canon de son arme, qu’il pointe droit sur Mediaco.

 

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Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs !

Voilà la suite des aventures de Mediaco ! Un chapitre bien centré cette fois-ci, pas de saut d'un point de vue à l'autre. C'était limite pour que ce chapitre arrive aujourd'hui avec le boulot que j'ai, mais j'ai réussi ! Normalement, vous aurez droit à un chapitre tout les premier et quinze de chaque mois. Me connaissant, je prendrais pas cette promesse au mot, mais je pense que ça devrais le faire. Du coup on se retrouve le premier Février.

Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture.

 

À la prochaine !

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CHAPITRE 29 : DUEL EN CABINE

 

Inno pressa la détente. Alors que tout le monde s’attendait à une détonation, un simple cliquetis résonna dans l’air. Par miracle, Inno était arrivé à court de munitions. Paniqué, il chercha des yeux de quoi recharger son arme. Mediaco lança :

« A l’attaque ! »

Et les soldats se lancèrent dans un combat avec des cris rageurs. Mediaco prit son élan. Il se rua vers le côté gauche du navire, évitant au passage les tentatives des gardes Babyloniens pour l’arrêter. D’un bond, Mediaco se tint sur la balustrade. Alors que son élan semblait l’entrainer dans le vide, il trancha l’une des cordes soutenant le ballon du dirigeable, et s’y agrippa. Poussé par la force de sa course, Mediaco fut un instant suspendu au dessus du vide, à plusieurs dizaines de mètres du sol. Faisant une trajectoire en arc de cercle vers l’arrière du navire, Mediaco fut aussi entrainé vers le haut. En effet, la corde n’étant plus retenue par le poids du navire du côté gauche, elle glissait sur les ballons, entrainée par la masse plus importante du côté droit. Par pur génie ou par une chance incroyable, Mediaco revint sur le navire à la bonne hauteur au niveau de la partie supérieure du pont, là où se tenait Inno. Mediaco lâcha la corde, encore au dessus du vide. Il continua son mouvement, posant le pied sur la balustrade. Puis, se servant de cet appui, Mediaco se projeta vers l’avant. Croisant les bras devant son visage, il se protégea de l’impact qui arrivait. L’instant d’après, Mediaco percuta Inno de plein fouet. Ce dernier, surpris, fut projeté en arrière par la force du choc. Il heurta le gouvernail, avant de tomber par terre. La roue dirigeant le navire commença à tourner, faisant tanguer la Lune de Midi vers tribord. Chacun, sentant le sol s’incliner sous ses pieds, chercha un moyen de garder son équilibre, tout en faisant attention à ne pas être atteint par une attaque adverse. Un soldat Babylonien, visiblement plus prompt que les autres, se saisit du gouvernail et le redressa, permettant au navire de revenir à l’horizontale. Mediaco se releva d’un bond, l’épée à la main, et engagea le combat contre les gardes qui l’encerclait. Pendant ce temps, les soldats et moi essayaient de libérer la voie pour le rejoindre. De tous les étages du navire, c’était celui-ci qui était le plus chargé de gardes Babyloniens. Chacun dû user de sa meilleure dextérité pour ne pas être mis à terre. Mediaco reculait. Malgré l’étendue de sa technique, il était difficile de lutter contre un grand nombre d’adversaires en même temps. Alors qu’il faisait glisser son pied en arrière pour reculer, son talon heurta la balustrade à l’arrière du pont. Il fit une grimace. Mediaco avait compris qu’il était dos au mur. Il bondit sue la rambarde. Ensuite, de grands mouvements de son épée, il écarta ses adversaires. Une fois que ces derniers furent à une distance respectable, Mediaco s’inclina.

« Messieurs, ce n’est pas que votre compagnie m’insupporte, mais je m’éclipse. »

Mediaco donna une toute légère impulsion dans se jambes, sautant de quelques centimètres, avant de retomber à la verticale derrière la barrière. Les soldats se précipitèrent. Regardant par-dessus la balustrade, ils purent constater, médusés, que Mediaco avait planté son épée dans le bois, et se tenait suspendu ainsi. Mediaco adressa à ses spectateurs un signe de la main.

« Je vais dire bonjour à mon hôte ! S’exclama-t-il. Il serait mal amené de ma part de ne pas le faire, non ? »

Donnant un mouvement de bras dans le pommeau de sa lame, Mediaco bascula contre le navire. A pieds joints, il brisa la vitre qui le séparait de la cabine de McFly. Au milieu des débris de verre, Mediaco réussit sa réception. Sans perdre le moindre instant, il se mis en garde. L’endroit semblait désert. Les seuls sons que Mediaco entendait provenait de la bataille. Mediaco s’avança, les morceaux de verre crissant sous ses chaussures. La grande pièce était richement décorée. Sur des tables reposaient diverses cartes et outils de navigation. Tout était si  finement lustré que les surfaces en brillaient presque dans l’obscurité ambiante. Mediaco s’était avancé jusqu’au centre de la pièce. Soudain, il entendit un bruit sur sa gauche, hors de son champ de vision. Par instinct, il plongea au sol. C’était juste. L’une des tables venait d’être projetée sur Mediaco, et elle passa à quelques centimètres au dessus de sa tête, grâce à son esquive in extremis. Mediaco ne perdit pas un instant pour se relever. Le sifflement caractéristique de la vapeur s’échappant par une soupape se fit entendre, avant s’interrompre avec un claquement sec. Devant Mediaco se dressait à présent McFly, droit et fier dans son Armure Motorisée à Vapeur, modèle trois. D’un mouvement des bras, deux lames sortirent des avant-bras de l’armure, s’étendant au dessus des poignets de McFly.

« Merci de me donner une occasion de tester cet appareil, Mediaco. »

Mediaco sourit à McFly, puis il éclata de rire.

« Tout le plaisir est pour moi. Mais tu sais, c’est pas bien de me tenter avec des jouets pareils. Une fois que j’aurais pris ce navire, tu m’offres aussi une super armure ? Je te remercie de ta générosité ! »

McFly adressa à Mediaco un sourire dédaigneux.

« Cette fois c’est fini. »

Le maire chargea. Mediaco recula en évitant coup sur coup. Voyant une ouverture, Mediaco envoya un coup d’estoc. A sa surprise, McFly se saisit de la lame d’une main, protégé par l’armure. D’une torsion du poignet, la lame se plia légèrement avant de se briser. Alors que McFly levait els yeux pour voir la réaction de son adversaire, il se prit un coup au visage. Mediaco n’avait pas hésité, utilisant même la garde de sa lame pour que le coup de poing soit plus violent. McFly, sonnée et surpris, fut paralysé un instant par le choc. Alors que Mediaco s’apprêtait à lui asséner un second coup de plein visage, le maire bondit en arrière pour s’écarter. Se remettant vite les idées en place, McFly se rendit compte qu’il tenait toujours un morceau d’épée de Mediaco. Vif comme l’éclair, il lança le morceau de lame sur son adversaire. N’ayant pas le temps de l’esquiver, Mediaco para l’acier avec ce qu’il lui restait de lame. Le projectile glissa contre la demi épée, érafla l’épaule de Mediaco, puis finit sa course en se fichant droit dans le mur derrière lui. Mediaco regarda le résultat de l’attaque, puis se retourna vers McFly. Il s’écria en soulevant les bras :

« Je peux faire la même chose aussi ! »

Mediaco lança son épée sur McFly. Croisant les bras, ce dernier para l’attaque de ses avant-bras protégés par l’armure. McFly ouvrit ensuite les bras.

« Je m’attendais à un combat plus… »

McFly arrêta sa phrase. Mediaco n’était plus là. Il était occupé à décrocher du mur deux épées, suspendues là de manière décorative, plusieurs mètres plus loin. Les deux épées glissèrent de leur support avec un son satisfaisant. Mediaco fit de nouveau face à McFly, avec deux épées cette fois-ci.

« Un combat plus quoi, McFly ? Facile ? Désolé, je tourne déjà à bas régime, je n’arrive pas à croire que tu ne puisses pas suivre ! »

Mediaco chargea cette fois-ci. Une fois assez proche, il fit une fente en avant, sa la gauche pointée droit sur l’ennemi. McFly attrapa la lame comme précédemment, ayant la ferme intention de briser de nouveau l’épée. Il arrêta la lame, mais n’eût pas le temps de la tordre : Mediaco lui assénait un coup de taille avec sa seconde épée. McFly lâcha l’acier et recula pour éviter. Mediaco, quelque peu emporté par son élan, et ne s’attendant pas à une réaction si rapide de la part de son adversaire, fut soudain ouvert à la contre-attaque. McFly ne laissa pas passer cette opportunité, et bondit sur Mediaco, toutes lames dehors. Mediaco se laissa tomber en arrière, évitant l’assaut. A pieds joints, il envoya ses jambes droit dans le ventre de McFly, qui chancela. Ensuite, Mediaco tourna sur lui-même, de telle sorte  de pouvoir saisir la jambe McFly, qu’il tira vers lui avec force. Déjà déséquilibré, le maire tomba à la renverse. Mediaco essaya de se relever. McFly, n’ayant rien perdu de ses moyens, envoya un coup de pied dans la mâchoire de Mediaco, qui fut sonné sous le choc. Les deux adversaires se relevèrent, un peu gauche des coups qu’ils s’étaient portés l’un à l’autre. Mediaco se mis en garde avec ses deux épées.

« Alors, McFly va-t-il enfin rétablir la justice en vainquant le grand Mediaco ?

-J’y compte bien. »

McFly tendit le bras vers Mediaco, sa lame pointée sur lui. Mediaco comprit trop tard. Dans un nuage de vapeur, la lame fut soudain projetée vers lui. Mediaco bondit sur le côté pour tenter de l’esquiver. Il plia les bras pour se protéger. Alors qu’il pensait avoir échappé à l’attaque de la plus fine des marges, l’acier trancha sa peau. La lame, à peine déviée de sa trajectoire par le contact, continua sa course jusqu’au mur. Mediaco jeta un œil aux dégats : une blessure longue, sur presque toute la longueur de son avant-bras, mais superficielle. La plaie saignait cependant bien, et la douleur ne s’arrêtait pas à un simple picotement. McFly leva son autre bras. Il lui restait un projectile. Mediaco se prépara à l’esquiver. Pendant un court instant, il ne se passa rien. Puis, soudain, la porte de la cabine s’ouvrit à la volée, presque arrachée à ses gonds. Les évadés entrèrent dans la pièce, leurs fusils pointés sur McFly. Mediaco haussa les épaules, en lançant un regard entendu à son adversaire.

« Je l’avais bien dit ! »

McFly, les dents serrées, baissa son bras. Alors que les soldats commençaient à s’approcher, il attrapa la table qui se trouvait à côté de lui et la lança sur ses assaillants. Dans la panique, des coups de feu partirent. Mediaco chargea pour intercepter McFly ? Au lieu de l’affronter, ce dernier courut vers la fenêtre par laquelle Mediaco s’était entré. McFly se jeta dans le vide. Mediaco se pencha par la fenêtre. Alors qu’il chutait, McFly tira sur une manette pour activer la paire d’ailes qu’il avait dans le dos. Il commença à planer doucement en direction du sol. Mediaco se retourna vers ses troupes, en train de se dépêtrer de la dernière attaque de McFly. Il s’exclama :

« Messieurs, nous pouvons célébrer. C’est une victoire ! »

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Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs !

Voilà la suite des aventures de Mediaco ! Yeah, c'est dans les temps ! Ce coup-ci on retrouve un peu tout les personnages à Babylone, avec un peu d'action. Si tout se passe comme prévu, on se retrouve le quinze pour la suite.

Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture.

 

À la prochaine !

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CHAPITRE 30 : TERMINUS

 

Le train venait de s’arrêter. Joft et Filerd regardaient l’endroit où ils étaient. La locomotive s’était arrêtée dans ce qui ressemblait effectivement à une gare. L’architecture du lieu leur donnait l’impression qu’ils étaient sous une pyramide, à cause de la forme du haut plafond. Les choix décoratifs, avec du grès ciselé et un éclairage aux pierres lumineuses, indiquait définitvement qu’ils se trouvaient à Babylone. Joft ne perdit pas une seconde, et grimpa sur le toit. A plat ventre sur le wagon, il tendit la main à Filerd pour l’aider à faire de même.

« Allez viens ! On sera dans un angle mort ici. Il faut qu’on trouve une sortie, et qu’on aille prévenir la garde de ce qu’il se passe. »

Filerd prit sans hésiter la main de Joft. Quelques secondes plus tard, ils étaient tous les deux à ramper sur le toit du train alors que des hommes descendaient de certains wagons. Les soldats se chargeaient en armes et munitions. Joft et Filerd purent constater que les caisses des autres wagons contenaient également des explosifs en tout genre, mais aussi des canons miniatures et les boulets associés.

Soudain, un horrible crissement résonna dans la gare. Joft et Filerd jetèrent un œil d’où il provenait. L’une des entrées était verrouillée par une lourde porte en fer à double battant. Quelque chose poussait de l’autre côté. Dans l’entrebâillement parurent deux hommes. Joft reconnut Dark Shadow. Il ne connaissait pas l’autre, Jatern. Il ignorait également quelle technologie ils s’étaient procurés dans le laboratoire de McFly. Tout ce qu’il pouvait constater était l’aisance relative avec laquelle ils purent faire basculer les deux lourds panneaux métalliques. Les deux nouveaux venus rejoignirent les hommes qui s’équipaient. Dans le bruit ambiant, ni Joft ni Filerd ne comprenaient leur conversation. Jetant un coup d’œil à l’entrée, Joft se rendit compte qu’elle était ouverte, et sans surveillance.

« Filerd ?

-Quoi ? »

Joft fit un mouvement du menton vers la sortie.

« On descend et on sort par là. »

Filerd ouvrit grand les yeux.

« C’est une blague ? On va être troué de balles sans avoir fait dix mètres !

-Non, non, il suffit qu’on ait l’air convaincus. Le temps qu’ils se rendent compte de ce qu’on fait, on sera assez proches de la sortie pour l’atteindre en courant. »

Filerd regarda autour de lui.

« T’es vraiment sûr de toi ? »

Joft hocha la tête. Filerd patienta un instant, puis répondit :

« D’accord. Je te suis. »

Le duo continua jusqu’à la locomotive. Une fois devant, ils s’assurèrent que personne ne se trouvait dans la cabine de pilotage, et se laissèrent tomber sur la rampe d’accès. Joft respira un grand coup.

« D’accord. Je te suis. »

Le duo continua à avancer jusqu’à la locomotive. Une fois devant, ils s’assurèrent que personne ne se trouvait dans la cabine de pilotage, et se laissèrent tomber sur la rampe d’accès. Joft respira un grand coup.

« T’es prêt ?

