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Eyce, récits de voyage d'un nain [Chapitre 8 dispo]


Eyce38
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Bonjour, bonsoir, bref, bienvenue sur mon RP personnel, intimement lié à l'histoire de Galianör ainsi qu'à divers projets personnels pour Minefield (en cours de réalisation ou de conception pré-projet), dont je suis un ministre et surtout un membre actif.

 

Je vous souhaite une [barrer]bonne[/barrer] excellente lecture ! =)

 

:sign:Synopsis :

 

:dirt: Partem I : Itinera Historia : Récit de ma fuite d'Agralthor à mon arrivée à Galianör

:cobble: Partem II : Neo Genesis : Récit de ma nomination en tant que ministre

:lave: Partem III : Dominion : Récit de notre alliance avec Aelfyr

:obsi: Partem IV : Neo Discedite ? : Récit sombre des troubles qui agitent Galianör

:stone: Partem V : O Itinera : Récit de mon retour à Agralthor

:bedrock: Partem VI : Pugna : Récit de ma lutte pour échapper au piège de la nouvelle-Agralthor

:ironbock: Partem VII : Inventum : Récit de ma visite de Remullis's

:goldblock: Partem VIII : Mirum : Récit de ma découverte de l'alchimie

 

:diamond: Partem IX : Studio : Récit de ma nomination en tant que haut alchimiste (à venir)

:leaf: Partem X : Elevatio : Récit de la fondation d'un village prônant le retour aux sources (à venir)

:glowstone: Partem XI : Spiritus Opes : Récit surprise (à venir)

 

:dirt:Partem I : Itinera Historia :

 

Bonsoir, amis nains !

 

Je m'asseois près du feu, sous le regard surpris des plusieurs personnes assises ici, et je prends connaissance de leur nom. C'est un dénommé Dacrokmistakilla qui semble présider l'assemblée, à moins que ce ne soit Galaoud, demeuré un peu en arrière et écoutant attentivement.

 

(lire la suite)

Dès que je m'assis près du feu, le cercle de nains sembla se resserrer quelque peu, comme si ayant pressenti que cela faisait des lunes que j'étais transi de froid et privé de rapports sociaux, ils voulaient m'intégrer à leur bande.

 

Je commençais, doucement, une chope de bière gracieusement offerte par Drizer à la main:

 

"Ma vie commença il y a désormais 76 ans, dans une contrée située bien au Sud du chantier de Galianör. Alors que je n'avais que 25 ans, mon père, Brundîr, officier de la maison du Poing d'Acier de la ville d'Argalthor-sous-la-montagne, et ma mère, Aÿss la brune, décidèrent de fuir la cité, les manigances de la caste des fils de Schwarz prenant une ampleur inquiétante."

 

Je bus une lampée de bière et poursuivis, déjà un peu plus à mon aise :

 

"Tombés peu après notre départ dans une embuscade tendue par le cartel Main-noire de la cité elfique avoisinante adepte du même culte que nous avions fui, je me battis vaillamment, accompagné de mon père et de ma mère. Pourtant, cette altercation prit la vie de ma mère. Encore assez jeune, je ne compris pas immédiatement ce qui était arrivé. Mon père, fou de rage, poursuivit les elfes fuyards dans la forêt. Je réalisai qu'il ne s'arrêterait pas sans avoir traqué ses proies jusqu'en enfer s'il le fallait.

Il faut dire, pour continuer mon histoire, qu'il était réellement, et définitivement fou amoureux de sa femme Aÿss la brune, et c'est lui qui avait choisi de me donner mon nom le jour de mes cinq ans : Eyce Poing-puissant."

 

Tout en sentant les bienfaits de ma bière sur mon organisme, je poursuivis mon histoire, plongé dans des souvenirs que je n'avais jusqu'alors pas rappelé à la surface...

 

"Seul, je décidais d'enterrer ma défunte mère et de repartir dans la direction approximative ou était parti mon père. Je doutai de le revoir un jour. Quelle ne fut pas ma surprise des années plus tard... Mais revenons-en à mon aventure. Je décidais de chercher une autre cité naine non contrôlée par le culte de Schwarz. J'avais entre-temps appris que ce culte sanguinaire avait uni différents cartels et castes dans de nombreuses cités, dont ma cité natale et le groupe qui avait assassiné ma mère et après qui mon père s'était lancé."

A la recherche de cette cité, alors que je traversais un gué, je fus capturé par une bande de gobelins en vadrouille. Ceux-cis voulaient me réduire en esclavage. Au contact d'autres prisonniers nains (réputés et prisés par les esclavagistes gobelins pour leur force), j'appris les moeurs de nombreuses contrées elfiques, humaines, ondines et gobelines. Ce fut mon éducation, et mon rude passage à l’âge adulte"

 

Maintenant mon auditoire semblait captivé. Je poursuivis :

 

"Après une année entière d'esclavage, à dormir et se nourrir dans la fange, la plupart des esclaves désespéraient. Certains se suicidaient, d'autres qui viellissaient se faisaient dévorer par les contremaîtres. Les gobelins étaient non seulement esclavagistes mais également cannibales.

Ce ne fut pas mon cas. J'étais Eyce Poing-puissant, fils de Brundir, et seul héritier de la dynastie des Poings d'Acier !

Je me relevais, et décidais de m'enfuir. Au cours d'un guet-apens que nous tendîmes à nos ravisseurs gobelins, malgré la mort de beaucoup de mes compagnons, nous réussîmes à prouver que nous étions non seulement plus forts mais aussi plus intelligents que les gobelins et que bien des races pensantes. Je ne mentionnerais pas les elfes...."

 

Clin d'oeil de ma part, rires dans l'assistance. Je me sentais beaucoup mieux à présent.

 

"Bref, en repartant avec les deux compagnons qui avaient survécu - eh oui, si peu... -, je décidai de poursuivre l'aventure. Nous fûmes rejoints dans la journée par une légion de soldats des armoiries Forgefeu, nous étions donc montés bien au Nord... La légion avait écrasé un campement gobelin à l'Est de notre bivouac. Je fus accablé par le remords, si seulement j'avais su... mes compagnons auraient peut-être encore été de ce monde...

Je décidai de suivre la légion, laissant mes deux compagnons survivants retrouver leur vie, leur caste, leur métier et leur famille. Engagé, je servis pendant près de trente ans sous la bannière Forgefeu, comme simple soldat d'abord, puis comme officier supérieur, comme mon rang et mon héritage familial l'imposaient."

 

Je repensais à la suite de mon histoire, ma foi je n'étais à cette époque pas au bout de mes peines....

 

"A l'âge de cinquante ans, je pris place à bord d'une mission dangereuse visant à coloniser les terres éloignées de l'extrême Nord, avec un grand 'N', celui dont parlaient les légendes... Des histoires de monstres gigantesques, de peuplades magiques et de montagnes rivalisant d'audace avec les titans, pères de nos pères, accompagnaient chacun de nos pas.

En embarquant sur le navire chargé de nous mener à cette terre promise, je pensais que le destin m'avait finalement souri. Je gardais espoir de revoir mon père et de lui conter mes exploits. En effet, un noble de la maison Forgefeu avait remarqué mes faits d'armes et souhaitait m'adopter, n'ayant aucun enfant, à mon retour de mon grand voyage."

 

"Au bout de trois semaines de voyages, contre toute attente, nous errions sur une mer sans fin, sans aucun vent. Un véritable désespoir pour tout marin, et qui plus est pour un nain, désespéré de ne pas voir ses chères montagnes dont parlaient les légendes.

Après trois jours d'une morne attente, un bruit immense se fit entendre. Immédiatement le navire fût happé dans les profondeurs comme une vulgaire coquille de noix. La seule chose à laquelle je pensais en ce moment n'était guère ma survie, mais plutôt la nature de ce qui avait pu provoquer ce désastre.

Un kräken, le légendaire monstre nordique avait avalé notre vaisseau explorateur, et tous ses occupants. Un destin funeste semblait guider mes pas, car je fus, une fois encore, le seul survivant.

