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[Rp] l'Hiver infernal


Mutsuomi
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Durant la nuit sombre du trente-et-un octobre, des âmes errantes parsemaient les rues de la magnifique Stonecross, sous un froid hivernal et une chute de flocons de neige. Hommes et femmes avaient rabattu leurs capuches, comme s’ils se préservaient de quelque chose qui les effrayait, quelque chose qui habitait à Stonecross.

La ville demeurait silencieuse, aucun oiseau ne chantait, aucune voix ne s’élevait à travers les rues de la ville, aucun bruit, aucun son… uniquement des personnes, des personnes qui marchaient.

 

ils sont là !

 

La lune était magnifique ce soir là, rondelette et lumineuse, blanche telle la pâleur gagnant la peau d’un Homme expirant un soupir.

Le vent s’était levé, dans la grâce et sa volupté, fort et puissant, pouvant balayer n’importe quoi.

Les épines des sapins s’envolèrent, les mettant à nus.

 

Cache toi et ne fait aucun bruit !

 

Le froid qui s’abattait depuis des années sur les provinces enneigées de Stonecross avait mystérieusement gagné en fraîcheur. La glace des maisons avait commencé à se geler, la maladie, elle, à se propager.

Au début, s’était la Dysenterie, puis vint le Collera. Les enfants avaient commencé à mourir, ils étaient bien plus sensible à ces maladies que les adultes, certains sont morts au bout de quelques heures…

 

Qu’est-ce qui me prouve que tu viendras me sauver ?

 

La ville fut mise en quarantaine, interdiction à quiconque de sortir ou de rentrer en ville. Le roi était dépassé, il ne savait pas comment gérer cette maladie, aucun remède n'existait en ce temps…

Ce fut un hiver sombre pour Stonecross, un hiver de mort. Tasterix, le roi, avait juré de ne plus se laisser reproduire une telle chose, il tenu sa promesse…

D’aucuns diront qu’il n’a rien fait pour Stonecross, que ce n’était que des paroles en l’air, mais d’autres, ceux qui savaient, vous diront que ces paroles, bien que peu plausibles, sont vrais.

 

Ce qui le prouve ? C’est parce que je suis toujours à l’heure.

 

Plus d’une dizaine d’années se sont écoulées depuis la mort de Tastérix, Bitroulix est à la tête de Stonecross, il l’a à ses côtés, ses compagnons : Balmir et Mutsuomi. Mais il n’y a pas qu’eux, chaque Stonecrians aident, chaque Stonecrians agissent pour le bien de Stonecross. Mais ce jour-là, cette nuit-là…

En ce trente-et-un octobre, la nuit fut bien sombre, la mort s’était abattue sur Stonecross de nouveau, la maladie avait frappé. Elle emporta les enfants, les nouveau-nés, les femmes et les hommes. Les Stonecrians ne sont plus qu’une poignée, un simple et unique poignée. Bitroulix avait agit comme Tastérix, il avait fermé les frontières et il avait prié.

Balmir souffrait d’un mal étrange, inconnu de nos jours. Les soins que lui avait apporté Mutsuomi avait réussi à arrêter la progression de la maladie, mais aucun d’entre eux ne savaient si cela durera longtemps ou non.

Un homme marchait à travers les rues, comme s’il était immunisé contre la maladie inconnue qui frappait Stonecross.

Frappant à une porte de bois, une femme qui toussait lui ouvrit. l’homme avait été dépêché sur place pour venir en aide à l’enfant de cette dame

 

“Qui est-ce ? demanda la femme dans la confusion de la maladie.

 

-Bonsoir, fit l’homme. Je suis le docteur.”

 

Entrant dans la pièce, les lumières des bougies illuminaient ses habits : un pantalon, des bottes et des gants et un haut d’un noir profond, deux bretelles de cuir où était placé des couteaux, des cheveux noirs de jais et des yeux bleus électriques. Son nom était Mutsuomi, Stonecross n’avait pas encore de médecin attitré et grâce à ses dons de l’Odae, il avait la faculté de soigner plusieurs maladies.

 

“Bien, dit-il. Où est le corps ?

 

-Pardon !? s’étouffa la vieille dame qui était habillé de plusieurs laines. Mais enfin, mon fils n’est pas mort !

