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[Validé][Reprise] Férincs


Pencroff
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Le village de Férincs, dont la construction a été validée en décembre 2014, est aujourd'hui à l'abandon. Situé en bordure du miko institute, de Cénéria et de Zuccheria; il passe presque inaperçu. Quelques quais, quelques maisons et un petit fort attendent depuis presque 2015 d'être achevés, perdus au milieu d'une mer de torches et d'un terrain déforesté.

 

Plus habitué au sud de Stendel, je suis souvent passé à coté, sans trop y faire attention. Puis, à force, j'ai fini par envisager de le reprendre. Férincs n'est pas un gros projet, ni un projet trop ambitieux: c'est un petit village portuaire, entouré de forêts, qui a plutôt vocation à prendre une allure de bourgade paisible.

 

Après avoir vainement cherché à prendre contact avec le fondateur du projet, j'ai formulé une demande de procédure "projet abandonné" qui a été transmise aux scribes concernés, et qui est récemment arrivée à son terme, toujours sans réponse. Le projet étant donc orphelin, je poursuis donc la démarche au travers de cette demande.

 

Notez que j'ambitionne de reprendre ce projet à titre personnel. Ayant transmis le commandement de la garde volontaire, et bien que je participe toujours activement à ses travaux; je cherchais à me lancer dans une nouvelle entreprise plus personnelle, un peu loin de ce que j'ai lancé jusqu'à maintenant, et en tant que joueur. Reprendre et poursuivre Férincs avec des nouveaux blocs, décorer le projet et l'améliorer au fil des ajouts de nouveaux matériaux sur le serveur me semble être l'occasion idéale.

 

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Férincs à présent

Férincs est une "ville nouvelle" recrée le 4 Nérévard de l'an de grâce 105 sur les ruines de la ville antique de Féronics, du nom du dieu éponyme (enfin la ville est l’éponyme du dieu). Historiquement, Féronincs était le berceau des Félinxiens, un peuple d'hommes-chats qui s'était dispersé avant l'ère impériale suite à un conflit, et qui n'a cessé d'être en "voie d'extinction" que depuis la fondation de Férincs. C'est donc en l'an 105, avec l'aide de guerriers de Dolgarund, qu'une nouvelle colonie s'installa sur les ruines de l'ancienne cité.

 

De cette colonie naquit un village, Férincs, qui fut rapidement doté d'un port de pêche. Des fouilles archéologiques furent organisées sur place pour retrouver les vestiges de la lointaine aïeule du village, et l'annonce de la recréation d'un peuple d'hommes-chats fit converger vers le village de nombreux nomades de tous poils désireux de retrouver leurs semblables, ainsi que de nombreux aventuriers de toutes races qui vinrent se mêler à la population locale.

 

Idéalement située au confluent d'un fleuve menant aux mers du nord de Stendel, l'activité fluviale et maritime offrit rapidement à la ville toute la prospérité dont elle avait besoin et une abondance de vivres qui y rendait la vie fort agréable pour quiconque aime le poisson. La direction de la ville fut confiée à un consul (sorte de roi élu par le peuple parmi les anciens conseilleurs) aidé par un chaman (adjoint direct du consul, également élu) et par des conseillers.

Enfin, de l'an 105 à notre ère, en l'an de grâce 274, il ne se passa plus grande chose et la vie sur place sembla suivre son cours paisible.

 

Ce que j'ambitionne d'y faire

Pour commencer, au travers de cette reprise, je n'ai pas l'intention de faire de changements drastiques à ce que doit être Férincs. L'histoire du projet telle qu'elle a été écrite à son origine ne sera pas changée d'une virgule: la population locale sera bien composée d'une majorité d'hommes-chats et d'autres représentants d'autres espèces, et le village restera ancré autour de la pratique de la pêche et le culte des dieux Félinxiens.

 

Ce qui va changer, en revanche, dans le RP du projet c'est la forme de son gouvernement et le mode de gestion de son territoire. En effet, si le statut de Férincs n'avait jusqu'ici pas été précisé (on peut toutefois penser qu'il s'agisse d'une petite cité autonome), je compte en faire un marquisat. Un marquisat est un fief situé en frontière d'un pays et qui est confié à un marquis, qui est l'équivalent d'un comte avec la charge particulière d'assurer la défense de la frontière (il y a donc une préséance hiérarchique du marquis, qui le place entre le comte et le duc). En l’occurrence, la position de Férincs aux abords des frontières nord de l'empire en fait un excellent candidat au marquisat. Le marquis sera donc en charge du territoire (village, port et forêt compris), tandis que le village en lui-même sera administré par un bourgmestre.

 

Outre ces considérations RP, et pour en venir à du plus concret; j'aimerais donner à Férincs des allures de petit village côtier, de bourg de pêcheurs. Le village sera donc composé d'un port, qui est déjà fait et qui sera simplement amélioré; et de maisons qui restent encore à être construites. Il s'agira de maisons basses pour la plupart, parfois dotées d'un étage, et construites en briques et en bois afin de résister aux vents marins. Chaque maison sera légèrement surélevée sur une base de grès, de sorte à se prémunir des inondations qui sont courantes à proximité des fleuves. Enfin, j'ai choisi d'écarter l'idée de maisons emmêlées dans des arbres telle qu'il en avait été question à l'origine du projet, pour prendre une tournure plus rurale comme ce qui a été commencé avec l'une des deux seules maisons du projet et qui semble être la direction prise avant son abandon.

 

Enfin, à terme, je compte doter le projet de tout ce qui se fait de mieux en terme de décoration: PNJs, Animaux décoratifs, Zone d'ambiance, cubo (oui oui, ça compte dans la déco, ça vire les vieux zombards des rues).

 

 

 

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=> Dimensions: mêmes que les dimensions actuelles, environ 250x200.
=> Hauteur: même que l'actuelle.
=> Plan de votre territoire: Cf la carte ci-dessous.
=> Zone de construction: Terrestre et marine (dans les eaux territoriales). Un peu de souterrains.
=> Objectif du Projet: Décoration et habitations.
=> Personne responsable du projet: Pencroff.

 

Comme mentionné en introduction, j'ai pris contact avec le dirigeant et fondateur du projet, mais sans avoir de réponse. Après près d'un mois, j'ai demandé à Squirkiz, gouverneur en charge des demandes de projets et des procédures, si il était possible d'en lancer une pour le projet. Une fois la procédure lancée par un scribe, et après un mois sans réponse de ce coté là non plus, je peux donc lancer cette demande de reprise.

 

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Carte des aménagements prévus

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(oui c'est mal dessiné, sorry)

 

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Divulgacher

Quelques vues générales du projet, avec l'architecture prévue pour les maisons/bâtiments:

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Vues sur le manoir qui est prévu:

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Vues sur la goélette prévue pour le port, sur un modèle de Wariow:

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Détail de la petite église du village:

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Divulgacher

Voilà déjà plus de huit jours que la pluie tombait sans discontinuer. Huit jours que de lourds nuages masquaient le soleil, et qu’une morne grisaille s’était installée sur Stendel. Le ciel déversait sur la terre un flot continu de ces longues gouttes glacées qui fouettent le visage et transpercent les vêtements, et qui s’accumulent pour faire gonfler les fleuves et les tirer hors de leurs lits.

Sous ce déluge, très loin au nord de la capitale, les habitants du village de Férincs se préparaient à recevoir l’été, dont ces violents orages n’étaient que les signes annonciateurs. La saison allait vraisemblablement être chaude, non pas que cela soit insoutenable dans cette modeste bourgade ou l’eau abonde déjà par la proximité de la mer et par les nombreux cours d’eau ; mais chacun regardait avec un léger pincement les derniers jours du printemps se décrocher de l’éphéméride.

 

Férincs était une sorte de Phoenix, ville nouvelle construite au-dessus d’une ancienne cité perdue et qui avait repris son nom et ses frontières, comme un enfant chez qui on retrouverait les traits d’un vieil aïeul duquel on donnerait le nom ; comme pour clore une boucle.

La ville était peuplée majoritairement d’hommes-chats et de chimères, comme son antique parente, et vivait majoritairement de la pèche de par son avantageuse position aux bords du lac de ligny. Cette proximité avec ce lac, dont les confluents menaient à la mer de Grabah par le nord de Zuccheria, offrait en effet la possibilité de pêcher aussi bien en eau douce qu’en eau salée ; permettant des escapades en mer en moins d’une journée selon les courants. De là, chacun comprendra facilement pourquoi les hommes chats s’attachèrent tant à cette région durant tous ces siècles, et pourquoi le village avait tant de succès auprès des chimères piscivores.

