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[Acceptée] Candidature villageoise de Zovsky


Zovsky
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Vous qui lisez ma candidature, bonsoir ! ( ou bonjour, pas de discrimination ! )

 

J'espère pouvoir conserver votre attention tout au long de mon discours, qui s'annonce selon toute probabilité interminable et ennuyeux à mourir. Vous voilà donc prévenu, je peux donc me lancer sans avoir à craindre -je l'espère- d'être poursuivi par ceux d'entre vous qui se seront endormi sur leur clavier et ainsi laissé leur poisson rouge mourir de faim.

 

Qui suis-je ? ( en vrai )

 

Tout d'abord, un petit mea culpa, je serais comparable au pire des politiciens si je ne reconnaissais pas que ma première présentation IRL n'en était pas vraiment une, vous laissant avec aussi peu d'informations sur moi que sur le papier peint préféré du Big Foot. Je vais donc corriger cela immédiatement ( pas à propos du Big Foot hein ).

Donc, je me nomme Hugo, et j'ai déjà pris un coup de vieux depuis mon arrivée sur le serveur car je suis maintenant âgé de 19 ans et un mois -et oui, on m'a converti à Minefield pour mon anniversaire- et j'occupe joyeusement mes journées à la faculté de médecine de Marseille.

 

En ce qui concerne mes loisirs, je suis bien évidemment un grand amateur de jeux vidéo ( sans blague ? ), entre autre.

La musique présente également un grand intérêt pour moi, je me consacre donc à l'étude de ce fantastique instrument qu'est le piano; si il y'a des Belges dans l'assistance, je précise que je me rends assez régulièrement au conservatoire royal de Bruxelles.

Mais ce n'est pas encore fini, je me dois de rajouter que la lecture tient elle aussi une place prépondérante dans ma joviale existence, sans réellement de style de prédilection, que ce soit du Balzac, Tolkien, Zola, King, je dévore tout et n'importe quoi.

Dernière petite info, j'aime écrire, vraiment, vous pourrez le constater dans mon rp qui déborde littéralement des limites imposées pour les candidatures villageois, je présente donc de plates et misérables excuses au modérateur qui devra le lire.

 

J'espère que maintenant vous me connaissez un peu mieux. Nous allons donc continuer cette candidature.

 

Qu'ai-je accompli depuis mon arrivée sur le serveur ?

 

J'ai eu la chance d'avoir été pris en charge dès le départ par imouff, un joueur fort sympathique au demeurant, qui me permit de ne pas me retrouver perdu dans ce nouvel univers. Avec sa coopération, je pus me construire assez rapidement une maison tout aussi sympathique, que vous pouvez découvrir à travers les liens ci-dessous.

 

•De face : http://www.noelshack.com/2012-47-1353359550-capture-d-ecran-2012-11-19-a-22-10-14.png

 

•De derrière : http://www.noelshack.com/2012-47-1353359530-capture-d-ecran-2012-11-19-a-22-08-04.png

 

Certes, je n'ai pour l'instant pas participé à des projets d'envergures, mais sans empiéter sur la partie motivation de ma candidature, je vous dirai que je prépare activement ma demande pour intégrer la colonie du Kubnigera, dont le RP dédié sera dans la parfaite continuité de celui que je vais vous présenter ici.

 

Quelles sont donc mes motivations ?

 

Je vois dans l'obtention de ce grade une possibilité pour moi de m'impliquer d'avantage dans la vie du serveur. Nul besoin d'être villageois pour cela me direz vous, mais c'est également un défi lancé à moi même. Cette candidature permettra à ceux qui la liront de mieux me connaitre (pour ceux qui arriveront vivant au bout) et j'espère évidemment que cela vous plaira !

De plus, cette demande constitue également un prologue à ma prochaine intégration ( je l'espère du moins) au projet de notre chère alliance myrméco-lacustre. Comme dit précédemment, elle est en préparation avec un RP qui sera je l'espère tout aussi fourni que celui-ci. Les évènements relatés y étant postérieurs à mon arrivée sur minefield, c'est dans un soucis de cohérence que cette demande et ce RP seront publiés en premiers.