 

-Je le sais ça, je demande juste où est-ce qu’il est. Sa chambre est à l’étage ? demanda Mutsuomi en montant les escaliers.

 

-Dernière porte à droite ! fit la dame en le rejoignant.”

 

Ils rentrèrent dans une chambre sombre, éclairé par une seule et simple bougie. Le Einherjar s’assit au chevet de l’enfant à peine âgé d’une douzaine d’années. Regardant ses yeux, touchant sa peau gelée, il scruta chaque signes, chaque indices.

 

“Alors, docteur ?

 

-Hum… il a exactement les mêmes symptômes que les dernières victimes. Je ne connais pas cette maladie. J’ai beau avoir cherché dans mes livres, aucune maladie ayant ces symptômes n’y figure… (il toucha le front de l’enfant) il est totalement gelé, je dirais que la température de son corps avoisine les vingt-sept degrés. Chose impossible pour un humain…

 

-Pour un humain ? demanda la dame. Vous supposez ne pas être humain ?

 

-Si… si bien sûr ! Allons, vous n’allez pas croire que je sois différent de vous ! dit Mutsuomi en souriant alors que la neige commençait à tomber à l’extérieur. J’ai bien peur de ne mettre déplacer pour rien… je suis désolé, je ne peux rien faire pour le sauver. (il se leva)

 

-Oh pitié ! implora la femme. Sauvez-le ! Sauvez mon fils ! Je vous en supplies.

 

-Impossible. Je ne peux guérir ce que je ne connais pas…”

 

Il sortit, marchant en direction de la caserne, seul dans la rue. Il s’arrêta au détour d’une autre rue, regardant derrière lui, il avait cru entendre quelque chose. Quelques secondes plus tard, un chat sortit d’un fourré, courant rapidement vers un arbre qu’il escalada rapidement. Continuant son chemin, il sentit le vent se lever, plusieurs flocons de neiges s’envolèrent dans une grâce indescriptible. Machinalement, Mutsuomi se retourna pour voir à nouveau le chat qui avait escaladé l’arbre centenaire, il n’était plus là.

Pénétrant dans la caserne de Vapaa, Mutsuomi s’assit à la table où trônait Bitroulix.

 

“Alors, cette commission pour laquelle tu es parti ? demanda Bitroulix.

 

-Un enfant de douze ans, condamné.

 

-Misère… tu ne peux rien faire ?

 

-Je ne peux pas guérir ce que je ne connais pas. J’ai déjà rencontré ce cas-là sur divers autres personnes, bien que j’eusse essayé par tout les moyens possibles de les soigner, il n’y a rien a faire, Stonecross est frappé d’une maladie que nous ne pouvons combattre. Une maladie bien étrange car elle n’est pas contagieuse. L’enfant que je viens de voir avait une température corporelle qui égalait les vingt-sept degrés, une chose impossible pour un humain, il devrait être mort. C’est la première personne qui arrive à survivre aussi longtemps, les autres sont morts bien avant que leur corps ne refroidisse autant.

 

-Tu as une idée ? Normalement, à cette température, son sang devrait être dur, non ?

 

-Non, pas forcément. Il est juste plus compact… je ne sais pas comment cela se fait, mais je compte retourner le voir demain, histoire de voir si son état n’a pas empiré. Je ne supporte pas l’idée d’être impuissant face à ça, je n’aime pas ça. Cette maladie n’est pas le signe du hasard, il n’y a jamais de hasard…

 

-Tu penses à une malédiction ?

 

-Haha, c’est tellement humain de toujours tout cacher derrière une malédiction dès qu’une chose est inexplicable. Non, ce n’est pas une malédiction. (Mutsuomi se frappa le front) Raaah ! Je ne comprend rien ! Cette maladie n’a jamais été répertoriée et surtout, rien n’indique que c’est une ancienne maladie qui a muté. Aucune maladie ne refroidie le corps à des températures aussi extrêmes. C’est une nouvelle maladie, mais elle est apparue comme par magie, comme si elle avait décidé d’elle-même depuis deux semaines de se montrer au grand jour… Nous ne pouvons pas compter sur l’aide extérieur, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes.