-Faut bien. »

Joft s’engagea sur les hautes marches jusqu’au sol, Filerd derrière lui. La tête haute, le pas décidé, les deux hommes marchèrent droit vers la sortie comme s’ils savaient ce qu’ils faisaient. Comme Joft l’avait prédit, personne ne fit attention à eux. Aux trois quarts du chemin, Filerd s’apprêtait à féliciter Joft pour son idée, lorsqu’une voix résonna dans le bâtiment.

« Hé, vous deux là-bas ! Vous fichez quoi ? »

Joft avait reconnu la voix de Dark Shadow. Il ordonna tout de suite à Filerd :

« Continue, fais comme si on avait pas entendu. »

Ils accélèrent le pas.

« Arrêtez-vous immédiatement ! »

Ils firent deux pas de plus : un coup de feu retentit. La balle les manqua de peu. Cette fois-ci, ils s’arrêtèrent.

« Bien. Revenez ici un moment, pour voir. »

Filerd jeta un coup d’œil à Joft. Ce dernier avait l’air décidé. Filerd craignait ce que ça pouvait signifier.

« Filerd, tu es prêt à courir ? »

Filerd hocha la tête.

« Je ne répèterai pas ! » S’exclama Dark Shadow, visiblement à court de patiente.

Joft lança « Go ! » puis commença sa course vers la porte. Il n’y eût pas qu’un coup de feu. D’autres soldats avaient mis les deux fuyards dans leur ligne de mire. Par miracle, aucun des projectiles n’atteignirent leur cible. L’instant d’après, ils franchirent la porte. Le duo grimpa les marches quatre à quatre en direction de la surface. Juste après, ils étaient à l’extérieur. Dans le ciel de la ville brillaient déjà les premières étoiles. Alors qu’ils reprenaient leur respiration, en supposant à raison que les soldats en bas ne s’étaient pas lancés à leur poursuite, ils s’interrompirent lorsque plusieurs fusils furent braqués sur eux. Les Stendeliens venaient de faire une bonne capture.

 

Velouttine avait observé la scène à travers des jumelles depuis les jardins suspendus. En attendant le rapport de ses troupes pour comprendre comment ces deux hommes s’étaient retrouvés là, elle reporta son attention sur la Lune de Midi. Le dirigeable avait cessé de faire feu depuis une bonne dizaine de minutes déjà. De plus, il s’était élevé de telle sorte à être hors de portée de toute tentative d’assaut Stendelien. Malheureusement, impossible de savoir ce qu’il s’était produit pour le moment. A cause de l’angle d’observation, ce qu’il se passait sur le pont était une inconnue. Velouttine jeta un coup d’œil en direction des prisonniers. Prêtant une attention plus grande à leur observation, cette fois-ci elle reconnut Joft. Elle ne connaissait toujours pas la personne qui l’accompagnait.

 

Sur le pont de la Lune de Midi, la situation était de nouveau calme. Les membres d’équipage étaient désormais prisonniers, et les évadés membres d’équipage. Le coup de Mediaco a profité de la grande cellule à présent vide pour mettre ces nouveaux détenus à l’ombre. Un seul n’avait pas été emmené, sous l’ordre de Mediaco : Inno. Attaché et sous haute surveillance, le tireur d’élite était toujours sur le pont. Inno se demandait se qu’il allait se passer. Mediaco mis fin à son attente en s’adressant à lui.

« Alors, nous avons là le meilleur tireur de Minorive ?

-Surtout le plus malchanceux, j’ai l’impression. »

Mediaco haussa les épaules.

« Je pense que la malchance est la marque des meilleurs. Il faut composer avec qu’importe à quel point elle ruine les plans les mieux conçus ! »

Inno ne semblait pas disposé à la conversation. Avec un regard noir, il dit à Mediaco :

« Qu’est-ce que vous voulez ? »

Mediaco claqua des mains en souriant.

« Ah, nous avons quelqu’un de perspicace. Si j’ai besoin de vous, Inno, c’est pour transmettre un message. »

Si Inno était surpris, il ne laissa rien paraître.

« Voyez-vous, je doute que l’on réussisse à se poser en pleine ville avec tous les Stendeliens. Par conséquent, j’aimerais votre aide pour utiliser ceci. »

Mediaco fit un pas sur le côté et montra d’un geste du bras l’un des lance-harpon sur pivot monté sur la balustrade du navire. Inno eût un petit rire.

« Vous voulez que je colle un harpon dans le crâne de Ghosthand ? C’est ça le message ?

-Haha, non, bien sûr que non. Il y a une lettre fermement attachée au harpon. Ce que je veux c’est que ce harpon atterisse sans blesser personne dans les jardins suspendus ; sachant, bien sûr, que l’on ne peut pas s’approcher sans nous retrouver sous ennemi. »

Inno regarda le harpon, puis Mediaco.

« Je pense pouvoir faire le tir, ouais, mais qu’est-ce que j’y gagne ?

-La libération des prisonniers. »

Inno ouvrit grand les yeux.

« C’est une blague ?

-Bien sûr que non.

-Tous les prionniers ?

-Jusqu’au dernier ? Vous pouvez considérer que c’est même déjà acté, et qu’il s’agit d’un remboursement pour les problèmes auxquels nous avons fait face.

-C’est bien beau, mais j’ai quelles garanties ?

-Je peux vous en donner qu’une. »

Mediaco décrocha le pistolet à sa ceinture, le fit tourner entre ses doigts, et le tendit à Inno, qu’il puisse saisir la crosse. Inno porta son regard sur l’arme. Il s’agissait d’un pistolet à silex standard de la garde Babylonienne.

« Si jamais je manque à mes engagements, vous pourrez me coller une balle dans la tête. »

Inno se saisit de l’arme d’un geste lent et doux. Dès que Mediaco eût à peine relaché son étreinte sur le canon du pistolet qu’Inno fit un brutal geste vers le haut, pointant l’arme entre les deux yeux de Mediaco. Sans le moindre moment d’hésitation, il appuya sur la détente. Le claquement du silex rompit le silence, mais il n’y eût aucune détonation. Inno baissa le bras.

« Quelle sacrée garantie, dis donc. » Dit-il.

Mediaco éclata de rire.

« Je m’attendais à ce type de réaction, mais pas aussi rapidement ! Mon dieu, Inno, vous auriez votre place à n’importe quel diner diplomatique s’il s’agit là de votre capacité à négocier. Une chance que je m’y attendais. Tenez, voilà de quoi charger votre arme. »

Mediaco remit une cartouche à Inno. Dès qu’il l’eût en main, il la lança par-dessus bord, sous les yeux ébahis de tout le monde.

« Je n’aurais pas essayé si l’on m’avait donné un pistolet chargé. Vous pensez vraiment que je ne l’aurais pas remarqué ? Les armes à feu sont un peu mon domaine, si vous en doutiez. Hors de question que j’accepte un autre cadeau de votre part après ça. »

Il parcourut des yeux l’assistance et pointa du doigt l’un des soldats.

« Toi, là, donne-moi une munition. »

Inno reporta son regard sur Mediaco.

« Au moins je suis sûr qu’il n’y aura pas d’entourloupe ce coup-ci. »

Mediaco acquiesça, tout en disant :

« Comme il vous convient. »

Le soldat s’approcha, remettant une munition à Inno, qui chargea l’arme d’une série de gestes experts. Une fois le pistolet prêt, il l’arma, et le pointa de nouveau sur Mediaco. Alors que les soldats amorcèrent un mouvement pour l’arrêter, Mediaco leur ordonna de s’arrêter.

« Qu’il tire s’il le désire. Il est dans son droit. »

Un lourd silence s’installa sur le pont. Inno baissa son arme.

« Je suppose que la garantie vous convient.

-En effet. »

Inno pointa le lance-harpon d’une geste.

« Par contre si vous voulez que j’atteigne ma cible il y a des trucs à faire.

-Nous vous écoutons.

-Il me faut une chaise, la girouette ainsi que l’anémomètre de l’arrière du navire, mais aussi mon fusil. Je compte pas m’en servir pour tirer mais j’ai besoin des lentilles. Elles sont bien mieux que les longues vues que l’on a sous la main. »

Le silence retomba, tout le monde immobile. Mediaco regarda l’assistance, et s’exclama :

« Hé bien, vous l’avez entendu non ? Au travail ! »

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Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs !

Voilà la suite des aventures de Mediaco ! Avec la suite du chapitre précédent ! Pas mal, hein ? Hé bien célébrez pas trop vite, car je ne sais pas si je pourrais poster le prochain chapitre dans les temps. Mais si j'y arrive, ça sera le premier mars. Donc on se reverra au mieux le premier mars. Voilà.

Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture.

 

À la prochaine !

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CHAPITRE 31 : PRISONNIERS

 

Joft et Filerd, maintenant prisonniers des Stendeliens, avaient été emmenés dans une zone à part des jardins suspendus. Sous haute garde, ils attendaient qu’on vienne les interroger. Ils n’eurent pas à attendre longtemps, car quelques minutes plus tard, Velouttine parut devant leurs yeux. Joft s’inclina pour saluer l’arrivante, et, voyant que Filerd ne faisait rien, lui envoya un coup de coude pour qu’il s’incline également.

« Je ne m’attendais pas à vous voir ici, déclara Velouttine.

-Je ne m’attendais pas à venir ici.

-Comment êtes-vous entrés ?

-On a profité des activités de Dark Shadow et de celui qui l’accompagne. »

Velouttine s’avança vers le duo.

« Vous travaillez avec eux ?

-Bien sûr que non. Par contre j’espère que vos hommes sont prêts, car ils ont des renforts avec eux. »

Velouttine sembla surprise par la remarque.

« Ce n’est pas quelque chose qu’il est préférable de ne pas révéler ? Nous ne sommes pas alliés.

-Je ne sais pas encore ce qu’il se trame, mais je ne suis pas plus l’allié de Dark Shadow que des Stendeliens. »

Velouttine jeta un œil aux armes que les soldats avaient confisquées. Autres les armes que le duo avait avant de monter dans le train, il y avait les fusils qu’ils avaient récupéré à bord. Velouttine examina lesdits fusils.

« Qu’est-ce que c’est ?

-Une nouvelle arme. Elle a l’air bien plus pratique que la plupart des fusils actuels. »

Velouttine demanda à l’un des soldats d’emmener ces armes pour que des ingénieurs en comprennent le fonctionnement. Joft eût un petit rire, pas du tout au goût de l’impératrice.

« Qu’est ce qui vous fait rire ?

-Oh, pas grand-chose. Je me disais juste que vous avez fait fort avec votre flotte, pour prendre la ville, avec le requin…

-Le requin ? »

Joft manqua de peu de perdre son aplomb. Velouttine ne savait pas de quoi il parlait. Cela signifiait qu’il restait des cartes dans les manches de McFly, pour retourner la situation. Joft ne devait pas vendre la mèche, comme il venait presque de le faire.

« Oui, McFly. Improvisa Joft. J’aime bien l’appeler le requin, car… Vous savez… Il est intelligent… Et agressif… »

Joft se tourna vers Filerd pour qu’il soutienne son mensonge, mais il constata avec horreur que son acolyte le regardait avec un air de totale incrédulité. Heureusement, Filerd compris ce qu’il devait faire lorsque Joft lui adressa un clin d’œil rapide, qui passa inaperçu à tous les autres. Il enchérit :

« Mais c’est vrai qu’il n’aime pas ce surnom. »

Velouttine regarda les deux d’un regard douteux. Mais elle n’avait pas de temps à leur consacrer. Si des renforts étaient arrivés, ils devaient préparer leurs troupes autour de la station pyramide. Elle ordonna qu’on les attache et que les soldats continuent de les surveiller. Elle prit ensuite congé des deux prisonniers.

 

Sur le pont de la Lune de Midi, Inno essayait d’aligner son tir. Il regardait à travers les lentilles de son fusil, observait la girouette et l’anémomètre du coin de l’œil, et faisait des ajustements de quelques degrés à la fois. Tout autour, il n’y avait que le bruit du vent, et le craquement des planches qui s’accommodaient au tangage. Après un dernier ajustement, Inno posa son fusil, et empoigna le lance-harpon avec fermeté. Il posa ses yeux sur la girouette et ne la quitta pas des yeux. Tout le monde avait retenu sa respiration. Le vent soufflait vers le nord, puis se dirigea vers l’ouest, doucement. Soudain, Inno bloqua sa respiration, et appuya sur la détente. La tige métallique fut projetée dans les airs, amorçant une trajectoire parabolique en direction des jardins suspendus. Mediaco ramassa le fusil d’Inno et utilisa les lentilles pour suivre le harpon des yeux. Il prit de l’altitude, puis commença à redescendre. Tout le monde essayait de suivre le projectile des yeux, même si c’était presque impossible dans le ciel de ce début de nuit. Voir un harpon parcourir une telle distance était inimaginable. Dans le silence, Mediaco s’exclama :

« Ah ! »

Tout le monde se tourna vers lui, alors qu’il reposait le fusil. Avec un grand sourire, il annonça :

« En plein dans le mille ! »

L’annonce fut accueillie par des exclamations de joie, qui s’interrompirent au moment où Inno s’avança vers Mediaco.

« Il est l’heure de respecter votre part, maintenant.

-Bien sûr ! » Déclara Mediaco en ouvrant en grand les bras.

Le silence retomba. Personne n’avait bougé.

« Hé bien ? Demanda Inno. Libérez les prisonniers.

-C’est déjà fait, répondit Mediaco en abaissant les bras. Tous les prisonniers libérés sont tout autour de vous ! »

Inno leva son pistolet et appuya sur la détente sans hésiter. A sa surprise, il n’y eût aucune détonation. Juste un craquement métallique lui indiquant que le pistolet était cassé. Quatre hommes se jetèrent sur le tireur pour le désarmer et l’immobiliser. L’instant d’après, Inno était à genoux.

« Vous pouvez remercier Yug pour ce coup là. C’est une technique de son invention. Il y a une manière de saboter les pistolets Minoriviens de telle sorte qu’ils puissent tirer une fois puis se briser quand l’on essaye de tirer une seconde fois.

-Alors vous m’avez filé un pistolet déchargé pour que gâche mon premier tir. »

Mediaco répondit juste avec un sourire.

« Si j’ai l’occasion de vous tuer, Mediaco, sachez que je n’hésiterai pas.

-Et c’est tout à votre honneur. Au plaisir ! »

Inno fut emmené rejoindre les autres prisonniers. Je rejoignis Mediaco.

« Vous pensez que le message va fonctionner ?

-Je l’espère. Ca serait vraiment un calvaire de devoir prendre la ville d’assaut. »

 

Le harpon était fiché dans un arbre. Le projectile inattendu avait surpris tous les soldats Stendeliens. Mais rapidement, ils décrochèrent le message attaché à la tige de métal, puis, passant de main en main, il remonta jusqu’à Ghosthand. Le général fit tourner l’enveloppe.

« Le message vient de Mediaco. Dit-il à l’adresse de Velouttine.

