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[RP] Journal des fouilles VI


Tonacs
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Je pénètre à l'intérieur du château, il y fait bien sombre, ma main repose sur le pommeau de la lame de Lythis et j'avance à l'intérieur du château. C'est un château circulaire, il y a une cour intérieure avec un bassin d'eau, la cour est accessible directement en face de l'entrée. Il a deux escaliers de chaque côté du château, j'en empreinte un, sans savoir vers où je vais. Je ne perçois aucun bruit et il fait de plus en plus sombre, la seule lumière provient de la cour intérieure trop lointaine... Je suis dans un couloir, le sol et tapissé de moquette rouge foncé. Ce n'est pas de la simple laine teintée comme on en trouve dans mes palais... Cette laine est teintée avec du sang... Cela l'assombrit encore plus, la durcit et la déforme. Je me demande combien d'humains ont été tués pour permettre cette horreur. Convaincant mon envie de vomir d'attendre, je continue d'avancer. J'aurais dû prendre une torche...
Je me trouve en face d'une grande porte. Une inscription est gravée grossièrement dans le bois "Derya". Je me souviens du livre des Kroys, Derya est le Kroy de la pourriture. Je ne sais pas du tout à quoi m'attendre en ouvrant cette porte. A quoi ressemble le Kroy ? Que va-t-il faire ? Je me dis que l'armure des Héros me protège, je suis le tueur de Kroys, je suis celui qui est venu combattre aux côtés des dieux contre les Kroys ! Je me dis aussi que, quoi qu'il pourrait arriver, l'Axorès doit être un lieu magnifique que j'ai toujours eu envie de visiter. La mort me fait peur, oui, mais si Phantâme devait m'emporter je pense que je serais heureux là-où j'irais. Mais je préfère retarder ça le plus possible. Saisissant mon courage à pleine main ainsi que la poignée de la porte, j'ouvre et j'entre...
Le sol est recouvert de terre, il y a des champignons qui poussent partout et l'odeur de pourriture est horrible à supporter. Sans parler de la lumière presque inexistante... Au fond de la pièce, Derya est là, dos à moi... Il a une forme humaine avec des bras longs se terminant par des tentacules. Il se retourne, face à moi.
-"Tonacs, enfin ! Je me demandais combien de temps tu allais mettre pour ouvrir la porte..."
-"Comment connaissez-vous mon nom ?"
-"M'aurais-tu sous-estimé ? Tu as bien lu le livre des Kroys, ceux qu'on appelle les "Héros" t'en ont parlé : nos pouvoirs sont supérieurs à ceux des dieux ! Nous savons tout, nous voyons tout !"
-"Et savez-vous aussi que vous allez mourir ce soir ?"
-"Cela me ferait bien rire, je suis un Kroy, tu n'es rien... Les jouets que les dieux t'ont offert ne vont pas t'aider..."
Je sors alors la lame de Lythis de son fourreau, prêt à l'affronter, peu importe le risque encouru. Il reprit : "Si tu tiens tant à mourir, je peux m'en occuper. Les champignons vont te dévorer complètement et me rendre encore plus puissant !"
Je me jette sur lui pour planter ma lame dans sa peau. La lame entre sans aucun problème mais il n'y a pas de flammes, je ressors alors la lame et je m'apperçois que le monstre déjà cicatrisé. J'essaie à nouveau de le planter mais il guérit aussitôt. Il se déplace lentement sur la terre, ses jambes tentaculaire plongent dans le mycélium des champignons. J'ai alors une idée : je coupe avec l'épée de Lythis tous les champignons qui poussent au sol. Ils flambent et produisent de la lumière, j'y vois plus clair. Derya hurle : "Non ! Qu'est-ce que tu fais ?!". Il s'avance vers moi, me saisissant le cou avec ses bras tentaculaires, j'essaie de me débattre, la lame tombe au sol. "Le tueur de Kroy... comment pourrais-tu te mesurer à nous ? Les Héros t'ont envoyé au suicide, ils le savent bien !". Il me reste encore la lame des héros dans mon deuxième fourreau mais mes bras sont bloqués par des tentacules supplémentaires qui viennent du dos de Derya. Je ne peux rien faire, il me lève au-dessus du sol, ses tentacules m'aggripent. Il tord mon corps comme un morceau de viande. J'entends soudain un bruit de verre brisé, je me souviens que j'ai laissé une fiole d'antidote dans ma poche en cas de besoin.