 

Malheureusement, cette proximité avec la mer du nord stendelien offrait également un désavantage majeur : la présence, toute relative mais bien réelle, des bandes de pirates nordiques. Ces bandes, particulièrement actives hors des eaux impériales, s’aventuraient parfois vers les côtes stendeliennes ; comme pour tester la réponse de l’empire aux intrusions. Plusieurs incidents du genre avaient été signalés dans la dernière décennie et un équipage de pêcheurs Férinctiens avait même été porté disparu, la menace était donc bien présente parmi les habitants de la ville, malgré une virulente réponse des autorités impériales.

En effet, suite à la disparition des pêcheurs qui fut attribuée à un acte de piraterie, l’amiral Wariow avait fait dépêcher une escadre de frégates et de corvettes, qui avaient pendant un temps chassé toutes les menaces qui avaient pu planer sur les abords de férincs. Mais, ne constatant la présence d’aucun pirate dans a région, l’escadre avait fini par être réduite à trois bâtiments d’interception, qui avaient la charge de croiser dans l’immensité de la mer du nord.

En l’an 270, cette escadre fut supprimée, et la charge de patrouiller la côte fut passée à un unique bâtiment, qui n’en démérita d’ailleurs pas.

Mais si les bandes de pirates s’étaient bien gardées de se montrer durant le pic de présence de la marine de la garde, elles n’avaient rien raté de leur départ. Afin de ne pas lever de soupçons, les pirates avaient choisi de ne pas tenter de nouvelles excursions avant la mise en marche de leur véritable plan, un plan qui avait été la véritable raison de leur prédation dans les zones du nord de stendel.

 

En effet, si le village de Férincs offrait un port de premier choix pour le commerce et la pêche, il représentait également un objectif stratégique clef pour qui voudrait contrôler la mer du nord et faire taire l’hégémonie impériale qui y régnait. Ayant été relativement épargnées par les conflits qui avaient secoué les siècles sur stendel, les régions nordiques de l’empire avaient été délaissées par les mesures de fortifications et de défense du territoire, et la mer du nord était devenue une cible facile. De plus, le port d’attache de la garde volontaire se trouvant à Middenheim, soit à l’extrême sud de l’empire, et la flotte impériale étant déjà surmenée par sa défense des mers intérieures ; toute intervention maritime impériale en direction du nord se trouverait grandement ralentie.

La maîtrise du port de Férincs permettrait donc à des hordes rebelles de se projeter dans toute la mer du nord sans être rapidement inquiétées, et ouvrait même la voie vers les mers intérieures de l’empire, ou le commerce maritime jouait le rôle de véritable réseau sanguin entre les plus grands royaumes et duchés de l’empire. Autant de raisons qui poussèrent, après moult hésitations, les bandes nordiques à passer à l’action.

 

En 273, de retour sous le déluge qui animait le début de ce récit, les bandes nordiques estimèrent que le gros temps qui agitait le nord de Stendel était la fenêtre d’action idéale pour opérer leur attaque et capturer le village. Ils naviguèrent alors tout le jour et une partie de la nuit, sans que personne ne se trouvât en position de remarquer leur arrivée. Dans la houle, glissant entre les lames et battus par la pluie et le vent, trois navires d’un fort tonnage pénétrèrent les eaux territoriales de Stendel et mirent le cap sur le port de Férincs. A leur bord, à raison de trois-cents hommes par navires, près de neuf-cents guerriers se préparaient à débarquer.

 

Enfin, quand les trois vaisseaux se trouvèrent à quelques encablures du village, vers trois heures du matin, les chaloupes furent jetées à l’eau avec la première vague de guerriers et de pirates, qui se ruèrent sur les habitations.

Surprise dans le sommeil par ce brutal assaut, la population de Férincs n’offrit aucune résistance, tétanisée par la violence des nordiques. Chaque maison fut mise à sac, parfois brulée, les familles furent séparées et de nombreux habitants furent sommairement exécutés. Les enfants furent rassemblés, de même que les femmes et les hommes, en des endroits distincts.

Au même instant, alors que le chaos rongeait le village, un autre groupe de nordiques s’empara de la petite forteresse de « la griffe » ou la modeste garde de la ville tenait garnison. En quelques minutes, tous les gardes-chats furent exterminés dans de violents combats à l’arme blanche, et la petite place forte tomba sous l’emprise des barbares.

 

Quand le soleil se leva sur Férincs, la petite bourgade était anéantie. Plusieurs incendies, finalement circonscrits par la pluie, avaient ravagé une partie des habitations, et les rues étaient jonchées des corps sans vie des malheureux qui avaient tenté de résister. Dans le port, de nouveaux navires nordiques, qui avaient rejoint les envahisseurs de la nuit, achevaient de débarquer leurs troupes. Une véritable noria de navires débuta alors, à raison de trois débarquements par jour, ce qui devait porter le nombre des barbares à près de cinq mille hommes la première semaine.

Quant aux familles d’hommes-chats qui résidaient en ville et qui étaient à présent captives des nordiques, leur sort était plus que jamais incertain. En effet, si elles avaient échappé aux premiers massacres, le destin que leur réservaient les barbares n’était guère plus enviable, bien que rien ne fut décidé dans un premier temps.

 

Une partie des chefs nordiques, les plus avisés, estimaient qu’il était nécéssaire de conserver les habitants sur place comme otages, en prévision de la prochaine et certaine réponse de l’empire. Le gouvernement impérial était en effet connu dans le monde pour accorder une importance singulière à chacun de ses sujets, et il y avait fort à gagner en menaçant de massacrer la pauvre population du village, avant d’ouvrir les moindres négociations. D’autres chefs nordiques, les plus cupides, estimaient quant à eux que cette capture d’hommes-chats était une véritable aubaine, leur race étant particulièrement prisée des marchés aux esclaves qui fleurissent partout en dehors de l’empire.

Deux camps s’affrontaient donc au sujet de la gestion des otages, si bien que le chef suprême des barbares, le Jarl Olrich, décida de reporter sa décision et de conserver les otages sur place. Si ses subordonnés, cinq skarl, ne semblaient pas d’accord à ce sujet, ils convinrent en revanche qu’il était plus urgent de concentrer leurs forces à sécuriser leur position. Le lendemain même de leur débarquement, ils avaient déjà l’assurance que leur arrivée avait été remarquée, et il n’était qu’une question de temps avant que des forces ne soient déployées contre eux. Tout leur effectif n’ayant pas encore été rassemblé, ils devaient redoubler de vigilance…

 

 

Il ne fallut pas longtemps avant que la nouvelle de l’invasion ne parvînt à la capitale, avant de faire le tour de l’empire. Partout où les crieurs annonçaient le drame, la consternation submergea l’opinion publique. L’empire était un véritable monstre de puissance, et il était de notoriété publique que ses ennemis ne survivaient pas longtemps. La réponse des autorités face à la barbarie avait toujours été absolue : toute menace doit être et sera abolie, rapidement et vigoureusement.

Parmi les premiers partisans d’un anéantissement rapide et méthodique de la menace, on ne s’étonnera pas de retrouver les deux maréchaux Pencroff et Zorn ; dont l’histoire a montré par le passé qu’ils tenaient en horreur de voir le moindre mal atteindre leurs précieux conscitoyens.

Les deux hommes, qui avaient réuni en catastrophe leur état-major de crise, ne pouvaient retenir une grimaçe consternée. Ils savaient, tous les deux, que le nord de Stendel avait toujours été un point faible, et une de leur crainte se réalisait devant eux : des habitants de l’empire avaient été massacrés sous leur garde. La déception, le sentiment d’échec et le vif désir de mettre un terme rapide et violent à cette mascarade se lisait sur leurs visages ; si bien qu’autour d’eux personne n’osait encore prendre la parole.

Ce fut, finalement, la maréchal Pencroff qui rompit le silence.

 

-          Combien sont-ils ces guignols ?

Demanda-t-il.

 

-          Quelque chose comme mille ou deux-mille. D’après ce que l’on sait, ils seront cinq-mille à la fin de la semaine, et sans doute dix-mille d’ici deux semaines…

Lui répondit le maréchal Zorn.

 

-          Deux semaines c’est le temps qu’il va nous falloir pour y aller, partons donc sur un ennemi fort de dix mille hommes.

