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Journal d'ackashi


ackashi
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Journal d’ackashi.

 

 

 

 

Chapitre 1 : Un départ.

 

« La vie est longue et je veux la vivre pleinement, pas bloqué sur ce maudit dirigeable à la con ! »

Cette phrase, je l’ai prononcée il y a six ans, en pleine adolescence, à mes parents. Nous étions alors sur le Vellaciella, notre dirigeable, et suite à une violente insubordination de ma part, refusant d’aller chercher le charbon pour alimenter la chaudière, je décidais de quitter la demeure familiale qui m’avait vu naître sur Nabes.

 

 

Agé d’à peine douze ans, complètement fou, j’ai erré dans divers mondes en prenant de nombreuses identités. Que se soit mon vrai nom auprès d’anciens amis, celui de personnes de mon entourage ou bien ceux qui me furent attribués par les habitants que je rencontrais au cours de mon voyage. C’est notamment grâce à ces rencontres que j’ai pu découvrir tous les arts du travail de la pierre ou de la maçonnerie. Par ailleurs, cette vie de voyageur m’endurcissait chaque jour, m’enseignait à chaque instant les diverses façons de survivre dans les milieux hostiles. Tous ces apprentissages vous seront surement relatés ultérieurement. Le principal apprentissage pour ma survie fut celui que m’avait donné Maîtresse Kosume, lors des expéditions de colonisation, et qui me sert encore aujourd’hui. Je me la rappel chaque soir me crier « Couché si tôt ?! Comment veux tu t’en sortir sans faire plus que ce qu’on t’as demandé ?! Retournes avancer dans ton travail ! »

 

Puis plus rien. Durant de nombreuses années je me suis perdu. Pour tout dire, à la suite d’une expédition qui avait mal tournée, Maîtresse Kosume, son amie d’enfance Hitomi et ma comparse de travail Kogame étaient toutes les trois décédée. Je savais qu’elles avaient la santé fragile mais après toutes ces années passées loin des frontières à les voir si joyeuses avec nous, nous les pensions à toutes épreuves. Mais il est des choses sur lesquelles on ne peut tricher. Avec la dernière survivante du groupe, Nanase, nous avions essayé de regagner le point de départ mais nous fumes séparé par une tempête de sable dans le désert de Kigaru et depuis ce jour je ne l’ai jamais revu. À la suite de cela, j’ai passé du temps à chercher une occupation, ou quelque chose, n’importe quoi ! mais rien. C’était simple ; j’avais perdu espoir.

 

Et puis un jour, dans un éclair de lucidité, je me suis repris en main ; j’ai pris une identité fixe à laquelle me tenir et que j’allais faire mûrir. Repartant de zéro, j’ai repris le chemin de la civilisation, je me suis fait un nom dans divers mondes dans lesquels mon travail de bâtisseur et d’aide de camp fut reconnu. Tout allait pour le mieux ; les routes étaient tracées, les frontières étendues et les dragons connurent le même sort que les Withers : l’annihilation la plus totale. Les squelettes découvrirent la notion de destruction massive et les Creepers furent vaincus dans toute la comptée. Les portails étaient fonctionnels et l’économie battait son plein. Des contrées du Nord nous venaient par galions entiers, les fourrures et les cuirs les plus fins, tandis que par la Grande route de l’Est arrivaient les bois les plus rares. Je me sentais enfin entier et j’avais retrouvé une place quelque part.

Puis vint le Grand cataclysme ! Du jour au lendemain, tout fut rasé, la noirceur s’installa et recouvrit ce monde et sépara ses habitants.

J’étais à nouveau sans logis et seul. Mais cette fois ci, je ne me suis pas laissé sombrer. Bien décidé à retourner aux origines, et à reconstruire ce que j’avais perdu, je suis arrivé il y a un an, jour pour jour, sur ma Terre natale. Mais hors de question de rentrer chez moi comme un vagabond. Je voulais être reconnu à nouveau et que je puisse faire la fierté de ceux que j’avais laissé.