Inutile de préciser que bien évidemment les avantages proposés par le grade sont intéressants, tout comme la stature -certes modeste mais bien réelle- que son obtention confère.

 

En plus de participer à un projet déjà bien avancé, l'histoire de mon personnage, comme vous vous en douterez surement au cours de votre lecture, m'amènera surement, un jour ou l'autre à essayer de concrétiser certains éléments de son univers.

L'histoire qui vous est présentée ici ne sera donc, je l'espère, que le début d'une longue série.

 

Et maintenant, le RP !

 

Encore une fois, je suis vraiment désolé pour la longueur, mais je n'ai pas fait des lignes pour faire des lignes, bien que longue, l'histoire existe !

 

De tempête en naufrage

 

1er septembre, Océan du Sud,

 

Zovsky Novchenko, Ingénieur de la marine impériale.

 

Ne vous fiez pas à ce titre pompeux, je ne l’ai obtenu qu’à la suite d’un malentendu des plus grotesques, et conservé seulement deux semaines.

Mon père, lui, était un grand marin... et bien qu’il ait été tué au cours d’un terrible affrontement il y a des années, de nombreuses personnes se souviennent de l’extraordinaire capitaine qu’il était.

 

D’ailleurs, ma chère mère a tout fait pour me voir perpétuer la tradition familiale, à savoir que je navigue et trucide pour l’Empire jusqu’à ce que mort s’en suive : cours d’astronomie, de navigation, maniement des armes -un miracle que je n’y ai pas perdu de main- service militaire sur le plus grand bâtiment de la flotte. Mes jouets depuis l’âge de six ans ? Des sextants et des boussoles !

Je ne m’étendrai pas plus longtemps sur mes rapports avec elle, après tout si je les oublie ce sera peut être mieux pour tout le monde.

Toujours est il que même après ces vingt ans de torture, je ne désirais toujours pas diriger de navire, ni même essayer de le faire, les concevoir me suffisait.

Je n’avais en effet pas parfaitement réussi à tourner le dos à mes origines, et je dois reconnaitre que réaliser les plans de ces vaisseaux, assister à leur conception pour enfin les voir filer à la surface des flots après des mois de travail acharné me procurait une satisfaction rare. Pour faire simple, j’adorais ce que je faisais.

 

 

A un moment, je crus même pouvoir prouver à mes proches que je n’étais pas « Un parfait abruti, incapable d’avoir un véritable comportement d’homme. » Comme il leur plaisait de dire à qui voulait bien l’entendre.

 

Grâce à l'Expédition.

 

Financée par un riche commerçant, Trevor Karajan, elle avait pour but de relancer les recherches du chenal de Tous - les - Saints, hypothétique passage à travers les glaces qui permettrait de considérablement diminuer la durée des trajets pour se rendre jusqu’aux colonies.

Bref, il avait probablement des milliards à gagner dans cette affaire, d’où le fait qu’il nous ait attribué des crédits illimités pour construire sa flotte.

 

En ce qui me concerne, je fus chargé de modéliser la structure d’un des vingt-neuf navires qui partiraient. Pour la première fois depuis mes débuts dans les chantiers navals de la capitale, on me confiait mon propre projet. C’était très étrange..et assez stimulant !

Je travaillais comme je ne l’avais jamais fait auparavant, empli d’une ardeur nouvelle et qui ne paraissait absolument pas faiblir au fil des mois. Rentrant chez moi seulement une fois ou deux par semaine, toute ma vie se concentrait dans ces plans, dans ce squelette de bois où je passais la plupart de mes nuits, allant même jusque’à m’installer dans la cabine de l’armateur dès que celle-ci fut réalisée.

 

Peu m’importait les commentaires désobligeants de ma famille, le chaos qui envahissait peu à peu mon habitation, seul comptait mon bateau, que jour après jour je voyais sortir du néant, tel un golem répondant à quelque solennelle invocation.

Tout n’était pas rose cependant, dans la hiérarchie, je n’étais que le concepteur d’un seul navire de la flottille, et je dus batailler à de maintes reprises pour imposer mes idées face à des chefs de chantiers bornés et une bureaucratie...désespérante.

