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[Projet Validé][Terminer] La Tour des Porte-Noise


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Bon et bien en réfléchissant sur le nom d'une éventuelle tour pour accueillir des gros noiseaux, un RP s'est présenté à moi.

 

 

Guffnar le grommelant se promenait de bon matin dans le froid vif du Nivem, songeant à la manière dont il allait s’y prendre aujourd’hui pour trouver quelque chose à manger et encore mieux à boire et pestant comme à son habitude contre les, dixit, “jean foutre” de Stendel “qu’avait qu’à ouvrir le bec pour être gavés, ces lopettes”.

 

S’approchant du mur de la Tour des Porte-Noise où venaient se poser les gros oiseaux voyageurs pour soulager une envie aussi soudaine que pressante, Guffnar eu la désagréable sensation d’être observé. Non qu’il n’aimât point qu’on le regarde, notez bien, mais pas spécialement au moment où il dénouait ses aiguillettes pour répondre à l’appel de la nature, pour autant qu’on puisse considérer comme naturelle la conséquence directe de l’ingestion d’une demi douzaine de pintes de bière la veille au soir dans des circonstances qui, rétrospectivement, lui semblaient assez floues.

 

Cette intuition se révéla confirmée dans l’instant où résonna dans son dos un “ahem” aussi timide qu'importun. Se retournant pour relacer ses braies, Guffnar se retrouva nez à nez avec ce qui semblait être un innocent touriste de la capitale s’apprêtant à visiter les territoires nivemis ou, plus exactement, dans la perception pour ainsi dire Guffnarienne des choses, un bougre d’empoté Stendelien venu traîner dans les basques et taper sur les nerfs des braves guerriers du Nord, voire un espion en mission secrète, qui sait, p’tête bin.

 

“Pardonnez moi de vous interrompre, euh, Monseig...”

 

“T’avises pas d’me donner du monseigneur, toi l’frosty ! lui éructa Guffnar. Ici c’est le Nivem ! on a pas besoin d’vos titres ronflants. Ici la seigneurité (cf.note 1), elle vient du nomb’ de coups qu’on a balancé dans les dents d’nos enn’mis...

 

“Euh... certes, répliqua le touriste, guère enhardi par cette entrée en matière. Auriez-vous l’obligeance de m’indiquer l’endroit le plus proche où il me serait loisible de trouver collation ?

 

S’ensuivit quelques instants d’angoisse pendant lesquels l’étranger chercha dans les yeux de son interlocuteur un éventuel indice de compréhension. Mais l’intelligence de Guffnar, pour ainsi dire, était à ce moment même beaucoup trop saturée de combinaisons de syllabes insoupçonnées pour pouvoir articuler autre chose que “gné ?”.

 

Puis, trouvant dans l'agressivité les ressources que l’incompréhension semblait impuissante à lui fournir, il ajouta : “tu causes hexa ou quoi ? tu m’veux quoi, l’frosty ?”

 

“euh...” hésita l’innocent stendelien, alors que son regard, réflexe catastrophique, lorgna soudain vers le mouvements de main du nordique, toujours à relacer ses aiguillettes, “de quoi me sustenter... ?”

 

“Me sus- quoi” ? beugla Guffnar.

 

Nul ne sait exactement comment cela fut possible mais, dans les méandres mentaux du Nivemi s’amorça soudain une association d’idées aussi improbable que fatale : la rencontre funeste et désolante d’une situation embarrassante et d’un mot compliqué dans un esprit bas de plafond.

 

“Tu veux me... ? Mais sa (cf. note 2) va pas non ?”

 

Le touriste eut à peine le temps d’amorcer un “mais non je...” que Guffnar l’avait déjà saisi au col, et pressait sa face rouge de colère contre la sienne.

 

“‘spèce de taré ! mais vous êtes vraiment des pères verts (cf. note 3) à Stendel... !” Cette imprécation fut immédiatement suivi d’un coup de genou dans un endroit sensible. Dans un gargouillis, le pauvre stendelien s’affala, en même temps que ses espoirs de descendance.

 

“J’vais t’en donner du bon temps moi !” ajouta Guffnar en même temps que quelques coups de latte bien appuyés. En quelques instants, le stendelien fut réduit au silence. Il ne trouva dès lors aucune objection à ce que Guffnar se dédommage lui même de l’offense qui lui avait été faite en prélevant les pièces d’argent qui l’attendaient dans sa bourse.

 

Puis, rasséréné par le triomphe de la fierté Nivemie sur la décadence stendelienne, il réhaussa son sol, s’apprêtant à délacer à nouveaux ses braies. La présence même immobile du stendelien lui sembla néanmoins encore trop malsaine et il s’éloigna de quelques pas avant de s’épancher.

 

Grisé par la victoire autant que par le soulagement de sa vessie, Guffnar, trouva poétique le semis de gouttelettes dorées dont il faisant don à la bonne terre du Nivem. Enfin purgé, il se rhabilla, et poursuivit son chemin, non sans avoir jeter au passage un oeil mauvais vers le touriste et la tour dont il venait à peine de descendre.

 

“Porte bien son nom, c’te mauvaise tour : toujours à charrrier des frostys venus chercher noise. Au moins ç’ui là aura eu son content de gnons”

 

note 1 : je sais, je sais

note 2 : oui, Guffnar arrive aussi à prononcer des fautes d’orthographe

note 3 : vous avez bien lu. Pas lui.

 

 

(ça sert à rien et alors ?)

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