Pour cela j’ai décidé de commencer par le commencement et d’accepter les règles régissant ma future maison. Il me fallait donc commencer par devenir paysan. Et bien soit ; quand j’y repense cela fut vite fait sans doute grâce à ma motivation sans failles. Malheureusement je n’étais toujours pas entièrement libre de mon temps et de mon esprit à cause d’engagements qui me retenaient ailleurs. J’en oubliais ainsi de me présenter auprès des personnes auprès desquelles je voulais me faire connaître. Je suis donc resté seul longtemps bien que cela ne me fût point préjudiciable, car sans compte à rendre ici, je pu découvrir à loisir les subtilités de ces mondes dans lesquels j’allais me faire un nom.

 

Puis après quelques temps, je décidais de passer au niveau suivant. J’avais, à mon sens, fait le tour des possibilités que m’offrait mon rang de paysan. Bien qu’il soit déjà une preuve de l’attention portée à ce monde, je voulais plus. Je voulais pouvoir enfin trouver un métier qui me permette de rendre service auprès des habitants. Quand je vis que le gouverneur Sir Antenio acceptait de m’élever au rang de villageois, une énergie nouvelle s’insuffla en moi. J’étais devenu ackashi le bucheron et je m’attelais ainsi à monter mon exploitation forestière. Bien que modeste, elle me permettait de produire correctement les principaux bois de construction. 

Par ailleurs, j’avais reçu,  en tant que paysan, une dépêche de Messire Miti me proposant l’aide de la glorieuse Nevah, pour me faire mes marques. Mais comme je le disais plus tôt, j’avais pu bien m’adapter à ce monde. Aussi j’avais en ce temps là décliné son offre (ce qui était extrêmement impoli de ma part j’en convient). Mais le rang de villageois et la prise d’un métier m’avaient fait évolué. Aussi je réfléchissais depuis quelques temps à offrir mes services à une cité. C’est là qu’en revoyant la lettre de Sir Miti, je voulu partir pour Nevah.

Et c’est ce que je fis. Laissant ma cabane de bucheron pour un temps, j’arrivais sur les terres de New-Stendel. Par C.R.A.S.H, le trajet jusqu’à la cité fut rapide et à la sortie de la gare, surprise une agitation assez rare animait la ville. Je me dirigeais donc vers les grandes portes de la citadelle afin de me rendre pour demander une audience auprès du duc.

Mais les grandes portes n’étaient plus, celles ci étaient démontées pierres par pierres et les murailles étaient en passe de connaître le même sort. Une dizaine de névains s’activaient avec acharnement à cette tâche et, au milieu d’eux, Miti travaillait avec acharnement. Ainsi, profitant d’une pause, je m’agenouillais devant lui et lui offrit mes services avec du bois de ma réserve en gage de ma bonne parole. Il dut trouver cette idée étrange surement de plus mes manières étaient grossières, mais il eut la bonté d’accepter. Il dépêcha un de ses acolytes qui me fit faire une visite détaillée du magnifique territoire de Nevah. Son histoire et sa beauté me plurent immédiatement et, en rentrant à la citadelle (dont la plupart des murailles étaient déjà à terre), on m’offrit la possibilité d’intégrer l’illustre guilde des vagabonds chasseurs. Ainsi, pour Nevah, on me proposait de chasser, de me dépenser et de prouver mon attachement à ses habitants.J'acceptais donc instantanément et commençais avec toutes les personnes présentes les modifications à apporter à la citadelle et au château de Nevah la fière.

 

 

 

Chapitre 2 : En route pour Nevah.

 

Les murailles furent vite abattues sous les nombreux coups de pioche des névains. Bien qu’ayant l’air de personnes tout à fait normales au premier abord, ils se révèlent être complètement fous mais très sympathiques. Leurs aptitudes à la destruction au remplissage de cavités ou leur cohésion méritent d’être cités tant ils excellent dans ces domaines. Reboucher les douves fut également rapide car leur faible profondeur et leur largeur n’avaient en réalité que des but dissuasifs plus que réellement défensifs.

