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Vie d'un Viking


Yugaye
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Bien le bonjour à tous!

 

*Glurp, je tremble!* Car pour la première fois je m'essaye au Rp, pas le Rp de candidature, le vrai, l'unique, maître de tout une vie et... je m'emballe.

 

Premier Post : Les trois premiers chapitres :

-Enfance d'un vagabond

-Arrivée sur Stendel

-Un accueil de Nivalien

 

Voilà pour le programme. Je sais pas trop ce que ça va donner au niveau de la mise en page forum, mon FSX m'a buggé l'écran...

I. Enfance d'un Vagabond

 

Un jour de mai, exactement le 11, des cris se firent entendre en plein milieu des bois aériens de Nubes . Ganf, un vagabond habitant du bois, entendit ces cris. Intrigué, il se dirigea vers l’origine du bruit qui le réveillaient en cette paisible journée. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il découvrit un landau. Un landau coquet, admirablement bien décoré. Des chutes de tissus multicolores flottaient au vent, s’ajoutant aux feuilles, donnant un air à cette scène de mirage, un agréable mirage. Ganf en fut charmé, et il serait resté là des heures si ces cris stridents ne lui arrachaient pas les oreilles. Il s’empressa d’aller voir ce qui pouvait nuire autant à son intégrité auditive, et dans ce petit landau, il découvrit un bébé. Sa tête était recouverte par un léger mouchoir de soie brodée de la lettre A. Un petit mot était épinglé dans le landau. Ganf y lut ces quelques mots : « Il s’appelle Filian d’Apreroc. Il a un jour, et je ne puis pas l’élever seule. Je vous remercie de l’avoir trouvé, et vous prie de vous en occuper. »

Ce papier était signé d’un A.A., certainement le nom de la mère. Ganf trouva le nom trop long et trop pompeux, le changea en Yugaye.

 

Ganf, veuf et mendiant, avait toujours rêvé d’avoir un enfant. Celui-ci arrivait au bon moment ; enfin, façon de parler, car il ne savait absolument pas comment s’en occuper. Il mit alors au point une sorte de liste des besoins journaliers pour les deux êtres. D’un accord personnel, il se dit qu’étant le plus grand, il aurait donc droit à plus de nourriture. Il commença à céder certaines choses qu’il ne pourrait plus acheter, comme de la bonne viande, de qualité. Mais là arriva un point sur lequel il était indiscutable de céder : l’alcool. Ganf, descendant très lointain de Nains, tenait à son litre et demi d’alcool fort. Cela le rendait gai, et comme il ne sortait que très peu des bois, il pensait que cela ne gênerait personne ; personne, sauf l’enfant. Il arrêta donc l’alcool, progressivement, puis totalement il se détacha de ce poison.

 

À cette époque, le garçon venait d’avoir ses cinq ans. Alors leurs besoins devinrent de plus en plus conséquents.

 

Malheureusement, les maigres revenus de Ganf ne suffirent point. Le quotidien était donc essentiellement composé de tentatives de larcins, parfois réussis, nourrissant la famille, souvent ratés, la laissant sur sa faim. Mais chaque jour, le garçon avait à manger. Jamais il ne demanda de la nourriture. En revanche, Ganf maigrissait de jour en jour, ne se nourrissant plus, buvant à nouveau, et dormant essentiellement. Il n’allait plus au travail.

 

Yugaye, du haut de ses dix ans, passa la marche qui les sauva tous les deux. Il se fit attraper par un marchand en volant de la viande. Le marchand, un vieillard, ne vendait plus que par occupation. Il n’en voulut donc pas énormément au garçon, et lui fit même faire une promesse ; la semaine suivante, Yugaye devait revenir avec des provision pour trois jours. Le vieillard n’en dit pas plus. Il lui adressa un sourire protecteur, et lui donna deux gros morceaux de viande. Yugaye les mit précieusement dans sa sacoche, vide.

 

Le garçon passa chaque jour de la semaine à attendre. Il se réveillait le matin, mangeait un minuscule morceau de viande, se recouchait en espérant ne s’éveiller que dans la soirée, afin de manger un autre petit morceau. Il mangeait ainsi l’un des don, l’autre étant revenu à Ganf. Ce dernier adopta la même attitude.

 

Lorsque le jour attendu arriva, Yugaye se réveilla en trépignant. Le vieillard scrutait les environs, espérant de voir le voleur pointer le bout de son nez. Midi approchait, alors le vieil homme conclut que Yugaye ne viendrait pas. Il tournait les talons quand une petite voix se fit entendre :

 

« -Monsieur ! Je suis là ! Attendez !

