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Les Chroniques du Saint Trident


Kimunixchan
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Les origines des fondateurs

 

Lors d'une froide nuit d'hiver à Stendel, l'ambiance à la taverne battait son plein. La porte s'ouvrit brusquement, laissant rentrer un courant d'air glacial, qui sembla couvrir le flot joyeux des discussions. Toutes les têtes se tournèrent vers l'entrée. Deux hommes s'avancèrent, et seuls les bruits de leurs lourdes armures brisaient le silence qui s'était installé. Par-dessus leurs côtes de mailles, un tabard blanchâtre orné d'une sorte de trident bleu faisait l'objet de toutes les attentions. Bien que ce symbole semblât religieux, il était certain qu'ils étaient avant tout des guerriers. Les traits marqués de leurs visages et leurs habits déchirés suggéraient maints voyages. Alors qu'ils s'installaient à une table proche de la cheminée, les conversations reprirent peu à peu. Après un bref instant, un vieil homme vint à leur rencontre :

 

« Hôla vous deux ! Z'avez l'air fatigués ! J'crois bien qu'j'ai jamais vu vos p’tites personnes par ici ! D'où est-ce que vous sortez ? »

 

Les deux hommes relevèrent la tête en haussant les sourcils et l'un d'eux pris la parole.

 

« Bonsoir à vous... Vous avez juste, nous ne sommes guère d'ici. Nous venons de ce que vous appelez ici le vieux monde, qui se trouve par-delà les océans.

- Ah ouais ! J'en ai d'jà entendu parler y'a pas mal de temps … Ça fait une trotte ! Et qu'est-ce qui vous amène dans notre bon vieux Stendel ? » demanda le vieil homme.

 

L'autre soldat se racla la gorge :

« C'est une bien longue histoire, mon brave. Il nous faudrait bien toute une soirée pour vous la conter.

- Ça tombe bien ! J'ai toute la nuit ! Tavernier ! Trois pintes pour la cinq !» cria-t-il en levant le bras.

 

Les deux compagnons se regardèrent un instant, hochèrent les épaules et firent signe au vieillard de prendre place en face d'eux, ce qu'il fit en tendant amicalement sa main :

 

« Moi c'est Hector, j'étais forgeron dans ma jeunesse !

- Enchanté de vous connaître Hector. Je suis Alekshan et voici mon compagnon Drelakon. »

 

Ce dernier hocha la tête en guise de salut, et prit la parole :

 

« Par où commencer... Là d'où nous venons, nous avons servi pendant des années un ordre religieux, en tant que soldat dans son armée. Cet ordre, le Lux Sancta Tridenti, avait juré de se débarrasser des ennemis de la Lumière, les Sarrasins, un peuple que l'on nous présentait comme maléfique. Après de nombreuses batailles et un nombre incalculable de pertes, nous sommes parvenus à prendre leur capitale, qui était gouvernée par un grand sultan : Salâh El-Yatim. Cet homme était connu pour détenir un trésor caché d'une valeur inestimable. »

Les yeux d'Hector s'écarquillèrent, et alors qu'il prenait une rasade de sa chope, Alekshan continua le récit :

« C'est peu de le dire, d'ailleurs notre chef Alrik était vraiment obnubilé à l'idée de le trouver. Et pour cela il ne ménagea pas la population de la ville... Sous nos yeux, de nombreux innocents furent emprisonnés, torturés et même assassinés. Des femmes, des enfants. Tout cela dans l'unique but de s'approprier ce maudit butin ! » s'exclama-t-il en frappant la table du poing, puis en détournant son regard vers la cheminée.

 

Le sourire béat qu'affichait Hector depuis le début commençait à s'estomper : il prenait conscience de la gravité de l'histoire qu'il avait demandée. Drelakon enchaina :

 

« Inutile de dire que ce genre de comportement barbare ne correspondait en rien aux idées que nous avions de la Sainte Lumière. C'est à partir de ce moment-là que nous avons commencé à réfléchir, à ce pour quoi nous nous étions battus jusque-là, à ce qu'étaient vraiment nos ennemis les Sarrasins. Ne supportant plus de voir des familles innocentes brutalisées, nous avons décidé, dans l'ombre, de les aider. En commençant par donner un peu de pain a ceux qui mourraient de faim, à soigner certains blessés.»

 

Alekshan, qui avait jusque-là le regard perdu dans l'antre rougeoyant, sembla reprendre ses esprits et ajouta à demi-voix :

 

« Oui... mais cela ne nous suffisait pas. Nous avons décidé de faire libérer des prisonniers qui étaient condamné à une mort certaine. Vous nous direz surement que c'était une véritable trahison envers notre ordre. »

 

Le vieil homme leva les mains en secouant la tête pour indiquer que ce n'était nullement dans ses intentions, et Alekshan enchaina :

 

« Toujours est-il que nous l'avons fait, et nous ne regrettons rien. Grâce à nous, plusieurs de ces familles furent sauvées de la folie qui s'était emparé de nos confrères. Malheureusement, cette histoire ne s'est pas passée exactement comme nous l'aurions souhaité, et l'alerte fut donnée. Nous avons donc dû retenir les gardes pendant que les autres filaient au loin, et nous avons été capturés.