 

Je pus cependant compter sur le soutien de Trevor Karajan. C’était un homme étrange, qui avait passé sa vie à amasser une immense fortune au fil de ses voyages sur les navires de sa compagnie. Grand et bien bâti, le réseau de rides qui parcourait son visage n’altérait en rien la formidable énergie qui se dégageait de lui, l’entourait et le serrait comme un halo invisible mais bien perceptible. En tant qu’ingénieur, je le rencontrai plus d’une fois afin qu’il valide les plans de mon bâtiment, qu’il nomma la Flèche d’Argent en référence à sa proue entièrement en acier qui lui permettrait de traverser les mers gelées du Sud, et lui présenter régulièrement l’avancement des travaux. Le navire en lui même n'était pas bien gros, deux cent tonneaux au bas mot, et armé un minimum -une cinquantaine de canons répartis sur deux batteries différentes, en contrepartie il pouvait atteindre jusque’à vingt-cing noeuds en vitesse de pointe, ce qui était tout bonnement considérable comparé à l’immense majorité des navires contemporains.

Je ne sus jamais vraiment si son véritable objectif était le chenal, car à chacune de nos confrontations il me semblait qu’il évoquait à demi-mot un autre but, plus lointain, moins concret...

C’est peut-être parce que Karajan sera toujours resté un mystère pour moi que sa mort m’a si profondément affecté. Au moins n’aurais-je pas à affronter son courroux lorsqu’on lui annoncera que la majeure partie de sa flotte construite à grands frais était selon toute vraisemblance au fin fond de l’océan.

 

Nous apprîmes la nouvelle seulement quelques jours avant que la mise à l’eau soit effective. Le chantier naval, si bruyant d’ordinaire, était soudain froid et silencieux. Cela remettait en cause toute l’expédition. La Compagnie de Karajan, n’ayant aucun héritier direct, allait être revendue au plus offrant, et rien ne garantissait que notre nouvel employeur soit prêt à sacrifier trente bateaux pour la quête sacro-sainte de son prédécesseur. Tout cela n’était au goût de personne dans l’équipe, où tout le monde s’était peu à peu pris à rêver de ce passage, des terres nouvelles qui pourraient être découvertes.

Personne ne veut voir ses rêves brisés..c’est peut être ce qui explique la décision extrême que prirent les six cent trente membres d’équipage des vingt-neuf bateaux de la flotte d’exploration Karajan.

 

Mettre un bateau à l’eau n’est pas chose facile. En mettre une trentaine simultanément sans incident relève du miracle. C’est pourtant la prouesse que réussirent les matelots, dans la nuit du vingt-huit août. Quatre jours avant la date prévue, ils s’élancèrent vers l’inconnu.

Je dis « ils » car je n’aurais jamais, jamais dû prendre le large avec eux. Je ne suis pas marin et je n’ai jamais voulu l’être. Ca m’apprendra à toujours dormir sur mon bateau. En plein milieu de la nuit, je fus réveillé par un vacarme terrible. Me dressant péniblement sur mes jambes, je n’avais pas repris totalement mes esprits que le roulis me projeta de nouveau au sol. Le roulis ? En cale sèche ? Ne comprenant pas ce que tout cela signifiait, je m’élançai alors sur le pont aussi vite que l’instabilité du bateau me le permettait. J’émergeais finalement l’extérieur, me retrouvant soudain plongé au milieu d’une grande fébrilité.

Des dizaines d’hommes allaient et venaient, hurlaient des ordres, tiraient des cordages, portaient de lourds sacs dans la cale, tandis qu’au loin les lumières du port rétrécissaient.

Incroyable, ils étaient partis quand même, sans promesse de solde, sans contrat. Karajan leur avait communiqué son rêve, le charisme de cet homme avait converti ces centaines de marins à sa cause. D’une certaine façon, il vivait toujours un peu à travers chacun d’entre eux.