En errant sur un radeau de fortune, dans une mer sans fin, je pensais que j'aurais mieux fait de mourir. Jamais je ne reviendrais de mon aventure."

 

Mon auditoire paraissait pour le moins surpris de mon passé mouvementé, et en me servant une cinquième chope de bière ma foi excellente, le nain dénommé Drizer paraissait perturbé.

 

"Au onzième matin de mon errance sur mon radeau, j'échouais sur une île gigantesque. Là, je découvris des montagnes absolument immenses, telles les légendes le relataient. Je pris la route, cette fois bien décidé à survivre, mais aussi à m'installer. Quelle ne fut pas ma stupeur, lorsq’ au détour d'une colline, je découvris le volcan Ragnarok, de toute splendeur, bafoué par l'immondice du signe du culte de Schwarz! je décidais malgré tout d'entrer à l'intérieur du volcan, ayant enfin trouvé une trace même infime de civilisation..."

 

Je vis du coin de l'oeil un certain Thorvald, qui écoutait d'une oreille distante, et que j'avais rencontré peu de temps auparavant au cours de mes pérégrinations à Ragnarok. Il s'était montré un allié de choix pendant la suite de mes aventures.

 

"En entrant dans le volcan, j'avais la sensation désagréable d'être épié. Plus loin, je me souvenais comme dans un rêve d'avoir franchi une porte étrange.

J'avais pénétré dans un monde dévasté, dont l'ensemble des bâtiments étaient dédiés au culte de Schwarz, un véritable cauchemar. J'étais prisonnier de mes rêves les plus noirs. Décidément mon destin me jouait des tours..."

 

Je ne savais encore pas à quel point...

 

"Je passais près de vingt ans dans cette terre, ou mon unique souci était de survivre, dans un monde ou les pillards et les cauchemars n'avaient que peu de différences notables. Je me souviens d'un épisode pourtant, qui fit basculer ma vie.

Un jour, en sortant d'un abri de fortune, je rencontrais un homme de petite taille, trapu, qui me ressemblait quelque peu. Il me sauta immédiatement à la gorge en hurlant. Assez rapidement toutefois, habitué aux rigueurs de l'endroit, je le maîtrisais. Le menaçant de ma hache, je lui posais quelques questions, auxquelles il ne répondit pas. Encore un possédé de Schwarz.

Lorsque ma hache trancha son cou, je découvris une chose. Un tatouage à la base de l'épaule de cette homme me dévoila sa véritable identité, qui m'horrifia."

 

Bouche bée, mon auditoire vit une larme couler le long de mon visage, et disparaître dans ma barbe.

 

"J'avais tué Brundir, mon père et mon seul ancêtre. Il avait donc survécu. Bien qu'il fût possédé par le démon de Schwarz, j'avais commis un parricide, renonçant par là même non seulement à mon héritage, mais aussi à ma qualité de nain. J'étais un paria. La honte me submergea et j'errai dans les enfers à la recherche de la mort. Mais la mort ne vint pas. Après un temps qui ma paraîtrait non mesurable, un portail m'apparût, comme la première fois tel un mirage, un rêve. Près de celui-ci se tenait Thorvald, qui allait devenir mon ami."

 

Le concerné hocha la tête avec un sourire triste.

 

"J'étais perdu, moins que rien, un véritable déchet de la race naine, abandonné sur un récif enflammé. C'est Thorvald qui me fit sortir du volcan, me vengea auprès des membres du culte damné de Schwarz, qui avait détruit ma vie, et qui me fit reprendre confiance en moi et mes capacités. Il avait entendu parler du fameux chantier de Galianör, et c'est lui qui m'amena ici, afin que je sois dans mon élément. Lui aussi, à la recherche de travail, trouva son compte dans ce chantier pharaonique."

 

L'assemblée hocha la tête. Thorvald et moi-même avions été une aide non négligeable, sinon précieuse, à la construction de la cité.

 

"Mes amis nains, bien qu'un Poing d'Acier déchu, je demeure et demeurerais à jamais Eyce Poing-puissant, et je construirais cette cité de mes mains s'il le faut, pour acquérir votre confiance !

Sachez que si vous avez besoin d'un chef militaire, je ne pourrais que répondre présent. Je saurais répondre aux exigences de la cité. Mes exploits contre les gobelins, les orcs durant mes campagnes avec les Forgefeu et contre les fils de Schwarz me montrent digne de ce poste, ou je saurais être un chef diplomate épaulant efficacement DacrokMistakilla et Galaoud au sein de Galianör, tout en menant le peuple nain de New Stendel à la guerre s'il le faut !

Je préfère la paillasse des baraquements à la chaleur des nobles demeures, mais mon expérience du combat et ma lignée, bien que je ne puisse y prétendre de façon officielle, me donnent le cachet nécessaire à l'accomplissement d'une telle tâche."

 

Je pris alors congé de mes nouveaux amis nains, rassénéré et serein, prêt à fuir de nouveaux cauchemars dans un sommeil réparateur, les laissant débattre de mes aventures comme des leurs, en attendant le lendemain matin.

 

 

:cobble:Partem II : Neo Genesis :

 

Le soleil se tient haut dans le ciel, illuminant mon visage de sa bonté.

 

Je renais.

 

Essuyant les larmes de joie de cette vie retrouvée du dos de ma main, je m’en retourne dans la cité de Galianör, ou m’attendent mes compagnons. Deux semaines ont passé depuis mon arrivée. Nous avons accompli un travail titanesque, que seuls les nains sont à même d’appréhender.

 

(lire la suite)

En entrant dans la salle des piliers, chacun me salue d’un bref signe de tête. Les travailleurs et camarades travaillant sur le chantier reconnaissent tous mes qualités de meneur d’hommes, de bâtisseur et tout aussi simplement d’être nain.

 

Aujourd’hui est une journée capitale pour notre communauté. C’est le jour ou les ministres sont nommés par le gouverneur. Bien qu’ayant déposé ma candidature, je ne pense pas être retenu. Je suis trop jeune à Galianör, et bien qu’ayant participé activement à l’écriture d’un chapitre de l’histoire naine, le récit de mon parricide demeure un souvenir trop frais dans les mémoires.

 

Les derniers jours furent assez mouvementés. Diverses propositions d’alliances, de longs débats philosophiques et politiques, et l’apparition d’un culte de la Sainte Relique, découverte dans les couloirs des mines sans fonds de Galianör, et mise au jour par Yukiori.

 

En effet, il est temps qu’un gouvernement soit nommé, et je suis certain que Galaoud prendra une décision adaptée. Mon choix se porte bien sûr sur Dacrokmistakilla, un camarade nain avec qui j’ai lié amitié peu de temps après mon arrivée dans la cité.

 

Lorsque Galaoud monte sur l’estrade destinée au discours du gouverneur, le silence parmi le peuple nain se fait. Cette décision marquera l’avenir du peuple nain, ainsi que la début d’une paix durable, ou au contraire, de trahisons, de rancoeurs et de meurtres sans fin. Je pressens que Galaoud est tendu, ce moment est décisif…

 

« Camarades nains, dit-il, le moment est venu de nommer le Conseil chargé de veiller à la sécurité, l’intégrité et le bon fonctionnement de notre belle cité naine de Galianör. »

 

La formule consacrée dans la totalité des royaumes nains…

 

« Le premier camarade appelé à siéger à mes côtés est… Dacrokmistakilla, des Forgefeu. »

 

La foule en liesse, Dacrokmistakilla est un nain très apprécié de l’ensemble de la cité. J’applaudis chaleureusement à mon tour. Le concerné monte sur l’estrade, salue, nous déclame un court discours de remerciement, puis m’adresse un clin d’œil entendu. Que veut-il dire ?

La réponse ne tarde pas…

 

« Le second camarade appelé à siéger à mes côtés est… Eyce, des Poing d’Acier. »

 

Surprise, puis panique. Je ne suis pas prêt.

