Chers édiles de la ville,
Je m’appelle Cathyx je suis âgée de 27 ans et je vous invite à lire mon histoire…
Dès le plus jeune âge je décidai de consacrer ma vie toute entière au Savoir. Le grand Adalbert fût mon maître et m’enseigna toute sa sagesse. Je le suivis dans tous ses voyages pendant des années. Nous pûmes allez au contact d’autres cultures et d’autres civilisations. Un jour nous décidâmes de rentrer pour partager avec les nôtres tout ce que nous avions appris.
Le retour dans notre contrée natale causa notre perte. (Avec le recul je dirai que c’est notre contrée qui était en fait perdue).
Le regard des hommes avait changé et nous eûmes l’impression d’être totalement étrangers à ceux qui, pourtant, étaient des nôtres. Les femmes ne devaient en aucun cas quitter la maison et ne devaient pas accéder à l’éducation. En effet, celle-ci était réservée à un petit nombre et enseignée par des hommes que je n’avais jamais vus. Ces hommes virent en mon Maître et en moi une menace.
Je dus fuir pour éviter la potence, j’appris que mon maître n’eut pas cette chance. Dès que j’eus connaissance que ma tête fut mise à prix, je m’échappai. Traquée en permanence je vécus cachée, errant de ville en ville. Je pensais, alors, que telle était ma destinée et que plus jamais je ne pourrai vivre libre, jusqu’au jour où…………
………. Un vieil homme, dans une taverne, me parla d’une ville mythique où les hommes vivaient en communauté et en paix, une ville où je ne serai plus obligée de vivre cachée. Je n’y ai d’abord pas cru, marquée par des années de méfiance. Mais l’homme, en me faisant promettre de n’en parler à personne, me tendit un parchemin représentant une carte. On pouvait à peine la déchiffrer mais le nom de la ville était bien lisible « Stendel ».
Mes mains tremblèrent… je repensai à Adalbert, qui au cours d’un de ses enseignements, me parla d’une cité mythique, gouvernée par quatre empereurs. Je compris qu’il ne s’agissait nullement d’un mythe et que Stendel existait vraiment. Tout devint clair… le secret de Stendel avait du être découvert par le groupe d’hommes qui contrôlait ma contrée. Ce groupe nous fîmes sombrer dans l’obscurantisme pour éviter un exode massif vers Stendel ! C’est probablement pour cela que mon Maître fut sacrifié… Le vieil homme m’avertit que je devais me dépêcher car un grand cataclysme était annoncé. Il me souhaita bonne chance, avec un air étrangement familier.
De peur d’être reconnue je pris la carte et quittai la ville sur le champ. Mon périple dura de nombreux mois sans jamais renoncer. Je me suis longtemps demandée pourquoi le vieil homme m’avait donné la précieuse carte alors que je ne le connaissais pas, est-ce qu’Adalbert continuait de veiller sur moi ?
J’arrivai à Stendel, découvris la ville, fis connaissance avec ses habitants. Travaillant à l’écriture des mémoires d’Adalbert, je fus discrète et participai ponctuellement aux événements de la ville jusqu’au jour où le grand cataclysme eut lieu. Je suivis les habitants dans l’exode pensant quitter définitivement cette ville que j’avais si longtemps cherchée. Mais vivant sur cette nouvelle terre au milieu de cette communauté exilée avec moi je compris que j’avais un rôle à jouer et c’est pour cette raison qu’aujourd’hui je me trouve devant vous.
Je sais que vous ne pouvez pas accueillir tous les vagabonds qui se présentent à Stendel. Mes longs mois d’errance m’ont appris, plus que jamais, à être patiente. Cela fait longtemps que je vis en tant que vagabond parmi vous et je me sens enfin prête à participer au développement de votre ville (mon travail d’écriture est enfin achevé).
Veuillez croire, en ma plus profonde sincérité et loyauté,
Cathyx