Une des étapes les plus longues fut le démontage des maisons. En effet il était nécessaire dans un premier temps de trouver les propriétaires, leur demander si ils voulaient se charger en personne de la mise en sécurité provisoire de leurs affaires et, dans le cas où ceux ci n’étaient plus joignables, ou que les missives n’arrivaient pas à leur destinataire, c’était donc à nous de nous charger de récupérer et trier les affaires des habitants et des maisons pour les emmener à l’abri dans les salles de la banque. Les matériaux ainsi récupérés étaient alors stockés car la ville, dans un souci de développement durable et d’éviter les dépenses inutiles, comptais récupérer les matériaux encore utilisables lors de la construction de la nouvelle citadelle.

 

Parmi les névains avec lesquels je nouais le plus rapidement des liens, on peut naturellement citer Sir Miti, Dame Junie, Dame Yuna ou Messires Khantyer et Ezdrinker. C’est sûrement grâce à leur présence à chaque fois que je passais que je pris vite certaines habitudes des coutumes de Nevah comme d’enterrer les personnes immobiles trop longtemps ou le massacre systématique des lapins présents sur le territoire. Leur enthousiasme et leur amabilité me touchaient car, bien que n’étant pas névain et peu présent, ils ne m’en tenaient pas rigueur et me confiaient des travaux de modification du terrain, de construction, certes simple, mais je pouvais au moins avoir l’impression d’être utile.

Deux autres névains sont également à citer pour leur caractère ; comment dire, étrange et singulier. Il s’agit de Sir BartolomHey et Sir Gauchiste. En effet ils ont une façon assez singulière de communiquer. Une des premières fois que je les croisaient, ils étaient en train de hurler au travers du chantier demandant des ressources ou exprimant leurs avis sur divers sujets comme Nevah ou leurs opinons sur la vie quotidienne. C’était ma foi fort impressionnant bien que en réalité assez drôle. J’eu ce jour là la bonne idée de me taire car il est bon de savoir que, dès que Sir Gauchiste est contrarié, il peut avoir des réactions étranges. Une fois il me fit taire de force car je l’avais taquiné et une autre il m’en ferma dans une cage de bedrock dont je ne pu m’échapper avant quelques heures, me faisant torturé par un système de pistons que personne autour ne voulu me libérer préférant me traiter de Protokévin, insulte violente s’il en est. Trouvant une autre occupation, il me laissa seul dans mon piège de bedrock dans lequel, après quelques essais, je trouvais une position confortable et réussis à trouver le sommeil. Au matin, j’avais été libéré et placé dans un coin de la pièce et les murs de la salle avaient été érigés. Puis je pris quelques jours de repos. Enfin si on peut appeler cela du repos. Le but de ces jours était de refaire mes réserves sur Novum afin de les rapatrier pour la guilde.

 

J’avais lors de mon arrivée, construit une cabane où entreposer mes ressources, un lieu où je pouvais laisser mes biens les plus précieux comme les denrées les plus banales. Je l’avais placé non loin du portail d’arrivée, à quelques kilomètres de là, histoire de ne pas être trop loin non plus, mais tout en trouvant coin que les générations de mineurs n’avaient pas vidé. Le chêne et le bouleau y sont des ressources présentes en assez grandes quantités mais le problème restait le sapin. En effet, faisant parti des ressources principales pour la construction de bâtiments et de mats de navires, ces forêts, parfois assez rares selon les régions, sont souvent surexploitées et de manières non durables. Aussi, je m’étais crée une petite exploitation de taille très modeste mais adaptée à mes disponibilités et mes besoins réduits. J’avais par ailleurs réussi à me procurer des plants de sapins géants qui, stimulés par un engrais de ma composition à base de d’auxines et de gibbérellines, accélère fortement la croissance de entrenœuds et permet un rendement amélioré. Mais malgré cela, le rendement ne me convenait pas en matière de sapin. Les petites campagnes d’extermination de squelettes et de creepers fonctionnaient, le minage de minerais de fer était rentable mais pas assez par rapport au besoin que j’éprouvais de remplir au plus vite mes objectifs. Aussi j’entrepris un court voyage durant lequel je pu vider un forêt de sapin la replanter et rapatrier le bois à Nevah. J’étais assez fière de mes résultats.