La foule applaudit, veut me voir monter sur l’estrade aux côtés de Galaoud et de Dacrokmistakilla. Comment Galaoud m’a-t’il appelé ? Poing d’Acier ? Cela signifierait que je retrouve mon statut de lignée noble, et que mes crimes sont effacés ? Je ne sais pas…

 

Je me dirige pourtant vers l’estrade, guidé tel un aveugle par le sourire amusé de mon camarade Dacrokmistakilla, les applaudissements de la foule retentissant dans mon cœur à chacun de mes pas.

Une fois monté sur l’estrade, je comprends. L’ensemble du peuple nain est là, pour me congratuler, m’applaudir. Peu à peu silence se fait. On attend que je prenne la parole. Difficile. Je ne saurais exprimer de façon correcte l’ensemble de sentiments et d’émotions qui traversent mon esprit en ce moment… Je commence toutefois mon discours, réalisant l’ampleur de la tâche encore à effectuer et la confiance que m’accordent les nains de la cité.

 

« Peuple de Galianör, si j’ai été nommé ministre aujourd’hui, ce n‘est nullement quelque chose qui me serait arrivé, si j’avais laissé mon cœur, ce jour d’orage ou je flottais sur un radeau de fortune au beau milieu de l’océan, décider d’imaginer quel serait mon avenir. »

 

Je reprends mon souffle, qui paraît tonitruant dans le silence ambiant de la salle.

 

« Camarades nains, vous m’avez accordé votre confiance et j’en suis flatté. Sachez qu’au jour d’aujourd’hui, je servirais les intérêts de la cité avant tout, et ce, je le jure sur la pierre-mère ! »

 

Acclamations.

 

« Chacun d’entre vous, amis nains, a sa place parmi nous. Sachez que je considère cette promotion comme un honneur, et que je ferais tout mon possible pour que perdure cette grandeur du peuple nain ! »

 

Nouvelles acclamations. Abasourdi, je décide de reculer. Dacrokmistakilla est à mes côtés, et me murmure un mot de bienvenue.

 

Je suis né à nouveau, et j’ai retrouvé mon rang.

Belle journée.

 

 

:lave:Partem III : Dominion :

 

La cité s’agrandit. Aujourd’hui, nous recevons les représentants de plusieurs cités voulant s’allier avec nous.

 

Un membre du Fortin Doré, dont j’ai oublié le nom, décide de se présenter à nos portes. Après s’être restauré, il nous conte la raison de sa venue. Leur village souhaite s’allier avec nous. Après des débats houleux sur le sujet entre les membres du conseil, et une consultation d’un vote populaire, nous soumettons notre réponse à l’émissaire.

 

(lire la suite)

Personnellement, je n’attendais pas beaucoup de cette alliance. Il est vrai que l’émissaire paraissait sympathique, mais je préférais ne pas conclure d’alliance ou aucun des parties ne gagnait. En l’occurrence, nous n’avions besoin de rien de ce que le Fortin doré pouvait nous offrir. Quant à eux, je les soupçonne d’avoir souhaité une alliance pour le prestige apporté par celle-ci uniquement.

 

« Monseigneur, malgré l’attrait évident d’une alliance avec votre peuple, il se trouve que la cité naine voit d’un assez mauvais œil l’alliance avec un peuple humain. Vous comprendrez que nos relations pourront rester cordiales sans que l’un ou l’autre ne bénéficie d’une alliance proprement dite. »

 

Je vis du coin de l’œil la main de notre invité se crisper sur le pommeau de son épée, et son visage afficher un rictus crispé. Je ne sais encore pourquoi…

 

Toujours est-il que dès la fin de la réponse de notre bien-aimé gouverneur Galaoud, l’émissaire du Fortin se leva brusquement, renversant la chope de bière que nous lui avions gracieusement offerte, et s’adressa au Conseil de la façon suivante :

 

« Rustres que vous êtes ! C’est donc la guerre que vous nous déclarez ! »

 

Il partit à grands pas, et je puis vous jurer que si la cité de Galianör avait eu une porte, celle-ci aurait tremblé dans ses gonds…

 

 

Un autre individu fit son apparition peu de temps après à l’entrée de la cité. Escorté par plusieurs des nôtres, le dénommé Aelfyr se présenta au palais présidentiel comme le dirigeant du Dominion. Son allure ma paraissait étrange, je l’avais déjà vu quelque part, j’en étais certain… Vaguement humanoïde, avec une peau pâle tirant sur le rouge sang, il n’était pas plus humain que je n’étais elfe, et son regard était des plus inquiétants.

 

Je vis immédiatement qu’il n’était pas le bienvenu dans la cité. Les portes se fermaient sur son passage, les mères faisaient entrer leurs enfants dans les maisons…

 

La main sur le manche de ma hache de jet, je vis le conseil, troublé plus qu’inquiet, accueillir ce personnage ô combien étrange. Et du coin de l’œil notre gouverneur, bien plus serein que moi, lui tendre une boisson.

 

L’étranger prit la parole le premier, alors que ma main se crispait sur le manche de ma hache.

« Maîtres nains, si je suis ici aujourd’hui, c’est pour vous proposer une alliance. Une alliance avec l’ensemble des peuples magiques de ces terres, réprimés, isolés du monde par leur différence. Par notre union, nous pèserons un poids certain sur ce monde, revendiquant notre différence non plus come une honte, mais comme une force. »

 

Je me levais brusquement, et plantais ma hache sur la table en bois massif, sous le regard presque amusé d’Aelfyr.

 

« Une honte ?!? Vous entendez ça, camarades ? Offense ! Non, mon jeune ami, être un nain n’a jamais été une honte, ni même un poids d’aucune sorte ! »

 

Alors que Dacrokmistakilla me faisait signe de m’asseoir, j’entendis une voix retentir dans mon esprit.

 

« Maître Eyce Poing-Puissant, vous n’avez pas changé … »

 

Il avait insisté sur mon rang. Qui était-il ? C’est en croisant son regard que je compris l’effroyable réalité.

 

Il était un des adeptes du culte de Schwarz, les fils du Nether, ceux-là même qui avaient possédé l’esprit de mon père Brundir, assassiné ma mère Aÿss la brune et m’avaient conduit à ma perte.

 

Ainsi, le culte s’était répandu jusqu’ici, loin des flancs enflammés du Ragnarok…

Et maintenant, une alliance nous était proposée par un de ces chiens de Schwarz. Et je ne pouvais rien faire, ni dire. Même en tant que membre du Conseil nain de Galianör, je ne pouvais refuser cette alliance. S’il était vrai que le chef était un de mes pires ennemis, le clamer haut et fort dans la cité n’aurait fait que me faire passer pour fou, et dissocier notre cité.

 

Tel était Aelfyr le machiavélique, il avait réussi à me berner, pour manipuler l’ensemble du peuple nain. Le Dominion verrait le jour, comme le reste du Conseil semblait l’entendre… Quel était donc l’objectif d’Aelfyr ? Je n’en savais rien. Etait-ce un acharnement pour éradiquer ma lignée, une quête de pouvoir personnelle, ou encore un plan bien plus large auquel je ne comprenais pour l’instant rien, seul Schwarz aurait pu le dire...

 

Ce conseil fut le plus orageux de toute l'histoire naine de Galianör, car bien que ne pouvant pas appuyer mes propos sur les aspects démoniaques d’Aelfyr, je fis mon possible pour empêcher cette alliance. Après tout, nous étions des nains, et les relations extérieures ne nous intéressaient guère…

 

Cependant, mes arguments ne touchèrent que peu de gens dans l’enceinte de la cité. Au jour d’aujourd’hui, nous sommes encore beaucoup à grommeler dans notre barbe à propos de ce passé pas si lointain ou les nains étaient tranquilles dans leurs mines, mais nous n’y montrons plus grande conviction.

 

Moi-même, oeuvrant dans le but d’un bien commun pour la cité, n’ai d’autre choix que de servir les intérêts du Dominion, à mon grand désarroi.

 

Aelfyr avait œuvré à merveille, nous étions désormais membres du Dominion, avec une indépendance certaine, mais pour combien de temps encore ?

 

 

:obsi:Partem IV : Neo Discedite ?