-C’est donc pour ça que la Lune de Midi a arrêté son assaut. Il a réussi à capturer le navire. »

Ghosthand acquiesça, ouvrit l’enveloppe, puis commença à lire :

« Mon cher Ghosthand,

               Mes amitiés à l’impératrice Velouttine, qui doit sans doute se trouver à votre côté. Je vous contacte afin de solliciter votre concours aux opérations à venir. Je pense que nous pouvons mettre un terme à ce conflit de manière plus rapide et moins coûteuse, au bénéfice de tous. De plus, si tout se passe bien, mon plan permettrait de mettre en place presque immédiatemment des accords entre Stendel et Minorive. Si vous le souhaitez, je suis prêt à en discuter au moment qu’il vous conviendra. Le commandant White Hat et ses Chapeliers Blancs, qui travaillent avec nous, ne devraient pas tarder à arriver ici. Il pourra vous garantir lui-même notre alliance.

 

A bientôt je l’espère,

Mediaco »

Ghosthand posa la lettre d’un geste négligent. Il déclara :

« S’il veut montrer qu’il est de notre côté, il ne va pas lancer d’attaque contre nous. Cela signifie que, pour le moment, nous sommes tranquilles à l’est, comme les gardes ont arrêté leur assaut quand la Lune de Midi a cessé le feu. Nous devons nous consacrer pleinement à Dark Shadow et Jatern à présent. D’après les deux prisonniers, ils ont fait venir des renforts ?

-En effet, confirma Velouttine. Equipés d’un nouvel armement plus performant.

-Nous n’avons pas d’information sur leur nombre ?

-En effet, rien. »

Ghosthand réfléchissait sur comment gérer la situation à présent. Il décida de rester sur une position défensive jusqu’à l’arrivée de White Hat. Lorsqu’il allait l’annoncer à ses hommes, le son d’une énorme explosion l’arrêta. Toutes les personnes présentes se précipitèrent au dehors. Sur l’océan, une formidable gerbe de flammes commençait à diminuer, même si elle s’élevait encore à des dizaines de mètres de hauteur. Ghosthand et Velouttine constatèrent avec horreur que l’un des navires de la flotte venait d’être détruit de manière spectaculaire.

Ghosthand s’écria :

« Redéployez immédiatement les navires amarrés ! Qu’ils se reculent de la côte ! Ramenez des canons vers le port ! »

 

Par chance, Joft et Filerd avaient également une bonne vue sur l’océan. Joft murmura à Filerd :

« McFly a déployé le requin. »

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Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs !

Voilà la suite des aventures de Mediaco ! En retard ? Non, j'ai six jours d'avance ! Bon, le prochain chapitre sera certainement pas pour le quinze. On se retrouvera le premier Avril (ça sera pas une blague, je vous le promets).

Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture.

 

À la prochaine !

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CHAPITRE 32 : PARTIE DE PÊCHE

 

« Rapport d’avaries ?

-Lésions légères. Elles ont été colmatées.

-Plongée ?

-Ballastes remplies à vingt huit pourcents. »

Le requin disparut sous la surface de l’eau. Aujourd’hui avait été choisi pour le jour où McFly devait déployer tout son arsenal. Le sobrement appelé « requin » était un nouveau véhicule de la conception du maire de Babylone. Plus petit qu’un navire de la flotte Stendelienne, la nouveauté de l’appareil est qu’il s’agit d’un submersible. Utilisant des compartiments se remplissant ou se vidant d’eau, l’engin peut régler sa profondeur de plongée. Equipé d’une armure solide et d’un aileron supérieur tranchant, il s’agit d’une forteresse spécialisée dans l’éperonnage de vaisseaux ennemis.

Après ce premier test spectaculaire, McFly était extatique.

« Passez à la cible suivante ! » Ordonna-t-il à ses hommes.

Ses soldats répondirent par l’affirmative. A la surface, le sommet de l’aileron acheva de s’enfoncer parmi les flots.

 

Ghosthand et Velouttine avaient assisté à la scène depuis les jardins suspendus. Suivant les ordres de leur général, les Stendeliens se réorganisaient pour affronter la nouvelle menace. Ils avaient tout de suite compris qu’il s’agissait d’un appareil sous-marin. L’engin étant dissimulé sous l’eau, ils s’étaient résignés à attendre l’attaque suivante. Chacun se tenait prêt à son poste. La surface de l’eau demeurait désespérément plane. La première attaque ne vint pas du côté de la mer. Les coups de feu provinrent de la station pyramide. Des soldats étaient remontés à la surface et avaient lancé l’assaut. De leur position retranchée, ils bénéficiaient d’une excellente couverture, mais ils ne pouvaient pas avancer tant qu’ils étaient sous l’abondant feu Stendelien. Ayant minutieusement examiné les plans des lieux, Velouttine avait fait placer des hommes aux endroits les plus avantageux pour immobiliser leurs ennemis. Dans cette situation, impossible que leurs adversaires tirent avantage de leurs fusils à verrou. Cependant, maintenir la pression autour de la station venait à un coût : les munitions. Les Stendeliens devaient se dépécher de venir à bout du submersible avant qu’ils n’aient plus assez de munition pour retenir l’autre attaque. Malheureusement, la surface de la mer restait désespérément calme.

Mediaco avait fini de balayer la scène avec sa longue vue. Repliant l’objet télescopique, il annonça :

« Messieurs, nous ne pouvons pas nous permettre de laisser les Stendeliens perdre la ville. Il est l’heure d’une petite partie de pêche. »

La Lune de Midi se mis en mouvement. Quelques minutes plus tard, l’appareil se trouvait au dessus de la mer, amorçant une longue descente. Regardant vers l’ouest l’on ne voyait plus le Soleil, qui avait disparu sous l’horizon. Le paysage s’obscurcissait de seconde en seconde. Je rejoignis Mediaco.

« Comment va-t-on faire pour repérer le sous-marin ? »

Mediaco attira mon attention sur la position des vaisseaux de la flotte Stendelienne.

« Regarde, leurs navires sont postés de telle sorte à se protéger mutuellement. Si le submersible éperonne l’un d’eux, il devient vulnérable aux autres le temps de se dégager et de replonger. »

Je me rendis alors compte de la descente que nous étions en train de faire, loin de la flotte Stendelienne.

« Nous allons servir d’appât ?

-Et de hameçon », répliqua Mediaco avec un sourire.

Le son de la coque fendant les flots se fit entendre. Avec du roulis, la Lune de Midi se stabilisa sur al surface de l’eau. Les vagues s’estompèrent vite avant de disparaitre. Un silence pesant s’était installé. Chacun scrutait la mer sombre pour y voir notre cible. L’attente parut interminable. Quand soudain…

« Là ! » S’exclama l’un des soldats.

Tous les regards se tournèrent dans la direction qu’il pointait du doigt. Au milieu de la surface, un aileron tranchant émergeait tout en se dirigeant vers notre navire. Mediaco donna son signal. D’un coup, nous commençions à reprendre de l’altitude. Les hommes postés sur les lance-harpons se tinrent prêts. L’aileron s’approchait de plus en plus en continuant d’émerger, pendant que la Lune de Midi poursuivait son élévation. La coque était presque hors de la mer lorsque l’aileron percuta.

« Tirez ! » Cria Mediaco.

En une fraction de seconde, des dizaines de harpons se fichèrent dans le submersible. Les cordes se tendirent d’un coup par-dessus les balustrades. Alors que le craquement de la coque heurtée par l’aileron se faisait entendre, il s’interrompit. Soudain, une force invisible nous projeta sur le côté. Quelques secondes me furent nécessaires pour comprendre ce qu’il se passait. Entrainés par les cordes tendues, le requin nous emportait. La Lune de Midi glissait perpendiculairement à son axe de marche normale. Ce mouvement empêchait la coque de se disloquer en immobilisant relativement le mouvement de l’aileron, mais l’équilibre était précaire. Plus bas, dans les entrailles du navires, nos hommes s’acharnaient à colmater les fissures.

Me penchant par-dessus la balustrade, j’observais la situation. A ma grande surprise, nous continuons notre élévation, à un rythme réduit cependant. De plus en plus de la surface du requin émergeait aux milieux des flots sombres nocturnes.

 

A l’intérieur du submersible, la panique s’était installée, même si les soldats démontraient leur sang-froid à toute épreuve en ne laissant rien paraitre. A cause de la position dans laquelle ils étaient soulevés, le requin penchait. La proue était à présent complètement à l’air libre, tandis que la poupe, plus lourde avec le système de propulsion, s’enfonçait toujours sous l’eau.

« Coupez les moteurs ! Ordonna McFly. Dans notre position ils nous entrainent vers le haut. Et remplissez-moi ces ballastes ! Activez le remplissage d’urgence s’il le faut ! »

 

De la balustrade, je constatais que quelque chose n’allait pas. Petit à petit, la sensation de montée se dissipait, et la faible poussée ressentie comme lorsque l’on se trouve sur un monte-charge s’estompait. D’un coup, nous ne gagnions plus en altitude. Je me retournais vers Mediaco, mais il était déjà conscient de la situation. Il cria :

« Jetez tout ce que vous pouvez par-dessus bord ! Vite ! Nous devons diminuer le poids ! »

Les hommes s’exécutèrent. En un instant, des objets divers volaient par-dessus la balustrade, ou au travers des sabords ouverts. Six sbires s’étaient mis ensemble pour prendre les lourds bureaux de la cabine de McFly et les envoyer dehors à travers ce qu’il restait de la baie vitrée. Plusieurs canons furent renversés par-dessus bord. Le spectacle frisait le ridicule. Malgré cela, le plan fonctionnait comme escompté. Au fur et à mesure que divers objets quittaient le navire, nous reprenions de l’altitude.

 

Dans le submersible, l’ambiance était bien moins euphorique.

« Les ballastes ?

-Remplies à cent pour cent, monsieur. »

McFly baissa la tête.

« Alors c’est terminé, messieurs. Nous n’arriverons pas à replonger. Nous avons perdu. »

L’accablant constat sonna comme un requiem à l’adresse de l’équipage. Le requin était à présent totalement hors de l’eau, accroché à la coque de la Lune de Midi. Nous repartions vers le rivage.

 

Les Chapeliers Blancs étaient sortis de la forêt. Guidés par les cavaliers de tête, qui éclairaient le chemin avec des lanternes, ils chevauchaient dans la nuit, vers Babylone. Maintenant que la voie était libre, ils avançaient au triple galop. Alors que chacun gardait sa bouche fermée, une clameur remonta en tête du cortège depuis l’arrière-garde. Aurélia et White Hat se retournèrent.

« Nous sommes poursuivis ! Des cavaliers sont derrière nous ! »

White Hat leva le poing, le coude plié, pour ordonner à la troupe de ralentir puis s’arrêter. Alors que son plan devait permettre d’atteindre Babylone avant les troupes de Sabre, ces derniers venaient de les rattraper. Aurélia et White Hat rejoignirent l’arrière du groupe.

« Messieurs, sortez vos lames et fusils, et préparez-vous au combat. Il vaut mieux se battre ici et maintenant, qu’épuisés et dos au mur de Babylone. »

Les Chapeliers Blancs dégainèrent leurs lames, armèrent leurs fusils et pistolets, et se mirent en position de combat. Au loin retentissait le fracas des sabots, et Aurélia apercevait les lanternes qu’ils utilisaient pour s’éclairer. White Hat, profitant du fait que leurs adversaires étaient encore loin, sortit la longue vue du compartiment prévu à cet effet derrière sa selle. Il la déplia et la porta à son œil, pour scruter leurs assaillants. White Hat faillit laisser tomber sa longue vue de surprise. Il tendit l’objet à Aurélia.

« Je crois avoir identifié des cavaliers, mais je ne suis pas sûr. Vous pouvez confirmer ? »

Aurélia acquiesça, même si elle ne savait pas où il voulait en venir. Elle comprit vite.

« C’est la Triade. »

Il lui avait fallu moins d’une seconde pour reconnaitre les deux cavaliers menant la charge : Yug et Elyso.

« Rangez vos armes, c’est des agents de la Triade ! »

Les soldats obéirent et se préparèrent pour repartir. Alors que les cavaliers de la Triade continuaient à s’approcher, White Hat réalisa quelque chose.

« Attendez, pourquoi ne ralentissent-ils pas ? »

Plus que quelques dizaines de mètres séparaient les deux groupes. Par réflexe, White Hat dégaina son épée. Au dernier moment, ils firent une embardée, et continuèrent leur charge en contournant les Chapeliers Blancs. A la hauteur de White Hat, Yug s’exclama :

« Fichez le camp ! »

 

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Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs !

Voilà la suite des aventures de Mediaco ! Finalement pas le premier Avril, je trouve que c'est mieux avec un jour d'avance. Le prochain chapitre est prévu pour le 15 Avril. Pour l'heure, on a la suite directe de ce qu'il se passe avec Yug, Elyso, Aurélia et les Chapeliers Blancs. McFly va-t-il se sortir de la situation dans laquelle il se trouve ?
Un truc notable tout de même, avec ce chapitre on a dépassé les 100 pages et 50 000 mots. Ça me fait plaisir de pouvoir écrire, et d'être lu ! Je remercie tous les gens qui me suivent de près ou de loin, qu'ils aiment ou pas. Je sais depuis un petit moment qu'on est plus proche de la fin que du début, mais j'ai encore des choses à vous montrer ! Pour ça, j'espère que vous prendrez plaisir à lire la suite !

Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture.

 

À la prochaine !

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CHAPITRE 33 : LE DERNIER COUP DE POKER DE MCFLY

 

Les Chapeliers Blancs avaient fait demi-tour en vitesse. Yug et Elyso avaient ralenti pour que White Hat et Aurélia puissent les rattraper. Dès qu’ils furent à la même hauteur, White Hat demanda :

« Que se passe-t-il ?

-Nous sommes tombés sur l’armée Minorivienne, répondit Yug, voilà ce qui est arrivé. Un bon quart de nos hommes sont restés pour les ralentir. Nous ne devons plus ralentir avant de rejoindre Babylone.

-Et les Dames Rouges ? »

Yug fit la moue.

« On a réussi à les arrêter, mais elles se sont enfuies au final.

-Mais elles n’ont pas causé plus de dégâts. » Se dépêcha d’ajouter Elyso.

White Hat ne semblait pas particulièrement satisfait de la situation. Yug le remarqua et lui dit :

« Nous avons amené des renforts et ralenti vos poursuivants. Qu’est-ce que vous voulez de plus ? »

Les deux hommes se regardèrent, se jaugeant mutuellement. Elyso intervint :

« Et de votre côté ? Tout c’est bien passé ? »

Aurélia répondit :

« Nous avons laissé derrière une partie de notre groupe aussi. Seuls les cavaliers sont partis en avant pour que l’on arrive à Babylone le plus vite possible. »

White Hat acquiesça sans ajouter un mot.