À mon départ, les habitations de la citadelle avaient été achevées et nous avions commencé la destruction de la façade du château qui avait été vidé au préalable. Mais à mon retour, le château n’était plus et les caves du nouveau étaient en construction. Dame Junie eu la gentillesse de faire le compte des dernières ressources amenées et m’annonça la nouvelle : les 3000 points étaient passés.

À cette nouvelle, je poussais un cri de joie qui gênât fortement les passants. Ainsi, j’étais éligible à l’intégration en tant que névain.

 

Cela peut en soit paraître bénin comme envie, mais comme je le racontait précédemment et comme mon passé l’explique, le fait de m’installer et de me faire reconnaître est un chose extrêmement importante. De ce fait, je me mis activement à travailler ma candidature. J’en arrivais à la suivante :

 

 

         Bonsoir à tous et à toutes,

 

Je me présente ce soir à vous en tant que villageois souhaitant rejoindre la fière Nevah. Je vais donc, dans la présente, commencer par me présenter.

 

Je suis ackashi, je fêterais sous peu mon dix-neuvième printemps et je suis revenu sur ma terre natale il y a un an, suite à quoi je suis devenu paysan. Ce n’est que dix mois plus tard que je me présentais au monde par le biais de l’Ambassade de Nouveaux Arrivants. C’est à ce moment que le grand Miti a pris contact avec moi pour la première fois. Puis, le vingt-et-un janvier, je devins villageois. Je me suis rapidement tourné vers la grande Nevah pour offrir mes services. J’ai donc été intégré à la Guilde des Vagabonds Chasseurs pour laquelle j’ai rassemblé mes 3000 points. Durant ce temps j’ai pu être observé régulièrement sur les murailles de la citadelle, dans une tour installant des escaliers, dans des bâtisses posant des planchers ou dans les caves du château retravaillant les voutes et les piliers. En soit rien de titanesque ou d’exceptionnel mais ce sont ce que je fis pour Nevah.

 

Durant ce temps, j’ai pu croiser des personnages illustres comme Messires Miti, Ezdrinker, Khantyer, BartolomHey, RyeMash, Napo ou Dames Yuna, Junie. Ce fut fort sympathique de pouvoir dialoguer avec ces personnes qui, étant mes ainés ont bien plus d’expériences dans de nombreux domaines. Il est donc pour moi assez enrichissant de bavarder de tout et de rien sur un temps assez libre. J’espère de tout cœur que ma présence leur est sympathique et que nous pourrons encore longtemps converser.

En ce qui concerne mes motivations, je pense les avoirs maintes fois évoquées avec vous ; trouver un foyer. Je tiens à m’installer et construire ma vie dans un endroit aussi riche et vivant que Nevah. Son caractère, sa communauté m’ont toujours charmés et ce serait un honneur de pouvoir continuer à gravir les échelons aux côtés de cette sérénissime cité. En effet, certain d’entre vous le savent peut être déjà, quand le temps sera venu, je souhaite devenir citoyen et ouvrir un commerce. Et Nevah a par le passé et le présent, su montrer son soutien à ces entreprises.

 

Aussi, par la présente, je vous adresse de tout mon cœur ma demande de vous rejoindre.

 

Recevez ainsi mes plus sincères et respectueuses salutations,

 

Ackashi.

 

 

 

Et c’est ainsi que je fis ma demande pour rejoindre Nevah.

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Chapitre 3 : L'absent.

 

 

 

Bon cela fait longtemps. Et pour être franc, je n’ai pas eu de bol. Cela fait quoi ? Une vingtaine de mois que je ne suis pas revenu ? Bon vous devez certainement vous demandez vous qui lisez mes aventures ce qui a pu se passer.

 

 

Je crois que le lendemain ou le surlendemain de ma demande, j'ai été appelé sous les drapeaux. Mais pas ceux de Nevah, malheureusement. Non j'ai été appelé sous les drapeaux de la Grande Académie Militaire de l'Empire de l'Est.

Je m'interroge d'ailleurs sur le moyen qu'ils ont utilisés pour me retrouver après toute ces années ni comment ils avaient survécu à la destruction de leur monde.

Mais je m'égare et ne suis certainement pas très clair, donc commençons par expliquer ce qu'est la Grande Académie Militaire de l'Empire de l'Est.

