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[Accepté]Candidature - Colonel BoB


ColonelBoB
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_ Bonsoir monsieur. Prenez place.

Pas souriant pour deux sous, le gars. Il faut dire, il doit en voir passer plusieurs par jours, des vagabonds comme moi. Je m'attendais à quoi, sérieusement ? Que l'on me déballe le tapis rouge à grand renfort d'orchestres et de confettits en me remerciant à chaudes larmes pour mon arrivée à Stendel ? Non. J'ai vu le camp de réfugié, l'ambassade des nouveaux arrivants et les litiges qui ont lieu lorsque ces derniers empiettent sur les parcelles de terrain des "natifs". Je ne suis pas le premier, et certainement pas le dernier à tenter de me faire une place ici. Il n'empêche... J'étais bien, là, à papoter depuis une semaine dans la taverne de Stendel, avec Neilmims et tout le reste. Mais place aux méandres de l'administration, maintenant.

_ Bonsoir, gent sire, si je peux me permettre, vous avez un très joli costume et...

_ Avez-vous toutes les pièces recquises pour votre dossier ?

_ Ah... Oui oui, je crois. Alors, voici pour commencer mon attestation d'ancienneté. Comme vous pouvez le constater, elle date du onzième jour avant les calendes du quatrième mois...

_ Plaît-il ?

_ Je veux dire, du 22 mars. Cela fait donc plus d'une semaine que je suis sur les terres de Stendel.

_ Très bien. Dîtes-moi, d'où venez-vous, estranger ?

_ Ah, mon bon sire, il s'agit là d'une longue histoire à entendre. J'ai vu le jour dans une honnête famille de riches paysans, anciennement nobles et jadis faisant partie d'une vieille branche de l'aristocratie provinciale. Mon aïeul, Oskar von Widmann, fraya cependant de trop près avec les forces interdites du nether - il revint transfiguré et terriblement sanguinaire d'un voyage dans l'autre monde. Dans le pays d'où je viens, ce genre de travers ne plaît guère : lui et tous ses descendants furent destitués du rang notorial et réduits au rang de la roture. Mon aïeul, cependant, possédait moult prérogatives militaires qui causèrent bien des tracas aux autorités impériales. On le chassa, on déchaîna après lui les foudres des répurgateurs. On dit qu'il mena un dernier combat au sein des noires forêts de l'est ; si les autorités affirment qu'il est mort, personne n'a pu en attester en présentant son cadavre... Soit, venons-en à moi : je nacquis donc une décennie après la déchéance des miens. Mon père, anciennement promis à l'héritage, était devenu batelier. Ma mère était contrebandière : triste sort que le nôtre ! Toute mon éducation m'évoquait les grandeurs passées de ma maisonnée... Bien décidé à redorer notre blason traîné dans la boue, je tentai ma chance en devenant aventurier peu après le décès de mon frère cadet, tombé lors de son service en tant que garde de la capitale régionnale. Las : je ne parvins qu'à perdre mes derniers écus quelques jours après mon arrivée dans ladite ville, me retrouvant réduit à combattre en tant que gladiateur pour rembourser mes dettes. Heureusement, je parvins à rencontrer quelques compagnons au détour des tripots et des tavernes, compagnons fort capables auxquels je me liai d'amitié, et avec qui je menai de nombreuses quêtes en vue d'engrenger bénéfices et récompenses. Je me languis de ces temps anciens, lors desquels notre Compagnie du Talabec connaissait succès et aventures. Dieter Trachsel, Félix Grunenwald, Nargond Gorminson et Mormacar Flammepure furent mes principaux compagnons. Un beau jour, après avoir amassé ensemble richesses et blessures, nous nous embarquâmes tous ensemble pour l'ouest, en vue du légendaire Continent d'or où nous étions censés trouver des richesses si grandes qu'elles nous mettraient à tout jamais à l'abri du besoin. Hélas, les dieux furent contre nous : une violente tempête éclata en plein voyage, retourant notre fier vaisseau et nous précipitant tous vers l'abime. Je me réveillai seul, sur une plage inconnue ; de mes compagnons et amis, nulle trace. J'ai depuis bâti de mes propres mains un fortin capable de tenir tête à tous les dangers, ainsi que des lieux de repos fort convenables. Mais la solitude me pèse : je me suis élancé vers l'est, espérant retrouver mon pays et les miens. Maintenant, je suis ici, sans savoir où se trouve mon pays. Alors, en attendant de le redécouvrir, j'espère bien m'installer en ce lieu et en découvrir tout l'exotisme.

_ Bien. Votre certificat de bienséance langagière, je vous prie.

_ Voici. Il atteste que je me refuse à l'emploi de tout autre langage que celui que j'emploie actuellement, ce qui exclue les langues SMS, kikoolol, proto-geek et débilo-sauriennes.

_ Excellent. Quelles sont les raisons de votre venue dans le royaume de New Stendel ? Quels sont vos projets ?

_ Et bien, disons que je suis venu à New Stendel pour pouvoir profiter dans un cadre de plus grande envergure de l'expérience que j'ai acquise seul. J'ai déjà mené quelques projets architecturaux d'envergure moyenne, mais qui restaient d'une qualité supérieure à la normale - en toute modestie - même s'ils n'arrivaient pas au niveau de perfectionnement ou d'originalité des grands maîtres. J'espère que mon séjour ici pourrait me permettre de contribuer à l'effort de construction de Stendel, tout en enrichissant mon expérience personnelle.

_ Et concrètement ?

_ Concrètement, cela signifie me trouver un petit coin tranquille, y bâtir ma maison en récoltant des ressources, avec l'autorisation des autorités puis, une fois que les conditions me le permettront, acquérir le grade de citoyen et m'installer dans une ville. Peut-être tenterai-je l'expérience de commerçant.

_ Bien. Qu'avez-vous visité pendant votre séjour en quarantaine ?

_ New Stendel, bien sûr, mais aussi ses environs directs, l'ambassade des nouveaux arrivants en particulier. J'ai également beaucoup voyagé à la recherche de la fameuse Nouvelle-Azur, et je n'ai pas été déçu du voyage.

_ Votre photo d'identité.

_ Voici.

_ Signature.

_ Là.

_ Ici encore. Et là.

_ Voilà.

_ Très bien. Comme vous le savez, manant, nos seigneurs traitent un par un les nombreux manuscrits qui leur sont envoyés. En attendant qu'un de nos nobles - rendus tels par la grâce du tout-puissant - daigne jeter l'oeil à votre requête, je vous conseille de prendre votre mal en patience.

_ J'ai compris. En attendant, ai-je le droit d'aller me confectionner une bêche et de me choisir un lopin de terre à cultiver ?

_ Non. Vous restez ici, et vous attendez qu'on daigne vous réponde.

_ Arf. Très bien.

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