« Alors dépêchons-nous, conclut Yug. Je suis sûr qu’ils nous attendent ! »

 

Quelques cris de joie et applaudissements éparts saluaient le vol bas de la Lune de Midi. Accroché sous la coque par des harpons et des cordes, pendait le submersible « le requin », dans lequel se trouvait McFly et son équipage. L’étrange équilibre flottant avançait au dessus des rues, frôlant les plus hautes bâtisses à son passage. Une fois arrivés au dessus de l’avenue principale de la cité, Mediaco ordonna :

« Coupez tout ! Et préparez-vous à l’atterrissage ! »

Une par une, les cordes se décrochèrent. Puis, le requin tomba. Quoique nous étions le plus bas possible, l’immense engin s’abattit tout de même dans la rue dans un grand fracas et un géant nuage de poussière. Tout un périmètre de soldats Stendeliens se forma autour du lieu d’atterrissage, prêts à ouvrir le feu au moindre geste menaçant. La Lune de Midi, après s’être écartée du submersible pour ne pas se poser dessus, toucha enfin le sol. L’on fit déployer la passerelle. Alors que Mediaco commençait à descendre, une dizaine de fusils se pointèrent sur lui. Mediaco leva les mains et s’immobilisa.

« Veuillez rester à bord ! Exigea l’un des soldats. Si vous tentez quoi que ce soit, nous ouvrirons de feu sans hésiter. »

Sans baisser les mains, Mediaco fit demi-tour et remonta sur le pont principal du dirigeable. Il baissa les bras.

« Messieurs, vous avez entendu ? Personne ne tente quoi que ce soit, ni ne descend, c’est clair ? Nous n’avons plus qu’à attendre l’arrivée de White Hat, et vous serez tranquilles. Maintenant, si vous me cherchez, je serai dans ma cabine. »

Mediaco entra dans la cabine de McFly en fermant la porte derrière lui. Quelques secondes plus tard, une exclamation fusa à travers les battants : « Ils ont aussi jeté les chaises ?! »

 

Maintenant que le danger du requin était écarté, plusieurs navires étaient retournés s’amarrer au port. Hormis les escouades mobilisées pour surveiller le lieu d’atterrissage de la Lune de Midi, et celles sur les murs pour veiller sur l’extérieur de la cité, tous les moyens étaient redirigés vers la station pyramide. Tout était employé à maintenir le feu nourri qui permettait d’immobiliser les forces menées par Dark Shadow et Jatern. Le bras de fer sans issue se poursuivit pendant les heures qui suivirent. Depuis la Lune de Midi, chacun pouvait entendre les lointaines détonations qui résonnaient à travers les rues quasiment désertes de Babylone. A côté de nous, le sous-marin était resté fermé, et els troupes Stendeliennes ne montraient aucune intention de déloger les occupants. J’avais l’intention de dormir, pour être sûr d’être bien réveillé lorsque l’action reprendrait, mais le sommeil ne me gagnait pas. Alors que la situation semblait s’éterniser, il y eu du mouvement. Des renforts Stendeliens arrivèrent depuis les jardins suspendus. Ramenant des canons et armés jusqu’aux dents, ils étaient prêts à en découdre. Mediaco sortit de la cabine et se précipita vers la balustrade, pour avoir une meilleure vue. Je les suivis. Le sourire aux lèvres, Mediaco m’attrapa par l’épaule et annonça :

« J’espère que tu es prêt pour le spectacle. On va voir les dernières cartes qu’il reste à McFly. »

Puisqu’il n’y avait de toute façon rien de mieux à faire, tout les hommes présents sur le pont se collèrent sontre la rambarde ou montèrent sur les tonneaux et canons pour pouvoir être en première loge pour la scène qui se préparait.

Les renforts s’organisèrent pour lancer l’assaut, entourant le submersible dans un périmètre de sécurité. L’un des soldats, qui avait apparemment un grade plus élevé que les autres, s’avança en direction du requin échoué. Il s’éclaircit la gorge, puis déclara d’une voix forte :

« Monsieur McFly, l’armée Stendelienne est prête à accepter les termes de votre reddition. Veuillez quitter votre appareil et vous rendre immédiatement. »

La déclaration fut suivie d’un long silence. Mediaco l’interrompit en lançant à l’adresse du soldat :

« Hé chef, vous croyez qu’ils vous entendent de là-dedans ? »

Un vent d’hilarité parcourut l’équipage à l’idée que la très officielle annonce n’ai été qu’un murmure étouffé pour les occupants du sous-marin. Les rires s’arrêtèrent lorsqu’un claquement sourd se fit entendre du submersible, suivi du raclement rauque de deux pièces métalliques glissant l’une contre l’autre. Le silence retomba quelques secondes, puis il y eût un petit grincement lorsque l’écoutille pivota pour s’ouvrir. Droit et solennel, McFly émergea de l’ouverture, et, complément à découvert, se tint debout sur le requin. Il s’adressa au soldat qui lui faisait face, quelques mètres plus bas.

« Je vous prie de m’excuser. Nous vous avons vu au périscope mais nous n’avons pas entendu ce que vous avez dit. Pourriez-vous répéter ? »

Il y eût des nouveaux rires. Je me tournais vers Mediaco pour voir sa réaction. Je fus surpris de voir qu’il avait les sourcils froncés, un regard intense porté sur la scène. Je m’attendais à le voir hilaire et fier de lui, et bien qu’il avait un léger sourire au coin des lèvres, son attitude était tout autre.

« Qu’est-ce qu’il se passe ? »

Mediaco me répondit sans détourner son regard de McFly.

« Ah Erache, tu n’as pas remarqué ? Les mouvements de McFly ne t’ont pas paru bizarres ? »

Pendant que le soldat Stendelien répétait sa réplique, je réfléchissais aux mouvements de McFly que j’avais vu un instant plus tôt. Je savais qu’il avait l’habitude d’accompagner ses paroles par des gestes des bras. Cependant, un détail différait en l’occurrence. Pendant qu’il répondait au soldat, la position de ses doigts variait alors qu’il gardait les poings fermés d’habitude. A mon expression, Mediaco comprit que j’avais saisi la situation.

« A mon avis, McFly ne gagnera pas, mais il va montrer à quel point il peut se montrer redoutable. »

A ce moment, le soldat Stendelien avait fini sa réplique à McFly. Ce dernier sembla réfléchir un instant.

« Puis-je m’entretenir avec mon équipage ? »

Le Stendelient n’avait visiblement pas prévu cette possibilité. Il resta sur place à ne rien faire pendant un instant, puis il finit par dire :

« Très bien, mais faites vite. »

McFly redescendit  l’échelle dans le submersible. Une fois qu’il eût disparu, un murmure parcourut l’assistance. Chacun se demandait si McFly allait finalement faire quelque chose ou déposer les armes. L’attente ne fut pas longue. Un projectile fut lancé à travers l’écoutille encore ouverte. L’objet explosa en plein air, dans une détonation lumineuse intense et un bruit assourdissant. Tous les témoins de la scène venaient d’être aveuglés et sonnés. Le coup avait même surpris Mediaco. Le temps que ma vision et mon ouïe se rétablissent du choc, les gardes Babyloniens avaient lancé leur assaut. Etant donné que l’attaque devait être rapide, les hommes de McFly ne pouvaient pas se permettre de sortir un à un de l’écoutille du requin. C’est pourquoi, dans le sous-marin, ils avaient disposé des explosifs aux endroits où la coque était la plus faible. Quand le signal fut lancé, ils firent exploser les parois, créant des brèches par lesquelles ils pouvaient aisément sortir et donner l’assaut. McFly avait décidé de sacrifier l’une de ses créations pour réussir son coup.

En l’espace d’une seule seconde, une demi-douzaine d’explosions retentirent. Les gardes Babyloniens envahirent la rue, et se lancèrent sur les Stendeliens. Puis soudain, l’assaut prit fin. Quand les effets de l’aveuglement s’estompèrent, je constatais pourquoi. Dans tous les bâtiments qui donnaient sur la rue, il y avait des tireurs à chaque fenêtre. Dissimulés, ils n’avaient pas été affectés par l’éclair de lumière qui avait aveuglé tout le monde. Les gardes s’étaient arrêtés, les mains en l’air. D’autres renforts arrivèrent, et désarmèrent les Babyloniens. Mediaco aperçut McFly, à mi-chemin entre le requin et la Lune de Midi. Il monta sur la rambarde et avança le long du navire jusqu’à pouvoir attraper une échelle de cordes, qu’il déploya, avant de s’écrier :

« Hé, McFly ! Grimpe ! »

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Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs !

Voilà la suite des aventures de Mediaco ! Désolé, j'ai un jour de retard... J'ai eu des problèmes d'internet hier et je n'ai pas pu poster... En tout cas le chapitre est là, et le suivant est prévu pour le premier Mai !

Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture.

 

À la prochaine !

Erache97 :book:

 

CHAPITRE 34 : RENCONTRE A LA GRANDE PORTE

 

McFly semble sonné un instant par la proposition de Mediaco, et ses yeux oscillent entre lui et l’échelle des cordes qui descend du pont principal de la Lune de Midi jusqu’au sol. Soudain, il s’élança vers le navire. D’un bond, il saute les premiers barreaux de l’échelle, puis il s’y accrocha fermement.

« Allez, remontez-le ! » Ordonna Mediaco.

Les soldats se mirent à plusieurs pour tirer sur les cordages et tracter McFly. En quelques secondes à peine, il était sur le pont, avant même que les Stendeliens ne reçoivent l’ordre de l’arrêter. Immédiatement, ses armes furent confisquées, et alors que certains préparaient de quoi l’attacher, Mediaco les interrompit :

« Je vous remercie, mais je ne pense pas que cela soit nécessaire. »

Puis il s’adressa directement à McFly.

« Je pense qu’une petite discussion serait à l’ordre du jour, n’est-ce pas ?

-Il me semble que oui.

-Bien, McFly, je t’invite dans ta cabine.

-C’est un grand honneur.

-Et Erache, viens avec nous ! »

Je les suivis sans me faire prier. Uen fois que nous étions dans la cabine, Mediaco ferma la porte derrière nous. McFly constata avec dégoût l’absence des meubles qui se trouvaient là plus tôt dans la journée.

« Je vois que vous n’avez pas tardé pour refaire la décoration.

-Ah, oui, si tu veux tes meubles, il faudra aller les pêcher. » Répondit Mediaco en riant.

McFly croisa les bras, puis regarda alternativement Mediaco et moi avec sa mine la plus sérieuse.

« Quelle va donc être la contrepartie de ce sauvetage surprise ?

-Ah, je n’attends rien de particulier de ta part, McFly. Il faut que je retarde ton entrevue avec les Stendeliens au moins jusqu’à l’arrivée de White Hat, histoire que l’on ait une bonne discussion tous ensemble. »

Mediaco claqua des mains comme s’il venait de se souvenir de quelque chose.

« Oh, McFly, tu pourras aussi remercier Inno de ma part. C’est un excellent tireur, quoique surprenamment malchanceux avec les armes à feu. »

McFly lança à Mediaco un regard interrogatif, puis je décidais de lui raconter le déroulé des évènements, à l’agacement notable de McFly.

« Je pense que la chance est vraiment ce qui fait défaut à notre faction… » Conclut McFly, défait.

 

Du haut de la muraille de Babylone, l’alerte fut lancée.

« Cavaliers en vue ! Cavaliers en vue ! »

L’information remonta très vite aux oreilles de Ghosthand. Sans attendre, il quitta le quartier général improvisé aux jardins suspendus pour rejoindre la porte Est de Babylone. Sous haute escorte, il évita le lieu d’atterrissage de la Lune de Midi, en empruntant des ruelles plus petites. Ghosthand et ses hommes se rabattirent au dernier moment sur la rue principale pour entrer dans la gare principale, passage couvert obligatoire pour accéder à la grande porte. Les hommes présents firent pivoter les immenses battants pour entrouvrir la porte. Ghosthand et son escorte passèrent de l’autre côté. Les hommes et chevaux furent aussitôt assaillis par la brise nocturne qui venait de la mer. Le soudain changement de luminosité pour l’obscurité forcèrent leurs yeux à s’habituer pendant un instant. Au loin, mais approchant à une vitesse soutenue, s’agitaient les lanternes portées par les cavaliers. L’escorte s’organisa en position défensive autour de leur général.

« Bien, préparez-vous à lancer un assaut si besoin, mais n’ayez pas un comportement agressif. Soyez prêts à vous replier par la porte en cas d’urgence. »

Puis ils attendirent l’arrivée des cavaliers. Après plusieurs minutes, ils pouvaient déjà mieux les distinguer, et après un autre laps de temps ils les virent ralentir. Les nouveaux arrivants s’arrêtèrent en un groupe compact, à une distance respectable de la porte de Babylone. Quatre cavaliers quittèrent le groupe pour s’avancer vers Ghosthand. Plongés dans la pénombre, il ne distingua leurs visages que lorsqu’ils furent éclairés par les lanternes Stendeliennes. Las quatre personnes n’étaient autres que White Hat, Yug, Aurélia et Elyso. Si Ghosthand était familier avec les deux premiers, il n’avait aucune idée de qui pouvait être les deux autres. Les quatre restaient assez loin pour fuir en cas de besoin. Comme preuve de bonne volonté, ils mirent tous le pied à terre, et attendirent.

Ghosthand se fraya un chemin entre ses hommes, et alla à la rencontre de la délégation adverse. A mi-chemin, il descendit de son cheval, puis il fit le reste du trajet à pied. Quand il fut assez proche, il s’arrêta, puis salua les autres.

« Bonjour, général Ghosthand. Cela fait longtemps depuis la dernière fois où nous nous sommes vus.

-En effet, et je n’imaginais pas des circonstances comme celles-ci. Et je vois que vous êtes accompagné par …?

-Yug, Aurélia et Elyso. C’est vrai que vous n’avez rencontré que Yug. Aurélia et Elyso font aussi partie de la Triade de Mediaco. »

Elyso salua d’un signe de tête. Ghosthand ne fit que lui adresser un rapide coup d’œil en retour. Le général Stendelien sortit un papier de la poche intérieure de sa veste et le tendit à White Hat. Il s’agissait de la lettre de Mediaco qu’il avait reçu grâce au tir d’Inno.

« Vu qui vous accompagne, je suppose que ce qui est indiqué est vrai, n’est-ce pas ? »

White Hat acquiesça.

« En effet, la Triade et les Chapeliers Blancs sont alliés dans l’objectif de mettre un terme au conflit entre Stendel et Minorive. »

Ghosthand soupira en silence, les yeux au loin ; Il reposa son regard sur White Hat.

« Je serais ravi de pouvoir négocier avec les Chapeliers Blancs. »

White Hat soutint le regard de Ghosthand.

« Il faudra alors revoir vos espérances. De plus, s’il s’agit des informations que vous souhaitez, sachez que vous ne pourrez pas exclure la Triade des négociations.

-Il n’est pas l’intention d’ouvrir le dialogue avec des criminels.

-Je me porte garant pour la Triade. Afin de vous prouver notre bonne volonté, nous sommes prêts à vous livrer le directeur de la sécurité de Minorive, sans contrepartie.