- Nous purgeâmes de nombreux jours dans nos geôles respectives, sans savoir vraiment combien de semaines passaient, dit Drelakon, mais un jour, un long craquement retenti, suivi d'un hurlement effroyable, à glacer le sang. Des pas lourds, digne d'un colosse, ébranlaient les fortifications. Une agitation s'éleva au dehors et ce fut bientôt toute une foule qui criait. La panique avait gagné la ville. Après un moment, le patriarche d'une des familles que nous avions aidées déboula tout à coup dans le cachot d'un air éperdu, terrifié. Il nous ouvrit, bafouillant quelque chose dans son dialecte que nous ne comprenions que très mal, et désignant la plaine aride que l'on pouvait apercevoir par une meurtrière. Nous comprimes rapidement qu'il voulait que l'on quitte la cité. »

 

Il s'arrêta quelques secondes et remarqua alors que d'autres personnes, qui écoutaient discrètement l'histoire depuis le début, s'étaient rapprochées de leur table. Alekshan et Drelakon les saluèrent brièvement d'un signe de tête en guise d'approbation pour qu'ils puissent s'asseoir. Il reprit :

 

« Lors de notre évasion, nous ne l'aperçûmes que durant quelques secondes. Un être hideux, monstrueux, mais bizarrement, habillé de la tunique de notre ordre. Haut d'une trentaine de pied, il ravageait murailles, tours et maisons. Des quartiers regorgeant jadis de vie, la médina autrefois flamboyante, n'étaient plus que tas de ruines étouffés par la fumée âcre de la destruction et par la puanteur de la mort. La mort. Tandis que nous continuions vers la porte de la ville, nous vîmes les civils courir, fuyant l'abomination. Des pierres tombaient sur les maisons proches, les cris stridents de douleur et d'horreur emplissaient l'air. Les corps déchiquetés et les membres mutilés inondaient la ville. Sarrasins, croisés, vieillards, femmes, enfants. Tous gisaient sans vie dans ce chaos. Nous sommes sortis de la ville, et pendant des heures, nous avons avancé le plus vite possible sans nous retourner. »

 

Hector se racla la gorge, puis demanda, abasourdi:

 

« Mais c'était quoi cette bête? »

 

Alekshan se gratta le menton, l'air songeur:

 

« En fait, pendant longtemps, nous n'avions aucune idée de ce qu'était cette créature. Sans vraiment réfléchir, nous avons juste suivi l'homme qui nous avait libéré, qui se prénommait Yassine. Après une longue journée de marche, nous arrivâmes dans un petit village de nomades, où notre guide avait laissé toute sa famille. Il sembla brièvement raconter quelque chose à notre sujet, et les habitants nous accueillirent comme si nous étions des leurs. Pendant des semaines, nous sommes restés dans ce village, à soigner les blessés, et à bâtir des maisons pour les aider. Le temps passa, nous avons appris beaucoup de leur façon de vivre, et même commencé à comprendre leur langage. Nous avons donc eu une discussion avec Yassine sur ce qui s'était passé en ville. Il nous raconta que le trésor caché du sultan avait finalement été trouvé, et que dans ce trésor se trouvait une lampe de génie. Cependant, le génie qui se trouvait à l'intérieur n'était pas ceux du folklore populaire, mais un Djinn, une âme démoniaque. De ce qu'il nous en expliqua, les Djinns exaucent toujours les voeux de la pire façon imaginable. Nous ne savons toujours pas quel vœux a été demandé, mais le résultat est que notre chef fut transformé en cette immense bête sanguinaire. Certains au village disaient qu'il avait demandé la puissance du génie, et même si cela parait plausible, rien n'est sûr.»

 

Un silence s'en suivit, puis une jeune femme présente à la table demanda timidement:

 

« Et ensuite messire, qu'avez-vous fait ?

- Hé bien, nous avons longuement réfléchi à ce qu'il s'était passé, répondit Drelakon, et nous avons finalement décidé de nous exiler, repartir à zéro. Après avoir remercié Yassine pour son aide, nous avons pris la direction de la ville portuaire la plus proche et avons embarqué dans un navire, partant pour une destination lointaine, où notre ordre n'existait pas encore. Et c'est ainsi que nous avons débarqué au port d'Azur ce matin, après un très long voyage. Nous n'avons maintenant qu'un seul but, rendre service, soigner les malades, nourrir les affamés, et surtout combattre les vraies créatures du mal, sans se mêler des querelles entre les différents peuples. Telles étaient nos idéaux à la base, et c'est ainsi que nous poursuivrons. Et nous comptons bien ne pas tomber dans la même frénésie que là d'où nous venons. »

 

Hector et les autres auditeurs restèrent silencieux, comme s'ils étaient en pleine réflexion. Alekshan regarda son compagnon d'arme, puis se leva doucement:

« Messieurs dames, voilà la fin de notre histoire, nous allons maintenant prendre une chambre à l'étage, afin de nous reposer de notre épuisant voyage. Merci pour la pinte Hector.

- Ben, y'a vraiment pas d'quoi sir ! Et merci d'avoir pris l'temps d'nous raconter tout ça ! »

 

Drelakon se leva à son tour, et dit en souriant:

 

« Si vous voyez dans les semaines qui viennent une église avec un trident bleu sur son toit, vous saurez qui sont les propriétaires, et vous serez bien entendu les bienvenus !

- Bien sûr, répondit-il en riant, je passerais vous dire bonjour ! A bientôt messire ! »

 

Sur ces mots, les deux templiers saluèrent les personnes présentes à la table, puis gagnèrent leur quartier. Après tout, demain était un autre jour.

 

 

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D'après Alekshan. Corrigée par Kimunixchan.

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En gros c'est genre l'ordre des assassins dans assassin's creed. Altair qui avait été dupé par son maitre/mentor al-mualim qui lui etait un homme plein d'orgeuil et tout et tout. Il se rend compte de tout ça et reprend l'ordre des assassins apres la mort de son mentor pour remettre l'ordre sur le droit chemin et sur ce qu'il etait a la base : defendre le peuple de lui même et des templier (forces du mal, corruption, orgeuil, etc etc)

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