J’aurais pu discourir sur la beauté de cet acte pendant longtemps, mais parallèlement, une idée s’imposa dans mon esprit. Coincé, j’étais coincé, en route vers je ne sais quelles horreurs et sans aucune garantie de retour. Cette réalité s’était insinuée en moi comme un fluide glacé, je ne fis rien pour me faire remarquer sur le moment, je savais pertinemment qu’ils ne feraient pas demi-tour, et qu’ils prendraient conscience de ma présence bien assez tôt.

Finalement, me voilà devenu membre d’un équipage.

Enfin, au moins ai-je trouvé un livre et de quoi écrire, je vais pouvoir...

«Hé, Novchenko, lâche un peu ton bouquin et rends toi utile si tu veux manger. »

 

L’homme qui vient d’interpeller notre ami n’est autre que le patibulaire contremaître Gibbs, qui tient en piètre estime toute personne qui n’est pas « Un mec, un vrai » et le crie haut et fort.

 

« Du calme, Gibbs, si vous me disiez exactement ce que vous attendez de moi, je pourrais peut être vous venir en aide. »

 

La courtoisie n’étant visiblement pas une manière connue du contremaître, il se contenta de devenir cramoisi, marmonner «Voir..Capitaine» et de tourner les talons en fulminant.

 

Zovsky poussa un soupir attristé, « Ivrogne »

Décidément la vie à bord était encore pire que dans ses souvenirs du service militaire. Dire qu’il avait dû se cacher dans la réserve de munitions pour être sûr de ne pas être dérangé. Mais tandis qu’il se hissait sur le pont, force lui était de reconnaitre qu’il était extrêmement fier de son navire, et un peu excité par la vue de la flottille qui filait toutes voiles dehors vers l’Equateur, portée par les alizés.

 

« Novchenko ! »

 

Le capitaine de la Flèche d’Argent était un homme d’âge mûr, très grand, portant une barbe noire bien fournie, un tricorne tout aussi sombre ainsi qu’une cape pourpre. ( Je précise qu’il ne portait pas que cela, vous vous en doutez). Le jeune ingénieur trouvait indubitablement qu’il ressemblait à un pirate, mais au moins il semblait savoir ce qu’il faisait. Soupirant encore, il s’approcha.

 

« Novchenko, répéta le capitaine, savez vous pourquoi nous sommes ici ? »

 

« Oui, monsieur. »

 

« Nous sommes ici pour changer le monde, reprit le barbu sans même marquer un temps d’arrêt, Trevor Karajan le savait, si nous découvrons le chenal de Tous - Les - Saints, les rapports de l’Empire avec toutes les colonies changeront radicalement, tout changera. Nous devons réaliser son rêve. »

 

« Oui, monsieur, répéta Zovsky sans conviction. »

 

« Alors expliquez moi pourquoi ce navire est si mal conçu ! » rugit le colosse.

 

« Je ne s... Quoi ?! »

 

« Le tirant d’eau est bien trop élevé vu notre charge actuelle, nous sommes trop peu armés et le gouvernail est trop petit compte tenu de la vitesse moyenne du bateau, en cas d’attaque le navire sera trop peu maniable en cas d’attaque. Qu’aviez vous en tête en dessinant les plans ? »

 

« Ce bâtiment n’est pas conçu pour le combat, monsieur, je ne vois pas quoi vous dire d’autre. »

 

« Vous aviez de la chance que Trevor vous ait eu à la bonne, je vous aurais retiré le projet si j’avais été à sa place. Hors de ma vue. »

 

Littéralement dégoûté, Zovsky se retira.

 

Malgré les divergences d’opinions entre le capitaine et le concepteur, les premiers jours à bord se déroulèrent correctement. Le jeune homme s’attela avec quelques membres d’équipage à apporter autant de modifications que possibles au navire, n’ayant de toute façon aucune façon de s’opposer à la volonté du chef de l’équipage.

Cependant, des complications survinrent rapidement, les vaisseaux de l’expédition avaient été mis à l’eau dans la précipitation, certains présentaient des brèches dans la coque, d’autres faisaient état de stocks de nourriture largement insuffisants. Un rationnement fut mis en place, les vivres furent répartis le plus équitablement possible, mais même ainsi, les hommes savaient qu’il leur faudrait faire escale le plus rapidement possible pour ne pas mourir de faim.