-Comment l’avez-vous capturé ? »

Yug fit un pas vers Ghosthand.

« Ecoutez, on ne va pas rester ici tout le temps. Vous devez savoir que White Hat est un homme de confiance. Vous êtes en train de nous distraire pour ne pas parler de ce qu’a fait Mediaco. Je ne vois la Lune de Midi nulle part. Que s’est-il passé ? »

Ghosthand, à contrecœur, raconta les exploits de Mediaco. Yug déclara :

« Hé bien c’es tout décidé non ? Il est l’heure d’une réunion dans la Lune de Midi. Si vous refusez de vous allier avec nous, nous serons en plein milieu d’un territoire sous votre contrôle. Qu’est-ce que vous avez à perdre à nous écouter ? »

Ghosthand soutint le regard de Yug, puis jeta un coup d’œil à White Hat. Il acquiesça et dit :

« Bien, vous avez gagné. Mais vous n’aurez le droit à aucune escorte supplémentaire, cela vous convient ?

-Nous savons nous défendre. » Répliqua Aurélia.

Les cin personnes remontèrent à cheval, et s’engagèrent vers la porte. White Hat s’adressa à Yug, de manière à ne pas être entendu des autres :

« Je vous remercie de votre intervention. »

Yug lui adressa un regard en coin.

« Je me fiche pas mal de vos remerciements. Vous n’avez aucune raison de montrer de la sympathie. Une fois cette affaire résolue, nous reviendrons ennemis.

-Vous avez raison. Mais qu’importe combien de temps j’ai un allié, je reconnais ses actions.

-Comme vous voulez. Je ne serais pas plus amical avec vous, par contre. »

White Hat acquiesça et la discussion prit fin. Les cinq cavaliers, raccompagnés par la garde de Ghosthand, franchirent la porte de Babylone, qui fut fermée derrière eux. Ils traversèrent la gare et sortirent sur l’avenue principale. Au lieu de se rabattre sur les rues adjacentes, ils poursuivirent leur chemin tout droit jusqu’à la Lune de Midi. Tous les gardes Babyloniens avaient été arrêtés et emmenés hors de vue, et le périmètre des soldats Stendeliens s’était réarrangé autour de la Lune de Midi. Les hommes s’écartèrent à l’arrivée des cavaliers. Quand ils mirent pied à terre, ils purent constater que Mediaco les attendait déjà au sommet de la paserelle. D’un grand geste, il invita les nouveaux venus à monter.

« Alors vous avez fini par arriver ! Allez, montez ! McFly, Erache et moi vous attendions ! Sans oublier cette merveilleuse bande d’évadés qui doivent en avoir assez d’obéir à un bandit. Je les remets immédiatemment sous vos ordres, White Hat ! »

Pendant que les cinq invités grimpèrent le long de la paserelle, les soldats à bord saluèrent White Hat. Quand Ghosthand fut arrivé au sommet, Mediaco l’interrompit pour lui dire tout bas :

« Je pense que vous devriez inviter l’impératrice. Je suis sûr qu’elle ne le prendrait pas bien d’être écarté de la discussion. Ah, et je dois vous demander également : faites amener des tables et des chaises, assez pour tous ceux qui vont participer à la réunion. Nous sommes en pénurie de meubles sur ce navire. »

Ghosthand adressa un regard agacé à Mediaco, qui lui sourit en retour. Le général appela ensuite un soldat pour lui transmettre les instructions.

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Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs !

Voilà la suite des aventures de Mediaco ! Bonne fête du travail ! Aujourd'hui, c'est discussion. Il est l'heure pour nos protagonistes de remettre les pendules à l'heure, d'accorder les violons, ou tout autre expression qui veut dire la même chose.

Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture.

 

À la prochaine !

Erache97 :book:

 

CHAPITRE 35 : TABLE RONDE

 

Une fois les meubles installés, les convives prirent place. Les camps et les intentions étaient aussi dépareillés que les tables et chaises qui avaient été amenées dans la cabine de McFly. Les tables avaient été disposées en cercle, et étaient attablés Ghosthand, Velouttine, White Hat, McFly Mediaco, Yug, Aurélia, Elyso et moi.

White Hat se leva.

« Je pense qu’il faut commencer par remettre les pendules à l’heure, que tout le monde soit au courant de la situation actuelle, cela vous convient ? »

Tous les convives levèrent la main. Ghosthand se leva d’un bond.

« Attendez ! Si nous votons des décisions, je refuse que la Triade ait plus de voix car ils sont plus nombreux ici.

-Alors que proposez-vous ? Demanda Mediaco.

-Chaque camp à un représentant qui vote, proposa McFly. Je représente Minorive, White Hat représente les Chapeliers Blancs, Velouttine représente Stendel, et Mediaco représente la Triade. Si un représentant fait une proposition, il ne peut pas voter dessus. Si un membre d’un groupe fait une proposition, son représentant ne peut pas voter dessus. Les votes sont faits à main levée. Lever la main signifie que l’on accepte. Est-ce que les règles vous conviennent ? »

Velouttine, White Hat et Mediaco levèrent la main. Ghosthand se rassit. White Hat reprit là où il en était :

« Je propose donc que nous partageons les informations que nous avons sur la situation actuelle, afin que nous puissions discuter sur des bases communes. Cela vous convient ? »

Les représentants acceptèrent. White Hat commença, puis la parole suivit le sens des aiguilles d’une montre jusqu’à Mediaco. Velouttine omit de mentionner la capture de Joft et Filerd et Mediaco se permit d’omettre l’emplacement du quartier général de la Triade. Quand les histoires furent racontées, Mediaco fit une petite conclusion :

« Donc les Stendeliens ont capturé Babylone en utilisant les informations fournies par Dark Shadow et Jatern. Ces deux derniers se sont servis dans le labo de McFly, et ont ouvert le passage pour des renforts en provenance de la station pyramide, équipés de nouveaux fusils. En même temps, la Triade a pris le contrôle de la Lune de Midi à l’aide des prisonniers soupçonnés d’alliance avec les Chapeliers Blancs. Les Chapeliers Blancs et la Triade ont ralenti la progression de l’armée Minorivienne conduite par Sabre, qui se dirige vers Babylone après avoir repris Bowerstone. Cela résume bien la situation ? »

Les représentants levèrent la main. Mediaco eût un sourire.

« Mesdames et messieurs, je vais être clair. Nous avons tous ici un ennemi commun.

-Vous parlez des Cinquante-cinq ? » Demanda McFly.

Mediaco lui répondit avec un sourire.

« En effet. Vous êtes bien informé. Qu’est-ce que vous savez ?

-Je ne compte pas partager ce genre d’information tant que vous n’avez pas partagé les vôtres.

-Je comprends. Bien, je vais être direct. Les Cinquante-cinq sont une organisation criminelle, ils sont les responsables du conflit entre Stendel et Minorive, et ils sont dirigés par Punisher, le grand dirigeant de Minorive. »

Un lourd silence tomba sur les attablés.

« C’est une blague ? Demanda Ghsothand. Je suppose que vous avez des preuves à avancer. »

Mediaco baissa la tête.

« Je regrette, mais je n’ai rien.

-Alors… Commença Ghosthand.

-Je connais quelqu’un qui pourra confirmer ou infirmer les déclarations de Mediaco, coupa McFly. Sauf qu’il se trouve à la Citadelle.

-Qui est-ce ? Demanda White Hat.

-Joft. »

Il y eût un nouveau silence. Velouttine et Ghosthand se regardèrent du coin de l’œil. Maintenant leur regard un instant, ils finirent par acquiescer tous les deux, s’étaient compris sans échanger un mot.

Velouttine se leva pour attirer l’attention.

« Joft et son acolyte, un dénommé Filerd, sont tous deux prisonniers de Stendel. Ils sont arrivés en même temps que les renforts ramenés par Dark Shadow et Jatern.

-Ils ne sont pas avec eux ? Demanda White Hat.

-A ce qu’ils disent, non. Ils pensaient pouvoir prévenir la garde Babylonienne du danger imminent quand nos soldats les ont capturés.

-Et où sont-ils maintenant ?

-Aux jardins suspendus.

-Il faut aller les chercher alors. » Soutint McFly.

Velouttine acquiesça, puis Ghosthand sortit de la pièce pour transmettre ses ordres. Les autres convives attendirent dans un silence pesant. Pour rompre un peu la monotonie, Mediaco se pencha vers Elyso :

« Hé, Elyso, Filerd n’est pas l’un de tes amis de la Citadelle ?

-Oui, l’un des copropriétaires de la villa.

-Ca te parais normal qu’il travaille pour Joft ?

-Pas vraiment non. En tout cas je suis presque sûr qu’ils n’étaient rien d’autre que des camarades de paris avant que je ne quitte la Citadelle. »

Puis l’attente se poursuivit. Après encore quelque sminutes, la porte de la cabine s’ouvrit. Ghosthand entra, précédé par Joft et Filerd, ayant chacun ramené une chaise. Le regards d’Elyso et Filerd se croisèrent, et ce dernier baissa la tête. Elyso garda un visage inexpressif, mais la situation ne le laissait pas de marbre. Les nouveaux venus s’installèrent à côté de McFly. Quand tout le monde fut prêt, le maire de Babylone demanda :

« Joft, Mediaco affirme que l’organisation criminelle sous le nom des cinquante-cinq est dirigée par Punisher. Est-ce vrai ? »

Joft prit un instant pour choisir ses mots. Il répondit :

« J’en ai l’intime conviction.

-Tu ne peux pas l’affirmer ?

-Je ne dirais pas à cent pour cent. Mais je parierais à coup sûr dessus.

-Et je suppose, demanda Mediaco, que cette affirmation se base sur des motifs sérieux ?

-Extrêmement sérieux.

-Bien, nous vous écoutons. »

Joft prit un nouvel instant pour réfléchir. Maintenant, il devait expliquer son raisonnement pour paraitre crédible devant toutes ces grandes pointures, ces génies et stratèges.

« Tout part de la supposition que les Cinquante-cinq soient responsables de l’attentat qui a déclenché le début de la guerre.

-Et pourquoi supposer cela ? Demanda Ghosthand.

-Parce que qui d’autre ? On parle quand même d’une attaque à la bombe lors de l’une des rencontres diplomatiques les plus surveillées et attendues que l’on ait connu. Ce n’était pas l’acte d’un loup solitaire, ou de la Triade, ou encore de Stendel ou Minorive : il y a forcément un mobile, et aucun de ceux cités n’avaient d’intérêt à déclencher une guerre. La question est donc : à qui profiterait un conflit ? »

Joft écarta les bras d’un geste dramatique.

« La réponse pend à vos ceintures et repose dans vos holsters, mesdames et messieurs : les armes ! La guerre bénéficie les marchands d’armes.

-Vous dîtes donc que les Cinquante-cinq sont des marchands d’armes ? Demanda McFly.

-Exactement. Pas tout les membres doivent l’être, mais certainement les dirigeants. »

McFly acquiesça et ajouta :

« Et Punisher est propriétaire et dirigeant de la principale fabrique d’armement de la Citadelle.

-Exact.

-Ce n’est pas pour défendre Punisher, intervint Ghosthand, mais il ne s’agit pas de preuves. Il pourrait s’agir d’un autre fabriquant, ou alors d’un responsable de la même entreprise.

-Je vous entends bien, Général. Sachez que je n’ai pas encore terminé. Punisher est le seul propriétaire et dirigeant de la compagnie. Si un cadre quelconque était le dirigeant des Cinquante-cinq, il le saurait assez vite. Il contrôle tout, de l’achat des matières premières aux ventes en passant par la gestion des stocks. S’il y avait une activité irrégulière, il serait le premier au courant.

-N’y a-t-il pas d’autres investisseurs ?

-Probablement, mais il est impossible d’obtenir leur identité s’il y en a, à moins de demander à Punisher ou qu’ils décident de révéler leur identité.

-Il n’y avait donc aucune activité suspecte de la part de l’entreprise ?

-En surface, non. Par contre, certaines ventes ont été effectuées à des sociétés dont je n’ai trouvé la trace nulle part ailleurs. De plus, ils ont signalé un vol de leurs produits dans l’un de leurs entrepôts – rien de suspect pour l’instant. Sauf que l’enquête menée par la garde de la Citadelle s’est cloturée en un temps record après avoir visiblement ignoré des pistes plausibles.

-La garde de la Citadelle serait dans le coup ?

-Les simples gardes ne doivent pas être au courant de quoi que ce soit, mais le gardien Ixylls doit être dans le coup. »

Elyso se pencha vers Yug et murmura :

« On n’aurait pas quelque chose dans les documents ? »

Yug jeta un œil au sac qu’Elyso avait emmené. Il s’en saisit d’un geste et vida son contenu sur la table devant lui, sous les yeux attentifs de tout le monde.

« Qu’est-ce que c’est ? Demanda McFly.

-Des documents qu’Elyso a récupéré à la Citadelle. Ils appartenaient à Zikku, l’un des copropriétaires de leur manoir avec Filerd ici présent et Neah, le directeur de la sécurité.

-Zikku est un membre des Cinquante-cinq ? Intervint White Hat.

-Probablement, répliqua Joft. Il était présent avec Ixylls lors de l’embarquement des renforts qui ont rejoint la bataille. »

Mediaco avait tiré un papier du tas et l’avait déplié.

« Les renforts ne seraient pas venus là dedans, par hasard ? »

Mediaco avait montré le schéma technique de l’immense locomotive que Yug et Elyso avaient vu à Old Main City.

« C’est exact, confirma Joft. Il y a une station cachée à la Citadelle. Avec une voie ferrée qui la relie droit à Babylone. »

VLAM ! McFly s’était levé d’un bond, frappant sa table du plat de ses deux mains. Il dit, d’une voix calme, mais teintée d’une colère froide :

« Êtes-vous tous vraiment sûrs de vos dernières affirmations ? »

Filerd, Yug, Joft et Elyso répondirent « oui » l’un après l’autre.

« Alors, je suis désormais convaincu que Punisher est à la tête des Cinquante-cinq. »

McFly se rassit.

« La voie qui relie Babylone à la Citadelle est un projet secret, que j’ai laissé à l’entière supervision de Punisher. Le but était d’établir une voie de transport rapide entre les deux villes. A cause de la guerre, personne ne devait savoir son existence : donner à l’ennemi une autoroute pour atteindre la capitale n’est pas une très bonne idée. Je me suis occupé de toute la partie conception, et Punisher de la construction.

-Je veux bien, répliqua Ghosthand, mais il vous a quand même envoyé des renforts, non ?

-Vous croyez ? Je ne pense pas que Dark Shadow soit venu m’assister. »

Ghosthand réalisa.

« Punisher essaye de vous évincer. En étant le libérateur de la ville alors que vous avez échoué, cela vous décrédibilisera. Je me pensais pas qu’il y ait des luttes de pouvoir comme celles-ci à Minorive. »

Le silence retomba, un peu plus lourd encore, de ces révélations et compréhensions. White Hat parla :

« Nous devons donc faire tomber Punisher de son trône pour mettre fin à ce conflit. McFly prendrait alors le titre de grand dirigeant ? »

Mediaco posa alors sa main sur l’épaule de Joft qui se trouvait à côté de lui.