 

Le jour se lève sur Galianör. Mais hélas ! Que cette journée paraît terne.

J'enfile mon habit de diplomate avec amertume, remarquant que cette fonction ne me mènera pas à ma rédemption personnelle. Je suis las...

 

(lire la suite)

Bien qu'essayant, au prix d'un effort harassant, de protéger les intérêts de la cité et de la province, les troubles politiques agitant la cité depuis quelques jours ont pris une ampleur considérable.

Dans la cité, les gens me saluent, toujours avec la même ferveur, le même engouement. Mais je commence à apercevoir les conséquences de certaines des décisions du Conseil. Dans les rues, de plus en plus de mendiants tendent vers moi leurs main, à la recherche de ma sympathie et de ma pitié... Ne savent-ils pas que je suis pauvre de coeur comme je l'ai rarement été de ma triste vie? Ne savent-ils pas que rien de cette cité ne m'appartient? Que ce chantier dans lequel je me suis jeté à corps perdu commence à me ronger de l'intérieur?

 

Tout a commencé il y a deux semaines. Le gouverneur Galaoud tardant à prendre les décisions vitales pour la vie politique de la cité, plusieurs groupes de révolte se sont formés. Je me suis joint à l'un d'entre eux. En effet, si mon rang est celui d'un haut dignitaire, mon coeur appartient au peuple, dont je suis la voix.

Quelle ne fut pas cette erreur ! Hélas, la révolte en mon coeur s'est mué en tristesse infinie lorsqu'un groupuscule de nains extrémistes décidait de renverser notre souverain par les armes. Qu'avions-nous mal fait, dans cette belle cité, pour en arriver à ce néfaste point ?

Ou nous étions-nous trompé, pour que les nains abandonnent leur honneur et leur loyauté légendaires ?

 

En marchant en direction du palais ministériel, je ressasse ces noirs souvenirs dans mon crâne.

On est même allé jusqu'à prétendre que je voulais prendre la place du gouverneur. La cité aurait besoin d'un monarque, certes, mais jamais je n'ai prétendu à ce rang. Je ne suis pas d'une famille princière, et mes antécédents m'interdisent toute prétention à cette place.

 

Dans mon errance, je bouscule accidentellement un nain, et avant même d'avoir pu m'excuser, celui-ci crache à mes pieds. La pire insulte pour un membre de notre fier peuple!

Comme dans un rêve je le vois s'éloigner, grommelant dans sa barbe. Je devrais le provoquer en duel devant les passants ébahis par tant d'irrespect, pour l'insulte qu'il m'a faite.

Mais dans cette illusion onirique, je repense à mon voyage dans les enfers, et au meurtre infâme que j'ai commis...

Fermant les yeux, je prends une nouvelle inspiration, et continue mon chemin. Peut-être tous ces troubles sont-ils l'influence du Dominion. Celui-ci veut à présent nous imposer sa volonté d'entourer de ses murailles notre province.

Et je ne peux crier au blasphème, on me prendrait pour un fou, ou pour un traître...

 

Cette cité est encore en construction, mais pour moi, elle est déjà en ruines...

Mon coeur est froid, je n'apprécie même plus le doux son de ma pioche contre les pierres du sous-sol de ces terres... A quand remonte donc le dernier lingot de Mithril que j'ai fondu moi-même, à quand remonte la dernière fois ou les affaires administratives avaient cédé leur place à la camaraderie de l'excavation d'une salle gigantesque? Je ne saurais dire...

 

Mon coeur rêve de nouvelles terres, de grandes découvertes... Je cherche à m'enfuir de mes responsabilités peut-être, ou alors est-ce la lassitude qui me fait tenir ces propos?

Je suis nostalgique de la cité Poing d'Acier. La fière Agralthor sous-la-montagne, qu'est-elle devenue? Pourrais-je un jour la revoir?

En entrant dans la salle du conseil, mon aventure précédant mon arrivée à Galianör me retraverse l'esprit, et c'est avec les pensées dispersées que j'accomplis tristement mon travail quotidien.

 

La fuite d'Agralthor, l'embuscade, mon emprisonnement, ma fuite à nouveau, mon engagement dans la légion Forgefeu, puis le naufrage, et la fuite dans les enfers... Suis-je donc destiné à passer ma vie à fuir un destin funeste et inexorable?

Finalement le Nord que je rêvais tant de découvrir ressemble à tant d'autres terres. Rien ne change et tout se reproduit. J'ai fui d'une cité naine pendant ma jeunesse pour échapper à sa Nemesis, j'envisage de fuir une cité naine au matin d'une vieillesse prématurée, pour échapper à la gueule béante des oubliés de sa Genesis...

 

Est-ce le temps de ma maturité ? D'un nouveau départ ? Décidément si le destin est écrit par les dieux, ceux-ci se sont bien joués de moi...

 

Du coin de l'oeil ou perle une larme argentée, je perçois Dacrokmistakila qui m'observe. Depuis quelques temps, je ne le reconnais plus. Lui qui fut mon ami le plus cher, voilà que pour moi il ne représente plus que le reflet d'un souvenir déjà perdu.

 

Je suis ici et maintenant, mais mon coeur a déjà pris sa fuite.

 

 

:stone:Partem V : O Itinera :

 

Le bruit de mes bottes résonne sur le sol alors que je franchis les lourdes portes de la cité d'Agralthor sous-la-montagne. J'hume dans l'air l'odeur des fantômes d'autrefois. Quand le battant pivote dans un nuage de poussière, mes souvenirs m'assaillent...

 

(lire la suite)

...Un bruit de pierre qui se brise, un éboulement. Les prisonniers politiques se faisant de plus en plus nombreux, Thorvald, général de la légion Dun'Tor, et un de mes amis les plus chers, a du prendre des mesures. Rien n'aurait pu nous préparer, en mettant au jour une des cellules de la prison, à ce que nous allions y trouver...

 

... Le chaos qui règne dans la cité m'effraie. Chaque mesure que nous prenons s'accompagne de révoltes incessantes, habilement déguisés par les dirigeants de l'opposition en décision démocratique. Qu'ai-je fait de mal ? Ou nous sommes-nous trompés, pour mener la cité au bord du gouffre? Bien loin le jour ou notre rêve naissant de cité grandiose nous poussait à creuser avec passion...

 

C'est avec des images de sang et de destruction que je franchis la salle des piliers immense d'Agralthor. J'ai peur pour mes camarades de Galianör. Les nains seraient-ils condamnés à la décadence? Les titans nous ont-ils abandonnés? Suis-je moi-même un lâche, pour oser entreprendre un tel voyage en ces heures sombres?

Chassant ces sombres pensées de mon esprit, je franchis les portes de la mine. Là-bas, dans les profondeurs, se terrent les maisons du peuple qui m'a vu grandir.

 

La cité est vide. Ici, peu à peu, la nature reprend ses droits... La plupart des ponts et des escaliers escarpés se sont écroulés, sous le poids des années. Un sage d'Agralthor, durant mon enfance, m'avait dit : "la pierre n'est pas immuable". Bien des années après, je comprends enfin ses dires. Tout comme les mines d'Agralthor ont évolué avec le temps, je me retrouve changé. Mes aventures à travers le monde ont profondément fait muer ma vision des choses... La beauté de la pierre d'Agralthor ne suscite même plus mon émerveillement. Je suis las...

 

Au pied d'un escarpement rocheux se dressait autrefois la maison qui m'avait vu naître. Alors que je passe devant le tas de gravats qui fut autrefois une fière bâtisse, je me remémore des lointains souvenirs. Aÿss la brune, me serrant dans ses bras... Brundir, revenant de son travail le soir, et jouant avec moi... Ma hache en bois, avec laquelle je mimais mes combats contre des orcs imaginaires, qui faisait tant rire mon cher père... Oh, mon père, qu'ai-je fait?

Une larme perle au coin de mes yeux, et tombe au sol devant moi. Lentement, tous mes souvenirs perdus font à nouveau surface. Je suis de nouveau un enfant, et mes parents vivent. J'éclate en sanglots, rien de tout cela n'est réel.

