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Minefield, terre du changement


Arcadelord
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Bonsoir à toi, qui a su t'enquérir du courage de venir à ma tablée. Tu as bien fait de venir me trouver, car tu seras largement récompensé. Je vais te narrer une histoire, mais pas n'importe laquelle : MON histoire, car chacun sait que connaître le passé d'un homme lui permet d'apercevoir son avenir.

 

Je suis venu dans le royaume de Minefield, terre étrange à mes yeux d'alors, par je ne sais quel sortilège d'un puissant mage nommé « Internet » selon beaucoup. Certains l'appellent « La Toile », peut-être en référence à la Veuve Noire, minuscule arachnide au venin mortel qui attend sur son piège d'Ariane l'imprudent... Je ne me souviens que d'une lumière éblouissante au moment de recevoir un boulet enflammé sur la figure, projectile provenant d'une de nos catapultes volées par l'ennemi à son profit, lors d'un siège contre un village d'irréductibles barbares Gaulois. Je me retrouvais malgré moi dans un monde nouveau, où chaque élément a des formes cubiques : feuilles, arbres, terre, sable, eau, pierre, gravier, obsidienne, lave... et même moi! Par les dieux, je m'étonnais de cette sorcellerie si puissante qui avait pu m'arracher à une mort certaine in extremis, m'envoyer tout entier dans un autre monde à des lieux de l'Empire Romain et métamorphoser mon être en un personnage cubique de la tête aux pieds, car elle dépassait sûrement (et de loin) la puissance de Jupiter lui-même!

 

N'ayant pas d'autre choix que d'explorer les alentours dans le but de me repérer, je décidai de me diriger à l'aventure et de profiter des routes pavées installées par les originaux pour m'orienter sur les grands axes de la contrée. De toute façon, à part me promener et cartographier pour l'éventuelle venue de Jules Caesar, je ne pouvais pas faire grand-chose : une autre puissante sorcellerie me prévenait d'agir sur le monde environnant, m'indiquant par la même occasion que je n'étais que « Vagabond ». Moi, légionnaire au service de l'Empereur conquérant, ravaler à l'insultante condition de gueux! J'enrageais.

 

Après une longue marche qui me prit tout le jour et toute la nuit, en passant par ce qui était alors le minuscule Hameau Doré et sa fameuse auberge, j'arrivai au portes de Nouvelle-Azur. D'abord déconcerté par les petites murailles de pierres mal dégrossies se dressant devant moi, je me décidai à franchir la petite porte de bois et de pénétrer dans ce village dont je devinai le phare tout proche. Une fois à l'intérieur, je tombai en admiration devant cette architecture digne de Rome la majestueuse, avec ses petites demeures à la base en pierre mal dégrossie (identique à celles de la muraille précédemment citée), aux murs en bois raffiné, aux petites fenêtres parfaitement axées (on ne risque pas de manquer l'importun qui rôde près de chez soi), aux toits d'une symétrie exemplaire, à l'intérieur aménagé par un esprit astucieux (essayez de caser deux fours, une bibliothèque, un établi, une table, deux chaises et un banc dans une pièce de cinq par cinq...) et à la luminosité brillante. Un autre détail m'a sauté à l'œil en pénétrant l'enceinte du village : ses routes nombreuses, larges et pavées, menant bien souvent à des ponts de bois ou de briques (pour éviter au chaland ne sachant pas nager de se noyer bêtement) grandioses et déservant absolument toutes les bâtisses.

Absorbé dans ma contemplation, je ne vis pas arriver Tenshinryu. Moi qui m'attendais à être reconduit menu militari hors du village et même par delà les limites territoriales, je fus agréablement surprit par son accueil chaleureux, ses bonnes manières (pour un barbare, l'on s'entend), son humour étudié et (surtout) sa perversité naturelle. Après une petite visite accompagnée du quartier où je me tenais debout béatement, je décidai d'emménager dans une maisonnée jouxtant la bibliothèque municipale. Hélas, il me fallu attendre le Président, à savoir la légende Bob Lennon (qui m'était alors totalement inconnu). A peine quelques minutes d'attente plus tard, il fit son apparition pour mon plus grand plaisir personnel. Je lui demandai immédiatement à combien il évaluait la valeur immobilière du lieu que je convoitais, car il n'y avait pas de prix affiché. Malgré les remarques répétées de Tenshinryu pour que Bob Lennon augmente le coût d'achat de la demeure (rapport à sa proximité avec la Mairie, son placement à côté de la bibliothèque, le style particulier de son intérieur, le fait que j'étais très intéressé...), ce dernier me fit une offre à deux-cents pièces d'argent. N'ayant pas le sou, j'allais m'enquérir d'obtenir la somme indiquée lorsque Tenshinryu décida de m'en faire grâce car il me trouvait sympatique. Un peu surprit par son geste inattendu, j'acceptai tout de même, en lui faisant néanmoins la promesse solennelle de lui rendre la pareille le jour où l'occasion se présenterait.