« Vous avez oublié le dernier dirigeant, commandant ! »

 

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Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs !

Voilà la suite des aventures de Mediaco ! Aujourd'hui, c'est... Encore discussion. On arrive à la fin de ça, et chapitre suivant on aura un peu plus d'action. La suite le premier Juin.

Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture.

 

À la prochaine !

Erache97 :book:

 

CHAPITRE 36 : D’UN COMMUN ACCORD

 

« Vous voulez que Joft prenne la place de Punisher ? » Demanda White Hat à Mediaco.

Ce dernier retira sa main de l’épaule de Joft, puis répondit au commandant :

« Je pense que c’est un meilleur choix que McFly. Bien que je n’aie rien contre McFly, bien entendu ! Mais si l’on veut faire en sorte que la transition se passe bien, il faut quelqu’un qui puisse être apprécié des habitants de la Citadelle. McFly est l’homme de Babylone, tandis que Joft est l’ami des Citadeliens !

-Je suis d’accord. » Appuya McFly d’une voix calme.

Le maire de Babylone se leva.

« A partir de maintenant, je déclare solennellement que Punisher ne représente plus Minorive, mais les Cinquante-cinq. Joft, nouveau grand dirigeant de Minorive, et moi-même, McFly, second dirigeant de Minorive, prendront les décisions relatives à notre pays. »

Joft se leva à son tour.

« J’accepte ce nouveau poste et les responsabilités associées. Je ferai toujours de mon mieux pour honorer Minorive ! »

White Hat salua, Mediaco et Filerd applaudirent chaleureusement. Quand le silence fut revenu et les levés se furent assis, Mediaco annonça :

«  Bien, il est l’heure de nous mettre d’accord sur la suite des opérations. Il faut commencer par la fin des hostilités entre Minorive et Stendel, avec le retrait des troupes Stendeliennes des territoires occupés.

-Vous plaisantez ? S’indigna Ghosthand. Vous désirez que nous nous retirions ? Si vous attaquez la Citadelle, vous aurez besoin de toute la puissance nécessaire.

-C’est un conflit interne à Minorive, répliqua White Hat. L’ingérence de Stendel serait mal venue.

-Nous ne nous retirerons qu’après avoir éliminé les Cinquante-cinq qui attaquent la ville, annonça Velouttine.

-Je n’en attendais pas moins, répondit Mediaco. Nous repousserons l’assaut des Cinquante-cinq. Ensuite, il faudra nous séparer en plusieurs groupes. Yug, Erache, Elyso et moi monteront dans le train. Notre but sera de rejoindre la Citadelle au plus vite, et prévoir l’arrivée des troupes en endommageant les défenses ennemies. Ensuite, White Hat prendra le commandement des troupes au sol, sous la supervision de McFly qui sera aux commandes de la Lune de Midi. Vous devrez récupérer le reste des Chapeliers Blancs, et avoir une bonne discussion avec Sabre. Ensuite, il faudra filer vers le Nord, et avec votre armée, commencer le siège de la Citadelle.

-Et ceux qui n’ont pas été mentionnés ? Demanda Joft.

-Vous êtes libres d’aller où vous voulez. »

Aurélia, Filerd et Joft décidèrent d’accompagner McFly. Ce dernier demanda :

« Inno se trouve avec les prisonniers de la Lune de Midi, c’est bien ça ?

-C’est exact.

-J’exige qu’il vous accompagne à la Citadelle.

-Il ne réussira pas à tous nous exécuter.

-Je sais, je pense juste qu’il pourra vous être utile. Et il est mon rôle de s’assurer que vous ne mettez pas en danger les intérêts de Minorive, même par inadvertance.

-Il n’y a pas de problème. Je suis sûr qu’Inno se révèlera être très utile. »

Velouttine prit ensuite la parole :

« S’il ne reste que deux Stendeliens à Minorive, j’imagine que les habitants n’en seraient pas importunés ?

-Tout dépend si vous souhaitez rester sans votre armée.

-Nous saurons très bien assurer notre propre sécurité, répliqua Ghosthand. Mais nous devrons être là au moment où la victoire devra être célébrée.

-C’est une vision optimiste comme je les aime ! »

Les membres de la Triade, White Hat et Filerd quittèrent la pièce, afin de laisser Velouttine, Ghosthand, Joft et McFly discuter du traité de paix entre Stendel et Minorive.

White Hat prit le commandement des libérés de la Lune de Midi. Ils furent renseignés de la suite des opérations. Pendant qu’Elyso était à l’écart, Filerd vint le chercher. Ils se regardèrent un instant, puis Elyso rengaina l’épée qu’il avait sortie de son fourreau pour la nettoyer.

« Tu veux quelque chose ? »

Filerd demeura silencieux.

« Tu m’en veux que je fasse partie de la Triade ? Je l’ai rejoint un bon moment avant de te rencontrer, tu sais ?

-Pour… Pourquoi tu me l’as pas dit ? »

La voix de Filerd trahissait son émotion, mais il restait droit et assuré.

« Tu plaisantes ? C’était mon boulot qu’on ne découvre pas qui j’étais.

-Et tout était ton boulot ?

-Ça veut dire quoi cette question ?

-Toutes les bonnes discussions, et les moments où l’on a ri ensemble, c’était du vent ? »

Elyso fronça les sourcils.

« Bien sûr que non. Mon travail était d’attendre un travail. Je n’avais à faire ami-ami avec personne. Je l’ai fait car je voulais qu’on soit amis, c’est tout. »

Filerd sourit, soulagé. Il tapota l’épaule d’Elyso.

« Bon courage alors. Je voudrais bien essayer de te convaincre de quitter la Triade, mais j’imagine que je n’y arriverai pas.

-Et tu as bien raison de penser ça. Bon courage à toi aussi. »

Elyso tendit la main à Filerd, et son ami la serra. Les deux hommes retournèrent à leurs précédentes occupations.

 

Alors que chacun était occupé à quelque chose, je somnolais contre la rambarde. Sentant les réconfortante chaleur du sommeil s’enrouler autour de moi, je profitais de la sensation, avant de l’avoir arraché d’une main secouant mon épaule. La voix de Mediaco acheva de me réveiller :

« Erache, regarde, le Soleil se lève ! »

Levant les yeux vers le mur Est de la ville, je perçus la lumière chassant la lueur des étoiles et rougissant le ciel.

« Cela fait combien de temps qu’ils négocient maintenant ? » Demandais-je, plus pour moi-même.

Mediaco tira une montre de sa poche et répondit :

« Ma foi, plusieurs heures déjà. Je doute qu’ils ne prennent bien plus de temps. »

Sans regarder, je tendis une main lasse à Mediaco pour qu’il me rende ma montre.

« Qu’est-ce qu’il y a ? Demanda Mediaco.

-Ma montre.

-Ah, mais je ne crois pas qu’il s’agisse de ta montre. »

Je jetais un œil à l’objet que Mediaco avait en main. En effet, ce n’était pas ma montre, et je le confirmais en sortant la mienne de ma poche.

« Hé bien je suis désolé, je pensais… »

Mediaco m’interrompit en me posant la main sur l’épaule et en m’adressant un sourire.

« Il n’y a pas de mal. Maintenant je vais te laisser, et je vais aller rendre sa montre à White Hat. »

 

Le papier venait de faire le tour de la pièce, retombant dans les mains de Joft. Au bas du document figuraient trois signatures : celle très élégante de Velouttine, celle droite et professionnelle de McFly, et enfin celle libre et fantaisiste de Joft. Entre les mains de Velouttine reposait un document identique, signé de la même manière. La guerre entre Stendel et Minorive venait de prendre fin. Solennelles, les quatres personnes se levèrent. Velouttine eût du mal à conserver sa mine sérieuse, alors que Joft rayonnait de bonheur, affichant un grand sourire. McFly annonça :

« Le plus dur reste à venir. La bataille de la Citadelle ne sera sûrement pas une partie de plaisir. »

 

Alors que les dirigeants quittaient la cabine de la Lune de Midi, une nouvelle vint du mur Est : le reste des Chapeliers Blancs arrivaient en vue de Babylone. Les gardes s’empressèrent de les faire entrer et les nouveaux venus se déversèrent dans la rue principale. Les plus hauts gradés allèrent sans attendre faire leur rapport à White Hat. Les prisonniers de la Lune de Midi furent ensuite libérés, ainsi que Neah et Apollo, que les Chapeliers Blancs venaient de ramener. Il s’en suivit les explications nécessaires pour que chacun soit à la page et préparer la suite des opérations.

Neah, Filerd et Joft eurent de chaudes retrouvailles. Elyso, sous couvert de la foule, les observa de loin sans les rejoindre. Yug avait remarqué la situation.

« Tu ne vas pas voir tes copropriétaires ?

-Pourquoi je le ferais ?

-Il faudra bien voir à un moment pour leur céder ta part de la propriété, non ? »

Elyso eût un petit rire.

« Tu n’as pas tort. Mais je verrais ça une fois que l’on aura gagné à la Citadelle. Qui sait, un boulet de canon perdu pourrait bien faire s’écrouler toute la villa…

-Ca serait mieux si tu avais des pensées plus positives.

-Je ne pense pas que ça change quoi que ce soit. »

 

Quelques minutes plus tard, les préparatifs étaient terminés. La Lune de Midi pris son envol, White Hat et les Chapeliers Blancs repartaient à cheval, avec Neah et Apollo qui avaient décidé de les les accompagner. Restant là, il y avait Mediaco, Yug, Elyso, Inno et moi.

D’un pas décidé, nous prîmes la direction de la station pyramide.

 

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Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs !

Voilà la suite des aventures de Mediaco ! Aujourd'hui, un peu d'action ! Il est possible que je sois en retard pour les deux prochains chapitre (je préfère prévenir de suite). Si tout va bien, rendez-vous dans quinze jours !

Et on a dépassé les neuf mille consultations... Y'a des années j'aurais peut-être pu faire un truc "marrant", mais je crois que c'est un peu dépassé maintenant. Merci de continuer à lire, vous êtes super !

Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture.

 

À la prochaine !

Erache97 :book:

 

 

CHAPITRE 37 : HTDF

 

Dans la rue principale, nous étions cinq à marcher, côte à côte. De gauche à droite, Inno, Elyso, Mediaco, Yug et moi. Inno se pencha pour voir tout le monde :

« Je crois que c’est la pire version de la Dream Team High Five qui puisse exister. »

Mediaco éclata de rire.

« Nous sommes la Nightmare Team Low Five !

- Ça le fait pas comme nom, répliqua Elyso.

-Je confirme, c’est trop long. » Ajouta Yug.

Mediaco était déçu que ça proposition n’ait pas plu à tout le monde. Je proposais alors :

« Si nous ne sommes pas la DTHF, nous serons la HTDF ! Pour Hell Team Down Five !

-Alors ça, ça me convient. » Répondit Yug.

Elyso et Mediaco acquiescèrent, puis se tournèrent vers Inno. Quand il se rendit compte que l’on attendait son approbation, il répondit :

« Appelez-vous comme vous voulez, qu’est-ce que ça peut bien me faire ?

-Mais tu as bien un avis, non ? »

Inno garda le silence, mais devant les regards insistants, il finit par dire :

« HTDF c’est bien. »

Satisfaits, nous poursuivîmes notre route. Quelques minutes plus tard, nous avions rejoint les escouades Stendeliennes qui entouraient la station pyramide, épaulés par les gardes Babyloniens qui n’étaient pas partis avec les troupes pour l’assaut de la Citadelle.

Tous étaient dans l’expectative d’un plan de Mediaco. Ce dernier expliqua :

« Nous devons repousser ces ennemis. Il faut qu’ils se replient dans leur train et repartent. En même temps, nous cinq devons monter à bord dudit train. Il faut donc que nous nous infiltrions dans la station.

-Et comment on va faire ça ? Demanda Yug.

-J’ai prévu le coup ? J’ai demandé à McFly s’il n’y avait pas d’autre accès. Il s’avère qu’il y en a bien un unique. Nous allons passer par les tunnels de transit du courrier. Il y a une trappe d’accès à ces derniers depuis la station. Dans la cohue, nous devrions pouvoir monter à bord sans être remarqués.

-Et si on se fait repérer ? Demanda Inno.

-Alors nous obtiendrons notre ticket pour le trajet de force. »

Inno eût un petit rire sarcastique.

« Que de réjouissances en perspective… Et comment les forcer à prendre la retraite ?

-Je pense qu’ils seront bien prêts à fuit si la station risque de s’écrouler sur eux. »

Tout le monde était stupéfait des implications d’une telle remarque.

« Vous voulez faire s’écrouler la station ? Demanda un capitaine Stendelien.

-Non, pas besoin d’aller jusque là ! Mais si vous prétendez que c’est votre intention, cela devrait suffire. Il faudra juste s’arrêter avant que le bâtiment s’écroule. Ils ne savent pas que les Stendeliens ont déclaré un cessez-le-feu avec Minorive. Pour eux, voir les Stendeliens ravager un bâtiment de Babylone ne serait pas anormal. »

Le plan était arrêté. Nous descendîmes dans les tunnels de transit du courrier. Les Stendeliens devaient, au bout d’un quart d’heure, lancer un assaut massif et pilonner la structure de boulets de canon. Sous terre, la HTDF naviguait d’étroits tunnels au plafond bas, jalonnés de rails.

« Une chance qu’il n’y ait plus personne en ville, dit Inno. D’habitude il y a des tas de wagonnets qui parcourent ces rails.

-Tu as déjà visité ? Demanda Elyso.

-Non. Mais j’ai lu un reportage là-dessus dans la Gazette de Babylone. D’ailleurs le journal est distribué par ce système. C’est une bonne publication.

-Tout à fait d’accord, confirma Mediaco.

-Vous avez déjà lu un numéro ? Demandais-je.

-Bien sûr. Nous avons même tous les numéros dans nos archives, si tu veux les lire Erache.

-J’y jetterai un œil avec plaisir.