 

 

20 Septembre, océan du Sud

 

La situation se détériore à bord. Les fidèles de Gibbs et du capitaine font tout ce qu’ils peuvent, mais une bonne partie de l’équipage est inquiet. Ils disent que nous poursuivons le rêve d’un fou qui est mort est enterré, et que si on continue comme ça on ne tardera pas à le rejoindre. Je peux difficilement les contredire, pas que Karajan fut fou, mais sa mort a poussé ces hommes à prendre des décisions sans les méditer avant. J’espère que l’état d’esprit n’est pas pire sur les autres navires, il ne faudrait pas qu’ils viennent de mauvaises idées à certaines personnes.... D’ailleurs même sur la Flèche d’Argent de sombres choses se trament. Le pilote fait volontairement des détours par rapport à notre cap, je suppose que c’est dans le but d’apercevoir une île, mais ce qui inquiétant c’est que ce n’est surement pas une initiative personnelle, le navigateur et le nid - de - pie - au moins - doivent être dans le secret, sinon tout cela aurait éclaté au grand jour. J’hésite à prévenir le capitaine, je doute qu’il me prenne au sérieux si je lui dis avoir des connaissances en navigation, mais... Quelqu’un vient, je poursuivrai plus tard.

 

Cinq navires abandonnés, tel était le bilan après trois semaines de navigation, le béri-béri et le scorbut se manifestaient déjà dans certains équipages, à tel point que le nombre d’hommes sur certains navires était devenu insuffisant. Ces déboires permirent néanmoins de récupérer les vivres qui y étaient encore stockés, ce qui améliora nettement la qualité de vie des autres matelots, mais sans escale, tous savaient que cela ne serait qu’un bref sursis...

Zovsky était très nerveux, pour lui, il ne faisait maintenant aucun doute que l’oeuvre de sa courte vie lui servirait également de tombeau.

Il n’avait plus le courage de tenir son journal, qui somme toute lui avait bien peu servi, il passait ses journées à dessiner la Flèche d’Argent, encore et encore, comme au temps où elle n’était qu’un produit de son esprit. Le soir, accoudé au bastingage, il scrutait les étoiles, espérant repérer un quelconque signe qui lui indiquerait qu’ils touchaient au but. Hélas, le ciel et la mer semblaient s’être associés, car l’un comme l’autre gardaient leurs secrets.

 

25 septembre, Océan du Sud

Quel imbécile ! Comment ai-je pu en douter une seule seconde ?! Je me félicite de ne pas avoir prévenu le capitaine des manoeuvres du pilote, lui aussi semble être dans la confidence. A dire vrai, il est probable que je sois le seul à ne pas savoir ce qui se trame exactement à bord ! Pour eux je ne suis qu’une bouche inutile indigne de confiance, je suis presque surpris qu’ils ne m’aient pas jeté par dessus bord dès que les vivres ont commencé à manquer. Quoique, ils auraient pu me manger aussi, brrr. Trèves de plaisanteries, tous ces hommes me tiennent à l’écart de quelque chose d’extrêmement important, peut être même du véritable objectif de notre mission. Mais quelle est le genre d’information que Karajan aurait pu confier au capitaine et qu’il m’aurait tu à moi ? Serais-je en train de surestimer les rapports que j’entretenais avec l’armateur. Il est vrai que j’ai souvent tendance à oublier que je n’étais qu’un simple ingénieur, insignifiant comparé à un capitaine de vaisseau. Toute cette histoire commence à me taper sérieusement sur le système ( probablement comme sur celui de la personne qui me lit ), je ne suis pas un enfant que l’on peut mettre au piquet pendant que les adultes mènent leur vie tranquillement.

Tout ce que je veux, c’est rentrer le plus vite possible, et si je peux gagner le respect de ces marins par la même occasion, il faut en profiter. Je n’y crois pas trop mais il est peut être possible d’améliorer encore un peu la Flèche, il faut que j’aille parler au capitaine.