 

-Tu devrais te reposer… dit Bitroulix alors qu’un cri d’effroi retentit à l’extérieur. Qu’est-ce que c’était !?

 

-Je vais aller voir ! s’exclama Mutsuomi en sortant de la caserne et en se dirigeant vers la ruelle d’où venait le cri.”

 

Il ne trouva personne dans la ruelle, uniquement une écharpe pourpre au sol, blanchit à certains endroits par la neige qui continuée de tomber. Il ramassa l’effet personnel et le regarda, il était encore chaud.

Un silence monotone c’était posé sur la ville, lui donnant des airs de ville fantôme. Un vent glacial s’était emparé de la ruelle, gelant les vitres des maisons avoisinantes. Mutsuomi fit volte-face, croyant avoir entendu quelque chose, mais il n’en était rien.

Un cri brisa le silence, le cri d’un homme, le cri d’un roi. Mutsuomi avait entendu son nom.

Sans réfléchir, il se précipita en direction de la caserne, où il avait laissé Bitroulix. Voyant le corps inerte du roi au sol, il se laissa glisser à ses côtés.

 

“Bitroulix !? Qu’est-ce qu’il s’est passé !?

 

-Ils… ils arrivent ! Je crois que… je suis blessé, j’ai si froid…

 

-Laisse-moi regarder, dit Mutsuomi en soulevant le haut de Bitroulix, mettant à nu une marque de givre au niveau du foie. Qui t’a fait ça ? demanda Mutsuomi, le visage consterné.

 

-Un homme… froid… froid…

 

-Je vais te ramener à la caserne, tu y seras au chaud, dit Mutsuomi en portant le corps de Bitroulix qui commençait à se refroidir rapidement.”

 

Il posa le roi dans sa chambre, où il enflamma chaque torches afin de générer le plus de chaleur possible pour ralentir le processus.

 

“Je suis condamné, n’est-ce pas Mutsuomi ? dit Bitroulix.

 

-Pas si je trouve le remède…

 

-Tu t’y es pris au moins douze fois, tu n’as rien pu faire…

 

-J’ai trouvé ceci, dit Mutsuomi en montrant l’écharpe rouge. Elle était encore chaude, regarde la marque qu’il y a sur l’écharpe, exactement la même que sur ton ventre. Je commence à penser que ce n’est pas une simple maladie…

-Dit-moi, combien de temps me reste-t-il ? demanda Bitroulix avec peine.

 

-Quelques heures… à l’aube du premier Novembre, tu seras mort.

 

-Je ne sais pas ce qui m’a attaqué, mais si cette chose est lié à cette maladie, retrouve la, et détruit la !

 

-Mais, tu m’as pourtant dit que c’était un homme, non ?

 

-Un homme ? De quoi parles tu Mutsuomi ? Nous venons à peine de terminer la construction du hall des marchands !

 

-Nous l’avons fini il y a plusieurs semaines déjà… tu ne te rappels donc pas ? Tu as été attaqué !

 

-Attaqué !? Mais de quoi parles tu bon sang ? Nous venons à peine de signer la trêve, on ne peut pas être attaqués !

 

-Non… la trêve a été signée il y a plusieurs mois déjà…

 

-Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous faîtes dans mes quartiers ! Comment osez vous pénétrer dans mes appartements sale chien !?

 

-Hum… calmez vous mon roi, vous êtes souffrant, je suis ici pour vous aidez. Vous devriez rester au lit !

 

-Qui êtes-vous pour me dire ce que je dois faire !?

 

-Je suis… le docteur.”

 

Laissant Bitroulix dans son délire, il quitta la chambre du roi et se rendit à la maison du jeune garçon. Il venait de constater un nouveau symptôme, la maladie gelait peu à peu les capacités neuronales de ses victimes, empêchant les liaisons synaptiques des complexes mémoriels, les patients oubliaient peu à peu leur vie, qui ils sont et qui ils ont été. Si cela continué, alors le refroidissement corporelle ne serait pas la seule cause de mort, si les liaisons synaptiques ne pouvaient êtres assurées par l'entièreté du cortex cérébral, les capacités motrices et cognitives de chacune des victimes seraient touchées, amenant à une mort cérébrale.