-Eh bien mon garçon ! Je suis heureux que tu sois venu ! Je pensais te voir plus tôt, mais bon, cela suffit. Nous sommes dans les temps, j’espère que tu as tes vivres !

-Moui… J’ai réussi à passer la semaine sur mon morceau de viande, mais j’ai dû donner l’autre à mon père.

Le marchand écarquilla les yeux.

-Tu veux dire que ce que je t’ai donné t’a servi pour la semaine ?

-Oui. Mais ça va, j’ai l’habitude ! »

 

Et le garçon sourit. Ses pommettes saillaient, amplifiant sa maigreur inquiétante. Sans rien lui révéler, le vieillard emmena Yugaye dans un grand champ. Il lui remit un poignard, et lui dit d’attendre. L’homme avança lentement à plat ventre à travers le blé. D’un coup, il sauta sur un cochon, du sang jaillit, et le porc couina. L’homme dit à Yugaye de venir. Le garçon se rapprocha, et dû couper un morceau du cochon. Le vieillard se présenta.

« -Et voilà, ça c’est fait. Au fait, je m’appelle Timothée Frontard. J’ai été, il y a bien longtemps, chasseur du roi. Maintenant, je braconne, pour passer le temps. Ça te dit que j’t’apprenne ? Vu que t’as pas l’air d’avoir grand chose à manger… »

 

Et pendant trois jours Yugaye apprit à chasser.

 

Le soir du troisième, lorsqu’il revint, il trouva Ganf dans une humeur exécrable. Il avait certainement bu toute la journée, et il s’était aussi sûrement lamenté sur son sort. D’ailleurs, le premier mot que Yugaye entendit fut suicide. Les menaces fusaient, Ganf devenant de plus en plus violent, Yugaye sortit son poignard fraîchement fabriqué en os, et tint son père adoptif en respect. Il partagea la nourriture de la chasse en deux parts inégales, la plus grosse pour son père, et la lui lança. L’homme était étonné, qu’un gamin du haut de ses dix ans parvienne à l’arrêter, et ait encore assez d’esprit pour bien vouloir le nourrir. La soirée en resta là ; ou plutôt, Yugaye en resta là. Pour Ganf, ce fut un changement total dans la psychologie du Nain. Dès le lendemain, chose étrange, il parvint à jeter une fois encore ses bouteilles de vin et autres.

 

Les années suivantes se passèrent sous une bonne ambiance. Cette fois, les deux avaient à manger, et de façon suffisante. Yugaye grandit normalement jusqu’à l’âge de 17 ans. Jamais il n’avait espéré vivre jusque-là. Il les fêta donc dignement, mais Timothée ne vint pas. Il était décédé il y a peu, au grand chagrin de tous. Ils l’enterrèrent tristement.

 

Mais la vie devait continuer.

 

Un jour, lorsqu’il revenait de la chasse, Yugaye retrouva son Ganf mort, transpercé par deux flèches, le bras droit arraché. Yugaye connaissait très bien ces blessures. Elles avaient été causées par des monstres, origine de nombreux décès sur le monde aérien de Nubes . Il pleura longtemps, et fit le deuil de cet homme qui avait tant fait pour lui. Il venait de perdre deux grandes personnes, et le choc fut terrible. Si terrible qu’il se résigna à quitter sur le champ sa terre natale, n’emportant avec lui que son savoir personnel, c’est-à-dire son apprentissage de la chasse, et des notions de langue qu’il avait apprises grâce à Ganf, ancien lettré qui avait sombré dans l’alcool.

 

Yugaye partit donc, sans vraiment savoir où il allait. Il se passa plusieurs semaines entre son départ et son arrivée, à Labes. Il y arriva par un coup de chance.

 

En effet, durant son périple, il avait été moult fois blessé par les fameuses créatures du monde de Nubes. Tout cela était expliqué dans son journal personnel, morceaux de papiers qu’il avait perdus en arrivant près de Labes. C’est là que, grièvement blessé par un Creeper, un paysan l’avait trouvé, et ramené chez lui pour le soigner. N’ayant rien pour le payer, Yugaye fuit, malgré le fait que le paysan l’avait soigné, et sans idée de payement. Notre Vagabond arriva donc au portail, le bras gauche bandé, les passants le regardant d’un air étrange.