 

Je rebrousse chemin, les yeux rougis, et monte sur les ruines de la maison familiale. Au milieu de celles-ci, la plaque en bronze qui surplombait notre cheminée. La devise familiale a été érodée avec le temps, et la hache en Mithril qui surmontait celle-ci a disparu. Je ne dois pas être le premier à traverser ces lieux. Pillages en tout genres sont le lot commun de toutes les cités abandonnées. Mais pourquoi cette cité a-t-elle vu l'exode de ses membres? Le culte de Schwarz ne peut pas être responsable, même ses églises ont disparu.

Un peu plus loin, un vestige ancien de la croix de Schwarz trône dans la poussière.

Apparemment, pense-je en souriant tristement, les titans n'ont pas voulu de cette hérésie entre ces murs...

 

Un bruit de pierre qui chute. Je me retourne et tire ma hache.

La pierre n'est pas immuable, mais il est impossible que la cité s'effondre ou qu'une pierre, quelle qu'elle soit, tombe par simple enchantement.

Je ne suis pas seul...

 

 

:bedrock:Partem VI : Pugna :

 

Ils sont là. Je les entends, je les sens... Qui sont-ils? Que sont-ils?

Plus de doute possible, ce sont eux qui sont responsables de la mort d'Agralthor. Ma fidèle hache en acier, héritage de mes campagnes avec les Forgefeu, va, en ce jour nouveau, danser une nouvelle fois avec moi. Je la sens peser dans ma main, avide de se repaître à nouveau du sang de mes ennemis.

 

(lire la suite)

Je me rappelle les enseignements de Terënor, mon maître d'armes alors que je m'étais engagé dans la légion Forgefeu...

"Ton arme est une extension de ton bras, Eyce, et non quelque chose qui t'handicape. Je ne suis pas un partisan des combats à la hache lourde. La hache à une main permet un combat bien plus rapide, bien plus efficace, et tout en restant mortel, c'est avant tout un art. Une danse de la mort."

Une danse de la mort.

 

Lui qui considérait le combat à la hache comme un art, un point de vue particulier chez les nains, pourra me regarder depuis le panthéon de Tharik. Je vais me surpasser. Levant ma hache au-dessus de ma tête, je ferme les yeux.

Terënor, une fois de plus, je remets ma vie en jeu, sur le plateau des titans. Puisse ma fidèle hache porter des coups mortels, une fois de plus, selon cet art que tu m'as enseigné. Puisse-tu être fier de moi. Puisse-tu voir le sang de mes ennemis abreuver le fil de mon arme et le sol du champ de bataille.

Terënor, mon maître, je vais danser à nouveau.

 

J'abaisse à nouveau mon bras. Me campe sur mes jambes. Je suis prêt.

"Sortez et avancez en terrain découvert, qui que vous soyez !"

 

Lentement, je vois apparaître devant moi, à quelques dizaine de mètres, une tête, un torse puis le corps entier d'une bête que je n'avais jusqu'alors vue que dans les livres.

Je raffermis ma main sur le manche de ma hache. Le combat risque d'être plus facile que prévu.

Une autre pierre qui tombe, un peu plus loin. Une autre tête, puis un autre torse apparaissent. Bientôt, ils sont des dizaines devant moi, un sourire hilare au visage. Des hommes-rats !

 

D'ou peuvent-ils bien venir? Sans doute les nains d'Agralthor, en creusant un de leurs innombrables tunnels, ont débouché sur un village d'hommes-rats. Je fais rapidement le calcul. La cité d'Agralthor comptait près de mille familles, et compte tenu de la valeur au combat d'un nain comparée à celle d'un homme-rat, ceux-ci sont...

J'écarquille les yeux, alors que le premier d'entre eux vient de comprendre avec un sourire sinistre que j'avais compris... Ce n'était pas un village ou même une ville que les nains d'Agralthor ont dévoilé, mais une cité gigantesque...

J'ai deviné ce que le sourire de mes adversaires augurait. Je vais mourir ici.

 

C'est seulement lorsque le chef de homme-rats dégaine son arme que je me rends compte de la triste réalité. Ce n'est pas le culte de Schwarz qui a fait fuir mes parents, mais la présence d'une cité d'hommes-rats sur le chemin direct emprunté par un de nos tunnels principaux... Et si les cultistes nous ont suivi, c'est parce que tout comme moi, ils pensaient que nous les fuyions. Et qu'y a-t'il de plus excitant que de traquer une proie déjà en fuite?

 

Je tiens ma hache droite, en remarquant avec désespoir que l'arme que le chef des homme-rats tient provient d'un endroit que je connais bien... C'est elle. Elrànd, la hache en mithril qui trônait au-dessus de la cheminée de Brundir mon cher père...

 

Je m'élance en avant, pressé d'en finir. Je suis un Poing d'Acier, et pas n'importe quel nain ! Je triompherais, ou rejoindrais le banc des héros de Tharik, aux côtés de mon père et de Terënor !

 

Les armes s'entrechoquent. La suite est confuse. Je ne sais si ma haine de ces meurtriers ou mon envie d'en découdre en sont les responsables, mais je me sens mû par une volonté et une soif de sang inextinguibles...

Je me défais d'un ennemi, et passe immédiatement au suivant. Un vieil adage fourmi (appris par mon ami SL) m'avait appris que lors d'un combat, les notions de victoire et de défaite sont pré-écrites. Avant le combat, chacun des adversaires sait s'il doit gagner ou perdre. Et il s'avère que pour l'instant, je gagne. Chacun des adversaires qui entrait dans mon espace vital finit au tapis, les jambes coupées, ou le crâne en lambeaux. Je me déplace constamment, maîtrisant parfaitement l'art du combat de Terënor. Je suis invaincu, et je compte bien le rester!

 

Ma cible, porteur de la hache Elrànd Poing d'Acier, se tient à distance, il observe le combat, silencieux. Lorsque tout s'arrête, il m'adresse un sourire. En regardant autour de moi, je remarque que je suis encerclé. Tout est fini. J'ai fait une erreur de débutant, je n'ai pas surveillé mes arrières. Et je vais mourir pour ça. Tout était bel et bien déjà écrit. Je suis pierre et je retournerais à la pierre. Le combat, je le savais, était déjà perdu.

Mon adversaire pillard s'avance déjà, mon héritage au poignet. Mon bras se fait lourd.

Brusquement, il s'élance. Je pare aisément son attaque, mais je dois reculer. Je me bats depuis un certain temps déjà, et je n'ai plus la fraîcheur de mes campagnes avec les Forgefeu. Mon adversaire redouble l'intensité de ses coups, me forçant à enchaîner les parades. Je comprends alors son but. Il veut me fatiguer, me donner en spectacle avant ma mise à mort. Je ne peux pas laisser un sous-fifre comme lui me maîtriser comme cela ! Je contre-attaque, et le fait ployer sous une avalanche de coups. Déstabilisé, il parvient à esquiver, et à me frapper du pied alors que je suis emporté par mon élan.

 

Je suis à terre. Tout est fini.

 

Non. Quelque chose a détourné l'attention de mon adversaire, ainsi que de l'ensemble des hommes-rats. Un ronronnement se fait entendre, de plus en plus fort...

 

Quand tout à coup, la paroi supportant la porte d'Agralthor s'effondre dans un nuage de fumée. Je profite de ce court répit pour me relever. La cité va-t'elle tenir ? Qu'est-ce qui a bien pu faire s'écrouler cet ouvrage de qualité, après des décennies de solidité exemplaire?

 

Je ramasse ma hache, tombée un peu plus loin, et sous l'oeil médusé des hommes-rats, tranche la tête de leur chef. Au même instant, alors que mes ennemis commençaient à reprendre leurs esprits, un déluge de feu s'abat sur le champ de bataille.

Par Ulther, quel est cette magie ? Aucun fusil nain, même parmi les plus perfectionnés, n'a jamais réussi à déclencher un tel carnage. Partout autour de moi, des hommes-rats tombent au sol, déchiquetés par l'enfer de cette pluie de mort.

