Aller au contenu

Chroniques d'un Vieux Loup de Guerre


coloneljambon
 Partager

Messages recommandés

Hello, 
 
Un petit R.P parce que j'avais envie de le faire, alors je l'ai fait. Peut être qu'il y aura une suite, peut être pas, je n'en sais rien.
 
En tout cas, je vous souhaite une bonne lecture, en espérant que ce petit morceau d'histoire vous plaira  ;) 
 
 


Chroniques d’un vieux Loup de Guerre

 

 

 

Qui suis-je ?

 

Je me nomme Arkturus Mars, et je suis un soldat, au service de l’Empereur. Je n’ai aucune idée de quelle date nous sommes, et ceci n’a que peu d’importance. Lorsque cette guerre à commencer, ma mère n’était pas encore née. Et pourtant, je suis un des plus vieux ici, d’ailleurs, je suis le plus vieux de ce côté-ci du camp, certains me surnomment même « le Vieux Loup de Guerre ». J’aime bien ce surnom. J’ai 42 ans, et voilà maintenant 25 ans que je suis un « engagé volontaire ». Je n’ai pas constamment été en conflit, c’est vrai, j’ai eu des occasions de rentrer chez moi, pour voir ma famille. J’ai une femme, un fils et une fille. Mon fils a 15 ans, ma fille en a 12. Même si je sais qu’ils se débrouillent bien sans moi, je ne peux m’empêcher de m’inquiéter pour eux.
 
Il y a un dicton qui court en ces lieux « Dans un monde où les hommes meurent jeunes, méfiez-vous des anciens », je crois que c’est ce qui fait que je suis respecté, alors que je suis loin d’être le plus haut gradé. Je suis Brigadier-chef, dans la cavalerie, j’ai donc le « plus élevé des petits grades ». Je n’ai pas énormément de responsabilités, hormis celle de rester en vie, comme tout le monde ici.
 
J’aurais pu monter en grade, avoir une meilleure paye, quelques avantages supplémentaires, j’en ai eu l’occasion, mais j’ai toujours refusé. Je préfère rester près de mes hommes. Certains d’entre eux n’ont même pas 17 ans, et ils sont lâchés dans cet enfer, sans avoir aucune idée de ce qui les attends, un peu comme moi lorsque j’ai commencé. En tant qu’ancien, je leur apporte mon expérience, je ne sais pas si cela est réellement utile, mais c’est toujours mieux que rien.
 
Hier, j’ai appris à une nouvelle recrue comment aiguiser convenablement son épée. J’aime faire ce genre de choses, ça renforce les liens. Auparavant, pendant leurs formations, on leur apprenait à faire ce genre de choses, mais les hommes tombent comme des mouches tout autour de nous, et l’Armée de l’Empereur a besoin de plus en plus de monde, et rapidement. Le temps de formation des jeunes recrues  a été réduit de moitié. On leur bourre le crâne comme quoi c’est forcément nous les « gentils » (même si, pour moi, ce mot n’a pas lieu d’être sur un théâtre de guerre), et que l’Empereur est grand et bon. Ils sont formés rapidement au maniement de l’épée, à quelques techniques de combat rudimentaires, et à enfiler leur armure correctement, et c’est tout. Mais dans la cavalerie, nous avons une « chance » supplémentaire, nous devons apprendre à monter à cheval, et à combattre sur son cheval, notre formation est donc un peu plus longue, cela nous permet d’être un peu plus aguerri que les autres. D’un autre côté, notre formation coûte plus chère que celle des autres, donc nous nous devons d’être plus vaillant que les autres. Nous nous devons d’avoir une forme de respect supplémentaire envers l’Armée de l’Empereur, car nous avons eu droit à un traitement de faveur. Respect que l’on oublie bien vite une fois débarqué au beau milieu de ce carnage.
 
La charge vient de sonner.

 

 

Le retour de la charge

 

 

 

Rarement j’ai connu pareil massacre. Je ne sais combien de litres de sang ont coulés aujourd’hui. Par chance, je n’en ai pas perdu une seule goutte. Je ne sais pas comment je fais. Contrairement à la majorité d’entre nous, j’arrive à garder un certain calme sur le champ de bataille, mais ça n’a pas toujours été le cas. Ces années passées à manier l’épée m’ont rompu à ce genre d’exercices.