 

-          C’est tout vu, le corps des maréchaux suffira à lui seul, mais au besoin je peux mobiliser la Garde Volontaire… Je te rejoindrai à Férincs avec des troupes de choc, j’ai justement formé une division étrangère qui a besoin de voir du pays…

 

-          Non, la garde rentre à peine de campagne contre les orcs, que tu es allé chercher on-ne-sait où. J’aimerais ménager les troupes… Je ne vais partir qu’avec le corps des maréchaux. Quant à toi, ma foi il faut bien que l’un de nous reste en capitale pour s’occuper des affaires de l’armée. Je me suis tapé ta paperasse pendant que tu allais t’amuser à Belvy, c’est à moi. Ces barbares ont osé souiller le sol impérial de leur pitoyable existence, je vais aller les renvoyer au néant qu’ils n’auraient jamais dû quitter.

 

-          Certes, après tout ce n’est jamais que dix-mille barbares. Je parie que moins du douzième sait lire, et moins du quart sait faire ses lacets. Avec les quinze-mille soudards du corps, l’affaire sera vite réglée, aussi ne manque pas d’en faire un exemple.

 

-          Oh ne t’inquiète pas. Chacun de ces barbares paiera au centuple chaque goutte de sang que ses semblables ont fait couler. Et si après les avoir piétinés je n’en ai pas eu pour mon compte, et bien je demanderai à l’amiral Wariow de venir récupérer mes troupes et j’irai débarquer dans leur contrée d’abrutis, histoire de leur faire gouter au plaisir de l’invasion.

 

-          Ma foi, je te fais confiance pour que leur pénitence soit la plus sanglante et la plus pénible possible. Assure-toi tout de même de ne pas nous faire passer pour les méchants de l’histoire. Je ne voudrais pas que nos détracteurs se servent d’une campagne de vendetta contre nous.

 

-          Nos détracteurs ? Je t’en prie… A Kel’daer, ils disaient que les démons ne seraient jamais dominés. A Birak Heim, ils disaient que la légion de l’aurore ne serait jamais vaincue. A Asayaka, ils disaient que les dragons ne seraient jamais domptés. A Belvy, ils disaient que les hordes ne seraient jamais brisées… Désormais ils ne disent plus rien. Ils nous craignent, comme la mort, et les cataclysmes…

 

-          Amen… allez ne tardes pas, le corps est en ordre de bataille.

Acheva le maréchal Zorn.

 

Et, après un bref salut militaire, les deux hommes se séparèrent.

Le maréchal Pencroff, assumant la charge de cette nouvelle campagne, chevaucha jusqu’au camp ou s’étaient rassemblés les régiments du corps des maréchaux. Là, réunis en divisions, puis en brigades, les unités bivouaquaient, en attente de l’ordre de marche.

Il fallut encore deux jours de préparatifs au corps pour être fin prêt. Quand tous les officiers furent instruits de leurs ordres de marche et que la logistique fut reglée, et que la route fut choisie ; le corps s’ébranla. L’avant-garde ouvrit la voie, suivie de la division Pencroff, de la division Zorn puis de l’arrière-garde en file indienne.

 

Dès le commencement de la marche, le maréchal Pencroff ne manqua pas d’envoyer une de ses compagnies de mousquetaires au devant de l’armée afin de reconnaitre au plus vite l’état du village de Férincs et de le renseigner sur les mouvements ennemis.

La route qui conduisait à Férincs depuis la capitale était longue, et sinueuse. De plus, les mers intérieures de l’empire forçaient les troupes à emprunter d’interminables détours et chemins côtiers à défaut d’avoir pu rejoindre le théâtre d’opération par voie maritime : La flotte de l’amiral Wariow était en effet occupée à réaliser un blocus naval conte une nation rebelle, et aucun bâtiment n’avait pu être libéré dans un délai satisfaisant. De plus, le déplacement d’un corps de quinze-mille hommes aurait nécessité un nombre considérable de vaisseaux, impliquant une logistique dentesque et inutilement couteuse. C’est donc par la route que le maréchal s’en allait en guerre, ses hommes et lui n’en avaient que d’autant plus l’occasion de ruminer leur rage.

Après une semaine et deux jours de marche, contrairement aux deux semaines annoncées initialement car le corps avait maintenu une cadence redoublée sur la plupart du trajet ; le corps arriva en vue de sa destination.

 

Arrivant par le sud sur des hauteurs qui surplombaient le village, le maréchal fit arrêter ses troupes sans prendre le soin de les dissimuler. Il savait que les nordiques avaient repéré son arrivée et probablement compté ses forces, aussi voulait-il leur faire savoir qu’il était enfin là, et que l’enfer allait bientôt s’abattre sur eux. Rejoint par son état-major, il observa longuement le village et les travaux de défense qui y avaient été faits par les barbares.

Devant lui, à quelques centaines de mètres, le village semblait avoir été entouré d’un remblai défensif renforcé de palissades de bois, aux pieds desquelles on pouvait voir une large tranchée. Derrière la palissade et le remblai, des barbares les observaient, armées d’arquebuses et semblant entourer des pièces de canon, visiblement issues du pont d’un navire et mises en batterie sur terre. Cette modeste ligne de défense terrestre ne serait pas compliquée à percer, mais le maréchal souhaitait éviter d’inutiles pertes dans un assaut frontal irréfléchi. Son regard se porta alors sur le port, et particulièrement sur sa rade.

En effet, le port de Férincs, qui ne pouvait accueillir que des navires de faible tonnage, ouvrait sur une large rade ou mouillaient les plus gros navires. En l’occurrence, deux navires nordiques y avaient jeté l’ancre et semblaient occupés à débarquer des vivres. Cette rade ouvrait sur la mer par un détroit qui venait clore le bassin, et la terre sur prolongeait sur ses côtes de sorte que, sans entrer dans le village, on pouvait voir l’entrée du port depuis la berge. Ce détail, qui est un cas d’école d’un siège d’une ville portuaire, attira l’attention du maréchal.

Quittant sa lunette ses yeux, il leva le bras en direction d’un officier qui se tenait en retrait. L’homme, qui portait les épaulettes de commandant sur un surtout d’artilleur, piqua son cheval pour se porter à la hauteur de son chef.

 

-          Commandant Piquart, voyez-vous ces côtes qui bordent la rade ? Celles qui sont les plus proches du détroit.

Demanda le maréchal.

 

-          Je les vois sire.

Lui répondit le commandant Piquart.

 

-          Parfait. Rassemblez des sapeurs et votre artillerie à pieds, je veux qu’on y installe des redoutes. Veillez à faire creuser les remblais avant d’approcher les canons, je ne veux pas que les artilleurs et leurs pièces soient exposés au feu des navires.

 

-          Ce sera fait sire. Nous installerons les canons assez loin de la palissade qui borde le village cependant, afin de ne pas risquer de sortie inopinée de l’ennemi. Une fois que les batteries seront en place, doit-on attendre quelque instruction de votre part ?

 

-          Non. Vous voyez tout ce qui flotte dans la rade ? Et bien je veux que ça ne flotte plus. Tirez sur tout ce qui mouille dans cette baie, et sur tout ce qui tente d’y entrer ou dans sortir sans battre pavillon impérial. Au travail !

Termina le maréchal.

 

A ces mots, le commandant d’artillerie piqua de nouveau son cheval et quitta l’état-major. Le maréchal se tourna alors vers le colonel D’hubert, son aide de camp.

 

-          D’hubert, vas chercher l’artillerie à cheval de ma division, et fait la mettre en batterie sur cette hauteur ou nous sommes. Que les canons se postent à vingt mètres les uns des autres et qu’ils se préparent à faire feu sur les pièces de marine qui garnissent la palissade ennemie sur mon ordre.

 

-          A vos ordres sire !

Et le colonel, quittant également l’état-major, s’en alla rejoindre les batteries qui se trouvaient encore au milieu du cortège.

 

Le maréchal se tourna vers le général Martineau, son chef d’état-major.

 

-          Martineau, voilà mes ordres pour le siège. Je veux que les régiments de fusiliers-grenadiers, de tirailleurs-grenadiers et d’impérial-léger creusent des tranchées en demi-cercle autour du village, hors de portée des arquebuses ennemies et de leurs canons. Ce sont des pièces de marines, trop lourdes pour être efficaces au boulet contre des fantassins, je pense que les hommes creuseront tranquilles. Je veux également que les régiments d’impérial-grenadiers et de maréchal-grenadiers forment des colonnes d’assaut, avec les compagnies de sapeurs-grenadiers en tête de chaque colonne. Je veux que le régiment de vélites-carabiniers aille protéger les batteries que nous allons disposer sur la côte, et que les dragons des trois régiments démontent pour aller tenir l’autre côté de la rade. Enfin, rassemble la cavalerie sur l’arrière, bien que je pense que nous n’en aurons qu’un usage limité. Au besoin, nous les ferons démonter également. C’est compris ?

