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Le voyage au bout du monde, ou la folle histoire d'Ozuom.


Ezdrincker
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Le Voyage au bout du monde, ou la folle histoire d'Ozuom. 

 

 

Note de l'auteur : Le livre que vous tenez entre les mains est une traduction, une mise à niveau dans un langage moderne et accessible pour tous d'une très vieil histoire. Cette histoire fut écrite en des temps immémoriaux par deux hommes, ils travaillèrent ensemble longtemps pour consigner les "faits" de cette étrange épopée, mais il semblerait que seul l'un des deux est participé à la fin de l'ouvrage, le nom de l'autre semble se perdre dans le temps.

 

 

[hrP] Cette histoire je l'ai écrite il y a longtemps avec une autre personne et retravaillée récemment. Il se faisait appeler Papy Mouzo, il était un peu fou. La version actuel est la mienne, mais certains personnages et certaines situation ne sont pas de moi à l'origine. Il ne s'agit pas de plagiat ou de détournement, mais simplement du partage d'un travail commun. Je la ferais paraître en format épisodique, de la même façon qu'elle avait été pensée à l'époque. [hrP]

 

 

 

Très loin, dans le sud lointain, lors d'une matinée brumeuse comme souvent en ces contrées, une étrange trainée de poussière se dessinait en bas des montagnes. Devant elle, un vieil homme maigrichon à la barbe grisonnante et au visage ridé et rubicond portant un lourd et encombrant paquet, courrait. Au premier coup d’œil, vous lui donneriez 70 ans. Après une observation plus attentive, au vue de sa course rapide, vous lui en retireriez 40 ans.

 

En partie caché dans l'épais mur de poussière, une dizaine de bêtes à cornes aussi laineuse que massive, semblaient charger le drôle de personnage qui parvenait à maintenir la distance.

" - Bigre de bougre de foutre dieu de toumons! *Pfff pfff* Tout ça pour un peu de *pfff pfff* laine. Plus jamais je *pfff pfff* ne les cherch... et mer...! ", lâcha-t-il avant de se ramasser sur le sol dans un plongeon parfait pour finir de dégringoler la pente en roulé-boulé. 

Sa roulade s'arrêta cent mètres plus bas, contre un rocher fièrement dressé. Le paquet quant à lui continua sa route sur l'herbe humide pour terminer sa glissade dans un équilibre précaire au bord d'un ravin. Légèrement sonné, le vieillard se redressa lentement, courba son dos pour craquer quelques vertèbres qui avaient eu la mauvaise idée de se déplacer suite à l'impact. Il ramassa son bâton de marche en grattant distraitement son crâne chauve d'un doigt squelettique rongé par l’arthrite. Il se mit instinctivement à bougonner, réflexe classique à son âge avancé quand on est de mauvaise humeur, après une chute aussi douloureuse que ridicule par exemple. Mais bien vite il retrouva ses esprits et ni une, ni deux, se souvenant de quelque chose d'important, il sauta sur place à la recherche de ce qui lui manquait. Son regard ahuri tomba alors sur le paquet qui reposait en équilibre à une cinquantaine de mètre de là.
Il parvint à rejoindre le colis en un temps étonnamment court pour un homme de son âge, il confondit cependant peut être vitesse et précipitation car sauter sur ce dernier pour le récupérer ne semblait pas être d'une extrême intelligence.

 

 

A ce stade de l’histoire vous êtes en droit de vous demander comment en est-on arrivé là et bien sachez que c’est une question fort légitime à laquelle vous n’aurez pas de réponse avant quelques temps. Cependant la dites réponse est passionnante, vraiment dommage que je ne puisse pas encore vous en parler. Bref, où en étions-nous ? Ah ! Oui, notre brave vieil homme vient de sauter pour récupérer son paquet, malheureusement pour lui-même en ces contrés lointaines quand on percute un objet on le fait reculer. Si l’objet est au bord d’un ravin la gravité fait le reste, voyez-plutôt.

 

 

 

Il suffit d'une légère poussée pour que le vieil homme et son paquet quitte tous deux le plancher des bisons (Bison qui d’ailleurs ne sont plus très loin) et se retrouvent à dégringoler dans le ravin, en direction de ce qui devait être un torrent en effervescence. Le vieil homme se contorsionna en essayant de viser entre deux pierres, ce fut une réussite, la seule jusqu’à présent. 
Ce saut acrobatique suivi d'un plongeon plaqué aurait mérité une bonne note en présence de juges, malheureusement il n’y en avait pas. Il n’y avait au fond de ce ravin qu’un couple de truite, qui n’avait pas un grand sens de l’art du plongeon et qui ne pouvait apprécier la performance à sa juste valeur. Ce qu’elle savait apprécier par contre c’était le fait qu’une créature nauséabonde venait de piétiner leur œufs en essayant de remonter à la surface. 

 

 

L’observateur attentif aurait remarqué que ce vieux fou venait de détruire la dernière couvé des deux dernières truites bicéphales du monde, causant ainsi l’extinction définitive d’une espèce. Bien que celle-ci ne manquera probablement à personne l’extinction de cette truite est la première conséquence d’une longue liste, en lien avec ce voyage de fou.

 

 

 

Bien entendu, ce n'était pas là la préoccupation première de notre protagoniste, qui mine de rien tentait de nager avec sous un bras son paquet, et dans l'autre main son bâton. La robe en tissus épais n'aidant pas, il se retrouva vite à essayer d'apprendre à respirer sous l'eau. Malgré une capacité de survie et d'adaptation qu’il savait hors norme notre homme doutait profondément de la réussite de cette dernière entreprise.
Heureusement pour lui, ou malheureusement car tout n'est toujours qu'une question de point de vue, la cataracte qui terminait le torrent allait l'aider à sortir la tête de l'eau avant qu'il n'ait des branchies.
 

Maintenant je vous invite à prendre un peu de recul pour admirer l'élégance avec laquelle ce personnage malchanceux est expulsé du cours d'eau, son visage s'illumine quand l'air envahit ses poumons, jusqu'a ce qu'il s'aperçoive pour la deuxième fois en moins de trente secondes que la gravité reprend toujours le dessus. Les quinze mètres de chute furent bien entendu amortis par l'eau en contrebas, mais bon, reste qu'une chute de quinze mètres se terminant par un glorieux plat sur le dos n’est jamais agréable, particulièrement quand on est sujet au mal de dos.

C'est avec le plus grand mal que le vieillard parvint à s'extirper de l'eau salvatrice. Une fois au sec il entreprit de rassembler ses bien, rien ne semblait avoir été perdu, tout était trempé mais dans l'ensemble rien de grave. C'est en chassant une mèche de cheveux blancs de devant ses yeux et après une longue inspiration qu'il se fendit d'une petite phrase historique : 

" - D'aaaccord. Elle débute merveilleusement bien cette quête. Mais foie de manticore, j'arriverai à mes fins ou alors c'est que j'm'appelle pas Ozuom ! Bon, où aller maintenant ? dit-il en scrutant le paysage forestier, Et bien... par là. T'en penses quoi le fardeau ?"

Sur ces derniers mots, le vieux personnage s'approcha de la chose empaquetée qu'il c'était donné tant de mal à récupérer. Il desserra un cordon, libérant ainsi le visage d'un jeune homme livide, au regard perdu dans un autre monde. Le visage ridé s'approcha du jeune comme pour le scruter après quelque seconde il leva un sourcil interrogateur puis sembla se renfrogner visiblement déçu. 

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