 

Quelques semaines passèrent (quatre pour être précis), j'obtins mon grade de Paysan ainsi que celui de Citoyen sans problème (mis à part la longue attente). De nouvelles personnes se sont installées à Nouvelle-Azur, « grâce à » ou « à cause de » Fantasio et d'une rubrique rédigée par un certain Jeuxvidéopointcom (ceci est laissé à l'appréciation de chacun) vantant les mérites de la contrée de Minefield. A peine trois heures après mon obtention du statut de Citoyen, j'entendis les plaintes d'Irwyn qui vociférait contre JohnJohn79 car celui-ci aurait, selon ses aveux formels, « violer [sa] propriété ». Aussitôt dit, aussitôt fait, j'offris au malotru un échantillon de ma lavathérapie et ramassa toutes ses possessions. Peu de temps après, une plainte apparu. Oh non, pas à mon encontre... mais contre Irwyn! Car JohnJohn79 pensait que c'était LUI qui l'avait incendié et que je ne faisais qu'observer la scène. Ne voulant pas qu'un innocent soit accusé à ma place, je décidai d'envoyer un message à la victime pour qu'elle vienne me voir afin que je lui présente me plus sincères excuses et lui rende ses affaires, espérant par la même occasion obtenir un retrait de la plainte. Malheureusement, la plainte ne fut pas retirée, le bonhomme semblant avoir une dent contre Irwyn pour son incompréhension des blagues un tantinet caustiques. Je vais développer afin que vous compreniez l'affaire : Irwyn a cru qu'il manquait une barrière à la terrasse de sa maison (ce qui n'était pas le cas car il n'y en a, en fait, jamais eu) et voyant JohnJohn79 à l'intérieur de sa demeure, il en déduisit dans un premier temps que c'était lui le coupable. Pour s'assurer du bien-fondé de son jugement, il demanda à l'inconnu ce qu'il faisait ici, ce à quoi il répondit (avec un large sourire) : « J'ai violé ta propriété ». En clair, tout est partit d'un quiproquo qui a fini en bûcher pour JohnJohn79 et en tribunal pour moi...

 

Un mois s'est écoulé. Rien de notable pendant ce laps de temps. Rien, jusqu'au jour (ou devrais plutôt dire soir) où Cadenus la mage, prise d'une irrépressible envie de partir à l'aventure aux bords du monde connu afin de découvrir du lapis-lazuli, me demanda si j'avais envie de l'accompagner dans son expédition. J'acceptai volontiers, la routine commençant sérieusement à s'installer. Nous partîmes donc en direction de l'Ouest depuis la demeure de Cadenus à Nouvelle-Azur, afin de nous assurer un maximum de chances de découvrir un endroit qui n'avait pas encore subit les désirs d'autrui. Après une longue nuit de marche et de nage, nous arrivâmes au pied d'un vallon surplombé d'une montagne, le tout enneigé et cerné par une mer de glace. Aussitôt conquis par la beauté de ces lieux jusqu'alors vierges, nous décidâmes de nous installer. Tandis que Cyrildu faisait un pavé de planches de bois et que Cadenus nous gratifiait d'une hacienda, je décidai d'utiliser les matériaux mis à disposition par mon environnement (à savoir la neige) afin de me construire un igloo. Je ne vous cacherai pas que Cadenus, avec son goût très prononcé (et envahissant) pour l'esthétisme exigea du pauvre Cyrildu qu'il travaille sur son logis avec plus d'ardeur et de raffinement (chose qu'il ne fit pas).