 

-          Parfaitement sire, à vos ordres !

 

Et le général, qui avait la charge d’organiser le déploiement de l’armée, quitta le groupe avec ses ordonnances.

Le reste du jour fut employé à la transmission des ordres, et les soldats attendirent la tombée de la nuit avant d’entamer leurs travaux de terrassement. Alors, sous couvert de l’obscurité, sapeurs et fantassins creusèrent les tranchées et les redoutes et préparèrent leur siège au nez et à la barbe des nordiques, que ne purent qu’entendre les coups de pioches et de pelles.

Lorsque le jour se leva, l’ouvrage était pratiquement achevé. Une tranchée, sommaire, encerclait déjà le village à près de cinquante mètres de la palissade. Dans le fossé, les fusiliers et chasseurs se tenaient prêts à combattre, bien que le rôle ne consistât encore qu’à interdire la fuite des nordiques, ou toute excursion de leur part hors du village.

 

Derrière les tranchées, abrités par des replis du terrain, les grenadiers avaient formé leurs colonnes et attendaient fébrilement les instructions. Ordre leur avait été donné de se préparer à prendre racine, le maréchal souhaitant tenter d’enjoindre les barbares à libérer leurs otages. Il n’était évidemment pas question de négocier, mais plutôt d’offrir à l’ennemi une sortie honorable : rendre à l’empire ses précieux habitants et éviter que leur propre peuple ne soit exterminé au cours d’une future campagne punitive.

 

Mais avant d’entamer quelque forme de dialogue, il était bon de remémorer aux nordiques dans quelle situation ils s’étaient mis et quelle était leur place dans ce rapport de forces. En effet, si celui qui souhaite négocier prendra toujours soin de ne pas brusquer les pourparlers, ce n’était pas la position choisie par le maréchal. Il exigeait purement et simplement la libération des civils, et avait la ferme intention de donner le ton. Pour cela, il pouvait compter sur les deux batteries d’artillerie de campagne, dont les redoutes avaient été achevées durant la nuit.

 

Galopant sur son destrier, il se porta à la hauteur des canons, qui tenaient déjà en joue toute la rade. Là, retrouvant le commandant Piquart, le maréchal lui glissa quelques ordres, avant de se porter sur un léger promontoire duquel il était visible depuis le village.

Les barbares, qui avaient remarqué, non sans quelque effroi, la mise en batterie de canons ; observaient attentivement tout ce qu’il se passait dans leurs environs. Les observateurs virent alors le maréchal Pencroff, à cheval, qui levait son bicorne à leur intention.

 

Un des skarls, alerté, monta sur le toit ou étaient postés les observateurs. S’armant d’une lunette, il observa également le promontoire sur lequel se trouvait son adversaire, à la fois si près et si loin ; hors de portée des armes nordiques en tout cas. Faisant le lien avec la batterie de canons, le skarl comprit que le maréchal avait l’intention de faire feu sur les navires qui mouillaient dans la baie. Il crut, alors, que ce n’était encore qu’une menace, destinée à leur forcer la main quant à la restitution des otages.

Alors, pensant qu’il ne s’agissait que d’un coup de poker, le skarl adressa au maréchal un signe grossier, signalant d’une manière peu élégante qu’il ne céderait pas à la menace ; persuadé que le maréchal n’oserait pas entamer des négociations sur un acte belliqueux. Malheureusement pour lui, le maréchal ne souhaitait pas négocier. Ce dernier, en réponse au geste irrévérencieux du skarl, se contenta de lever son bicorne.

 

Immédiatement, un bruit de tonnerre résonna dans toute la baie. Comme une seule pièce, 16 canons et 4 obusiers firent feu sur les navires, en tir tendu, au boulet de 12 livres. Immédiatement après la foudre des canons, un formidable craquement déchira l’air ; laissant entendre que plusieurs des coques de bois avaient été éventrées. Le choc fut si brutal qu’un des navires, qui avait reçu la salve en plein flanc, prit un instant un gite de vingt degrés, avant de rouler lourdement sur son assiette d’origine.

Puis, une minute après la première salve, une seconde retentit, toujours suivie du même sinistre craquement. Paniqués, les quelques marins qui gardaient les navires se jetèrent à l’eau pour tenter de gagner la rive, alors que derrière eux les vaisseaux recevaient une troisième salve au but.

Des deux navires qui mouillaient dans la rade, le premier sembla rapidement prendre l’eau, tandis qu’un incendie semblait s’être déclaré sur le second. Sur les ponts, le sauve-qui-peut général acheva de dresser un tableau dramatique : Les nordiques étaient à présent privés de moyen de repli, et se trouvaient pris au piège dans Férincs.

 

Quand le Jarl, alerté par la canonnade, arriva sur le port ; il ne put que constater la perte de ses navires et, par là, la perte de son unique ligne de ravitaillement. Au même instant, alors qu’il observait encore les flammes dévorer le dernier des deux navires encore à flot ; une sentinelle vint lui porter un message, qui avait été délivré par un pigeon voyageur.

Le message, griffonné sur une petite feuille de papier, ne contenait qu’une ligne :

« Ce n’est pas moi qui suis coincé ici avec vous, c’est vous qui êtes coincés ici avec moi. »

 

Bien qu’il tentât de garder son sang-froid devant ses hommes, le Jarl pâlit. De colère, il froissa le message, et ne prit pas la peine d’y répondre.

En vérité, il savait que des deux camps, c’est bien lui qui était à court d’options. Certes, il disposait d’otages ; mais que pouvait-il en faire ? Sans navires, il ne pouvait aller nulle part. Et si par malheur il venait à mettre ses menaces à exécutions, que resterait-il pour le prémunir d’un assaut sanglant des troupes du maréchal ? Derrière quoi pouvait-il encore se cacher ? Le Jarl savait que ses Skarls, plus jeunes et plus fougueux que lui, ne se laisseraient pas intimider et préféreraient aller au bout de leur entreprise, mais à quoi cela allait-il les mener ? Les nordiques étaient dans une impasse, et leur plan, pour peu qu’il ait jamais existé, tombait déjà à l’eau. Il était de notoriété publique que les impériaux ne négociaient jamais, toute cette entreprise lui parut soudainement terriblement vaine.

Alors que le Jarl était encore perdu dans ses pensées, un de ses sbires vint le tirer de ses songes. Avec les navires, de précieuses réserves de vivres et d’armes avaient sombré dans la baie, et une cinquantaine de barbares avaient péri. Le soleil était désormais à son Zenith, mais du soleil malheureusement les nordiques ne pouvaient espérer aucun secours.

 

Du coté des impériaux, ce premier jour de siège se déroulait visiblement à merveille, et les préparatifs allaient bon train. Après avoir suivi attentivement la destruction de la petite flotte nordique, et cherché de sa lunette à voir la tête dépitée du skarl ; le maréchal avait rejoint l’arrière des lignes après une courte promenade à cheval.

Derrière un petit relief, au sud de Férincs, le corps des maréchaux avait en effet établi sa base logistique. Dans ce campement fait de chariots et de grandes tentes, on recevait les vivres que l’on répartissait vers les régiments aux heures de tables, on gardait les chevaux, on entretenait les armes et, surtout, on recevait de la poudre. Portant sa monture à la hauteur d’un jeune lieutenant du train d’artillerie, le maréchal esquissa un bref salut. Reconnaissant le commandant en chef de la campagne, le jeune officier se raidit et présenta son plus rigoureux salut militaire.

 

-          Sire, votre commande de poudre arrive petit à petit. Comme vous l’avez demandé, nous en recevrons tous les jours une quinzaine de barils. Le premier lot vient d’être enregistré, je l’ai fait disposer avec le reste de la poudre.

 

Ayant visiblement reçu les informations qu’il était venu chercher, le maréchal remercia le lieutenant, et piqua son cheval pour s’en retourner auprès de son état-major, dont la tente avait été installée non loin.

Arrivé devant la toile, il démonta et confia son destrier à une ordonnance, qui se retira sur le champ. Le maréchal, retirant son bicorne, entra dans le chapiteau.