Comme vous le savez, j'ai dans ma jeunesse participé à de nombreuses expéditions de colonisations et l'une d'elle m'avait emmené dans l'empire industriel de l'Est ; dont l'exploitation des ressources du sous-sol et des forêts avait provoqué l'essor. Durant cette expédition, j'avais embarqué dans une des caravanes qui reliait en quelques mois, la place centrale de notre monde à la capitale de l'Empire de l'Est. Arrivé là-bas, j'avais à l'époque fait quelques « bêtises » qui m'avaient conduites à être invité (de façon plus ou moins forcée) devant la directrice de ce respectable établissement. Une femme impressionnante. Non seulement par sa taille mais par sa carrure, des épaules bien plus larges que la plupart des hommes que j'avais côtoyé jusqu'à là et des mains si grandes qu'elles auraient pu faire le tour d'une chopine sans problème.

 

 

Elle m'avait alors annoncé que j'avais par mes agissements, contracté une dette envers l'académie. Et pour la rembourser, tôt ou tard j'aurai à faire mes classes et apporter ma pierre à l'édifice de l'Académie. En effet l'Académie Militaire n'est pas réservée à une élite de la population mais est même obligatoire pour tous et toutes durant un certain nombre d'années qui, elles, dépendent du rang social. Elle constitue également un lieu de répression des peines, à l'image d'un établissement de réinsertion.

N'étant qu'un adolescent de caravane, et soumis à un contrat, ma peine de service n'eut pas lieux sur le coup et après m'avoir fait signer un engagement indiquant que je finirai par purger ma peine, je fus gentiment reconduis à la sortie de l'Académie. À la suite de cette remise en liberté, je pensais que cet entretien servait plus de mise en garde et que cette peine n'aurait jamais lieu, car je n'entendis plus parler de l'Académie pendant des années jusqu'à mes 18ans.

 

 

Mais le jour de mes 18 ans, un homme en uniforme aux couleurs de l'Académie vint me trouver sur Novum où je m'étais installé, pour m'annoncer que ma peine commençait aujourd'hui. Je n'étais à l'époque qu'un simple paysan qui oscillait entre des petits boulots pour des commerçants afin de gagner un peu d'argent et me faire une petite réputation dans certaines villes.

Aussi l'hypothèse de commencer la purge de ma peine ne me posait outre mesure pas de problème, bien que cela ne m'enchantait guère.

 

 

Ma peine devait durer deux ans avec pendant les premiers mois une formation hors de l'Académie avec un précepteur qui devait m'inculquer les prérequis pour pouvoir servir sous les drapeaux de l'Académie qui avait alors acquis un statut d'institution dirigeante de l'empire qui s'était formé autour d'elle.

 

 

Les premiers mois filèrent très vite car je passais mes journées entre l'apprentissage des mathématiques complexes, des réactions alchimiques ainsi que de la biologie théorique et autres théories alambiquées, tout en suivant un entraînement physique intensif et pratique (j'appris le maniement d'autres outils que la hache et la pioche, en les utilisant aussi bien pour leur fonction première que dans l'optique du combat).

Néanmoins la formation me laissait encore le temps de me déplacer sur Stendel et New-Stendel, et de passer villageois (ce qui fit la fierté de mon précepteur qui vit cela comme une vraie réussite de son enseignement) et de travailler efficacement à la Guilde des Vagabonds Chasseurs dans le but de devenir névain.

Mais le temps passe vite et les premiers mois de ma formation sur Novum s'achevèrent juste après le dépôt de ma candidature pour devenir névain, et je dû partir pour l'Académie.

Le voyage fut court pour ne pas dire instantané, car les précepteurs se déplacent par le biais de portails portatifs à usage unique qui peuvent transporter jusqu'à 5 personnes.

Une fois arrivé à l'Académie, on me remit immédiatement mon uniforme et on m'indiqua la section de l'académie qui était dédiée à ceux de ma formation (car ma peine consistait à rejoindre d'autres condamnés mais également des apprenants volontaires pour une formation afin de, je cite, « me sortir de ma délinquance et de mon ignorance »). Notre formation se déroulait dans un vieux bâtiment loin des institutions centrales, dans une zone où nous habitions tous autour dans de petits logements privatifs.