 

 

 

1er octobre, Océan du Sud

 

Je ne sais pas pourquoi, mais ce matin, en me réveillant, l’espoir était revenu. Serait-ce parce que l’air s’est considérablement rafraîchi et que nous avons même vu un bloc de glace dériver au loin la veille ? C’est probable, mais il y a autre chose. Je sens que d’une façon ou d’une autre nous arrivons à un tournant de notre épopée, et je ne suis pas le seul. Gibbs, le capitaine et tous les matelots restants se comportent différemment, d’aucun diraient que cela vient de l’épuisement de nos stocks de rhum mais encore une fois, je sais que ce n’est pas tout.

 

«Tout le monde à vos postes de combat !»

 

Zovsky referma son journal d’un coup sec, que pouvait-il bien encore se passer ?

 

« Dépêchez vous, abrutis, dépêchez vous ! »la voix du contremaître Gibbs et la cloche d’alarme résonnaient dans tout le bâtiment, embrasant la structure d’une activité frénétique.

 

L’ingénieur s’apprêtait à sortir de la réserve quand deux marins y firent irruption, visiblement pressés de récupérer le maximum de munitions.

Avant même d’avoir pu formuler une question, des dizaines de coups de tonnerres retentirent, lointains,mais d’autres leur répondirent rapidement, puis d’autres, de plus en plus proches, jusqu’à ce que de terribles explosions ébranlent l'ossature même du navire.

Le jeune homme ne mis qu’un instant à comprendre, ils étaient attaqués. Mais quels genres de pirates se risqueraient à naviguer sous des latitudes polaires ? Les questions se bousculaient sous son crâne tandis qu’il s’élançait vers le pont supérieur. L’odeur de la poudre devenait de plus en plus forte au fur et à mesure qu’il se rapprochait de la surface, les cris étaient de plus en plus compréhensibles, il semblait que leurs adversaires avaient pris d’assaut toute la flotte. La situation semblait de moins en moins logique, à qui avaient-ils affaire, que se passait-il donc ?

En arrivant sur le pont, Novchenko perdit le peu de souffle qui lui restait.

C’était leurs alliés, leurs alliés s’entretuaient. Il était évident que les stocks de vivres avaient atteint des niveaux critiques, et le rationnement n’avait pas arrangé les choses, mais le fait que leurs propres compagnons soient prêts à les étriper pour assurer leur propre survie était dur à admettre.

Il ne pouvait cependant pas se permettre de méditer là dessus plus longtemps, il fallait sauver le navire, quitter la zone le plus rapidement possible.

Zovsky s’élançait vers le pilote afin de le seconder quand Gibbs le saisit par le bras.

 

« Halte là, blanc-bec, t’en mêles pas, la situation est déjà assez compliquée. »

 

« Mais bon sang, que se passe-t-il ? rétorqua-t-il. Tout le monde est devenu fou ! »

 

« J’ai dit, te mêles pas de ça, va écrire ton bouquin pendant qu’on sauve l’expédition. »

Le concepteur s’apprêtait à poser une nouvelle question quand une voix puissante retentit.

 

« Du nerf, messieurs, nous avons quinze navires à neutraliser ! » rugit le capitaine.

L’homme se tenait à la poupe, droit comme un i, et un sourire carnassier illuminait son visage, il prenait visiblement un plaisir malsain à prendre d’assaut ses anciens amis.

 

« Traître ! s’écria Zovsky. Vous n’avez pas le droit d’utiliser mon bateau pour massacrer nos compagnons ! »

 

A ces mots, le géant se fendit d’un rire tonitruant.

 

« Rassure-toi, pauvre idiot, la moitié de l’expédition se bat à mes côtés, et ton rafiot ne me servira plus à rien quand nous nous serons emparé de l’Aurora. »

 

L’ingénieur n’en revenait pas, les canons tonnaient autour de lui, et à perte de vue les effluves de poudre se répandaient, insidieusement, à la surface des flots, conférant à la scène un aspect sinistre et iréel. Mais les gémissements des blessés, la vue des navires en flammes, l’odeur de la chair calcinée étaient là pour lui montrer que rien de tout cela n’était un cauchemar.