A l’intérieur se trouvaient le général de division Marceline de Bercheny, son lieutenant-général ; le général de brigade Evariste Martineau, son major-général ; et les colonels d’Hubert, Feraud, Pajol et Yamato, ses aides de camp. Au centre de la pièce une carte d’état-major avait été étendue sur une table de fortune. De frêles tabourets avaient été disposés dans la tente, bien que tous les officiers fussent debout, et des tambours d’infanterie avaient été réquisitionnés pour servir de tables-basses.

Voyant leur commandant se joindre à eux, généraux et colonels saluèrent. Le maréchal esquissa un salut militaire en retour, et s’approcha de la carte.

 

-          Mes chers camarades, nos réservent de poudre dépassent à présent l’armement d’un aviso en campagne, aussi avons-nous le loisir de tirer au canon toute la journée. Des estafettes du train d’artillerie nous apporteront tous les jours de nouveaux barils, inutile de retenir nos coups !

Déclara le maréchal.

 

-          Pardonnez-moi sire, non pas qu’il me déplaise de bombarder ces cloportes jusqu’à ce que la terre en fut plate sur un kilomètre carré, mais les otages sont toujours dans la zone ! Avons-nous vraiment le luxe de tirer dans le tas ?

Demanda le général Bercheny

 

-          Dans le tas ? Non, rassures-toi marceline ! Avec l’idée que j’ai eue en venant, nous n’aurons même pas besoin de toucher quoi que ce soit !

 

-          Je ne comprends pas sire, où diable est-ce que nous allons tirer à longueur de journée si ce n’est pas sur le village ?

 

A ces mots, le colonel Feraud se saisit d’une sorte de paquet enroulé dans un morceau de linge. Défaisant l’étoffe, il en tira une sorte de boulet de canon de 12 livres, percé de nombreux trous. Montrant l’objet comme s’il eut présenté un tour de magie, le maréchal reprit son explication.

 

-          Mes amis, je vous présente le « boulet fusant ». Une arme parfaitement inutile au combat, mais qui va dans notre situation rendre de grands services !

 

-          Comment ça ? Quel genre de services peut-il rendre si il est inutile au combat ?

 

-          Parce qu’il siffle, figurez-vous.

 

-          Mais, sire, par tous les saints de l’empire, que diable voulez-vous que nous fassions d’un boulet qui siffle et qui ne touche rien ?

 

A cette question, incrédule, du colonel Pajol ; un coup de tonnerre répondit. Immédiatement, un assourdissant sifflement raya l’air. Tous, dans la tente, durent porter leurs mains à leurs oreilles, alors que l’insupportable projectile s’échappait au loin.

 

-          Voilà, mes amis, comment ce boulet et les tonnes de poudre que j’ai commandé vont nous permettre de vaincre ces nordiques en perdant le moins de soldats possible et en tâchant de ne point blesser nos précieux otages. A partir de ce soir les canons de la côte tireront ces boulets vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tous les jours, à raison d’une salve toutes les quinze minutes. Où qu’ils soient dans le village, aucun de nos ennemis ne pourra fermer l’œil. Quant à nous, nos troupiers se reposeront par roulement derrière le relief à l’opposé de la direction du tir, à quelques cinq-cents mètres des canons. D’ici une semaine, tous les barbares seront si affaiblis et assourdis que nous pourront passer leurs défenses sans le moindre mal. Quant aux otages, ils ne sous en tiendront pas rigueur je suppose.

 

Dans la tente, les officiers se regardèrent. Une part d’eux leur laissant à penser que l’idée du maréchal était stupide et qu’il avait visiblement besoin d’une bonne bataille… Mais, sans qu’ils ne puissent dire pourquoi, une autre partie était convaincue que ce plan pouvait porter ses fruits. Et puis après tout, qu’avaient-ils à perdre ?

Le soir même, l’artillerie du corps entama son premier concert de boulets fusants. Le résultat des tirs simultanés fut encore pire que ce qu’espérait le maréchal, si bien qu’il fallut reculer la zone de repos des soldats du corps à un kilomètres, au lieu des cinq-cents mètres initiaux.

Et puis, comme prévu, les canons ressassèrent leur mélodie toutes les quinze minutes, à raison de salves de dix boulets tirés à une minute d’intervalle. Le vacarme provoqué fut si terrible et sa répétition si abominable qu’il fallut remplacer les servants de canons presque toutes les deux heures pour qu’ils ne deviennent pas fous.

 

La première nuit, les nordiques tentèrent bien de faire taire les canons ; montant même en batterie quelques-unes des pièces de marine qu’ils avaient eu le temps de descendre de leurs navires. Mais, sur la côte, protégés par un repli du terrain et par les solides redoutes creusées par les sapeurs ; les canons du corps semblaient intouchables. Des tirs de flèches furent également tentés, mais les batteries avaient été recouvertes de toitures de bois, et rien n’y fit.

Parallèlement à ce harcèlement sonore, le maréchal ordonna également à l’artillerie à cheval de prendre pour cible les canons nordiques qui avaient été installés sur la ligne de défense du village. Une première salve enleva trois canons en quelques minutes, et les barbares durent se dépêcher de retirer les autres canons de la palissade pour ne pas les perdre ; si bien que les contours du siège furent dépourvus d’artillerie de leur côté.

 

Le deuxième soir, après déjà plus d’une journée et une nuit de tirs récurrents ; les barbares commencèrent déjà à montrer des signes de faiblesse. Les sentinelles qui paraissaient sur la barricade semblaient munis de casques et de bandeaux protégeant vainement leurs oreilles, de les observateurs les plus proches pensèrent distinguer les premières cernes sur leurs visages.

 

Le troisième soir, après deux nuits sans sommeil, certains barbares semblèrent déjà à bout. Abrutis par la fatigue, trainant les pieds et baissant la tête ; certains s’endormaient à leur poste, avant d’être réveillés par les sifflements stridents des boulets. Déjà, certaines sentinelles s’étourdissaient et semblaient oublier le danger qui pesait sur eux. Alors, de temps en temps, un barbare se levait trop près de la palissade, et laissait dépasser sa tête au-dessus du mur de bois. Il n’en fallait pas plus aux voltigeurs des régiments impérial-léger, qui mettaient en joue tout ce qui dépassait de la barricade afin d’y loger une balle. Les premiers barbares tombèrent ainsi, sans même entendre le coup de mousquet claquer tant leurs oreilles étaient meurtries.

 

Dans la mairie du village, le Jarl et ses skarls étaient à bout. Depuis le début du siège, outre le petit mot du maréchal qui laissait entendre qu’une fin funeste les attendait ; ils n’avaient reçu aucune demande de pourparlers, aucun message laissant à penser que des négociations étaient possibles. La discussion entre les deux camps n’existait même pas, car elle était parfaitement inutile pour les impériaux : Ils exigeaient que les otages leur soient rendus, sans condition. Il n’y avait rien à discuter, rien à négocier, et les chefs nordiques ne pouvaient rien faire d’autre que de voir leurs guerriers s’affaiblir un peu plus à chaque nuit blanche.

Le cinquième soir, la situation était devenue intenable pour les barbares, et le maréchal n’avait pas fini de se joueur d’eux. Alors que le crépuscule accaparait peu à peu sa part du ciel, et que les barbares, épuisés, soupaient piteusement dans leurs abris et dans les rues ; ils furent tirés de leur pesante apathie par une gigantesque clameur qui s’échappait des lignes impériales.

Dans l’obscurité naissante, une née de cris de guerre et de sonneries de clairons s’éleva. Les soldats du corps des maréchaux hurlaient à pleins poumons leurs plus puissants « vive l’empire », « A la bataille » et « Mort aux tyrans » alors qu’autour d’eux, les tambours et les clairons entamaient leurs roulements les plus martiaux.

 

Les nordiques, qui malgré la fatigue n’avaient pas oublié leurs adversaires, avaient passés les jours précédents avec l’angoisse de cet assaut impérial, qu’ils redoutaient de plus en plus. Tous vivaient avec cette épée de Damoclès, la certitude absolue qu’un combat à mort allait avoir lieu. Mus par la peur de la mort, l’excitation, la rage de vaincre et l’instinct ; tous se ruèrent à leurs postes, malgré la fatigue, prêts à livrer le combat qui allait, enfin, les délivrer de la tourmente.

Mais quand ils arrivèrent, gonflés à bloc, à la barricade ; rien. Face à eux, le néant, le vide, pas un soldat. Les impériaux n’avaient pas quitté leurs tranchées, les tambours s’étaient tus ; et seuls quelques rires moqueurs s’élevaient encore depuis la pénombre. Les barbares s’effondrèrent sur eux-même, c’était le coup de trop.