 

Il passa le portail.

 

 

 

 

 

II.Arrivée sur Stendel

 

Lorsqu’il était dans le portail, une impression de bien-être l’envahit. Ce ne fut que bien éphémère, car il entra dans une phase de transe désagréable. Il avait l’impression, ou du moins il crut l’avoir, cette impression, à son réveil, que tout son corps allait se retourner : l’intérieur dedans, l’extérieur dehors. Enfin, une sensation de chute infinie s’empara de lui. Finalement, il jaillit du portail plus qu’il n’en sortit. Il s’étala longuement sur la pierre dure et rappeuse de Stendel. Quelques enfants partirent en courant en se moquant, et les passants continuaient de passer.

 

Yugaye se releva, avec le bras qui n’était pas dans le plâtre ensanglanté. Des deux gardes qui surveillaient les allés et venues par le portail, un se détacha de son mur pour aller relever le jeune homme.

 

« -Première fois que tu traverses ce portail, hein? Il est dur celui qui vient de Nubes. J’le prends jamais moi. D’façons, je bouge jamais d’ici.

-Merci, balbutia Yugaye. Oui, c’est un peu étrange…

-Hmm, c’est la différence de pression. T’es beaucoup plus haut sur Nubes qu’ici. T’en fais pas, tu vas marcher trois mètres et ça devrait aller.

 

Une voix vint interrompre la discussion. C’était le supérieur du garde.

-Gaaaaaaaarde à vous ! Antoine Duphare ! Depuis quand quittez-vous votre poste pour aller relever quelqu’un ? dit le supérieur. Ce jeune homme me semble d’assez bonne consistance pour le faire soi-même ! Retour à votre rang ! Reeeeeeeelève ! »

 

En un pas, Duphare, comme se nommait le garde, revint dans son rang. Il sourit à Yugaye, et s’en alla au pas. Lorsqu’il se releva, le jeune homme fut abordé par une personne d’un tempérament qu’il connaissait bien : un alcoolique.

«-Abords… Euh, alors cobe ça du vient de Nubeuse… Nubseubeu… Nubes ! »

 

Et il s’effondra. Yugaye le releva, mais on lui dit que cela n’en valait pas la peine, qu’il se réveillerait et qu’il irait parler à quelqu’un d’autre sans même se souvenir du jeune homme, alors il le redéposa le plus doucement possible, comme il le pouvait avec un bras plâtré et l’autre blessé.

 

Il réfléchit alors à ce que venaient de dire le garde et l’alcoolique. Le premier lui avait clairement rappelé que le jeune homme arrivait dans un monde inconnu, le deuxième comme il était facile de se procurer de quoi sombrer dans la débauche.

 

Il se rappela les dires de son père : Stendel est une grande ville, demande ton chemin. Comment faire ? Il ne le savait pas. Il suivit donc le tumulte, tournant à gauche, puis à droite. Au bout, il apercevait de nombreuses tuniques colorées. Il se mit à courir en direction du peuple. Il accélérait de plus en plus, ne distinguant plus que des formes colorées qui se mêlaient, formant des absurdités, que Yugaye croyait vraies. Dans sa course, il ne vit pas arriver sur sa droite un homme d’une vingtaine d’années.

 

Cet homme, comme tous les habitants du glorieux monde de Minefield, avait une tête cubique. Mais, son teint pâle indiquait qu’il n’habitait pas la capitale. Il ramenait en tirant un bœuf des denrées rares, que l’on ne trouvait en cette quantité que sur le monde de Navis. Cet homme, pour revenir à lui, se déplaçait lentement, à pas lourd. Cela se voyait qu’il n’avait pas l’habitude de marcher longuement. D’ailleurs, cela se verra sous peu.

 