 

« Johnson, Fillmore, conduisez notre ami dans mes quartiers, et veillez à ce qu’il y reste.»

 

« A vos ordres, cap’taine. » répondirent en choeur les deux gorilles en empoignant le garçon qu’ils trainèrent sans ménagement jusqu’à la cabine du chef de bord.

 

« Vous ne vous en sortirez pas comme ça, bande de chiens, je vous ferai payer tous vos crimes ! »

 

« Dors bien, avorton, lancèrent-ils avant d’assommer le jeune homme qui s’écroula comme une poupée de chiffon. »

 

Pendant ce temps, la bataille tournait en la faveur des renégats, en grande partie car les autres bateaux étaient totalement pris par surprise. Deux navires, l’Orion et l’Aurora, menèrent toutefois une résistance exceptionnelle, avant que leur équipage ne succombe finalement sous le nombre.

Après de nombreuses heures, tous les vivres avaient été transférés sur les bateaux réquisitionnés par les traître.Quant à la Flèche d’Argent, elle fut abandonnée car considérablement endommagée dans la bataille : le gouvernail était hors d’usage et un des trois mâts avaient été abattu par un tir de canon, ce qui somme toute convenait parfaitement à son ancien capitaine.

 

« En avant, chers amis, lança le pirate sous les vivats, en route vers le chenal ! »

 

Et rapidement, les bâtiments récupérés quittèrent le lieu de l’affrontement, ne laissant derrière eux que la mort et la désolation.

 

 

 

 

Quelques heures plus tard :

 

Quand Zovsky reprit conscience, le silence lui parut aussi assourdissant que les canons de toute une armada. Il se remit péniblement sur ses jambes..la mutinerie...les morts...les combats, tout semblait si confus, était-ce seulement vraiment arrivé ? Malheureusement, s’évanouirent quand il vit ce qui l’attendait sur le pont supérieur. La Flèche d’Argent était en piteux état, de nombreux corps gisaient sur le pont, certains drapés par les voiles déchiquetées qui avaient chu en même temps que le mât de proue, claquant encore tristement sous la brise polaire.

Ce sinistre tableau ne signifiait qu’une chose pour le concepteur : son navire était mort, trahi par ceux qui devaient le mener vers la gloire.

Il ne se faisait aucune illusion concernant les vivres, les parjures avaient tout dû emmener sur un autre bâtiment. Son sort était scellé : condamné à mourir sur ce qui aurait été l’oeuvre de sa vie.

 

« Si il y a un dieu, cela ne peut être que la déesse Ironie songea-t-il. Finalement, ma famille avait raison, je ne suis qu’un raté. »

 

Pour la première fois depuis de nombreuses années, le jeune Novchenko pleura.

 

Date inconnue, position inconnue

 

Ceci est probablement une de mes dernières entrées. Depuis des jours j’erre dans ce navire fantôme, qui lui-même dérive sur une mer spectrale recouverte par la brume.

Tous mes souvenirs des chantiers navals me reviennent, où sont donc ces jours heureux, où j’étais persuadé de pouvoir changer le monde ?

On ne peut apercevoir ni l’horizon, ni même les étoiles, je ne sais donc pas combien de temps s’est écoulé depuis que ces traîtres m’ont abandonné, mais je suppose que l’on doit être approximativement le dix octobre. Pour couronner le tout, je n’ai pas la moindre idée de ma position. L’épave - soyons objectifs quant à l’état de ce bateau- a rapidement été entrainée par un très fort courant, toujours est-il que la température a considérablement augmentée, mais je crains de ne pas vivre assez longtemps pour sortir de ce brouillard.

Que dirait mon père s’il me voyait...

La Flèche est complètement irréparable, et même si j’avais pu ressouder le gouvernail, un homme n’aurait jamais suffit à la manœuvrer.

Je crois parfois que l’on m’appelle à travers les nuées, plusieurs fois il m’a semblé distinguer la silhouette d’un galion, et j’aurais juré en me levant aujourd’hui avoir entendu un air de Rossini. Serais-je en train de perdre la raison ?