Je sens le liquide couler le long de ma jambe. Il coule sur Derya, sur ses bras. Je vois alors ses bras se consumer, des trous apparaissent, la matière qui le constitue fond. Il crie et me laisse tomber au sol. Je saisis alors la lame des Héros et je le lacere de partout. Il ne cicatrise plus, je continue de le lacérer. Il tombe au sol, au milieu des cendres des champignons et de la terre. Je reprend la lame de Lythis et je la plante dans sa tête, il brûle complètement. Derya n'est plus, le Kroy est mort, je l'ai tué !
Je ne dois pas me reposer, les autres Kroys savent qu'il est mort, et ils doivent le rejoindre !
Je ressors de la chambre de Derya, mes deux épées prêtes à tuer. J'avance le long du couloir jusqu'à trouver une autre porte, celle de la chambre de Niijuyr. J'entre directement, sans réfléchir. La chambre est vide... il n'y a rien, il n'y a personne. Je me retourne, elle est là, derrière moi, dans le couloir. Elle a de longs cheveux noirs et des yeux rouges sang. Elle s'adresse alors à moi, avec une voix grave, comme une voix d'homme : 
-"Tu as donc décidé de mourir plutôt que de partir. Si tel est ton choix... Tu as peut être tué Derya mais je suis bien plus puissante ! Je suis un vampire, un Kroy ! Toi tu n'es rien qu'un loup quand la lune est pleine et le roi d'une petite ville ! Rien de tout cela ne te donne d'avantage face à moi. Une seule morsure et tu deviens mon esclave. Une deuxième et tu quitte ce monde !"
-"Je ne suis pas plus puissant que vous, oui. Mais les dieux, eux, le sont !"
-"Ahah, les dieux ?! Qu'on-t-ils faits ? Ils ont créé le monde et la vie, c'est tout. Ils ne contrôlent rien ! Sinon les Kroys ne seraient pas !"
Je sors mes deux lames en courant vers elle, j'essaie de planter les lames dans son corps mais elle se transforme en fumée noire. La fumée me traverse et Niiujyr se retrouve derrière moi.
-"Tu essaies en vain, j'ai des centaines d'années de plus que toi, les vampires sont immortels !"
-"Rien ne peut résister à la lame de Lythis et l'épée des héros !"
Elle se transforme alors à nouveau en fumée et ré-apparait derrière moi, rapidement, elle arrache de mes mains mes deux épées et les jette au fond de la salle. "Tu n'as pas besoin de ça" me dit-elle en montrant ses canines. "Ne te fatigue pas inutilement, il serait bien triste d'abimer un si joli visage". Elle me caresse le visage, je veux lutter, je veux m'en aller, mais je n'y arrive pas... sa caresse devient une étreinte, elle serre mon cou dans ses mains et en approche sa bouche. Je sens son souffle sur ma peau, elle plante ses crocs dans ma chaire... Mais elle n'y arrive pas, ma peau se recouvre d'une lumière violette, l'armure des Héros ! L'armure me protège en l'empêche de me mordre ! "Les Héros et les dieux ont un pouvoir limité comparé au notre ! Tôt où tard, ton armure sera vidée de son énergie !".
J'ai alors une idée, je la laisse tenter de me mordre, elle attend que l'armure se décharge de sa magie. Et je me déplace, je me déplace en rampant au sol, elle me suit. J'avance difficilement dans les escaliers, je suis épuisé mais ma vie est entre les mains de l'armure. J'avance encore et toujours sur le tapis teinté de sang, je ne veux pas que mon sang devienne le sien... alors j'avance, j'avance vers l'entrée du château. Elle me suit en vidant l'énergie de l'armure. Je continue d'avancer à l'extérieur, dans la cour intérieure du château, les étoiles brillent dans le ciel. Je vois celles des Héros, je me dis qu'ils me protègent et qu'ils me gardent en vie. Niiujyr continue de me mordre, mon plan fonctionne, j'attends. La vampire s'énerve de plus en plus de ne pas voir l'armure me quitter. Elle mord encore et toujours, de plus en plus fort, mais rien ne se produit. La situation continua pendant un temps infini, puis la libération vint, comme un soleil levant. Oui, un des soleils se lève ! Il illumine de ses rayons la cour des Kroys, l'eau du bassin est gorgée de soleil. La vampire continue de me mordre, elle s'affaiblit. En levant la tête, elle voit la fin de sa vie arriver : le soleil.
Elle crie alors que sa peau se transforme en poussière, elle tente encore de me mordre une dernière fois pour m'emporter avec elle. Mais l'armure l'en empêche. Elle ne devient plus qu'un tas de poussière enveloppé par sa robe...