En effet, le garçon qui ne voyait pas arriver sur la droite l’homme le percuta de plein fouet, le propulsant sur le bœuf, qui, prit de terreur, partit en courrant à l’opposé de la direction de Yugaye : ici se trouvait le seul endroit où la barrière protectrice, qui empêchait de tomber manquait. Évidemment, le bœuf s’arrêta, mais en éjectant le malheureux qui était bloqué entre les cornes. La chute fut longue. Yugaye découvrit alors à quelle hauteur se trouvait Stendel ; mais aussi l’élément de prédilection de notre homme. La chute fut longue donc, mais pendant ce temps, l’inconnu eut le temps de se redresser, et de se mettre en position de plonger. Pour tous, soit cette chute allait être mortelle, ou s’il survivait, il se noierait. Rien de cela. L’homme entra dans l’eau dans un grand fracas qui remonta jusqu’aux oreilles de Yugaye. Dix secondes s’écoulèrent, vingt, trente. Les témoins de la scène, la plupart, portèrent leur chapeau à la poitrine, en prononçant quelques mots, s’en allèrent. Cependant, ceux qui étaient restés poussèrent un grand cris de joie et de terreur : l’homme était sorti, mais il fallait encore nager jusqu’à la rive. Tout le monde se demandait comment cet homme avait pu survivre à la chute. Et durant cet entretien, notre malheureux arrivait sur la rive. Il se retourna, rouge de colère et de frayeur. Sa lenteur précédente se transforma en course effrénée pour remonter dans la ville.

 

Quelques personnes bienveillantes dirent à Yugaye de fuir, car ils se doutaient qu’il ne savait ni plonger, surtout de cette hauteur, ni nager, et c’était certainement le châtiment qu’il lui était réservé. En effet, le jeune suivit ce conseil à la lettre. Il se retrouva donc sur la grand-place de Stendel. Il s’arrêta alors devant un grand trou.

 

Cela mérite des explications. En cette époque, les travaux d’aménagement sécuritaires n’avaient pas encore eu lieu. L’entrée du water-drop se trouvait donc, non pas dans l’escalier principal, mais directement à la surface de la place.

 

Il sauta donc par le trou. Il ne savait pas que la chute était aussi longue, sinon, il n’aurait jamais sauté. Durant sa chute, il croisa du regard celui qu’il venait de faire tomber. La réaction fut rapide, et ce dernier enjamba la barrière. Mais le fond du water-drop était trop profond pour Yugaye, qui ne parvenait pas à remonter à la surface. Il fut secouru par son poursuivant. En ces quelques secondes, la colère s’était effacée du visage de l’homme. Il était revenu à son teint pâle. Il remonta le jeune homme à moitié évanoui. Il se réveilla.

« -Alors ! En voilà des manières ! Vous me bousculez, passe encore. Mais mon habit tout neuf trempé, je dis non. Et en plus, vous avez le culot de fuir ? Mais où va le monde ! Dites-le moi !

-Exc…excusez-moi, dit le jeune homme humblement, j’ai été si troublé par mon arrivée que je ne sais même pas où j’allais…

-Vous ne saviez pas où vous alliez ? À cette vitesse ? Moi je le sais où vous alliez ! Une quelconque maîtresse a découvert que vous en aviez une autre, quoique vous soyez jeune, et cherche à vous extorquer de l’argent, non ? Dites-moi que j’ai tort, osez !

-Et vous avez tort ! Je n’ai ni deux, ni une maîtresse ! Seulement ce couteau en os de squelette, cette viande, et cette pièce d’argent. Ah oui, j’ai cette sacoche en cuir, mais bon…

-Vous vous proclamez donc pauvre ? dit l’homme le sourire lui montant au visage.

-Oui Monsieur.

- Ah ah ! Vous n’avez donc pas le droit de vous promener sur la voie publique, encore moins de bousculer un honnête Navisien venu parler avec un gouverneur ! Vous êtes perdu ! Perdu !

 

Le garçon ne crut d’abord pas ces paroles. Mais en voyant la tête de l’homme, qui affichait un rictus moqueur, il baissa la sienne.

-Cependant, il y a un moyen…

 

Yugaye releva la tête.

-Un moyen de ?

-Mais de vous éviter la prison voyons !

- La prison ! Mais vous êtes fou !

-Et il continue, il me traite de fou ! Je vais vous dire, le gouverneur que je vais voir est d’humeur maussade, il a eu des ennuis avec un empereur. Je suis un ami –cela était complètement faux- et je peux lui parler de vous. Comment j’ai raté de mourir, ou comment j’ai failli perdre mes minerais et mon bœuf…

 

À ces mots, la face du plaignant s’assombrit.

-Mon bœuf ! J’ai laissé mon bœuf plein de minerais rares avec ces voleurs, ces vagabonds, ces paysans ! Je, je …

Et il s’évanouit.