Entrant sans frapper dans la maison de l’enfant, Mutsuomi constata que la vieille dame reposait sur un fauteuil devant la cheminée, en paix. Le Einherjar monta les marches menant à la chambre du jeune garçon.

Ouvrant la porte de la chambre, il tomba nez à nez avec le garçon, le visage à moitié bleu.

 

“Que m’arrive-t-il ? demanda le garçon paniqué.

-Te souviens tu qui tu es ?

 

-Je m’appelle Duncan McMillan, j’ai douze ans et je réside à Stonecross depuis mes huit ans.

 

-Te souviens tu de ce qu’il s’est passé il y a quelques semaines ?

 

-La maladie… elle a touché beaucoup d’entre-nous, ma mère est malade je crois… et moi aussi, je crois…

 

-Intéressant, tu te souviens parfaitement de ce qu’il s’est passé…

 

-Vous ne devriez pas m’approcher, je suis contagieux, je crois…

 

-La maladie n’est pas contagieuse, puis-je voir ton torse ?

 

-Oui, dit le garçon en relevant son pyjama. Qui êtes-vous ?

 

-Je suis le docteur, tu n’as rien a craindre de moi. Je suis ici pour te soigner. C’est bien ce que je pensais, tu as la marque.

 

-La marque ?

 

-Vois-tu, chez chacune des victimes de cette maladie, il y a une marque, marque que je ne voyais pas auparavant. Je pense être capable de la voir du fait que je l’ai vu sur une écharpe. Elle n’est pas visible sinon… si tu ne l’as jamais vu, j’entends. Normalement, et c’est quelque chose de nouveau, les patients perdent la mémoire, mais tu ne sembles pas avoir été infecté…

 

-J’ai froid…

 

-Ton corps est à dix degrés inférieur à sa température normale. Une personne normale ne survivrait pas à une telle température.

 

-Alors pourquoi je suis vivant ?

 

-Parce que tu n’es pas une personne normale, acheva Mutsuomi avant d’entendre un grand fracas dans le hall d’entrée. Tu attendais du monde ?

 

-Non… je viens à peine de me réveiller ! s’exclama Duncan.

 

-Alors, je crois que nous avons de la visite. Ne bouge pas d’ici ! lui ordonna Mutsuomi avant de sortir et de se placer devant la cage d’escalier. Mais qu’est-ce que… dit-il en voyant trois humanoïdes entièrement fait de glace en bas des escaliers. Vous n’êtes pas humain, vous… dit-il avant de lancer un pique de glace sur une des créatures qui tomba à la renverse avant de se relever en absorbant le pic de glace. Ça, c’est pas cool ! s’exclama Mutsuomi avant de rentrée dans la chambre de Duncan et de la verrouiller. Y’a-t-il un moyen de sortir d’ici ?

 

-Par la porte…

 

-Elle est condamnée.

 

-Pourquoi ?

 

-Longue histoire, homme de glace, méchant, tuer nous. Ouvre la fenêtre, je vais créer un toboggan.”

 

Duncan s'exécuta, Mutsuomi en fit de même et tous deux sortirent de la chambre et se retrouvèrent en plein Innéria.

 

“Suis-moi, lui ordonna Mutsuomi.

 

-Où on va ?

 

-A Griffonia, tu seras en lieu sûr ! dit Mutsuomi avant de se retourner et de faire face à un homme de glace. Dis-moi, dit Mutsuomi à Duncan, tu sais où est Griffonia, n’est-ce pas ?

 

-Oui, c’est par-là.

 

-Alors si j’ai une chose à te conseiller… COUR !”

 

Ils ne se firent pas prier, tous deux se mirent à fuirent en direction de Griffonia. Mutsuomi avait rapidement réfléchit, si ses attaques magiques n’étaient d’aucun effet sur ces hommes de glace, son sabre n’allait pas l’aider non plus. Le katana se briserait sur la glace.

Duncan, affaiblit par la maladie, commençait à tituber. Mutsuomi le prit sur son épaule et accéléra.

Ils pénétrèrent en Griffonia et Mutsuomi ouvrit une alcôve cachée pour y placer Duncan.

 

“Cache toi et ne fait aucun bruit !

 

-Qu’est-ce qui me prouve que tu viendras me sauver ?