 

Comme pour enfoncer le clou, les impériaux rejouèrent la scene plusieurs fois dans la nuit et dans la journée du lendemain. Chaque fois, les barbares les plus hardis se ruaient à leur poste ; mais chaque fois, malheureusement, ils étaient moins nombreux.

Le sixième soir, exténués, démoralisés, brisés, le Jarl et ses Skarls se réunirent pour décider de la suite de leurs opérations. Se rendre ? impossible. Ils avaient attaqué l’empire et ne pouvaient s’attendre qu’à être massacrés, ou réduits en servitude dans un bagne jusqu’à la fin de leurs vies. Combattre ? Avec quelles forces ? Rien ne leur restait de leur combativité. Les rues étaient couvertes de soldats à demi morts de sommeil, délirants, parlant seuls. Devaient-ils attendre quelque renfort ? Impossible encore. Depuis deux jours, les seuls navires aperçus au large battaient pavillon Stendelien, la mer du nord avait visiblement été verrouillée et aucun secours ne pouvait être attendu par cette voie.

 

Il ne leur restait qu’une option : les otages. Depuis le début du siège, ces malheureux avaient également durement souffert du manque de sommeil et du bruit constant, à plus forte raison que l’ouïe des hommes-chats est beaucoup plus sensible que celle des humains. Mais la présence des troupes alliées avait maintenu l’espoir dans les cœurs, et la certitude d’un sauvetage prochain leur avait permis de tenir le coup. Les nordiques savaient que les impériaux accordaient la plus grande importance à la vie de leurs semblables, aussi ne leur restait-il que cette carte à jouer : menacer de tuer les otages pour faire cesser cet enfer.

Un des skarls, le dernier à réellement tenir debout, fut chargé de porter le message en qualité d’émissaire. On lui remit une lettre, attendu que le malheureux, pourtant le mieux portant du groupe, ne pouvait plus aligner plus de deux phrases sans s’arrêter pour réfléchir. Il devait, après avoir passé la barricade, demander aux soldats du maréchal de le conduire jusqu’à ce dernier, au risque d’être fait prisonnier. Le message qu’il portait demandait l’arrêt immédiat des coups de canon et la mise en place d’une trêve en échange de la libération des enfants, sans quoi ces derniers seraient les premiers à être tués.

 

Une fois la lettre en poche, le Skarl fut habillé de la manière la plus officielle possible afin que son rang et sa qualité ne laissent pas de doute, et il fut envoyé en direction de la sortie du village, ou tenaient garnison la poignée de guerriers encore debout. L’homme, visiblement à bout, salua le Jarl et ses compagnons, et passa la barricade seul, un drapeau blanc et rouge à la main. Immédiatement, une balle lui perça la poitrine.

 

Le Jarl resta un instant muet, devant ce spectacle irréel. A quelques mètres de la palissade, sur la route de terre battue, son émissaire gisait dans une marre de son propre sang. La lettre qu’il portait devait ne jamais être lue, pas plus que toutes celles que pourraient envoyer les nordiques. Les impériaux ne discutaient pas, les impériaux ne négociaient pas, les impériaux ne cherchaient pas à savoir. Ils tiraient, et bientôt ils prendraient d’assaut le village.

Sur une colline, au loin, le maréchal repliait sa lunette.

 

-          Les fruits sont murs, allons secouer l’arbre.

Dit-il en éperonnant son cheval.

 

Quand la nuit tomba, les régiments d’impérial-grenadiers et de maréchal-grenadiers formèrent leurs colonnes par régiments, et vinrent se poster à l’arrière des tranchées tenues par les fusiliers et les chasseurs. La tête de chaque colonne fut confiée à une section de sapeurs-grenadiers, hache de marine à l’épaule, mousqueton en bandoulière.

Quatre colonnes d’assaut se préparaient ainsi à attaquer Férincs. A la tête de chaque colonne, les colonels des 4 régiments de grenadiers attendaient de conduire leurs troupes, précédés par le maréchal qui se réserva le devoir d’ouvrir la voie. Vers une heure du matin, alors que d’épais nuages couvraient la lune et plongeaient la région dans l’obscurité, ce dernier se mit en marche.

Au premier pas que fit le maréchal, quatre-mille hommes se mirent en mouvement, l’arme au bras, en silence. Les tambours et les clairons se taisaient encore, du moins le temps que les tranchées alliées fussent franchies. Seul le bruit des bottes, étouffé par l’herbe épaisse et le sol meuble, laissait entendre qu’une armée s’avançait dans la plaine.

 

Puis, quand les colonnes ne furent qu’à cinquante mètres de la palissade, le maréchal fit battre la charge. Au cri de « vive l’empire », les soldats se ruèrent vers le petit glacis de bois et de terre qui faisait office de barricade, et prirent d’assaut la modeste fortification. Les sapeurs, arrivés les premiers, firent dans ce mur de grandes brèches à coups de hache, laissant les grenadiers se jeter dans les rues. Les colonels, l’épée en main, menaient les hommes et suivaient le maréchal.

Alors, comme un liquide qui se répand dans les sillons d’un carrelage, les troupes investirent tout le village, maison après maison, ruelle après ruelle. Pendant de longues minutes, pas un coup de mousquet ne claqua : tous les combats se firent au corps à corps, à la baïonnette.

A grands coups de bottes et de crosse, chaque porte fut enfoncée, chaque pièce fut fouillée, et tous les barbares furent méthodiques abattus. Les nordiques, exténués, n’offrirent presque aucune résistance. La plupart était hors combat avant même d’être au contact des soldats et se laissa massacrer. Les rares qui résistèrent furent écrasés par l’élan et la vigueur de l’attaque, et périrent l’arme au bras dans les premières minutes des combats. Les derniers, les lâches, furent chassés vers le port.

 

Le maréchal, qui avait été rattrapé par ses soldats, sabrait à tour de bras tous les malheureux qui croisaient sa route, celle du port, ou étaient retenus les civils. Les rues furent rapidement couvertes de corps, les caniveaux remplis de sang, et l’air ambiant infesté de l’odeur âpre de la chair. La marche des troupes était inarrêtable, inaltérable et mortelle. Bien que l’avantage du nombre ait, au moment de l’attaque, été aux défenseurs ; le rapport de force du combat semblait indéniablement du coté des grenadiers.

 

Ce véritable carnage dura près de trente minutes, et ne nécessita même pas l’intervention des régiments restés en réserve. Les quatre colonnes se suffirent à elles-mêmes, et arrivèrent enfin à vue du petit port de pêche, dans les environs duquel attendaient les habitants de villages, effrayés. Quand il arriva sur les quais, le maréchal ordonna à la première colonne se sécuriser avec lui la position ou étaient retenus les civils, en vue de débuter leur évacuation. Puis, alors que les deuxième, troisième et quatrième colonnes convergeaient vers lui, il leur ordonna de fouiller ce qu’il restait du village pour y débusquer les derniers nordiques.

Ces opérations de nettoyages se déroulèrent avec la même fureur que les combats des premiers instants. Autour du port, tous les barbares ayant fui les combats furent découvertes et exécutés sommairement. Dans les maisons, on fouilla chaque placard et chaque cave, chaque garde-manger et chaque comble ; pour y débusquer ceux qui pensaient encore pouvoir échapper à la mort.

En temps normal, les lois de la guerre interdisent ce genre de représailles. Mais dans ce cas précis, les barbares ayant attaqué une population civile par surprise et sans provocation ou déclaration de guerre ; ils se trouvaient en position de lâches agresseurs, et n’avaient donc droit à aucune des considérations auxquelles aurait pu prétendre une armée régulière et honorable. Ayant choisi la voie du déshonneur, ils devaient périr sans que la plus petite once de pitié ne leur soit accordée.

 

Les soldats du corps des maréchaux, dont certains reconnaissaient en Férincs un alter de leur propre bourg natal, ne manquaient pas de faire de chaque violence faite aux civils stendeliens une affaire personnelle. Au devoir de vaincre l’ennemi s’ajoutait donc la volonté, propre à chacun, de défendre son sol et ses semblables contre ce nouvel envahisseur. Tous y mirent le cœur à l’ouvrage.