 

Yugaye qui avait compris l’angoisse de son interlocuteur. Il s’élança sur l’escalier, le laissant à une personne qui passait par là. En remontant, il entendait les cris de la bête que l’on malmenait. Il arriva enfin sur la place de Stendel. Une grande traînée de sang venant de la zone de la chute et allant vers les quartiers malfamés de Stendel lui indiqua le chemin. Il la suivit, entendant des cris d’homme et de bête. Il s’arrêta, pétrifié par le râle du bœuf que l’on venait d’abattre. Il s’élança alors dans la direction de ces cris. Il arriva sur la scène du carnage. Le bœuf acculé avait grièvement blessé quelques voleurs qui avaient tenté de s’en approcher. Il avait été harcelé de coups de couteaux et d’épées. Il s’était finalement couché sur ses pattes repliées, les yeux cherchant une aide qui ne vint pas. Un dernier coup d’épée asséné derrière la tête par un de ces pratiquant de corrida, une nouvelle activité de l’époque, avait mis fin à la vie de l’animal. Il finit par s’écrouler totalement dans un spasme affreux.

 

Yugaye, cherchant à ramener le plus de minerais précieux au possesseur du bœuf, grimpa sur son dos, tenant en respect quiconque s’en approcherait. Dans sa sacoche vide, il prit en priorité les diamants, puis l’or, le lapis-lazuli qui y était en petit quantité. Il voulut prendre le fer, mais cela devenait trop lourd et il n’y avait plus assez de place. Il finit par fuir en le laissant, et retourna vers l’escalier. En bas attendait l’homme, qui en le voyant arriver avec sa sacoche lourde et remplie ne pu cacher son sourire.

« -Et mon bœuf ? questionna-t-il.

-Mort.

-De ?

-Voleurs, brigands. Ils ne l’ont pas épargné. Désolé…

-Ce n’est pas grave, ne vous inquiétez pas. Si vous voulez toute l’histoire…

- Oui ?

-Je l’ai loué pour une fortune, plus cher que je n’aurai payé pour l’acheter, donc l’éleveur ne doit pas trop s’en soucier...

-Ah ! Et pour le reste ?

-Les minerais ?

Yugaye aquiessa.

-J’ai cru comprendre qu’il y en avait dans votre sacoche, non ?

-Le diamant, l’or et le lapis. C’est tout ce que j’ai pu ramener… Le reste était trop lourd, je l’ai donc laissé, et ça m’a permis une retraite sans grande peine.

-Vous avez bien fait. Le fer m’importe peu. J’allais le vendre à un marchand.

 

Yugaye sourit. Il n’allait pas voir un gouverneur, mais un marchand.

-Puis-je vous demander votre nom ? reprit le jeune homme.

- Bien, oui, j’y consens, c’est juste, bien sûr et…

-Vous ne voulez pas me le donner, hein ?

-Non, car je ne le puis pas … Je peux vous donner mon surnom, par contre.

-Alors d’accord.

-On me surnomme pb832.

-Et moi Yugaye.

III.Un accueil de Nivalien

Après ces présentations plus ou moins secrètes, l’homme répondant au nom de pb832 invita Yugaye à venir dîner chez lui. Il commençait à faire nuit, et il ne valait pas trop traîner sur Stendel lorsqu’il faisait sombre. Pb832 se dépêcha de revendre les pierres précieuses. Il emmena Yugaye à la rivière. Comme ce dernier ne savait pas nager, pb832 dû le soutenir dans l’eau pour arriver jusqu’au portail. Arrivés là, ils sautèrent dedans et se retrouvèrent donc à Navis. À l’arrivée, Yugaye coula à pic. Pb832 le remonta une nouvelle fois. Le vagabond fut éblouit par la grande bibliothèque de ce nouveau monde. Ils se trouvaient toujours sur cette majestueuse planète de Minefield, mais le déplacement était conséquent. Plusieurs milliers de kilokubes séparaient Stendel de Navis. Le portail était le seul moyen de transport potable entre ces deux continents (Navis n’en étant pas vraiment un, mais plutôt un archipel). Le jeune homme pensait aux vaillants hommes qui avaient du braver les mers, les tempêtes, les monstres marins, pour en arriver là.

« -Combien d’hommes sont mort, pour découvrir ce monde ? demanda-t-il.

-Aucun voyons ! Les mages ont simplement découvert cette zone en faisant l’inventaire des ressources, et ils ont décidé de le faire partager. Par contre, nombre de colons sont morts en ne faisant pas attention aux falaises nombreuses de Navis. On peut même encore retrouver des cadavres ! »

 

Yugaye ravala sa salive si fort qu’il fit résonner le bâtiment.