La zone bordait les grandes serres expérimentales de l'Académie mais était assez proche des espaces dédiés à l'entraînement militaire et surtout, placée en périphérie de l'Académie, elle était une porte ouverte vers la campagne environnante qui s'esquissait rapidement au profit des montagnes et d'une vaste forêt parsemée çà et là de petits avants postes.

Il était encore tôt dans la soirée donc mon percepteur me fit visiter les lieux et m'expliqua le fonctionnement des locaux et des différentes parties proches de l'Académie avant de me raccompagner chez moi.

J'allai donc intégrer à partir du lendemain une des plus vieilles formations de l'Académie : le Régiment du Génie de Biologie Agronomique dont les armoiries sont frappées soit de la vache, symbole de la nécessité de nourrir les Hommes, soit du cerf emblème de notre lien à la Terre, du devoir de la protéger et de notre bravoure au combat. Très excité, je dormi très peu cette nuit-là.

 

 

Le lendemain, je me levai très tôt, un peu stressé d'arriver en retard à mon premier jour. En réalité j'arrivé dans mon bâtiment près d'une heure en avance. Aussi je pu identifier certains de mes aînés des promotions précédentes, qui je l'avoue n'avait pas l'air méchant mais restaient à première vue intimidants. Une fois ceux-ci ayant rejoint leurs cours, je vis arriver, petit à petit les membres de ma promotion. Certains se connaissaient déjà, d'autres néanmoins étaient d'horizons différents, tant géographiquement que socialement. Une fois installés dans le grand amphithéâtre, le chef du régiment nous fit son traditionnel discours d'accueil, et son intervention fit place à un interminable enchainement de formalités administratives.

Je me liai rapidement d'amitié avec deux camarades, tous deux particuliers dans leur genre, un grand sec, et fin et une fille rousse très sympathique de par son caractère bien trempé et très proche de ceux des tributs barbares. Ce fut avec eux le début de longues soirées de franche rigolades et de beuveries assumées.

Au niveau de la formation, cette fin d'année fila comme le vent, l'été approchait à grand pas alors que s'enchainaient les cours, aussi bien d'anatomie, que de sciences pures, mais à ce stade très peu d'agronomie. Je pourrais vous faire le récit détailler de mes apprentissages, des nombreuses phases pratiques semaines après semaines, car bien que 2 années se soient écoulées au moment où j’écris ces mots, leur souvenir est encore très vif en moi. Et ne serait que peu pertinent.

En de rares occasions, quand l’absence d’examens nous laissait un peu de temps pour souffler, j’essayais de prendre le temps de venir saluer les névains, mais j’avais du mal à passer plus de quelques jours. De plus, j’avais réussi à me faire élire par mes paires et le corps des officiers au rang de responsable évènementiel de ma promotion et celle à venir l’année suivante. Je m’investis donc au maximum dans cette tâche afin de maintenir un bon esprit de cohésion au sein du régiment.

Puis durant l’été, nous fûmes obligés, toute la promotion, de nous occuper des diverses fermes de l’école, afin de nous initier aux tâches agricoles. Ce fut pour moi une période très sympathique, et ayant été assigné dans une partie reculée de la ferme, près des coteaux, je me retrouvais séparé de mes camarades mais bien encadré pour les travaux viticoles et d’élevage. Cet été fila comme le vent et ne me laissa que peu de temps pour préparer l’arrivée du nouveau contingent, mais néanmoins leur accueil fut plutôt bon.

 

 

La deuxième année de formation s’annonçait plus ardue que la première et m’obligeait à travailler plus durement pour maintenir ma position. De plus, s’accompagnait de nos classes, les travaux en groupe qui me demandaient une attention toute particulière, car mon détachement était chargé de préparer la réception en l’honneur des 250 ans de l’ouverture de notre régiment, et de favoriser le recrutement pour ceux qui souhaitaient nous rejoindre. Et les Dieux m’en soient témoins, travailler sur ces thématiques avec un lieutenant caractériel et des camarades non intéressés voir fainéants est une tâche ardue. L’insouciance de la première année avait disparue pour laisser place à une certaines froideurs et compétition entre ceux qui souhaitaient pouvoir intégrer les classes supérieures permettant d’accéder à therme aux postes d’officiers. Et, chose surprenante, j’avais désormais envie de continuer dans cette voie, mais l’envi ne fait pas tout et j’étais donc mal classé et bien mal barré pour mon dossier.