 

-Ce qui le prouve ? C’est parce que je suis toujours à l’heure, acheva Mutsuomi en fermant l’alcôve après y avoir allumé une torche. Bien… maintenant je dois trouver un moyen d’arrêter ce massacre… et cela avant que Duncan et Bitroulix ne deviennent des hommes de glace…”

 

Ils les avaient vu, les marques sur le corps de ces monstres. En réalité, chacun de ces êtres étaient des villageois qui avaient contracté la maladie. Si Mutsuomi se serait rendu au cimetière, il aurait parier trouver des tombes fraîches, vides.

Quittant Griffonia, il se retrouva seul, seul contre une ville de monstre. Qui était derrière tout cela ? Ce n’était pas de la magie, c’était bien plus…

Se dirigeant vers la caserne, il ne rencontra aucune résistance, du moins jusqu’à se retrouver sur la place centrale de Vapaa. Une fois en son centre, ils sortirent de chaque recoins, tous identiques, tous l’entourèrent…

 

“Alors c’est comme ça que ce termine l’histoire, dit Mutsuomi. Je vais mourir… comme vous êtes morts, dit Mutsuomi en regardant plusieurs monstres. Balmir… Barbaresque… Enferis… Lou… et toi, Bitroulix.”

 

Les monstres lui tombèrent dessus, il ne pouvait plus s’échapper, il était condamné.

ce fut la fin de tout espoir, la fin de l’humanité. Si ces monstres ne pouvaient être battus, il n’y avait plus aucun espoir. Stonecross était tombée, Stonecross gisait aux pieds de Griffonia, Stonecross gisait aux pieds du Griffon, Stonecross gisait aux pieds du Strigidae. Mais était-ce vraiment la fin ? N’y a-t-il pas toujours de l’espoir ?

Dans une alcôve, en Griffonia, se cachait un jeune garçon résistant à la transformation, un garçon plein d’espoirs.

Si nous voulions voir l’alcôve en cette heure, nous ne trouverons que gravats et pierres brisés, une alcôve vide de contenu et un garçon faisant face à une centaine de monstre de givre, aux portes de Griffonia.

Le jeune garçon n’était habillé que d’un simple pyjama en haillons, il n’était ni armé ni fort, il n’avait comme arme, que de l’espoir.

Les monstres ne semblaient pas vouloir l’attaquer, après tout, il était comme eux. Il cherchait un monstre du regard, un monstre portant une écharpe blanche. Il le trouva et couru vers lui, s’arrêtant pour lui faire face.

Tout allait très vite, il ne savait pas comment, mais il savait comment sauver le peuple de Stonecross. Plongeant sa main dans la marque du monstre, la glace semblait commencée à fondre.

Mutsuomi refit surface, il était de nouveau incarné.

 

“Oua ! C’est la deuxième ou troisième fois que je meurs ! Faudrait que je pense à écrire un testament.

 

-Je sais ce que…

 

-Pas la peine de parler, ils sont en train de dormir n’est-ce pas ?

 

-Comment…

 

-J’ai été transformé comme eux, ne l’oublie pas. Et comme tu l’as compris, tu deviens peu à peu comme eux, mais ton organisme semble résister… on dirait qu’il n’est pas assez fort…

 

-Il ?

 

-Ah, c’est vrai, du fait que tu ne sois pas totalement transformé, tu ne peux pas l’écouter. Il y a une voix qui dicte à chacun de ces monstres ce qu’ils doivent faire et je sais où elle est.

 

-Comment ? Tu veux dire que, tu avais tout prévu ?

 

-Prévu ? J’avais tout planifié oui ! Le fait que tu résistes à la maladie, que tu gagnes une super force, que je me transforme en monstre et que je m’assure d’être sauvé par toi pour savoir comment combattre cette maladie, tout était prévu.

 

-Mais comment pouvais tu savoir ce qui allait arriver ?

 

-Pour la première fois de ma vie… j’ai fais acte de foi. Mais ne tardons pas ! Nous avons un rendez-vous avec quelqu’un qui se trouve au hall du Jarl de Capcold !”

 

Mutsuomi prit la main de Duncan et tous deux se mirent à courir en direction de Capcold.