 

La réponse à mes interrogations ne tarde pas. Entrant dans la mine, précédé par un mince rai de lumière, vole un gigantesque bateau. Vole? Par quelle magie? Je le vois désormais, et c'est étrange. Aucun galion Forgefeu sur lequel j'ai pu naviguer ne ressemblait à la vision d'émerveillement qui se tenait devant moi...

 

Un grand vaisseau de ligne, soutenu en l'air par quatre grandes hélices situées sur ses flancs, domine le ciel des mines d'Agralthor, une épaisse fumée s'échappant des bouches béantes des canons de bordée. Presque immédiatement, les hommes-rats survivants s'enfuirent dans leurs caves, suivis de près par une pluie de météores fumants. Tout comme moi, ils n'avaient pas prévu l'arrivée providentielle du vaisseau. Lorsqu'une échelle de corde tomba du flanc du vaisseau, je courus vers elle pour m'y accrocher, me défaisant au passage de quelques adversaires un peu trop téméraires.

 

La seule chose dont je me rappelle avant de m'évanouir fut une vision du bateau s'élevant vers le soleil levant, sortant d'une cité d'Agralthor en train de s'écrouler, et m'éloignant encore un peu plus de New Stendel...

 

"Il va bien, monseigneur."

"Très bien, vous pouvez disposer."

J'ouvre lentement les yeux. Je suis dans une pièce en bois sombre, spartiate, dans un lit à côté duquel se tenait un individu mystérieux, ma foi très âgé. Une lueur de malice luisait dans ses yeux. Que s'est-il passé? Ou suis-je?

"Vous êtes dans le Fend-le-vent, maître Eyce Poing d'Acier. Nous volons actuellement en direction du sud, vers Remulis's, la cité magique."

Je me tourne vers l'inconnu. Comment a-t'il pu connaître mon nom ? Qui est-il ?

C'est un nain, roux, portant les armoiries des Forgefeu, et bien qu'il paraisse très vieux - bien plus que moi - il me semble que je reconnaît son regard émerveillé.

"Qui êtes-vous ?"

L'inconnu penche la tête de côté, et m'adresse un sourire.

"Maître Eyce, vous m'aviez donc déjà oublié ?"

Immédiatement, tout me revient en mémoire.

"Terënor !?!"

 

 

:ironbock:Partem VII : Inventum :

 

Que le destin vous paraît étrange parfois... L'homme qui m'avait appris à me battre, mon commandant et ami chez les Forgefeu, était là, devant moi...

Comprenant ma surprise, il se lève, et me demande de le faire appeler dès que je serais prêt.

Avant de sortir, il m'adresse un sourire :

"Je crois qu'une vieille amie vous attend." Il m'indique du regard un coin de la chambre. Lorsque je tourne la tête, et entend la porte se refermer derrière Terënor, j'aperçois, dans l'obscurité, un éclat de lumière.

 

(lire la suite)

 

Je me lève, et m'en approche. Qu'est-ce que ça peut bien être ?

Une fois tout près, je comprends. Elrànd... Elle est là, elle m'attend dans un coin. Sans doute les hommes de Terënor l'avaient-ils récupérée après la bataille.

 

Une heure plus tard, frais et dispos, habillé et armé, je sors sur le pont du Fend-le-vent. L'agitation qui y règne est indescriptible. Chacun vaque à son occupation. On tire des bouts par là, on court redresser le cap par ci... Lorsqu'un laquais habillé d'armoiries inconnues me tire la manche, je sursaute. L'être qui se tient devant moi est minuscule. Une peau pâle, le visage surmonté de longues oreilles effilées, une paire de lunettes sur les yeux, l'inconnu se présente :

"Mon nom est Tingdork! Pour vous servir !"

Il mime un salut ridicule, puis m'adresse à nouveau la parole.

"Souhaitez-vous rendre visite au commandant?"

 

Je comprends immédiatement que Terënor est le commandant du Fend-le-vent. Je hoche la tête, en silence, et suit le curieux personnage sur le pont. A l'autre bout du vaisseau, accoudé au bastingage, se tient mon maître et ami. Il se retourne en nous entendant arriver.

 

"Merci Tingdork, vous pouvez disposer."

Je regarde à présent mon curieux guide s'éloigner. Terënor, amusé, répond à mes interrogations.

"Tingdork est un lutin. Les membres de sa race sont souvent persécutés, brimés, mis à l'écart. Mais à Remulis's, le grand Alchimiste a décidé de remercier le peuple lutin, qui a beaucoup oeuvré pour la grandeur de la cité de l'érudition."

 

Il s'arrête un instant, m'observe, et reprend.

 

"Nous volons en ce moment vers Remulis's, la cité de l'érudition, un havre de paix dédié à la connaissance, érigé dans ce monde de guerre."

"Et pourtant, vous êtes en possession de machines de guerre d'une rare efficacité", dis-je avec un sourire gêné.

Terënor éclate de rire.

"C'est le moins que l'on puisse dire, maître Eyce, et on dirait bien que nous sommes arrivés à temps !"

"Je..."

"Ne me remerciez pas, mon ami. Nous sommes quittes à présent. Après tout, vous m'aviez bien sauvé la mise plusieurs fois, lors des campagnes Forgefeu..."

 

Mes souvenirs jaillissent... Il y a si longtemps que ces campagnes ont eu lieu. Je ne saurais me dire combien d'années j'ai vécu dans l'oubli... Je ne me souvenais même plus de la chaleur d'Agralthor.

 

Par Ulther, Agralthor ... Qu'est-il arrivé à tous ses habitants... Tous morts, disparus ? Par tous les titans, qu'ai-je provoqué ? Agralthor n'est plus...

"Ne vous méprenez pas, maître Eyce porteur d'Elrànd. Votre bras est fort mais vos pensées sont fragiles. C'est moi qui ait décidé de vous venir en aide. Le Fend-le-vent attendait votre venue, et après vous avoir vu combattre vaillamment, nous n'avons pu que vous venir en aide."

 

Le vaisseau attendait ma venue? Par quel miracle?

 

"Toutes les réponses vous attendent bientôt, mon ami. A Remulis's !"

Je prends place à côté de mon vieil ami, et suit son regard. Le soleil se lève, illuminant le ciel de ses rayons dorés... Le spectacle est magnifique. Lorsque tout à coup, je vois Terënor se redresser, un sourire illumine son visage. j'ai beau regarder au loin, je ne vois rien.

 

Lorsque tout à coup, un cri tombe de la vigie.

"Remulis's en vue !"

Immédiatement, une ovation de joie emplit le navire. Et tout à coup, je la vois.

 

Surplombant le ciel, nimbée d'un halo doré, la cité de l'érudition est là, sous mes yeux.

De nombreuses arcs de cercle, reliés entre eux par d'étroits ponts, enserrent un anneau parfait. Sur chacun de ces rochers aussi grands qu'une salle entière de Galianör se tiennent des bâtiments, des jardins et des allées. Et au centre, une citadelle imprenable, un joyau bleuté dans un écrin de ciel et de soleil.

 

A notre approche, tous les habitants de la cité, simple points à l'horizon, lèvent les bras, et nous adressent de grands signes. Certains manifestent leur joie en lançant leur chapeau dans les airs. Le message est clair : "Bienvenue à la maison."

 

Lorsque les câbles d'acier se tendent pour arrimer le vaisseau aux docks, Terënor me fait signe de le suivre. Nous descendons dans la cale, et arrivons à une entrée, aménagée dans le flanc du vaisseau. Lorsque nous sortons, les gardes situés de chaque côté du ponton se tiennent au garde-à-vous. Je comprends que mon vieil ami tient entre ses mains un grand pouvoir.

 

De loin, nous apercevons une silhouette qui court dans notre direction.

"Un étudiant qui a oublié de se lever, sans aucun doute", me dit Terënor avec un clin d'oeil.

Lorqu'il arrive plus près de nous, la mine de mon maître se fait plus soucieuse. Ce n'est pas un étudiant mais un garde qui arrive au triple galop. Nous pressons le pas. Lorsque nous arrivons à sa hauteur, le garde nous interpelle.