Quand le soleil se leva, à l’aube du septième jour, l’eau de la rade était rouge sang. Depuis les quais s’écoulaient de longs filets rouges visqueux, alors qu’entre les barques de pêche flottaient de nombreux corps sans vie. Dans les rues, les corps des barbares étaient entassés le long des murs comme du bois de chauffe, et des salves de mousquets claquaient ça et là aux endroits ou l’on fusillait les derniers nordiques capturés. Durant les opérations, on estimait alors que tous les ennemis avaient été pris et avaient été tués ou s’apprêtaient à l’être, et que seuls une vingtaine de grenadiers avaient été blessés sans qu’aucune perte ne soit rapportée. Parmi les civils, tous ceux qui avaient survécu au massacre du débarquement nordique avaient la vie sauve, mais étaient épuisés. Un hôpital de campagne et un camp provisoire furent aménagés aux abords du village pour y recevoir les habitants, le temps que l’armée dispose des corps des vaincus et que les marées ne vident la rade de son bouillon sanglant.

Enfin, sur le port, le long du quai principal ; le maréchal et son état-major s’apprêtaient à tourner la dernière page de cet épisode. Devant eux, pieds et mains liés, agenouillés devant leurs vainqueurs et tournant le dos à la baie ; le Jarl et ses Skarls attendaient leur sentence. Au pied de chacun, un boulet de canon avait été enchainé, afin de servir de leste.

 

Pendant de longues minutes, le silence flotta sur le quai, alors que le maréchal observait ses prisonniers. Parmi les témoins de la scène se trouvaient les aides de camp du maréchal et ses officiers d’ordonnance, la première compagnie de l’escadron des mousquetaires de la garde et huit tambours avec leur tambour-major, que l’on avait fait détacher du régiment de fusiliers-grenadiers. Observant leur chef, tous s’attendaient à ce que ce dernier entame un monologue à l’attention des captifs, qui semblaient également attendre de recevoir ses remontrances.

Mais, après être resté silencieux pendant plusieurs longues minutes, le maréchal s’approcha simplement du Jarl. Sans mot dire, il posa son pied sur l’épaule du chef nordique ; et le projeta dans la rade d’un coup sec. L’homme tomba dans l’eau et sombra immédiatement, sans un cri, lesté par le boulet qui était attaché à sa jambe.

 

Sur le quai, le maréchal se pencha au-dessus de l’endroit ou était tombé le Jarl, et où l’eau formait encore quelques vaguelettes en cercles excentriques. Il vida la cendre qui obstruait sa pipe au-dessus de l’endroit où avait disparu l’homme, et s’en retourna vers les quatre Skarls encore en vie. Toujours en silence, les malheureux subirent le même sort. Ainsi s’acheva l’épopée barbare au nord de Stendel, et avec elle le siège du port de Férincs.

Après ce sanglant épisode, il fallut plusieurs jours pour que le calme ne revienne complètement sur la bourgade. Alors que les habitants avaient été mis à l’abri dans un camp temporaire pour s’y reposer et y recevoir des soins, les soldats du corps avaient pris soin de remettre leur village en état, et d’en retirer les stigmates sanglants des combats. On rinça les rues à grandes eaux, on lava les murs et on effaça méticuleusement la moindre trace de sang ; on fit évacuer les cadavres vers de grands bûchers et on répara au mieux les maisons qui avaient été endommagées.

Des ingénieurs et des ouvriers furent dépêchés depuis l’intérieur des terres, et le maréchal veilla à ce qu’aucun habitant n’ait à débourser la moindre pièce d’argent pour rénover sa maison. Evidemment, de nombreux biens matériels avaient été détruits ou pillés par les nordiques, mais le village avait échappé à la destruction totale, et bien peu de gens se préoccupèrent de ces modestes pertes ; bien plus touchés par le deuil des habitants massacrés le jour du débarquement.

 

A ce propos, une cérémonie de recueillement fut organisée par les habitants, en présence des autorités militaires et du maréchal ; et durant laquelle la compagnie des mousquetaires rendit les honneurs aux disparus. Les honneurs militaires furent également rendus aux gardes du village qui avaient été massacrés dans leur fortin, et une pension fut attribuée à leurs familles.

Deux semaines passèrent, marquées par le deuil et la reconstruction du village, et le retour des habitants dans leurs logis. En l’absence de garde locale, et devant la peur des habitants d’être délaissés et vulnérables à une autre attaque, le maréchal consentit à prolonger son séjour sur place, attendu que la sûreté des populations civiles était sa principale prérogative. De plus, considérant qu’il avait failli à son devoir en permettant par son inattention qu’une portion du territoire reste si mal surveillée et si exposée ; le maréchal Pencroff se voyait mal abandonner à nouveau ses pauvres concitoyens, qu’il voyait meurtris.

Alors qu’il faisait renvoyer vers la capitale le gros des troupes du corps des maréchaux, il décida donc de rester pendant quelques temps, accompagné de son escadron de deux-cents mousquetaires et des cinq-cents dragons du régiment de Threa-thaesi. Il fit établir ses quartiers dans l’ancien fortin de « la griffe » ou étaient autrefois casernés les gardes locaux, et fit démonter ses dragons pour assurer des rondes régulières dans le village et sur le port, pendant que des patrouilles à cheval sillonneraient la région.

 

Mais cette situation ne pouvait être que temporaire, et le maréchal se trouva rapidement devant un état de fait peu enclin à la reformation d’une garde locale autonome : Tous les gardes de la précédente compagnie avaient péri, et tous les hommes valides et en âge de servir étaient déjà fort occupés par leur propre métier. De plus, et à plus fort raison après le pillage de leurs ressources, le village ne disposait pas des fonds nécessaires pour engager des mercenaires.

Des rondes régulières des compagnies de garde impériale à cheval avaient bien lieu régulièrement, mais cela n’allait pas suffire à rassurer les habitants après de départ du maréchal et de ses troupes, considérant que ces mêmes rondes n’avaient en rien empêché la capture du village. Il fallait donc trouver une solution durable.

 

L’attaque de Férincs avait mis en lumière les lacunes sécuritaires catastrophiques des territoires du nord de Stendel, et il devenait urgent d’y remédier. En effet, si les terres du sud étaient tapissées de places fortes diverses, vestiges de la grande guerre civile ou récents aménagements de la Garde Volontaire ; les terres du nord n’avaient pas ce luxe et le nombre d’infrastructures défensives qui en protégeaient l’accès était très restreint.

Outre les infrastructures militaires, casernes et forteresses, il devait normalement exister un maillage territorial composé de baronnie, de comtés, et de duchés ; chaperonnés par des nobles qui devaient être responsables de la gestion et de la protection de la région qui leur était confiée. L’attribution de terres à la noblesse était en effet un bon moyen d’assurer la défense des territoires et d’asseoir l’autorité impériale.

Mais le cas, particulier, de Férincs faisait exception. Le village, reformé au-dessus de ruines antiques par des aventuriers, avait connu une croissance rapide sans jamais être confié à un noble. Malgré sa taille et son importante population, fruits de son activité portuaire florissante ; le village ne disposait même pas du statut de baronnie et était simplement géré par un bourgmestre, dont l’autorité s’arrêtait aux portes du bourg. Les terres environnantes, laissées en friches, n’étaient donc gérées par personne alors même qu’elles étaient légalement sur le territoire du village. Jadis, un consul avait bien assumé la gestion du territoire, mais ce dernier avait depuis longtemps disparu.

 

Faisant ce constat, et parce qu’il se sentait particulièrement redevables envers les habitants de Férincs pour n’avoir pas su assurer leur protection ; le maréchal décida de remédier à tous ces problèmes à la fois. Endossant ses responsabilités et faisant du cas de Férincs une affaire personnelle, il décida d’offrir à la population locale d’administrer en personne la province.

Evidemment, cela impliquait beaucoup de choses, à commencer du point de vue politique. Le maréchal Pencroff ne disposait en effet pas de l’autorité nécessaire pour prendre simplement le contrôle d’un territoire, et il devait pour cela adresser une demande auprès de la haute autorité impériale des territoires.

Cette demande porterait donc sur l’élévation de la région de férincs en marquisat, entité territoriale de la taille d’un comté et ayant la particularité d’être frontalière. Outre cette différence géographique, un autre avantage de taille différenciait un marquisat d’un comté et justifiait le choix du maréchal de ce titre : à l’inverse d’un comte, un marquis dispose de prérogatives militaires élargies, attendu que la position frontalière de ses terres le placent en première ligne de défense contre toute intrusion.

 

Outre l’élévation du territoire de Férincs en marquisat, le maréchal ambitionnait également de confier à la garde volontaire un mandat de garnison local, en proposant au maréchal Zorn d’installer un régiment dans l’enceinte de l’ancien fort de « La griffe », et remédiant ainsi à la question du remplacement de la garde locale. Après discussion avec l’état-major de la garde, les deux maréchaux convinrent d’installer le 9e régiment d’infanterie de ligne sur place et d’y adjoindre une compagnie de gendarmerie à pieds placée sous l’autorité du maréchal Pencroff.