Arrivant sur les lieux, Mutsuomi et Duncan entrèrent prudemment. Le hall était calme et sombre, il semblait avoir été abandonné depuis des mois, mais il n’avait était construit qu’il y a quelques semaines.

Mutsuomi se plaça au centre de la pièce, regardant le sol de manière fixe. Duncan se demandait ce que Mutsuomi cherchait, la salle lui faisait froid dans le dos. Bien que totalement fermée, le vent résonnait dans le hall du Jarl de Capcold, un souffle continu et sans vie, un souffle de terreur, un souffle qui hérissait même les poils les plus courts de la nuque du jeune garçon dont le visage était à moitié gelé.

les ombres des arbres se reflétaient sur les murs, comme des monstres voulant les dévorer. Cette nuit d’halloween était glaciale, bien plus froide que les plus froides nuits d’hiver.

Un bruit sourd retentit dans le hall, Mutsuomi venait de soulever plusieurs dalles, révélant un passage menant dans les profondeurs de la terre.

 

“Qui a-t-il sous le hall du Jarl, Mutsuomi ?

 

-Normalement, c’est la mine, mais on dirait que… ce passage même autre part, comme s’il traversait la mine… Je l’aurais remarqué si la mine avait un passage qui descendait comme celui-ci, il ne semble pas récent du tout… en tant que Einherjar, je t’ordonne de ne pas t’éloigner de moi, te laisser ici serait bien trop dangereux… dit Mutsuomi en entament la descente de ce “puits” par une échelle qui se trouvait sur le côté.”

 

Une fois arrivé en bas, tous deux se suivirent le chemin d’une caverne illuminé uniquement par des champignons bleus.

 

“Tu as vu les champignons ? demanda Duncan.

 

-Ils ne sont pas de notre monde…

 

-Comment tu le sais ?

 

-Je connais toutes les ressources que possède ce monde et ce champignon n’en fait pas parti.

 

-Ça veut dire quoi alors ?

 

-On est dans la merde… vite, suis moi !”

 

Mutsuomi se mit à courir en direction du fond de la caverne, suivit de près par Duncan. Ils se retrouvèrent rapidement devant une porte de métal noir, inébranlable.

 

“Elle ne semble pas répondre à ma présence… ce n’est pas une porte ordinaire… peut-être que… étant donné que tu es partiellement transformé, il se peut que tu puisses l’ouvrir, essai.

 

-D’accord, dit Duncan en posant sa main sur le métal noir.”

 

Un fine lumière jaillit du lieu où Duncan avait posé sa main, se rependant en ramification de manière très rapide sur le reste de la porte. Cette dernière, une fois totalement illuminait pas la lumière blanche, se désintégra et laissa place à une gigantesque salle ovale, en son centre se trouvait un bloc de glace, un homme à l’intérieur.

Mutsuomi s’approcha du cube de glace, pensif. Duncan, lui, était terrifié.

 

“Qu’est-ce que c’est… demanda Duncan en tremblant.

 

-La source du mal… dit Mutsuomi en posant sa main sur le bloc de glace. C’est un organisme qui a survécu depuis des millénaires, il est parvenu à copier l’ADN humain…

 

-L’ADN ? demanda Duncan.

 

-C’est pas l’heure, dit Mutsuomi en souriant. Très peu de personnes peuvent comprendre ce que je dis… bien qu’aujourd’hui, je ne sois que le dernier à comprendre plusieurs mots inconnus de votre temps…

 

-Que veux-tu dire ?

 

-Je suis un demi-dieu, mon savoir ne s’étant pas uniquement sur le présent, mais aussi sur le passé et le future, il s’étant dans des domaines qui n’existe pas encore aujourd’hui. Tasterix le savait lui-aussi… la soit disant source de Collera d’antan… c’était cette organisme, n’est-ce pas Tastérix ? Et tu es parvenu à l’enfermer…

 

-Enfermer quoi !? s’emporta Duncan.

-Le corps originel, le corps où l’organisme est parvenu à se dupliquer, à prospérer et survivre, le corps du plus grand compagnon de Tastérix… celui dont la famille avait fondé Aerugo : Ivan Spencer. Je ne peux croire que ce soit lui…

 

-Spencer… ça me dit quelque chose !