Il fallut également partir seul sur le terrain une nouvelle fois sur le terrain pour faire mes preuves afin d’apporter la confirmation que j’avais atteint le niveau requis pour obtenir mon certificat. J’eu la chance de partir vers les terres du Sud du pays, dans un lieu de savoir et de recherche… sur l’abeille. J’étais enthousiaste mais les 4 mois sur le terrain furent pour moi un enfer. Difficulté physique dû au travail sur ruchers et en parallèles aux formations terrain, en plein soleil et surtout la chaleur. Dans ces contrées, ce n’est pas la canicule, c’est normal. Ce n’est pas le désert, mais les 40°C, vous les sentez Le chant des insectes, leurs piqures. Cela peut vous user si vous n’êtes pas préparés. Heureusement, entre les phases de terrains, il y avait la possibilité de travailler dans les grandes bibliothèques, afin de chercher des connaissances plus importantes, et ces pièces étaient fraiches. L’autre difficulté qui n’arrangeait rien à la fatigue physique, était ma supérieure, sous les ordres de laquelle j’avais été placé. Par respect pour son travail et sa personne (et parce que ces observations seraient purement subjectives) je ne m’épancherai pas sur ce sujet mais servir sous ses ordres fut pour moi très difficile.

Cependant c’est là que je fis la connaissance d’un semi-nain des plus étranges, et d’une autre humaine qui, quoi que plus réservée que le semi-nain, se révéla être une comparse des plus sympathiques. C’est avec eux que je pu tenir les longs mois de travaux, au cours de longues beuveries et autres activités que nous laissaient les permissions.

C’est au cours de cette période que je fus reçu dans une école d’officiers. Ayant échoué à toutes mes demandes d’intégration aux régiments d’élite, je fus néanmoins recruté par un régiment moins connu car des plus spécialisés : le Commando Colonial.

 

 

Il me fallut donc quitter avec regrets, les membres de la Grande Académie Militaire de l'Empire de l'Est, pour partir vers la caserne du Commando Colonial, pour une durée de 3 ans. Celle-ci était située dans la ville fortifiée de Enji, qui rassemblait plusieurs casernes, dont celle d’un des régiments d’élites que je visais.

L’année fut difficile, tant par la vie sous une météo des plus capricieuse, au temps toujours doux et souvent pluvieux, sans réel hivers, autant dire, un éternel automne. Couplez cela avec des habitant issus d’une petite bourgeoisie, au caractère peu sympathique, le moral peut être attaqué. Mais je crois que le pire de tout fut le fait de ne pas être logé en caserne, par manque de place, je fus contraint d’être logé chez une dame d’un âge fort avancé, vivant avec moult canidés, dont la plupart nouvellement nés, et les autres agressifs. Cette dame été de plus atteinte de nombres de pathologies mentales, rendant la vie dans son logement infernale. Un incessant jeu de cache-cache, afin d’éviter de la croiser elle ou ses chiens, tenter tant bien que mal de faire abstraction de ses crises solitaires contre le monde lui-même, et des aboiements nocturnes de ses chiens presque aussi fous.

Aussi, j’essayais de passer le plus de temps possible à la caserne, mais les membres étaient si différents de ceux que j’avais connu auparavant, que j’avais souvent l’impression de ne pas être à ma place. Ils sont tout aussi disparates que nous l’étions au Régiment, mais auparavant, nous étions une famille, plus soudés, ou peut-être plus regroupé au sein de notre académie. Sans doute est-ce que je n’ai pas assez fais pour m’intégrer au mieux ou que je ne voulais pas leur ressembler, et rester fièrement fidèle à mes idéaux. Cependant, tous et tous eurent la courtoisie de ne manifester aucune antipathie à mon égard et de rester des plus polies, ce dont je les remercie. Quoi qu’il en fût, je fis cependant la connaissance de membre du Commando ou du Régiment d’élite, qui par certains aspects me ressemblaient, ce qui nous permit de nous lier d’amitié.