J'ai réussi ! Je suis venu à bout de la vampire ! Je suis épuisé. Mais je n'ai pas fini, il reste encore deux Kroys à éliminer.
Je remonte alors dans la chambre de Niiujyr afin de récupérer mes deux épées. Je continue de marcher dans le couloir obscur, une porte est ouverte, celle de la chambre de Kaïrip, j'y entre.
-"Bonjour Tonacs, félicitation pour avoir vaincu Derya et Niiujyr..."
-"C'est votre tour maintenant !"
-"Tonacs, tu sais quel Kroy je suis ?"
-"Le Kroy des loups garous..."
-"Et je sais que tu en es un aussi, n'est-ce pas ?"
-"Oui..."
-"Tu es prêt à tuer celui qui a lancé la lycanthropie ?"
-"Je..."
-"Je te demande cela en toute amitié lycane, je ne me suis jamais élevé contre les dieux, s'il te plait, laisse-moi en vie."
-"Si vous ne vous êtes jamais élevé contre les dieux, pourquoi êtes-vous devenu un Kroy ?
-Les humains ne m'aiment pas... J'ai été abandonné à la naissance, j'ai été élevé par une famille de loup. J'ai vécu avec eux pendant des années, au point de devenir moi-même en partie un loup. Mon instinct animal m'a fait goûter à la chaire humaine, puis c'est ainsi que la lycanthropie s'est répandue entre les humains. J'ai essayé de m'intégrer à la population humaine. J'ai essayé dans différentes villes, même les loups garous m'ont refusé étant donné que je suis à l'origine de leur maladie... Je suis persuadé que tu sais ce que ça fait d'être rejeté ainsi par les autres, d'être différent des normaux... J'ai été accueilli par les Kroys, j'y suis allé parce que je n'avais nul part où aller. Maintenant j'ai trouvé une sorte de famille, loin des humains..."


Son histoire touchante m'a fait changer d'avis, je pense que les dieux ne m'en voudront pas de lui laisser la vie. Seul, il ne pourra jamais s'élever contre eux.
"-Kaïrip, je vous laisse la vie. Mais je veux que vous m'aidiez à vaincre le dernier Kroy...
-Zaïurte, bien sûr. Mais ça ne sera pas facile... Il ne vit pas dans le château comme les autres Kroys, il reste toujours dans l'Aimulli. Si tu veux le vaincre c'est là-bas que tu devras aller...
-A quoi ressemble l'Aimulli ?
-A un lieu de chaos en-dehors de la réalité, où toutes les lois ne sont plus, Zaïurte l'a créé pour être opposé à l'Axorès. Les dieux ne peuvent pas y entrer, cela permet aux Kroys de s'élever contre eux sans être dérangé.
-Et comment puis-je faire pour entrer dans l'Aimulli?
-Zaïurte serait horrifié que je te le dise. Mais tu m'as laissé la vie, je te dois bien ça... L'Aimulli est accessible depuis un portail, ici, sur Mirun, dans ce château...
-Où est ce portail ?
-Dans la cour où tu as vaincu Niiujyr, tu as pu voir qu'il y a un bassin d'eau. C'est très simple, plonge dans l'eau et descend le plus profond possible, tu atteindras l'Aimulli.
-Kaïrip, merci infiniment !
-Merci à toi de m'avoir laissé en vie. Bon courage, tue Zaïurte et fais revenir la paix en ce monde. Tonacs, le tueur de Kroy !"
Je descend alors dans la cour, il y a toujours le tas de cendre et la robe de la vampire. Je regarde l'eau, je ne vois pas de fond... Je plonge, sans réfléchir. Je nage vers le fond, encore et et encore. C'est long, l'air commence à me manquer. Serais-ce un piège ? Kaïrip m'aurait indiqué la mauvaise voie afin de me tuer ? Non... je suis arrivé. L'Aimulli est devant moi...
Un sol, des murs et un plafond de roche rouge, de la lave qui coule, des flammes, des boules de feu... C'est une terre de chaos, comme l'a décrite Kaïrip. Il y a un autel pour Derya, je pense qu'il doit y en avoir pour les autres Kroys. Derya et Niiujyr ne risquent plus de répondre aux prières... J'avance en évitant les flammes, les boules de feu et les projections de lave, il fait très chaud...
Il est là... devant moi... un homme très grand avec une armure rouge qui semble avoir été faite avec la roche qui nous entoure. Il porte dans ses mains un grand marteau de combat.
Il s'adresse à moi :
"-Le tueur de Kroys ! Ahahah ! Je t'attendais, ce traître de loup t'a indiqué vers où te faire tuer, remercie-le !