 

-C’était le compagnon d’arme de Tastérix. Il faut te dire qu’avant, Tastérix appelait les Stonecrians : les Spencers. Je n’ai jamais totalement compris pourquoi… je pense qu’il croyait que les Spencers étaient quelque peu originaire d’ici… je ne sais pas pourquoi, mais je n’ai jamais compris cette trame de l’histoire, comme si quelque chose était lié à Ivan, comme si quelque chose devait être caché… c’est le sentiment que je ressens…

Regarde, dit Mutsuomi. C’est la brèche d’où est sorti l’organisme, ajouta-t-il en montra une fissure dans le bloc de glace. Mais il est encore faible, il ne doit pas avoir terminé son extraction. Je vais devoir détruire le bloc de glace, tu sais ce que tu dois faire, n’est-ce pas Duncan ?

 

-Oui… je l’avais compris depuis longtemps…

 

-Je n’ai rien pu faire, je suis navré…

 

-Ce n’est rien, je sais que tu as fait tout ton possible. Tu ne voulais pas me le dire, mais je l’avais compris depuis longtemps, le corps plus froid que la normal, la non perte de mémoire… cela fait combien de temps que je suis mort ?

 

-Trois jours. J’étais à tes côtés, tu es mort dans mes bras. Il n’y a qu’une seule explication pour que tu sois encore en vie, l’organisme essai d’avoir ton corps comme nouveau réceptacle. Il faut que tu te détruises, en même temps que le corps de Spencer.

 

-Tu sais ce qu’il est ?

 

-Il n’est pas de notre monde, il est d’un autre temps, d’un temps ancien… et d’un temps future. Il agit comme une sorte de distorsion, si on ne met pas un terme à ses agissements, je ne garantis pas la survie de notre peuple. Et toi, Duncan, tu sais qui est dans ce bloc ? Je vois mal Ivan Spencer être prisonnier de la glace depuis des millénaires…

 

-C’est pourtant bel et bien Ivan Spencer. Je le ressens… dit Duncan en touchant la glace, une larme coulant sur sa joue. C’est lui, sans être lui.

 

-Je vois… qu’est-ce qu’Ivan voulait cacher ? Qu’a-t-il fait pour se retrouver prisonnier d’un bloc de glace vieux de deux millénaires.

 

-Il est là, sans être là, un écho dans le vide, un écho dans l’histoire…”

 

Une lumière jaillit de la glace ainsi que de la main de Duncan. Le bloc commençait à se désintégrer, ainsi que Duncan.

 

“Ma mère c’est donné la mort il y a quelques heures, dit Duncan. Je l’ai ressenti… ajouta-t-il avec un sourire. Elle ne supportait pas de me savoir mort… continua-t-il alors que la caverne commencé à s’écrouler. Tu ferais mieux de partir, Mutsuomi. Le bloc de glace est totalement désintègré et je ne vais pas tarder à disparaître. Cette caverne ne fait pas partie de ce monde, la preuve est dans les champignons bleus. Si tu restes ici, tu seras prisonnier d’une boucle temporelle sans fin. Fuis, fuis sans te retourner. Adieu…”

 

Mutsuomi posa un dernier regard sur Duncan et s’enfuit en remontant l’échelle. Une fois de retour dans le hall du Jarl, le passage disparu pour faire place à un amas de terre sombre, Duncan n’était plus. Il s’était sacrifié et avait sauvé Stonecross de la destruction.

En quelques heures, tous ceux qui avaient été transformés en monstre de glace retrouvèrent leurs apparences normales. Les morts redevinrent morts et furent enterrés de nouveau avec tous les honneurs.

Mutsuomi retrouva Bitroulix, Balmir, Barbaresque, Lou et Enferis et il leur raconta l’histoire qu’il venait de vivre.

 

Deux jours s’étaient écoulés depuis cette histoire, un homme frappa à la porte de la maison du Einherjar. Mutsuomi alla lui ouvrir, cet homme était un messager qui portait un message pour le viking.

 

“Nous avons eu du mal à la conserver, mais nous y sommes parvenus. C’est qu’elle est très vieille, cette lettre. Adieu ! dit le messager en partant.

 

-Qu’est-ce qu’elle dit…”

 

Mission accomplis

Ivan Spencer

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