-Vous aimez tous les deux le même journal, et avez tous les deux été au tribunal de Babylone, remarqua Yug. Mediaco, Inno, vous avez bien plus de choses en commun que je l’imaginais. »

Inno répondit par une grimace et Mediaco par un sourire. Inno comptait ajouter quelque chose, mais Mediaco, qui menait la marche, leva la main. Nous nous arrêtâmes, comprenant que nous étions arrivés. Un tunnel d’accès permettait d’atteindre la station. Mediaco en premier, nous avançâmes jusqu’au bout du couloir. Dans le plafond, une trappe fermée était la dernière chose qui nous séparait de l’intérieur de la station. Mediaco souleva doucement le panneau de bois et jeta un coup d’œil. La trappe d’accès donnait sur un emplacement surélevé de la station. En contrebas, le train était déjà en position pour repartir. Nous pouvions monter et nous installer sur le rebord : allongés, nous passerions inaperçus. Mediaco nous invita à faire tout à fait cela. Quelques instants plus tard, nous étions tous à regarder le spectacle qui se déroulait en contrebas. Un relai s’était organisé pour toujours fournir des équipements à la surface. Voir toute cette organisation d’en haut faisait penser à une maquette finement conçue, et parcourue de petits automates qui effectuaient leur routine sans discontinuer. Je sortais ma montre de ma poche pour regarder combien de temps il restait avant l’assaut. Je n’eus à peine le temps de voir le cadran qu’une formidable détonation fit trembler l’édifice. De la poussière tomba du plafond. Tout le monde leva les yeux au ciel, un vent d’inquiétude balayant nos adversaires. Les explosions suivantes firent comprendre aux hommes ce qu’il se passait. Le sifflet de la locomotive retentit, et les Cinquante-cinq se ruèrent à bord. Ceux qui prensaient être trop loin pour atteindre le véhicule à temps se précipitèrent vers les escaliers pour rejoindre la surface. Le train se mit en mouvement. Mediaco se leva :

« Messieurs, nous ne voudrions pas rater notre train ! »

Puis il se jeta dans le vide. Il se réceptionna par une roulade sur le toit du train. Yug fit de même, suivit par Elyso. A mon tour, j’eus du mal à réussir la réception, et les autres m’empêchèrent de tomber du haut du wagon. Inno nous rejoignit sans difficulté. Le wagon sur lequel nous étions venait de s’engager dans le tunnel. A notre plus grande joie, le plafond était assez haut pour que l’on se tienne confortablement debout. Yug se pencha par-dessus le bord, puis annonça :

« Il s’agit des wagons de stocks. Nous devons remonter à la tête du train. »

Le train continuait d’accélérer pour atteindre sa vitesse de croisière. En même temps, nous avancions vers la tête du train. Nous sautâmes de wagon en wagon.  Au bout d’un petit moment, Inno remarqua :

« Depuis quelques wagons, y’a une trappe d’accès sur le toit. On jette un œil dedans ? »

Mediaco acquiesça, puis ouvrit la trappe du wagon sur lequel nous étions. Au début, nous ne vîmes que des caisses d’équipement. Mais Yug constata :

« C’est de la dynamite. »

Mediaco ouvrit l’une des boîtes. Elle était remplie d’explosifs. Yug courut jusqu’au wagon suivant, et ouvrit la trappe.

« Ils sont tous remplis de dynamite ! » S’écria-t-il.

Mediaco referma la trappe.

« Il ne faut pas trainer ici. En avant ! »

Nous nous dépêchâmes de rejoindre Yug. Puis, regardant vers l’avant du train, j’eus un frisson d’inquiétude.

« Nous avons de la compagnie ! »

Quelques wagons plus loin, les soldats des Cinquante-cinq grimpaient sur le toit, depuis des fenêtres ou d’autres trappes d’accès. Inno n’attendit pas une seconde de plus pour ouvrir les hostilités, tirant et faisant mouche à deux reprises.

« Joli coup ! » Congratula Elyso.

Inno lui répondit par un sourire en coin. Mediaco tira son épée.

« Maintenant nous savons dans quel wagon descendre. A l’assaut ! »

Mediaco chargea. Nous nous élançâmes après lui. En un instant, nous fermions l’espace qui nous séparait de nos ennemis. Fondant sur eux tels des oiseaux de proie, un court instant fut suffisant pour qu’ils soient vaincus. Mais nous n’avions pas le temps pour souffler. Déjà, des renforts arrivaient, montant sur le toit du train de tous les côtés. Inno nous couvrait, par des coups experts tirés de plusieurs wagons derrière nous. En même temps, nous devions jouer de toute notre virtuosité pour combattre dans l’étroit espace qu’était le train. Mediaco semblait être au comble de la joie. Elyso, en revanche, serrait les dents et se concentrait sur les attaques de ses adversaires. Enfin, Yug gardait une expression terne tandis qu’il brisait tous les assauts ennemis.

Au bout de quelques minutes d’affrontement intenses, nous étions arrivés à bout des Cinquante-cinq qui nous attaquaient. La voie étant libre, nous sautions dans le wagon sur lequel nous étions via la trappe d’accès. L’endroit était à présent désert, mais il s’agissait bien d’un wagon de transport d’hommes. Le lieu était aligné de bancs en bois rivés au sol. De plus, des fenêtres occupaient les murs, bien qu’elles ne permettaient à ce moment que de voir la paroi du tunnel. Inno nous rejoignit.

« Vous n’avez pas récupéré des cartouches ? Je suis presque à court de munitions. »

Le silence et des haussements d’épaules furent sa seule réponse.

« Merci. Merci beaucoup. Vous êtes les pires partenaires que j’ai eu de ma vie. Et c’était un record difficile à battre. »

Avant que Mediaco puisse contester, la porte donnant sur le wagon suivant s’ouvrit. Dans l’ouverture parurent deux personnes : Dark Shadow et Jatern, entièrement équipés dans leurs Armures Motorisées à Vapeur.

 

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Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs !

Voilà la suite des aventures de Mediaco ! Aujourd'hui, beaucoup d'action ! Aussi, un chapitre un peu plus long que d'habitude. Ce coup-ci j'ai pu tenir le délai, mais je ne garantis rien pour le prochain chapitre (épreuves de fin de semestres, tout ça...) ; donc au mieux on se retrouve le premier Juillet.

Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture.

 

À la prochaine !

Erache97 :book:

 

 

CHAPITRE 38 : BATAILLE EXPRESS

 

Les deux groupes se regardèrent un instant, immobiles.

« Bien, je suppose que l’on ne coupera pas à  ce combat, n’est-ce pas ? » Demanda Mediaco.

Personne ne répondit.

« Je vais prendre ça pour un oui. Comment ça va, depuis le temps, Dark Shadow ? T’as rejoint les Cinquante-cinq ? Ca fait quoi de travailler pour Punisher ? »

Dark Shadow croisa les bras. Il dit :

« Je ne suis pas intéressé à participer à ta petite discussion.

-Mais tu y es presque, pourtant ! Pour combien d’argent tu refuserais de te battre, cette fois ?

-Ce n’est plus une question d’argent. »

Il soupira, constatant qu’il était entré dans la discussion au final. Il poursuivit :

« Mon souci n’a jamais été l’argent, mais la tranquillité. Je souhaite prendre une retraite en n’ayant aucun souci pour me gâcher la vie. Et vous êtes, en l’occurrence, source de bien des tracas. Enfin, heureusement pour moi, cela va se terminer aujourd’hui, une bonne fois pour toutes ! »

Dark Shadow leva son bras droit, et l’abattit devant lui, en s’exclamant :

« Feu ! »

Deux coups de feu retentirent. Les balles percèrent le toit du wagon, et nous frôlèrent tandis que nous plongions à couvert. Inno se releva d’un bond, et en un unique mouvement, il remonta par la trappe au plafond, en disant :

« Occupez-vous d’eux, je me charge de ce tireur de pacotille. »

Ceux restés dans le wagon se préparèrent au combat. Chacun avait son épée en main, sauf nos adversaires. Leurs AMV leur suffisaient.

Jatern lança le premier assaut. Bondissant par-dessus l’un des bancs, il se rua sur nous tel une bête sauvage. Il envoya un coup à Elyso. Ce dernier, se baissant in extremis, évita le poing de son adversaire qui alla s’écraser sur la vitre la plus proche et passa au travers. Yug et Mediaco n’étaient pas en reste. Dark Shadow s’était emparé d’un long tube en fer, originellement prévu comme pièce de porte-bagages, et le maniait tel une épée. Malgré la masse de l’arme qu’il manipulait, ses mouvements restaient fluides et experts, grâce à l’AMV. A deux contre un, Yug et Mediaco s’en sortaient bien. J’allai aider Elyso à combattre Jatern. Notre adversaire venait de se dégager son bras de la fenêtre dans laquelle il l’avait enfoncé. Jatern enchaînait les coups. N’utilisant pas d’arme, son allonge était mon importante que la notre. Cependant, son armure, en augmentant sa force et sa vitesse, permettait de combler le désavantage.

La bataille commençait déjà à s’enliser. Aucun des deux camps ne parvenait à prendre l’avantage sur l’autre. Les coups s’échangeaient, mais des parades ou des esquives y répondaient. Après plusieurs minutes, il n’y avait toujours personne de blessé, malgré qu’aucun coup ne soit épargné.

La situation ne dura pas cependant. D’un coup, une voix se fit entendre, venant de l’extérieur du train. C’était Inno.

« Hé ! Je crois pas que je vais m’en sortir tout seul sur ce coup-là ! Que l’un de vous vienne m’aider ! »

Yug et Mediaco s’échangèrent un regard et un hochement de tête. Yug changea instantanément de cible et bondit sur Jatern. L’homme au chapeau noir sauta en arrière pour éviter l’attaque, nous donnant un instant de répit à Elyso et moi. Yug s’écria :

« Elyso, monte aider Inno ! On gère ici ! »

Elyso ne se fit pas prier. A peine avait-il entendu son ordre qu’il escaladait la trappe et montait sur le toit.

En arrivant sur le toit, Elyso comprit la détresse d’Inno. Son adversaire l’avait plaqué au sol. Il retenait avec son fusil la lame de l’épée ennemie, qui s’approchait lentement de lui. Elyso s’élança vers les deux hommes. Le membre des Cinquante-cinq remarqua Elyso trop tard. Ce dernier lui envoya un grand coup de pied en plein visage. L’ennemi vola à plusieurs mètres, mais réussit avec brio sa réception. Elyso aida Inno à se relever, puis se retourna vers leur adversaire. Le choc le laissa sans voix pendant une seconde.

« Zikku… » Finit-il par prononcer entre ses dents.

En effet, le copropriétaire de la villa se tenait devant lui. Inno pointa son fusil vers lui, mais attendait la confirmation d’Elyso pour faire feu. Ce dernier soupira, puis dit :

« Neah et Filerd vont avoir beaucoup de place dans la villa quand tout sera terminé.

-Ha ! C’est à ça que tu penses, alors que tu t’opposes à l’avenir de Minorive ? Ce n’est pas en colludant avec les Stendeliens que nous atteindrons notre apogée !

-Et c’est ça, l’objectif des Cinquante-cinq ?

-C’est le mien en tout cas.

-Et t’es qui, dans le groupe ?

-Je suis le Valet de Trèfle. »

Elyso soupira.

« Bien, il est l’heure d’en finir.

-En effet, c’est la fin pour vous deux. »

Zikku se jeta à plat ventre sur le wagon. Dos au sens de la marche et concentrés sur Zikku, Inno et Elyso n’avaient pas remarqué l’augmentation de la luminosité ambiante.  Soudain, ils n’étaient plus dans le tunnel. D’un coup, une bourrasque percuta Inno et ELyso, qui furent projetés en avant par le choc. Elyso atterrit à plat ventre sur le wagon, tandis qu’Inno roula sur lui-même et glissa du toit. Il se rattrapa in extremis en agrippant le rebord d’une main, et resta accroché là. Luttant contre le vent, Elyso et Zikku se levèrent pour se faire face. Ils s’avancèrent l’un vers l’autre, plantant fermement leur pied au sol à chaque pas pour garder leur équilibre. En même temps, Inno s’était agrippé à deux mains au rebord, et essayait de remonter malgré le tangage des wagons. C’est avec horreur qu’il constata que non seulement il se trouvait devant une fenêtre du wagon dans lequel le combat se passait, mais également que tout le monde l’avait vu. Jatern se précipita vers la fenêtre, mais Yug lui barra la route.

« Il va falloir m’abattre si tu veux l’atteindre.

-Et c’est sensé être un problème ? »

Yug, alors qu’il continuait de se battre, s’adressa à Inno :

« Dépêches-toi de remonter !

-Tu crois que je fais quoi ? C’est vrai qu’il n’y a rien d’autre que j’aime plus qu’être au bord de la mort ! »

Sur le toit, Zikku et Elyso croisaient le fer. A chaque coup, ils devaient reprendre leur équilibre avant de frapper à nouveau. La blessure à l’épaule d’Elyso se relança et il grimaça. Il recula hors de portée de son adversaire en attendant que ça passe. Mais Zikku avait compris la situation. Il décida de ne pas laisser à Elyso la moindre seconde pour souffler. A chaque fois qu’Elyso la moindre seconde pour souffler. A chaque fois qu’Elyso faisait un pas en arrière, Zikku avançait d’un pas. Lentement, les adversaires traversèrent toute la longueur du wagon.

En même temps, Inno avait réussi à remonter. Sans hésiter, il pointa son fusil sur Zikku et pressa la détente. La balle siffla, mais Inno se rendit compte trop tard qu’il n’avait pas pris en compte le vent qui soufflait vers lui. Le projectile manqua sa cible et se perdit au loin. La balle avait cependant réussi à attirer l’attention de Zikku, qui se retourna vers lui. Inno se rendit compte qu’il n’avait plus de balles. Zikku adressa une nouvelle estocade à Elyso pour qu’il recule, puis il s’élança vers Inno, décidé à l’achever avant qu’il ne trouve de quoi recharger son arme. Inno, ayant compris la situation, décida qu’il fallait mettre le plus de distance possible entre lui et son assaillant. Il se précipita en direction de l’arrière du train, Zikku sur les talons. Elyso se lança à leur poursuite, mais était ralenti par son incessante douleur à l’épaule. Inno sauta un, puis deux wagons. Zikku, lentement mais sûrement, gagnait du terrain. Inno, en un instant, conjura un plan. D’un geste, il ouvrit la trappe d’accès du wagon, révélant les caisses de dynamite. De son autre main, il se saisit du pistolet rangé à sa ceinture, dans son dos. Il brandit l’arme, mais ne la pointa pas sur son adversaire. Inno visait les explosifs qui se trouvaient sous leurs pieds. Zikku se figea, à quelques pas d’Inno.

« Sûrement tu n’oserais pas tout faire exploser juste pour gagner, n’est-ce pas ? » Demanda Zikku.

L’expression impassible d’Inno se mua en un sourire amusé.

« Tu veux parier ? Je me sens joueur aujourd’hui. »

Dès qu’il eût fini sa phrase, il aperçut du coin de l’œil Elyso se jetant à plat ventre sur le toit du train. Concentré sur son plan et son adversaire, il n’avait pas vu que le train replongeait dans un tunnel. Cependant, il était déjà trop tard. D’un coup, tout fut plongé dans la pénombre, et le vent qui les assaillait disparut. Zikku tomba en arrière, mais réussit de justesse à rétablir son équilibre. Inno tomba vers l’avant, chutant dans le wagon par la trappe d’accès. Son pistolet lui échappa des mains et alla se perdre dans les caisses de dynamite. Inno serra les dents, espérant qu’un coup ne parte pas et fasse tout exploser. Par chance, il n’y eût aucune détonation. Inno se releva, mais Zikku lui claqua la trappe au nez, la verrouillant avec le fermoir prévu à cet effet. Zikku se retourna pour faire face à Elyso. Leurs épées s’entrechoquèrent avec violence.