Parfois, je me surprends à ne plus exprimer aucune forme d’empathie envers l’ennemi. Un tel massacre me dégoûte, certes, mais la mort de mes ennemis ne me fait plus rien. C’est devenu une forme de routine. Je regrettais l’arrivée de cet instant, l’instant où même la mort ne me ferait éprouver plus aucune sensation. J’ai bien peur que la guerre ait retirée l’humain qu’il y avait en moins. Pourtant, je pense souvent à ma femme et à mes enfants, j’éprouve énormément d’amour à leur égard. Je ne veux pas devenir un monstre, une bête sanguinaire, comme beaucoup le sont devenus. Enfin… Beaucoup, c’est un bien grand mot, beaucoup parmi le peu ayant survécu.

Aujourd’hui, je crois avoir vécu une des expériences les plus traumatisantes de ma vie. La mort d’un de mes hommes. Pour nos supérieurs, ce n’est qu’une mort parmi tant d’autres, un chiffre que l’on notera sur un bout de papier afin d’informer les hauts gradés de l’état de nos armées. C’est aussi une des raisons pour lesquelles je n’ai pas voulu prendre du galon, je ne veux pas que la mort de mes hommes ne devienne qu’un chiffre.

J’en ai encore le sang coagulé sur les mains. Le voir suffoquant, la balafre sanguinolente sur son torse, dû au coup de hache qu’il a reçu. Je l’ai vu choir de son cheval, et s’écrouler au sol, il ne bougeait plus. J’ai d’abord cru qu’il était mort sur le coup, puis je me suis approché. Il s’est accroché à mon plastron, son regard était imbibé de sang, et dans son regard, j’ai vu qu’il savait que c’en était fini de lui. Il essayait de me parler. Je savais ce qu’il voulait me dire, ce que tout soldat dit à son frère d’arme lorsque la fin est proche « Dis à ma femme et à ma famille que je les aime ». Il avait une femme, il m’en avait parlé lorsque je lui ai appris à aiguiser sa lame. Hier, il était fier d’aller au combat, et aujourd’hui, il était par terre, la mort l’ayant rappelé à elle. Sa bouche était ouverte, mais aucun son n’en sortait, j’avais compris ce qu’il voulait.

J’ai déjà vécu ce genre de choses, ça n’a jamais été un plaisir, mais cette fois-ci, j’ai vraiment du mal à m’en remettre. Peut-être est-ce la mort de trop ? Surtout quand on voit l’avancée de cette guerre. Ce n’est qu’une guerre de position, quand les uns avancent, les autres battent en retraite, et quand les autres avancent, les uns battent en retraite. Depuis des décennies c’est comme ça, mais notre Empereur a pris un engagement devant les Dieux, il parait que c’est cette puissance divine qui le maintien en vie. Je commence réellement à douter de l’existence de ces Dieux, une telle guerre ne rime à rien, pourquoi les Dieux s’acharneraient à encourager ce massacre ? De toute façon, nous n’avons pas le droit de nous poser ces questions, mais pendant que les Hautes Sphères sont bien au chaud dans leurs Palais, nous, nous croupissons ici !

« -Je leur dirai, ne t’inquiète pas. »

Il esquissa un sourire, puis ses yeux se fermèrent. On dit que lorsqu’un homme meurt le sourire aux lèvres, c’est qu’il est mort heureux. Je ne sais pas s’il est mort heureux, peut-être moins malheureux que les autres, mais j’espère l’avoir rassuré pour le long voyage qui l’attend désormais.

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

La misson,partie I : l'annonce

 

 

Un nouveau jour se lève, le soleil éclaire l’horizon d’un rouge sang, comme si les Dieux voulaient se moquer de nous. Autour de moi, le camp se réveille lentement, en guise de petit déjeuner, je finis mon reste de repas de la veille lorsqu’un messager entre en trombe dans le camp. Il est essoufflé, couvert de boue, des branches de différents arbres plantées de part et d’autres de sa tunique, et il court dans la direction de la tente du Commandant. Dans le silence ambiant, j’entends, au loin, des voix s’agiter.

Je termine mon petit déjeuner, un ragout de porc et de haricots blancs, le tout cuit dans de la graisse de porc. Ce n’est pas forcément bon, mais je ne suis pas difficile, en même temps, je n’ai pas le choix. D’un autre côté, si c’était bon, ça ne s’appellerait pas « l’ordinaire ». Et l’hiver approchant, avec le froid qui va avec, ça a au moins le mérite d’être nourrissant.