"Commandant, commandant..."

Il reprend son souffle quelques instants.

"Vous auriez mieux fait de marcher, mon ami.", lui dit Terënor. "Que se passe-t'il ?"

L'autre lui répond, une expression de terreur sur le visage.

"C'est le grand alchimiste, mon commandant... Il est... Il est mort !"

 

 

:goldblock:Partem VIII : Mirum :

 

Apparemment, ce n'est pas une visite de ce genre que mon vieil ami Terënor avait prévu de me faire partager. Je l'entends crier de colère dans le cachot voisin. Encore ont-ils eu l'amabilité de ne pas le traiter comme ils l'ont fait avec moi. Les mains attachées dans le dos par une lourde chaîne en fer, la chair meurtrie par les violences infligées lorsque l'on me jeta dans cette prison, je ressasse les évènements, tentant d'y trouver une cohérence.

Rien ne nous a été dit. Les gardes, menés par Tingdork le lutin, nous ont enchaînés dès notre arrivée ou presque, malgré les ordres de Terënor... Pourquoi ? ...

 

(lire la suite)

 

"Maître Eyce Poing d'Acier, réveillez-vous !"

Je ne veux pas. Cela fait tellement longtemps que je n'ai pas réussi à trouver le sommeil... Pourquoi à présent veut-on m'en tirer ?

"Maître Eyce, nous devons faire vite..."

La voix se fait pressante, inquiète... Que se passe-t'il donc ? Je peine à me relever, quand la main de mon visiteur m'agrippe le col, et me relève d'une poigne puissante. Je me surprends à rire. Il faut croire que quelqu'un d'autre en ce bas monde mérite mon titre.

En reprenant mes esprits, je regarde mon visiteur. Un homme légèrement bourru, d'une corpulence similaire à la mienne, me fait face. Est-ce un nain ? Et que me veut-il ?

 

En réponse à mes interrogations, mon visiteur secoue la tête.

"Je ne suis pas l'un des vôtres, maître nain."

Immédiatement, il se met au garde-à-vous.

"Officier Teläreyn des templiers pourpres, pour vous servir!"

Je lui demande des explications. Comme seule réponse, il me tend une cape, et m'ordonne de m'en draper. Puis il esquisse un geste de la main et les portes de la prison s'entrouvrent. Par quelle magie ... ?

Une vois résonne dans mon esprit.

"La magie des arcanes est pleine de ressources, mon ami... Et un officier des templiers pourpres de Remulis's sait percer quelques serrures..."

Cette voix... Je reconnais la voix de Terënor, un brin amusée par mon ignorance.

 

"Maître Eyce ?"

Je me tourne vers Teläreyn en sursautant.

"Venez, dit-il en inclinant la tête, nous devons partir."

Je le suis, complètement égaré, à travers un dédale de couloirs sombres et étroits. Quand nous débouchons à l'air libre, et que le soleil éclaire à nouveau mon visage, je me rends compte que j'ai définitivement changé. Au jour d'aujourd'hui, les rayons de l'astre solaire ont vaincu le charme des mines de Galianör. Quelle beauté !

 

"Elle est belle, n'est-ce pas ?"

Je hoche la tête, le souffle coupé. La coupole centrale du collège sacré de Remulis's se tient devant nous, second soleil doré dans le ciel de la cité. De la plate-forme ou nous sommes, un point de vue magnifique nous est offert sur l'ensemble de la cité. Comme si les arcanistes, soucieux de procurer aux prisonniers libérés un sentiment d'émerveillement au-dessus de tout discours, avaient décidé de suspendre la prison de Remulis's à un astre brillant, surplombant la belle cité.

 

Il n'y a pas un seul garde en vue.

"Tous sont au conclave.", résonne la voix dans mon esprit. "Ils tentent d'élire un nouveau chef en ces heures sombres. Ils pensent que j'ai tué Illyus, notre maître à tous..."

Je comprends qu'Illyus est le nom de feu le haut alchimiste.

 

Tout en suivant mon visiteur dans le dédale circulaire de la cité, Terënor m'explique l'histoire de la cité de Remulis's.

Les lutins avaient construit cette cité bien loin d'ici, il y a fort longtemps, en cadeau à Illyus. En remerciement, celui-ci décida d'élever cette cité dans les airs, et de permettre aux lutins de vivre en demeurant égaux aux autres races de ce monde, sans être destinés à se cloîtrer dans d'étroits tunnels dans les hauteurs des montagnes enneigées, coupés du monde.

Pour ce faire, il réunit un conclave de puissants archimages, maîtrisant la magie mystique des arcanes, et créa un cristal renfermant un pouvoir mystérieux, supposé maintenir la cité dans les airs. Celui-ci, afin que la cité perdure, devait être gardé par quatre castes essentielles au bon fonctionnement de Remulis's. Les lutins, joyeux ingénieurs et excellents bâtisseurs, les templiers pourpres, gardiens sacrés du cristal et de la cité, les monastériaux, dont la foi inébranlable était source de sagesse pour toute la population, et les arcanistes enfin, qui veillaient à la transmission du savoir et de la connaissance magiques dans Remulis's.

 

Teläreyn et moi-même arrivons devant une grande cathédrale, dont les flèches côtoient les nuages et frôlent les astres. Là, m'explique-t'il, je devrais retrouver mon ami Terënor, ainsi que plusieurs autres dignitaires de la cité. N'étant pas admis en ces murs, il rebrousse chemin, me laissant seul devant l'édifice.

 

Lorsque je pousse les lourds battants, la voix se fait entendre à nouveau dans mon esprit, m'indiquant la route à suivre. Et c'est comme dans un rêve que je remonte la nef et que j'entends les portes se refermer derrière moi, emplissant de silence la cacophonie de noirceur qui s'abat soudain autour de moi. Je descend les quelques volées de marches menant à une alcôve dans laquelle se tiennent assises deux personnes que je ne connais pas. Terënor est là aussi, et se retourne en m'entendant arriver.

 

"Mon vieil ami, bienvenue, enfin ! Nous vous attendions."

Sans plus attendre, les présentations ne paraissant pas nécessaires, il en vient au vif du sujet.

"Maître Eyce, vous vous êtes sûrement demandé par quel miracle nous vous avions retrouvé, et pourquoi sitôt notre arrivée ici, nous avons été jetés dans les infâmes cachots de Remulis's."

Je ne prends pas la peine de répondre, ni même de lui signifie que les cachots de la cité pourraient bénéficier d'une mention de chambre royale au vu des conditions dans lesquelles les gobelins avaient pu m'enfermer bien des années plus tôt.

"Figurez-vous que j'ai rencontré Illyus il y a bien longtemps, bien avant qu'il décide d'élever Remulis's dans les cieux, bien avant que je n'aie vent de votre retour dans le monde des vivants. Il se trouve, fait curieux, que c'est même lui qui m'a informé de votre rédemption."

Il marque un silence, m'observant attentivement.

"Au gré des évènements récents, je comprends mieux... Mais laissez-moi d'abord vous conter les récits que nous enseignons à nos plus jeunes étudiants."

 

Au fur et à mesure que Terënor m'explique les fondements de l'alchimie et de la magie des arcanes, ses deux acolytes - sans doute les responsables des castes monastériale et arcanique - approuvent certains de ses dires, le corrigent parfois, et la plupart du temps conservent un mutisme presque absolu.

 

Ainsi l'alchimie, science magique, est née il y a quelques siècles, chassée par la plupart des cultes existants de par sa remise en questions de principes théologiques pré-écrits, et basée sur le principe de transmutation. En effet, il apparaissait que chaque chose possédait une part des quatres éléments primaires - le feu, l'air, la terre et l'eau - en elle, et que la magie des arcanes, nom donné à la manipulation de ces éléments, parvenait à modifier la structure même des choses pour leur donner vie, les mettre en mouvement, voire même détruire et reconstruire des objets, et dans le cas de certains archimages très puissants, des bâtiments.

 

C'était donc ainsi que les archimages avaient réussi à élever Remulis's dans les cieux...