 

Ils sortirent ensuite. Ils débouchèrent sur un quai. Pb fabriqua d’abord une barque pour lui, et dit à Yugaye que pour l’entrainer, il fallait qu’il le suive à la nage. Yugaye écarquilla les yeux, ouvrit la bouche, et ne put prononcer un mot. Pb entendait juste son souffle, et voyait le jeune homme se dégonfler au fur et à mesure qu’il expirait. Il faillit tomber à la renverse, quand pb éclata de rire, fier de l’effet de sa blague. Il construisit donc une deuxième barque, et ils partirent en direction de la fameuse Nivalis.

 

Yugaye ne savait pas à quoi ressemblerait cette nouvelle ville, mais il était convaincu qu’il y serait bien reçu. Il ramèrent donc toute la journée restante, jusqu’à la tombée de la nuit, s’arrêtant de temps à autres pour se reposer. Et ils arrivèrent à la nuit tombante. Yugaye sentit comme un déjà vu. En effet, il venait de voir deux fois le soleil laisser place à la nuit, et c’était une sensation nouvelle pour lui. Il demanda tout de suite des explications à son guide, qui lui expliqua que le monde de Minefield tournait autour du soleil, et surtout sur lui-même comme de nombreux autres mondes. Comme ils s’étaient déplacés très loin par le portail, le soleil n’étant pas partout à la fois… Pb arrêta son explication, ils venaient d’arriver à Nivalis. Yugaye débarqua sur l’île. Yugaye admira la ville, construite à la fois sur une île et sur des ilots artificiels.

« -Elle est belle notre ville, hein ? dit pb.

-Oui, très. »

 

Pb invita Yugaye à venir festoyer à sa table. Et comme un Nivalien fait les choses en grand quand un nouveau arrive, il invita aussi tous les habitants présents ce soir là. Yugaye rencontra donc nebulus, Nanu et Warkor. La période des vacances étaient là, et bon nombre étaient partis se détendre. Ils discutèrent toute la soirée.

« -Vous savez, jeune homme, dit Warkor, bientôt un grand changement se fera dans notre beau monde. Les Empereurs aidés des mages vont créer une nouvelle terre d’accueil, un monde artificiel où chacun pourra se rendre dans ses rêves.

-Mais ce que tu oublies de dire, dit nebulus en ricanant, c’est que cette terre sera éphémère…

 

Yugaye était perdu. Nanu, très sage, le remarqua et lui expliqua plus en détails.

-Ce que mes amis essayent de vous dire très obscurément, c’est que le monde va changer. Les Empereurs ont décidé de faire évoluer notre société vers de nouveaux horizons. Et comme ils font les choses biens, tout le monde doit rester chez lui, avaler une substance –n’ayez crainte- afin de dormir, pour ne pas les gêner, le temps que cette avancée soit préparée et opérationnelle. Et pour que nous passions le temps qui sera long, ils ont mis au point, dans cette substance, un quelque chose qui fait que nous rêverons tous de la même chose. Et cette chose, nous appelons ça la Robinson.

 

Nanu venait à peine de terminer sa phrase que des bruits de trompettes résonnèrent. Warkor, nebulus, et Nanu regardèrent pb.

-Nous devons partir, mon cher, dit Nanu.

-A bientôt. »

 

Les trois invités sortirent précipitamment, en disant un vague au revoir. Pb montra à Yugaye une chambre, le regard terne, et ce dernier suivit le mouvement, se coucha. Il ne parvenait pas à s’endormir. Les sons de trompette le gênaient, et il attendit donc que cela stop.

 

Il commençait à s’endormir quand un flash le réveilla. Après cette lumière, il sentit quelque chose tomber sur ses genoux. Une fiole. Une fiole avec un liquide bleuâtre dedans. Il pensa aux dires de Nanu, et il l’avala. Il se sentit planer. Tout allait si vite. Il voyait tout en accéléré. Son cerveau allait plus vite, ses membres allaient plus vite, le paysage autour allait plus vite… Et un mal de crâne, la sensation d’écrasement, d’étouffement. Les os qui font mal, les muscles qui font mal, le cœur qui fait mal. Et puis plus rien. Le noir complet. Le silence, long. Un silence qui grésille, un sifflement sourd. Des bruits, qui deviennent des paroles. Et puis un grand fracas, la lumière blanche, le tunnel, un grand…

 

« -BONJOUR NOUVEL ARRIVANT ! »

 

Je vous souhaite donc une bonne lecture et une bonne soirée.

 

Yugaye

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