 

Deux wagons plus loin, Mediaco, Yug et moi étions en train de poursuivre notre combat. Petit à petit, nous avions repoussé Dark Shadow et Jatern jusqu’au bout du wagon. Désormais, isl étaient dos au mur. Mediaco était ravi.

« Alors, vous êtes fatigués ? On vous bat bien facilement. »

Dark Shadow demeura impassible, mais rétorqua :

« Et ça se termine maintenant. »

Soudain, il envoya un coup vers Yug. Ce dernier le bloqua facilement, mais il s’agissait d’une diversion. Jatern envoya un coup de poing à Yug. Il mit son bras gauche devant son torse pour se défendre, mais cela ne fit pas une grande différence. Yug fut projeté en arrière, l’impact lui coupant le souffle un bref instant. Il finit sa course sur le dos, glissant jusqu’à l’autre extrémité du wagon. Yug tenta de se relever immédiatement, mais ne fit que tituber, sonné. Jatern profita de mon moment d’inattention à observer Yug et m’attrapa par le col avec se main droite. D’un geste, il me souleva une vingtaine de centimètres au dessus du sol. L’instant d’après, il me plaqua contre la fenêtre la plus proche. J’entendis le bois et le verre craquer derrière moi. Je me saisis du bras de Jatern pour essayer de me dégager. Cependant, l’AMV me rendait la tâche impossible. C’est alors que je vis, dans les mécanismes sur le bras de Jatern, un tuyau. Je compris qu’il devait servir à transporter la vapeur nécessaire à l’armure pour fonctionner. Sans hésiter, je me saisis du tuyau, puis, résistant au réflexe de le lâcher car il était trop chaud, je tirais de toutes mes forces. Je ne sais pas si c’est par chance, ou si le combat avait fragilisé l’AMV, mais le tuyau céda. Un jet de fumée fusa à travers le wagon. La poigne qui me maintenait en place perdit de sa force, et, combiné à la surprise de Jatern, je lui envoyai un coup au visage pour me dégager. Je retombais au sol, et bondis pour me mettre hors de portée de Jatern. Ce dernier envoya un coup de poing de son bras non touché, mais j’étais déjà trop loin.

Le wagon devint vite brumeux à mesure que les réservoirs de Jatern se vidaient. Il essayait de remettre le tuyau en place tandis que Dark Shadow le couvrait des attaques de Mediaco. Je profitais de cet instant de répit pour aller auprès de Yug. Je lui donnais ma main pour qu’il se relève.

« Merci. Allez, il est l’heure d’en finir !

-En avant ! »

Ces mots prononcés, nous chargeâmes pour porter assistance à Mediaco. A travers la brume, nous surprîmes Dark Shadow, lorsque trois lames s’abattirent d’un coup sur lui. Il réussit sa parade. Cependant, voyant que la situation ne tournait pas à son avantage, il décida de prendre la fuite. Ouvrant d’un coup de pied la porte derrière lui, il se jeta dans le wagon suivant, et s’échappa en direction de la tête du train. Alors que Mediaco se précipitait sur ses talons, Jatern surgit de la brume et lui barra la route. Avec son AMV fuyant, et à trois contre un, la lutte fut brève. Mediaco évita l’attaque et lui attrapa le bras gauche. Au même moment, je lui bloquai le bras droit. Yug, enfin, lui envoya un coup de pied dans les jambes. Il perdit immédiatement l’équilibre. Mediaco et moi lâchâmes notre prise, et il tomba tête la première sur le sol avec fracas. Il avait été assomé sur le coup par le choc. L’assaut final de Jatern n’avait pas été un succès, mais il avait donné assez de temps à Dark Shadow pour s’enfuir trop loin pour qu’on le rattrape. Avec un sifflement plaintif, le reste de la bonbonne de l’AMV de Jatern venait d’achever de se vider.

« Qu’est-ce que l’on fait maintenant ? Demanda Yug.

-Il faut que l’on retrouve les deux autres. Ensuite on continuera tous ensemble vers la tête du train. »

 

Au même moment, « les deux autres » étaient dans une bien moins bonne situation que la nôtre. Dans le noir complet, au milieu des caisses d’explosifs, Inno s’acharnait sur la trappe pour pouvoir sortir. Sur le toit, Elyso bataillait avec Zikku. Les deux croisaient le fer avec une ardeur redoublée. Les bottes s’enchainaient au sommet de la virtuosité des deux adversaires. Cependant, Elyso perdait peu à peu du terrain. Ses coups étaient parés de plus en plus facilement par Zikku. Soudain, Zikku bloqua l’épée d’Elyso. D’un geste du poignet, il désarma son adversaire. Il pointa ensuite son épée sur la gorge d’Elyso. Zikku ricana.

« Comme je l’imaginais. Sans astuces ou coups en traître, tu ne peux pas gagner contre moi.

-Visiblement, répliqua Elyso en haussant les épaules. Mais lui il peut. »

Un coup de feu retentit. La balle perça l’épaule de Zikku, du côté où il tenait son arme. Zikku lâcha son épée sous la soudaine douleur. Elyso contre-attaqua, envoyant son poing en travers du visage de Zikku, qui s’écroula, assommé. Le haut du torse dépassant de la trappe, Inno rangea son fusil dans son dos, et se hissa sur toit.

« Finalement on n’avait pas à te ramasser des munitions.

-Tu as de la chance qu’il n’y a pas que des explosifs là-dessous, sinon je n’aurais rien pu faire pour toi. »

Quelques instants plus tard, Elyso et Inno descendirent dans notre wagon, au moment où nous comptions partir les rejoindre.

« Merci de nous faciliter le travail, déclara Yug.

-C’est un plaisir, répondit Inno sur un ton faussement ravi. Et maintenant ? »

Mediaco rangea son épée dans son fourreau avec un claquement satisfait et un mouvement dramatique.

« Il faut que l’on rejoigne la locomotive. »

 

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Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs !

Voilà la suite des aventures de Mediaco ! Pile à l'heure avec vingt-quatre heures de retard. Maintenant, l'on va suivre l'armée qui devra prendre d'assaut la Citadelle. Mais d'abord, il doivent empêcher les troupes de Sabre de se dresser contre eux. Si tout se passe bien, l'on se retrouve le quinze Juillet.

Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture.

 

À la prochaine !

Erache97 :book:

 

CHAPITRE 39 : LA MISSION DU DUO

 

Les troupes, unies, avançaient vers l’Est. Comme il était convenu, ils devaient retrouver l’armée dirigée par Sabre et le convaincre à rejoindre notre camp. Même si la confiance régnait, une légère tension planait dans l’air. La possibilité que le plan ne fonctionne pas restait une probabilité. Cependant, la troupe continuait son avancée, décidée à réussir. La première nouvelle parvint au sol depuis la Lune de Midi :

« Un groupe de cavaliers arrivent vers nous plein Est, commandant. » Reposta un soldat à White Hat.

Le commandant ordonna à ses troupes de garder leur position. On lui apporta une longue vue. Il la porta à son œil pour voir qui étaient les cavaliers qui se dirigeaient vers eux.

« C’est Sabre ? Demanda Neah.

-Non. »

White Hat replia sa longue vue.

« C’est la Triade.

-Alors les troupes de Sabre doivent être juste derrière.

-Oui. Il faut d’abord les prévenir que nous n’allons pas les attaquer. »

White Hat fit signe à l’un des cavaliers dans les rangs, qui faisait partie des renforts ramenés par Elyso et Yug. Il l’envoya prendre contact avec la troupe qui arrivait dans leur direction. Le cavalier exécuta son ordre. Quelques minutes plus tard, les cavaliers de la Triade rejoignirent les rangs de l’armée. Un des nouveaux venus se présenta devant White Hat pour expliquer la situation.

« L’avant-garde Minorivienne n’est pas loin derrière nous, m’sieur le commandant. C’est une troupe de cavaliers.

-Et Sabre ?

-Certainement pas avec eux. »

White Hat remercia son interlocuteur puis se tourna vers Neah :

« Ce n’est pas une bonne nouvelle. Nous devons prendre contact avec Sabre, mais si son avant-garde l’informe de la situation ici, il sera impossible de discuter avec lui. Et s’il part renforcer la Citadelle, nous sommes perdus.

-Qu’allons nous faire alors ? »

White Hat regarda autour de lui. Il aperçut Apollo, un peu plus loin, et l’appela.

« Qu’est-ce qu’Apollo a à voir là-dedans ?

-J’ai besoin de vous aussi.

-Attendez, j’ai peur de comprendre. »

Apollo les avait rejoints.

« C’est quoi le travail à faire ? »

White Hat expliqua rapidement la situation. Apollo hochait régulièrement la tête, à l’écoute.

« Apollo, vous allez contourner l’avant-garde et rejoindre l’endroit où se trouve Sabre.

-Et je suis sensé le convaincre ?

-Non, Neah s’en chargera. Vous l’emmenez avec vous.

-Et pourquoi ne pas contacter directement l’avant-garde ? Demanda Neah.

-Nous ne pourrons pas savoir ce que leurs messages vont transmettre à Sabre. Il pourrait refuser toute entrevue et nous serions piégés. Nous n’avons pas d’autre choix que de le voir directement, avec, qui plus est, deux personnes qu’il sait pour alliés.

-On ne prend qu’un cheval ?

-Oui, il ne faut absolument pas vous faire repérer par l’avant-garde. Un seul cheval suffira, d’autant que je ne sais pas si Neah réussirait à vous suivre. »

Neah soupira, reconaissant cependant que White Hat avait raison. Apollo intervint :

« Je crois qu’il y a un problème, commandant.

-Qu’y a-t-il ? »

Apollo monte son cheval. L’animal n’avait pas l’air en forme.

« On n’ira pas loin avec ça. »

White Hat réfléchit un instant. Il jeta un coup d’œil à son propre cheval. D’un mouvement, le commandant descendit de selle.

« Apollo, votre monture est avancée. »

Le cavalier ne se fit pas prier. Un instant plus tard, il était sur le cheval de White Hat, Neah derrière lui. Le commandant tapota l’encolure de sa monture, disant :

« Bonne chance.

-C’est pour nous ou pour le cheval ? » Demanda Apollo.

White Hat ne répondit pas. Apollo et Neah partirent. Ils s’enfoncèrent dans la forêt pour disparaitre aux yeux de tous. Dans les sous-bois, ils durent ralentir leur course. Les branches basses et les hautes racines ne leur facilitaient pas la tâche, d’autant que l’épais feuillage au dessus de leurs têtes plongeait l’endroit dans la pénombre. Ils continuèrent vers l’Est pendant un long moment. Apollo arrêta la monture. Neah regarda autour de lui, inquiet de cet arrêt. Il demanda :

« Que se passe-t-il ?

-Ne bougez pas. Vous entendez ? »

Neah tendit l’oreille. Il entendit le bruit des sabots de cavaliers lancés en pleine course. Apollo pointe du doigt la lisière du bois.

« On va les voir passer dans un instant. Dès qu’ils se seront un peu éloignés, on rejoindra la plaine.

-D’accord. »

Entre les troncs, ils aperçurent les cavaliers passer. Quand le son de leurs sabots sur le sentier s’estompa un peu, Apollo guida sa monture en direction de la lisière. L’animal semblait ravi de pouvoir quitter le terrain traître de l’épaisse forêt pour la grande plaine dégagée qui s’étendait à perte de vue. Les deux hommes filèrent plein Est, suivant le sentier qui longeait la forêt. Alors qu’Apollo pensait que leur mission allait se passer sans accrocs, ils arrivèrent au sommet d’une montée, et Apollo aperçut, à une cinquantaine de mètres devant eux, un cavalier. Il se rendait, à toute allure, dans la même direction qu’eux. Apollo joua de ses étriers pour accélérer. Neah se pencha pour demander à Apollo ce qu’il se passait, mais compris en apercevant le cavalier plus loin sur le chemin.

« Il nous a vus ?

-Je ne sais pas. Dans tous les cas on va devoir l’intercepter. Vous avez bien votre pistolet ? »

Neah sortit l’engin du holster à sa ceinture et l’arma.

« Je vais faire en sorte de nous approcher le plus possible. Dès que vous pensez que c’est bon, n’hésitez pas à tirer. Et visez le cheval. Si sa monture est blessée, il ne pourra pas continuer.

-Compris. »

Le duo gagnait du terrain. Alors qu’ils arrivaient à une nouvelle montée, le cavalier solitaire jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. Surpris, il se retourna pour mieux voir qui était derrière lui. Après une seconde d’observation, il tira sur ses rênes, souriant :

« Monsieur le directeur ! S’exclama-t-il. Tout le monde vous pensait disparu ! »

Neah s’empressa de ranger son pistolet, espérant que le soldat n’ait pas vu qu’il se préparait à lui tirer dessus. Il salua le soldat.

« Que s’est-il passé ?

-Nous avons été capturés par les Chapeliers Blancs, mais nous avons réussi à nous évader. Quidez-vous jusqu’à Sabre. »

Le soldat acquiesça et poursuivit sa route, guidant les deux autres. Ils suivirent la route pendant une petite distance, avant qu’Apollo ne demande :

« Et qu’est-ce que tu fais tout seul ? Tu as été séparé de ta troupe ?

-Je suis chargé de navette entre l’avant-garde et le corps principal. Je suis en route pour faire mon rapport.

-Et qu’y a-t-il à rapporter ? »

Le soldat jeta un regard agaçé face au ton d’Apollo.

« Nous avons repéré une armée à l’Ouest. Je dois l’indiquer car c’est mon travail. »

Apollo tourna la tête pour que le soldat ne l’aperçoive pas. Il s’adressa à Neah, suffisamment bas pour être entendu que de son interlocuteur :

« ressortez votre pistolet. »

Neah répondit au même volume :

« Comment ça ? Pourquoi ?

-Il va falloir tirer sur le soldat.

-Vous plaisantez ? Il est dans notre camp !

-Je sais pas ce qu’il cache, mais il ne fait pas partie de l’avant-garde. Ce n’est pas possible que le messager qu’ils ont envoyé ait pu devancer : au moment où nous les avons croisés, ils n’étaient même pas encore en vue de l’armée. Soit il s’est téléporté, soit il ment. Nous devons l’arrêter. Prenez votre arme. »

Neah prit une inspiration, puis armorça le mouvement dans attirer l’attention du soldat. Il posa sa main sur la crosse, et l’employa fermement.

Soudain, le soldat tira sur ses rêves de toutes ses forces. Son cheval se cabra, tandis qu’Apollo et Neah poursuivirent leur course à pleine vitesse. En moins d’une demi-seconde, ils dépassèrent le cavalier. Neah se retourna. Le cheval venait de reposer ses sabots au sol, et l’homme pointait son pistolet droit sur eux.

 

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