 

Terënor m'expliqua ensuite que l'idéal de vie d'Illyus était un idéal de paix absolue, conciliant science magique, théologie et inventivité mathématico-ingénierique dans une seule et même académie d'érudition. C'était donc cet homme qui avait créé ce rêve, et qui était mort la nuit dernière, alors que le Fend-le-vent revenait de sa dernière campagne.

 

Je me retourne vers mon camarade Terënor, et lui pose la question qui me démange depuis mon arrivée.

"Quel est mon rapport avec tout ceci ?"

Le rire clair de mon vieil ami dissipe toutes mes inquiétudes.

"A vrai dire, c'est plutôt à moi de me poser cette question, mon ami. Il se trouve que ce n'est pas vous qui êtes là par ma faute, mais l'inverse", me répond-il.

 

Je ne comprends pas. Illyus a rencontré Terënor alors que j'errais sans but dans les enfers, alors pourquoi aurais-je fait partie du jeu avant mon maître d'armes ?

 

La réponse ne se fait pas attendre.

 

"Sortez votre arme, maître Eyce Poing-Puissant", me dit un des deux hommes, restés au fond de la salle pendant l'ensemble de l'entrevue. Surpris, je m'exécute, découvrant une inscription que je n'avais jusque là pas remarquée sur la lame en Mithril. Elle luit d'une lumière bleutée dans l'obscurité de la pièce :

O Aequam memento servare Mentem

Ut Aes Triplex Perennus

Quia Aque Pulsat Pede

Lustitia Ad Majorem Veritas Gloriam !

 

Comment donc me souviens-je de ces vers ? Je ne me souviens pas les avoir déjà entendu ailleurs, ni même lus ou vus mentionnés...

Ils résonnent pourtant dans mon coeur lorsque mon vieil ami Terënor les entonne :

"Souvenez-vous de garder une âme toujours durable,

plus solide que l'airain,

car la mort frappe d'un pied aveugle,

Justice pour la gloire de la vérité !"

 

Immédiatement, je ressens une étrange sensation, comme si un liquide glacé coulait dans mes veines. Un mélange de joie immense, de peur, de clair et d'obscur, un pouvoir ancestral, refaisant surface tel un ami oublié, se rappelant à mon souvenir...

 

"Que ..."

 

La lame d'Elrànd se mue alors lentement en un métal que je ne connais pas, un mélange bleu-gris dans lequel je vois un visage - le mien - se refléter. Que se passe-t'il ?

Lorsque la lumière se résorbe, je vois du coin de l'oeil Terënor qui me regarde.

 

"Cette maxime est bien connue à Remulis's, mon ami... Cette langue est la seule que nous parlons ici, et l'inscription jumelle à celle que vous venez de lire figure sur le cristal de la cité. Celui-là même qui a permis d'élever l'académie dans le ciel."

 

Je manque trébucher. Quoi ? L'inscription d'Elrànd existerait ailleurs ? Qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire ?

Terënor hoche la tête.

"Ce n'est pas tout... Récemment, Illyus m'a convoqué pour me remettre son testament. Il n'accordait à personne à part moi la confiance suffisante à la consultation d'un tel document. Et vous y étiez expressément mentionné, Eyce."

 

Je m'asseois. Par quel magie, je ne sais point, mais j'ai l'impression que ma vie m'échappe... Un gouffre immense vient de s'ouvrir sous mes pieds...

 

"Eyce... Illyus vous connaissait, j'en suis certain. Et en réunissant des bribes de votre récit et du sien, j'en suis arrivé à une conclusion plutôt déconcertante..."

Je relève la tête.

 

"Illyus était un Poing d'Acier, mon ami...", ajoute mon maître d'armes, avant de continuer, coupant court à mon interrogation, "... et pas n'importe lequel. Son fils, qu'il aimait par-dessus tout, s'appelait Brundir ..."

 

:air:

:door:In Fine !

 

(je précise ou est la fin vu que c'est assez hum... long? ^^)

 

Je vous remercie d'avoir lu ce gros pavé, j'espère qu'il vous a plu, et comme dirait l'autre :

"Rate and Comment!" :ugeek:

 

Précisons qu'à la suite d'une remarque concernant mes titres qui faisaient trop "titres de twilight" (je cite ><" ), ils ont tous été traduits (de façon approximative) en latin. Je m'excuse par avance auprès des latinistes, je sais que c'est pas un latin parfait, très loin de là, mais osef, c'est pour la beauté de la chose uniquement, et parce que Twilight c'est que du caca ^^"

 

Je mettrais à jour ce post fréquemment, pour ajouter des chapitres à mon RP, en fonction de ce qu'il se passera in game ^^

 

Je vous informe également que j'ai pour projet de réaliser la cité de Remulis's en tant que projet à part entière, ainsi que le Fend-le-vent.

 

Bon jeu à vous !

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Bravo Eyce, tu as un talent certain pour l'écriture et t'avoir à nos côtés fait poindre à l'horizon de magnifiques RP pour la cité naine.

 

Je ne sais pas si tu as lu le mien (pas encore terminé). Même si il fait pâle figure à côté du tiens je pense tout de même qu'il te plaira. Un petit message serait le bienvenue aussi :P

 

Encore bravo et continue comme ça !

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D'ailleurs petite pub pour... moi. ^^

 

Voici la page de mon RP remis bien comme il faut :

 

http://www.minefield.fr/forum/taverne-minecraft/dacrokmistakilla-azur-galianor-t15266.html

 

N'hésitez pas à mettre vos impressions et autres. J'ai déjà écrit un autre chapitre mais je ne pense pas que le mettrai ce soir en ligne. Voili voilou,

 

Merci pour la place Eyce :P

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Merci encore une fois de tous vos compliments.

 

Toutefois, après lecture du RP de Tyroine, je me sens tout petit... Mon RP fait à l'arrache paraît bien pâle, j'essaierais de le revoir pour corriger un style assez moyen, ajouter des descriptions, rendre le tout plus immersif, plus littéraire, bref : mieux ^^

 

Pour l'instant j'ai un peu la flemme, vous comprendrez j'en suis sûr, et je vous tiens au courant dès que ça avance.

 

Edit : Surtout le premier chapitre ou l'on passe trop vite sur des éléments essentiels de l'histoire... Pas de description précise de ma vie chez les gobelins, ou de ma fuite de ma cité natale, de mes sentiments etc... Je fais court alors qu'il y a matière à faire très long...

Bref, je reverrais tout ça quand j'aurais du temps et de la motivation.

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Et aussi la suite ^^

 

C'était chiant les dialogues ...

 

"-Viens vers moi"

"Ou ça?"

"Là"

"Ou?"

"Ici"

"Je te vois pas, il fait noir"

"Là. Devant toi"

"Ah oui. Attends, non."

"Si, juste là"

"Je te vois"

"Bon, j'avance au prochain croisement"

"Aaaah je t'ai perdu!"

 

..... =x

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T'inquiète ^^

 

Mon RP est basé sur mon histoire in game, des fragments de ma vie personnelle. Si vous connaissez les principes de la psychanalyse freudienne et que vous savez décortiquer un peu des récits symboliques, vous pourrez trouver pas mal de choses qui expliquent pourquoi j'agis de telle ou telle manière, pourquoi je suis comme ça etc... Eh oui c'est un récit et comme tout récit qui se respecte (déjà il est pas fini^^) mais il comprend une symbolique relativement élaborée (je me prétends ni Tolkien ni Freud, attention, c'est qu'un RP!^^), et vous pourrez y retrouver non seulement les grandes étapes du chantier de Galianör, mais aussi des petites références personnelles à des événements qui me paraissaient importants. =)

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Aaaah mes yeux x_x , comment veux-tu donc miner après cet ENORME PATEE ! Aaaah ça brule ! Je dois le lire, mais rien que le synopsis fais maaaal ><

 

PS : J'te jure que j'edit ce post pour te dire mes impressions après mes 4 mois de lecture de tes pavés :)

bien sûr je lis tout à la suite, et j'ai pris mes RTT ont sait jamais...

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