-Zaïurte... je vais vous tuer !"
Je sors mes deux épées, je suis prêt à le tuer. La fatigue et l'épuisement pèsent sous mes épaules mais je vais le tuer quand même. Il s'avance vers moi, le sol tremble à chacun de ses pas, il tente de me frapper avec son marteau. Mais je cours pour l'éviter, le sol se fissure et projette des roches rouges partout. Je cours pour l'amener vers une coulée de lave. Mais il passe dedans comme si c'était de l'eau, la lave coule sur sa tête et le long de ses épaules sans rien lui faire. À nouveau, il donne un coup que j'évite, la masse projette de la lave sur moi. L'armure m'enveloppe à nouveau de lumière violette, mais j'ai quand même mal, la lave est chaude ! Elle se solidifie sur l'armure, je ne peux plus l'enlever. Je n'ai qu'un seul choix : retirer l'armure. J'enlève alors mon plastron, j'arrive à respirer, j'ai une brûlure sur le ventre mais la lave ne me brûle plus. J'ai mal mais je dois tuer Zaïurte, je ne sais pas comment, mais je le dois ! Sachant que je peux tout perdre, je me jette sur lui, les lames sorties, je les plante dans l'une de ses jambes. Cela ne semble pas lui faire beaucoup de mal, je lacère encore et encore comme je le peux en évitant les coups de son marteau et ses coups de pieds. Mais la fatigue et l'épuisement combiné à la brûlure me gênent. Zaïurte tombe à genoux, je commence à le vaincre ! Il faut que je continue, s'il meurt, la paix revient et je reste en vie. Sinon, tout est fini pour moi... et le chaos tel que l'Aimulli va infecter le monde que je connais et que j'aime... Zuccheria, Illumia, Lyndaë... tout le bonheur serait anéanti... Je continue de frapper dans ses jambes, j'évite les coups du marteau... sauf le dernier... Zaïurte laisse tomber son marteau sur moi, la gravité est plus rapide que ses mouvements. Je vois le marteau tomber, sur moi. Il m'écrase d'un seul coup. Je suis au sol, je souffre horriblement, le casque des Héros s'est brisé comme la plupart de mes os... Je saigne de partout, je vois mon cœur battre faiblement dans ma poitrine déchiquetée... j'essaie de me relever mais je n'arrive pas à bouger les bras. Alors comme c'est la dernière chose à faire, je prie. Que Lyra, Lythis, Lyphé et Lybu m'aident... me soignent... Mais les dieux ne peuvent pas intervenir dans l'Aimulli, ils ne peuvent pas m'entendre, ils ne peuvent pas m'aider... Zaïurte approche son visage du mien, j'ai du mal à le voir et à l'entendre... "Le tueur de Kroys... l'envoyé des dieux... tous ces titres menteurs ! Tu ne mérites qu'un seul titre : l'humain qui a tenté de s'élever face aux Kroys et qui a lamentablement échoué. Tu as tué deux de mes Kroys, mais tu ne m'as pas tué moi. Et tu n'y arriveras jamais ! Prend tes épées, essaie ! Elles ont beau avoir été forgées par les dieux, celui qui les agite n'est qu'un bon à rien...". J'essaie de bouger, de parler, mais je n'y arrive pas, la fin est proche. Je repense à Illumia, à mon peuple, au Swagg, à mon dragon, aux Héros et aux dieux que je vais décevoir. La mort est proche, l'Axorès restera un mythe pour moi, j'ai toujours eu envie de le visiter, je me contenterais de l'Aimulli. L'Aimulli, la terre de chaos, ma tombe. Zaïurte prononce ces derniers mots :
"Vaincre les Kroys, vaincre une force mille fois supérieure à celle des dieux. C'était perdu d'avance. J'aime te voir souffrir ainsi. Tu t'es regardé ? Ton visage est ouvert de partout, ton crâne est cassé, le reste de ton corps n'est qu'une masse informe de sang, de boyaux et d'os cassés... Comment vaincre un Kroy dans cet état... Maintenant, je vais abréger tes souffrances !"
Zaïurte me saisit dans ses mains, j'ai mal, je veux mourrir, je veux que mes souffrances s'arrêtent. Zaïurte me plonge dans une marre de lave. Je coule au fond, je sens le reste de mon corps se consumer, je ne vois plus rien, je n'entends plus rien. La lave coule dans ma bouche, je me noie dedans.


C'est ainsi que ma vie se finit, ici, pour toujours, et à jamais.

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