 

Cette idée, soumise à la population de Férincs en conseil municipal, fut accueillie avec enthousiasme. La pérennité de la sécurité des férinctiens semblait assurée ; et la région allait gagner en importance, bien que son territoire ne restât le même. Le bourgmestre, après consultation de ses administrés, se prononça donc favorablement en faveur de la suggestion du maréchal.

Ce dernier, une fois les évènements passés, entreprit donc les procédures nécessaires auprès du ministère concerné, à qui revenait la décision. Dans l’attente de la réponse, il s’en retourna au château, laissant à la population de Férincs le régiment de Threa-thaesi et la promesse d’un retour prochain. D’ici là, il avait une autre mission à accomplir : envahir le royaume nordique à l’origine de l’attaque, et annihiler définitivement la menace qu’il représentait.

 

Suite dans le RP « La campagne d’Auwerstadt »

 

 

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Pour conclure cette demande, je vous remercie d'y avoir prêté votre attention; et j'aimerais remercier en particulier Wariow qui est l'architecte du navire qui occupera le port.

J'aimerais également remercier tous mes camarades de la garde, puisque l'occasion s'y prête et bien que ce ne soit pas en rapport avec la présente demande.

Enfin, je remercie squirkiz pour ses réponses à mes nombreuses questions quant à cette demande.

 

Vive l'empire, vive l'empereur et vive les impériaux !

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La bande de fou de 2014, Férincs - Dolgarund - Al'Maagik, merci de me rappeler tout ces bons souvenirs et ce coup de vieux aussi !

 

J'vais pas mentir sur le coup, j'ai eu un peu peur en voyant la reprise, mais après lecture me voilà rassurer.

C'est un grand plaisir pour moi, de voir ENFIN ce projet revenir à la vie et vu que Férincs a à priori encore son Ambassade à Dolgarund (A vérifié avec Sabowh)

 

J'aimerai aussi proposer mes services, en tant qu'ancienne amie de SuperCat et Férincs -> càd participer à la reprise de Férincs et en même temps pouvoir réintégrer le récit de mon personnage sur de nouvelles aventures à partager.

 

Bref, c'est un gros plussain de ma part !

Un bon courage à toi Penpen !

 

Saguya Ootsuki,

Duchesse des Terres Maagik,

Chancelière Dolentie &

Citoyenne Impériale.

 

 

 

 

 

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Bonjour o/

 

La reprise d'un vieux projet pour lui redonner un coup de jeune et de la vie, que demander de plus ?

 

Ca fait plaisir de voir une petite demande comme celle-ci. Non seulement cela va redonner de la vie au projet en question, mais aussi de l'activité au Nord de Stendel. Le style de build est tout mignon et correspond bien à l'ambiance du projet. Le rp quant à lui est vraiment très qualitatif, comme on peut s'en attendre d'un rpiste comme Pencroff.

 

En plus de tout cela, Pencroff est un joueur sérieux qui va au bout de ce qu'il entreprend et qui a déjà fait ses preuves à de nombreuses occasions, je n'ai aucun doute quant à ses capacités pour réaliser cette reprise. 

 

En bref, un gros +1 pour la reprise de Férincs ! o/

 

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Des screens sympas, un rp mettant en scène de lourd impériaux protégeant la veuve et l'orphelin, et un homme dont la moustache ne laisse pas indifférent : tous les ingrédients d'une reprise de projet selon moi en bonne règle.

 

Pencroff est toujours allé au bout de ce qu'il ambitionnait. Ce projet, qui a l'air de lui tenir à cœur et qu'il prépare depuis désormais un petit bout de temps, permettra de redonner vie à une zone qui n'a pas bougé depuis longtemps, ce qui n'est pas un mal.

 

De plus, et je pense que c'était une volonté de l'auteur, le nouveau style développé ne dénature pas le projet et ce qui a été entrepris il y a de cela plusieurs années désormais.

 

J'apporte donc mon soutien à la reprise de Férincs !

 

Cordialement,

 

Darkalne

 

 

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Bonsoir ! 


Je soutiens Pencroff dans sa demande de reprise de projet. Reprendre un projet pour le remettre au goût du jour tout en conservant son lore et proposer un rafraîchissement de ses constructions est une bonne chose en soit, surtout lorsque ce qui est proposé semble correspondre parfaitement à la zone au vu des plans prévus pour le projet.
De plus, Pencroff, nous le connaissons : il arrivera sans aucun doute à terme de ce projet dont il se lance, et sans doute rapidement vu le personnage. 
Les screenshots proposés sont tous dans un style de build qui lui correspond et apporteront à la zone le rafraîchissement nécessaire, le style de construction quant à lui est reconnaissable des projets dont il a pu être à la charge en dehors de ceux de la garde volontaire, pour les curieux, je suggère de visiter Otium ou encore Orth qui ont des styles qui se rapprochent de ce qui est proposé et qui à mon sens lorsque l'on se promène in-game dedans sont très cohérents et esthétiques. 

Pour ces arguments, j'apporte ton mon soutien à ce projet.

Amicalement, Jihair

 

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Je ne peux que soutenir un projet de la Garde Volontaire de Stendel !

C'est sympas de voir des projets "mort" être réanimé par d'autres. 

Et puis franchement, un projet mort, c trist. 

Je note que la justification RP pour la reprise du projet avec le marquisat est très bien trouvé !

Sinon je n'ai pas grand chose d'autre à rajouter 

 

+1

 

 

 

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Plot ! 

La plupart des choses à dire ont été formulées par les mes voisins du dessus. En général je suis toujours un peu sceptique quand on vient reprendre un projet aussi vieux, mais là c'est presque nécessaire. Il va de soi que Pencroff permettra enfin au projet d'arborer un visuel et un lore original, là où actuellement c'est un peu fouilli.

 

Bon courage pour tout ça, et bien sûr on passera filer un coup de main =)

 

+1

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Hello,

 

Un projet qui m'avait tapé dans l'oeil à sa création en effets aux alentours de 2014 car avec un thème plutôt original et des débuts de construction prometteurs pour l'époque. Je suis content de voir que quelqu'un se propose pour la reprise. Je n'ai pas vérifié toutes les infos sur le lore détérrées mais ça semble plutôt cohérent et c'est bien ficelé en tout cas. Le status de marquisat est également intéressant.

 

J'ai beaucoup de mal avec l'architecture qui semble complètement décorellée du RP du projet. OK je ne m'attends pas à avoir des maisons en forme d'arbre à chat, mais je trouve que cela manque d'exotisme. Maintenant, après un rapide passge sur place force est de constater que mes souvenirs du lieux étaient assez différents de la réalité. En somme, pas d'unité particulière sur laquelle s'appuyer donc ta proposition n'est probablement pas moins valide qu'une autre. Je reste un peu sur ma faim tout de même, peut être à cause des choix de matériaux assez classiques. Quoique, pour un village maritime, ces teintes peuvent être raccord.

Le manoir est également un peu... simple ? Vu que seule la façade a été construite, c'est difficile de juger, mais le bâtiment semble petit. Après il n'y a peut être pas la place de faire très grand sans risquer de minimiser la taille de la forêt, mais je pense que ça vaut le coup que tu te repenches sur ta copie sur ce point.

Dommage qu'il n'y ait également pas plus de visuels du port, qui est pourtant un élément central du projet. Idem pour le fort de la griffe, mais je suis sûr que tu trouveras du monde pour t'épauler sur ce sujet.

 

Comme on pouvait s'y attendre (et contrairement à ce que tu avais laissé entendre initialement) la Garde ne semble pas pouvoir s'empêcher de venir mettre ses griffes sur le projet (c'est cocasse). Tant que le style architectural n'est pas trop impacté je n'y vois pas d'inconvénient.

 

Le RP est particulièrement cool et, à mon sens, fait partie de ce qui s'est fait de mieux ces années. Le vocabulaire un peu technique pour les non-initiés et un rythme assez mécanique en rebuteront probablement plus d'un, mais il y a indéniablement une grande quantité de travail derrière ce beau texte. Et aussi beaucoup de passion. Bref à relire avec grand plaisir, car je suis probablement passé à côté de quelques lignes en ces heures tardives.

Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il sauve la demande vu que le reste est somme toute honnête, mais il ne me fait pas hésiter dans ma décision

 

Bref, pour moi c'est OK, have fun

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  • Squirkiz a changé le titre en [Validé][Reprise] Férincs

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