Par ailleurs, le classement ne servant plus à définir nos futures affectations, il me suffisait de rester à un niveau correct, mais sans devoir m’esquinter sur les parcours, ou me ruiner la santé à préparer les épreuves théoriques. La plus grande contrainte étant celle de trouver une affectation en unité pour les 4 mois de terrain obligatoires en fin d’année.

 

 

L’année fila donc à grande vitesse, je ne sortais de chez moi que pour aller à la caserne, et en de rares occasion, aller retrouver des amis dans les tavernes de la vieille ville. Ces soirées-là étaient magique, mais elles me rappelaient aussi un temps où, nos soirées se faisaient chez moi ou dans le territoire de New-Stendel, et me laissaient souvent un amer goût de nostalgie.

Mais je validais mes classes, certaines formations étaient plus captivantes que d’autres, et certaines relevaient d’un ennui mortel. Parmi les plus intéressant, un projet en groupe de combat me permis d’identifier certaines de mes forces et certaines de mes faiblesses (en plus d’identifier certains éléments du groupe qui brillèrent par leur incapacité et leur absence). Mais ce projet fut dans l’ensemble une réussite, et j’en garde encore aujourd’hui, de très bons souvenirs.  Cet été avait néanmoins été long, et éprouvant. Bien que l’objectif de ce projet fût de se retrouver en autonomie, de se confronter aussi bien à sois même qu’à d’autres dans le cadre de la coopération inter-armée, il est parfois difficile de supporter ses camarades d’armes. Ce sentiment pouvait être régulièrement renforcé par l’impossibilité de prévoir leurs réactions et surtout l’incapacité de ceux-ci à accepter l’autorité logique de personnes aussi gradées.

Mais après cet été long et chaud, je pu revenir dans ma caserne pour poursuivre ma formation. J’étais en chambrée avec 2 amis, dont une issue des commandos d’élites locaux. La vie dans cette chambrée était merveilleuse, nous passions nos permissions ensemble, et bon nombre de nos soirées nous virent finir en fort état d’ébriété, ce qui nous valut plus d’une fois de nous retrouver au trou. Les premiers mois fièrent à vive allure, avec un projet absolument affreux, qui se soldat par un échec cuisant. Nous continuions de nous séparer d’un entrainement pratique, nous concentrant de plus en plus sur la direction et la théorie (nous devenions de gradés en somme). Tous au long de l’année, avec ce même groupe, nous avions à préparer notre suivante mission dont l’objectif était d’apporter un soutien logistique à une institution de défense du littoral. Cependant, nous avions du mal à trouver un capitaine pour nous conduire à travers l’océan de l’Ouest vers ces anciennes colonies, la logistique et les méthodologies à appliquées étaient sans-cesse remises en cause par nos supérieurs, et nous avions le sentiment que rien n’avançait.

 

 

Puis vint la grande épidémie. Une maladie inconnue, qui touchait de plus en plus de monde et qui fit cesser l’activité de bon nombre de commerçants, et interrompant notre formation. En effet, les hauts gradés du Commando Colonial jugèrent qu’il nous fallait avant tout rester opérationnels, et qu’il fallait nous écarter des centres épidémiologiques. Cependant, au lieu de rester à la caserne, je préférais retourner dans un endroit qui ne serait pas touché par cette terrible maladie. Aussi, alors que les mages en charges des portails se voyaient donner l’ordre de les fermer pour éviter la propagation, je pu, grâce à mon grade, passer par l’un d’eux et me rendre sur New-Stendel. Eh oui, après près de 2ans après mon appel sous les drapeaux. Après près de 2 ans de formations m’interdisant de pouvoir revenir. 2 ans loin de chez moi, le destin me permettait enfin de reposer le pied chez moi jusqu’à ce que la situation soit calmée.

 

 

Pendant 2 ans j’ai été absent ; mais ce jour-là, je n’avais qu’une chose en tête : j’étais de retour !

Modifié par ackashi
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