J’ai pu, en fouillant les cadavres, trouver quelques morceaux de pain rassis, ainsi qu’une dizaine de gourdes, mais mes réserves sont très, très minces. Je n’envisage même pas le cannibalisme, je préfère - de loin - mourir, j’ai d’ailleurs jeté tous les corps à la mer.

Je regrette de ne pas avoir pu mieux faire, je ne sais pas ce que j’ai loupé, mais je suppose qu’un autre que moi aurait peut être pu changer les choses.

Si quelqu’un retrouve ce vaisseau un jour, qu’il sache qu’il a porté les rêves et les espoirs d’un homme.

 

 

 

L’ouragan arriva enfin. Depuis des jours, l'océan agité avait pris une morne teinte métallique et la brume était devenue si épaisse que Zovsky ne pouvait même plus distinguer le sommet du grand mât.

Mais c'est avec la venue de la nuit que la tempête se déchaîna. La brise qui avait porté l’esquif tout au long du jour se mua en violentes bourrasques, gonflant ce qui restait de la voilure. Des murs d'eau parurent s'ériger tout autour de l’épave, comme sous l'emprise d'un quelconque maléfice, et l'obscurité toujours plus profonde alternait avec la lumière des éclairs, si violente que l'on se serait cru en plein midi.

Pendant un temps qui parût interminable à l’ingénieur, la Flèche d’Argent fut ballotée comme une coquille de noix, partant à l’ascension d’incroyables montagnes liquides, puis redescendant à une vitesse incroyable vers les abysses que constituaient les creux de ces vagues titanesques. Rétrospectivement il n’aurait su dire s'il s’était agit d'heures ou de minutes.

Mais le rafiot avait atteint ses limites.

Dans un craquement sinistre, le grand mât s'abattit sur le pont, brisant les bastingages et une partie du pont supérieur.

D'autres grondements se firent entendre, le tonnerre ? La coque ? Le jeune homme ne le sût jamais, un voile gris passa devant ses yeux, et il sombra dans les ténèbres.

 

 

 

Sur une plage de sable blanc, de nombreux débris gisent, plantés vers le ciel, lui hurlant une terrible plainte que personne ne peut plus entendre désormais. Au milieu des ruines gît un jeune homme, serrant contre lui un vieux livre détrempé.

Dans le ciel, une lune cubique brille.

 

 

Voilà, cette candidature touche à sa fin ! J'espère que l'histoire vous a plu, et que je n'en ai pas trop perdu en cours de route.

 

Just for fun, je vous mets une petite représentation de la Flèche d'Argent telle que je l'imagine :)

 

http://www.noelshack.com/2012-47-1353366459-image.png

 

Maintenant cher lecteur, mon sort est entre vos mains, que vous soyez paysan ou modérateur, libre à vous de me témoigner votre soutien !

Quoi qu'il en soit, je souhaite que vous ayez pris du plaisir à lire ma candidature, et je vous dit à très bientôt !

 

Amicalement

 

Zovsky

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+1 a zovsky a qui j'ai appris sur le tas les rudiment de minecraft et qui malgré qu'il soit néophyte apprend vite et a beaucoup de ressources. De plus sont talent de narrateur est incontestable ce qui est intéressant pour un serveur semi RP médiéval.

en espérant que vous lui laissiez sa chance.

 

Que le cube soit avec vous!

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J'apporte également mon soutien à ce jeune joueur, que j'espère voir au sein de rangs du Kubnigera au plus vite !

 

Une candidature sans bavures, un joueur qui m'a l'air en tous points sympathique et mature... Bref, il mérite ce grade, et il a mon plussain sans hésiter. ;)

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Bonjour/bonsoir,

 

Je m'excuse du temps mis a traiter les candidature mais j'ai le plaisir d'accepter ta candidature et espère que tu en sera digne.

 

Bon jeu !

 

PS: Ton RP était vraiment bien mais long très long (trop ? c'est hélas les candidatures qui me prennent le plus de temps a traiter sont les longues mais encore merci de cette petite histoire) et tu as oublié de me mettre un lien vers ta présentation fait attention.

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