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Candidature de Mazhev!!!


Mazhev
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Lorsque je partis en excursion, un beau soleil illuminait Valmont, et l’air était rempli de cette joie particulière au début de l’été. La voiture s’ébranlait déjà lorsque Modroncube accourut pour me souhaiter une promenade agréable ; puis, la main toujours sur la portière, il s’adressa au cocher :

- Et, surtout, soyez de retour avant le soir, n’est-ce pas ? Pour le moment, il fait beau, mais ce vent du nord pourrait bien finir, malgré tout, par nous amener un orage. Il est vrai qu’il est inutile de vous recommander la prudence : vous savez aussi bien que moi qu’il ne faut pas s’attarder en chemin cette nuit !

Il avait souri en disant ces derniers mots.

- Oui, Monsieur, fit Aldirn d’un air entendu et, touchant de deux doigts son chapeau, il fit partir les chevaux à toute vitesse.

Lorsque nous fûmes sortis de la ville, je lui fis signe d’arrêter, et lui demandai aussitôt :

- Dites-moi, Aldirn, pourquoi Modroncube a-t-il parlé ainsi de la nuit prochaine ?

En se signant, il me répondit brièvement :

- Walpurgis Nacht !

Puis, de sa poche, il tira sa montre - une ancienne montre Heimdalloise, en argent et de la grosseur d’un navet ; il la consulta en fronçant les sourcils, et haussa légèrement les épaules dans un mouvement de contrariété.

Je compris que c’était là sa façon de protester assez respectueusement contre ce retard inutile, et je me laissai retomber au fond de la voiture. Aussitôt, il se remit en route à vive allure, comme s’il voulait regagner le temps perdu.

De temps à autre, les chevaux relevaient brusquement la tête et reniflaient - on eût dit qu’une odeur ou l’autre qu’eux seuls percevaient leur inspirait quelque crainte. Et chaque fois que je les voyais ainsi effrayés, moi-même, assez inquiet, je regardais le paysage autour de moi. La route était battue des vents, car nous montions une côte depuis un bon moment et parvenions sur un plateau. Peu après, je vis un chemin par lequel, apparemment, on ne passait pas souvent et qui, me semblait-il, s’enfonçait vers une vallée étroite. J’eus fort envie de le prendre et, même au risque d’importuner Aldirn, je lui criai à nouveau d’arrêter et je lui expliquai alors que j’aimerais descendre par ce chemin. Cherchant toutes sortes de prétextes, il dit que c’était impossible - et il se signa plusieurs fois tandis qu’il parlait. Ma curiosité éveillée, je lui posai de nombreuses questions. Il y répondit évasivement et en consultant sa montre à tout instant - en guise de protestation. À la fin, je n’y tins plus.

- Aldirn, lui dis-je, je veux descendre par ce chemin. Je ne vous oblige pas à m’accompagner ; mais je voudrais savoir pourquoi vous ne voulez pas le prendre.

Pour toute réponse, d’un bond rapide, il sauta du siège. Une fois à terre, il joignit les mains, me supplia de ne pas m’enfoncer dans ce chemin. Il mêlait à son langage assez de mots Valmontois pour que je le comprenne. Il me semblait toujours qu’il allait me dire quelque chose - dont la seule idée sans aucun doute l’effrayait mais, à chaque fois, il se ressaisissait et répétait simplement en faisant le signe de la croix :

- Walpurgis Nacht ! Walpurgis Nacht !

Je voulus un peu discuter, mais allez donc discuter quand vous ne comprenez pas la langue de votre interlocuteur !

Il garda l’avantage sur moi, car bien qu’il s’appliquât chaque fois à utiliser les quelques mots de Valmontois qu’il connaissait, il finissait toujours par s’exciter et par se remettre à parler son langage - et, invariablement alors, il regardait sa montre pour me faire comprendre ce que j’avais à comprendre. Les chevaux aussi devenaient impatients et ils reniflèrent à nouveau ; voyant cela, l’homme blêmit, regarda tout autour de lui, l’air épouvanté et, soudain, saisissant les brides, conduisit les chevaux à quelques mètres de là. Je le suivis et lui demandai ce qui le poussait soudain à quitter l’endroit où nous nous étions d’abord arrêtés. Il se signa, me montra l’endroit en question, fit encore avancer sa voiture vers la route opposée et, enfin, le doigt tendu vers une croix qui se trouvait là, me dit, d’abord dans son langage puis dans son mauvais valmontois :

- C’est là qu’on a enterré celui qui s’est tué.

Je me souvins alors de la coutume ancienne qui voulait qu’on enterrât les suicidés à proximité des carrefours.

- Ah oui ! fis-je, un suicidé... Intéressant...

Mais il m’était toujours impossible de comprendre pourquoi les chevaux avaient été pris de frayeur.

Tandis que nous parlions de la sorte, nous parvint de très loin un cri qui tenait à la fois du jappement et de l’aboiement ; de très loin, certes, mais les chevaux se montraient maintenant véritablement affolés, et Aldirn eut toutes les difficultés du monde à les apaiser. Il se retourna vers moi, et me dit, la voix tremblante :

- On croirait entendre un loup, et pourtant il n’y a plus de loups ici.

- Ah non ? Et il y a longtemps que les loups n’approchent plus de la ville ?

- Très, très longtemps, du moins au printemps et en été ; mais on les a revus parfois... avec la neige.

Il caressait ses chevaux, essayant toujours de les calmer, lorsque le soleil fut caché par de gros nuages sombres qui, en quelques instants, envahirent le ciel. Presque en même temps un vent froid souffla - ou plutôt il y eut une seule bouffée de vent froid qui ne devait être somme toute qu’un signe précurseur car le soleil, bientôt, brilla à nouveau. La main en visière, Aldirn examina l’horizon, puis me dit :

- Tempête de neige ; nous l’aurons avant longtemps.

Une fois de plus, il regarda l’heure, puis, tenant plus fermement les rênes, car assurément la nervosité des chevaux pouvait lui faire redouter le pire, il remonta sur le siège comme si le moment était venu de reprendre la route.

Quant à moi, je voulais encore qu’il m’expliquât quelque chose.

- Où mène donc cette petite route que vous refusez de prendre ? lui demandai-je. À quel endroit arrive-t­on ?

Il se signa, marmonna une prière entre les dents, puis se contenta de me répondre :

- Il est interdit d’y aller.

- Interdit d’aller où ?

- Mais à la ville.

- Ah ! il y a une ville, là-bas ?

- Non, non. Il y a des siècles que personne n’y vit plus.

- Pourtant vous parliez d’une ville?

- Oui, il y en avait une.

- Qu’est-elle devenu ?

- Je ne peux rien vous dire, seulement que ça s'appelle Heimdall.

 

 

 

 

C'est sur petit Rp que j'envoie ma candidature de citoyenneté du royaume de Heimdall.

Je suis un humain même si j'ai un peu de sang nain et que certains Méka ont du fricoter avec mes ancêtres, enfin si cela est possible...

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