 

Quelques jours et nouvelles têtes plus tard (Caltera, Armonica007, Kauete, Binok, G_Nocid, Nightnoob...), le petit camp secret prenait de plus en plus des allures de village. C'est alors qu'Armonica007 décida d'installer un débarcadère pour les nouveaux arrivants et les gens de passage, puis il entreprit de bâtir une Salle du Conseil en haut de la bute côtoyant sa modeste maison. Bien qu'il fut le chef de chantier de ces deux projets, il me laissa (à ma grande surprise) carte blanche en ce qui concernait l'aménagement dudit Conseil. Le soir-même, Tenshinryu et un dénommé Glafortu vinrent me voir et me présentèrent leurs projets et leur vision commune d'un ordre de chevalerie. Brouillon au début, celui-ci s'est rapidement vu attaché des règles strictes, un nombre défini de membres, un nom et un symbole. N'ayant pas eu de réelles idées pour la Salle du Conseil jusque là, j'eus une inspiration fulgurante : j'installerai le siège de l'ordre dans le village de Cadenus, sous la Tour des Mages dominant la Salle du Conseil. Sachant Tenshinryu friand d'obsidienne et de lave (ainsi que de pierre moussue), j'envisageai alors de bâtir le tout avec ces matériaux, quitte à passer plus de temps sous terre qu'à la surface, au fond du gouffre qui me sert de mine.

 

Quelques jours plus tard, Cadenus (devenue alors Impératrice du hameau de Sedannah) consentit à m'enseigner quelques rudiments de sa puissante magie. Après d'intenses lectures traitant de l'art délicat des arcanes, Cadenus me mit à l'épreuve en exigeant que je lance un sort de téléportation pour rallier instantanément New Stendel. Au début, pas de problème : les paroles magiques « Slash home », quelques mouvements gracieux et légers de la main et hop! C'est alors que quelque chose est allé de travers... Au lieu d'être téléporté comme cela aurait dû être le cas en temps normal, j'ai tout simplement été désintégré (oui, rien que ça)! Cadenus, se rendant compte que quelque chose avait perturbé les « vents de magie » (comme elle dit) et que ses appels télépathiques n'aboutissaient point, choisit d'utiliser l'un de ses sorts les plus puissants mais le plus difficile à maîtriser : la résurrection. Après de nombreuses et longues incantations (selon elle, parce que de mon côté, ça m'a paru n'être qu'une seule seconde), quelques pas de danse folklorique et des centaines de « kebab » (comprenez « moutons ») sacrifiés, elle parvint à me ramener à la vie... non sans quelques dégâts. Car il s'est avéré que la destruction corporelle via téléportation avait un petit peu dispersé bon nombre de mes cellules aux quatre coins de Minefield, à tous les vents. Cadenus dû donc récupérer tout ce qu'elle pu, puis tenter de recréer les parties manquantes lors de l'inventaire. Après l'opération, j'ai immédiatement sentit la différence : un corps aussi musclé que l'ancien (voire plus selon moi), parfaitement bronzé (jusque là-où-vous-savez, même derrière), aux cheveux exagérément longs mais parfaitement coiffés et doux comme la soie, ainsi que des yeux couleur de feu aux reflets dorés. D'après Cadenus, ceci serait un effet secondaire de la résurrection : il est fort probable que la quantité de magie employée pour mon retour dans le monde des vivants ait trouvé refuge dans mon corps, au point de saturer à certains endroits et de les « corrompre ».

 

Peut-être que vous l'aurez observé dans mes précédentes missives, mais je tiens à vous signaler un fait remarquable : j'ai petit à petit abandonné mes offices en tant que Légionnaire (puis Centurion). Pourquoi cela, d'après vous? Lentement, j'ai perdu l'espoir de voir César venir un jour sur ces terres, car je suis quasiment sûr que j'ai été l'exceptionnel à pouvoir franchir les dimensions pour atteindre Minefield, par je ne sais quel phénomène paranormal. Et plus j'arpentais les terres que j'ai dans un premier temps cartographié afin de faciliter la tâche des légions, plus je les appréciais au point de finalement ne plus vouloir les offrir à l'Empire Romain. Je me suis d'ailleurs fournit en diamants en quantité suffisante afin de me créer une armure et un arsenal qui résistera aux lances et glaives de fer de l'envahisseur, le jour fatidique où Jules Caesar trouverait un quelconque moyen de pénétrer en Minefield. Je serai là, en première ligne, prêt à combattre ceux avec qui j'ai autrefois soumit nombre de villages aveuglément, pour la gloire d'un seul homme, et non le bien-être de tout l'Empire!

 

Vous en voulez encore? Et bien laissez moi m'en aller vivre, que j'ai quelque chose à vous raconter lors de notre prochaine rencontre...

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