Lorsque le Commandant ressort, il est accompagné du Colonel, je ne savais qu’il était là lui aussi, et ça ne présage rien de bon. Je fais mine de ne pas les voir, mais ils se dirigent droit vers moi. Ils m’appellent, je me lève, et je les suis jusque dans leur tente.

Cela fait maintenant quelques années que je ne suis pas rentré dans une tente de commandement, et la première chose qui me frappe, c’est le nombre de cartes étalées sur la table, avec toutes sortes de notes, de marques, de couleurs, de pions… J’espère au moins qu’eux, contrairement à moi, y comprennent quelque chose.

Nous attendons quelques dizaines de secondes, puis quatre autres soldats rentrent sous la tente. Ce sont des jeunes recrues, mais plutôt bien bâtis, l’un d’eux a un visage juvénile, il donne l’impression d’avoir moins de 15 ans. Je crois savoir pourquoi nous sommes là. Nous nous mettons en rang derrière la table, comme le veut la tradition lorsque nous sommes face à nos supérieurs.

Le Colonel nous expose la situation, nous dit que le messager étant entré dans le camp ce matin revenait du sud, c’est-à-dire de derrière les lignes ennemies, et qu’il rapportait un message de nos éclaireurs. J’avoue exprimer un profond respect envers ces gars-là, ils arrivent à rester cachés des jours entiers, au nez et à la barbe des troupes ennemies, et, en plus de cela, ils arrivent à transmettre des messages. Il parait d’ailleurs que nos éclaireurs sont les plus performants qu’il n’y ait jamais eu. Enfin bon, ce n’est toujours pas grâce à ça que l’on va gagner, ou tout du moins terminer cette guerre.

Un convoi ennemi serait en route. Un convoi chargé de vivres, d’armes, et d’une baliste. Il faut donc empêcher ce convoi d’arriver à destination. Et évidemment, je vais faire partie de cette expédition. Je comprends alors que les recrues qui sont là avec moi ne sont pas nées de la dernière pluie, ou en tout cas je l’espère… J’ai été choisi sous prétexte « que je suis un des plus anciens, que je vais apporter mon expérience à ce groupe, et que l’on a besoin d’un élément solide pour contenir les esprits forts de ce groupe, et même si ne je suis pas d’accord, c’est pareil ! »

A ce moment, je ne peux m’empêcher de penser à ma famille, surtout à mon fils, je crois que c’est la jeune recrue au visage juvénile qui me fait penser à lui. L’expédition dans laquelle on m’embarque n’est pas sans risque, et même si la peur de mourir est présente chaque jour qui passe, je me suis rarement senti autant inquiet.

Nous faisons connaissance rapidement, et ce que je pensais ce confirme, le plus ancien d’entre eux n’est engagé que depuis 7 mois, le plus jeune depuis seulement 4 mois. Le convoi sera en route dans 5 jours, nous devons donc être sur place dans 4 jours.

Nous n’emporterons que le strict minimum, il s’agit d’être léger et rapide. Des rapières nous sont confiées, elles sont certes moins efficaces que nos épées, mais elles me paraissent de qualité. Elles auront au moins l’avantage d’être plus légères. Je n’aime pas me servir d’une rapière, j’ai toujours l’impression que mes coups sont inefficaces, et que la lame peut se briser à tout instant.

Il ne nous reste plus qu’à trouver un moyen discret pour nous rendre là-bas.

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

La mission,partie II : le plan

 

[h.r.p : un Foncet est un bateau fluvial]

 

 

 

Le Commandant nous expose les différents procédés auquel il a pensé. Le choix est maigre, il n’y en a que deux. Soit nous passons par la forêt, soit nous nous camouflons au milieu d’un convoi du clergé.

Passer par la forêt n’est vraiment pas une bonne idée. Les patrouilles sont nombreuses, leur but premier est la chasse aux déserteurs, mais s’ils nous tombent dessus, je ne reverrais jamais ma famille. Et ils ont des chiens, et bien entrainés. On aura beau se cacher, ils nous trouveront quand même. De plus, même si nous n’emportons que le « strict minimum », nous avons des pelles, des pioches, deux petits tonneaux de poudre à canon, des pièges à ours, des vivres, nos rapières et notre armure. Ce qui représente tout de même presque 35 kilos par personne. Si nous avions eu nos chevaux, cela n’aurait pas posé de problèmes, mais nous serons à pieds, et nous ne devons pas nous faire repérer. J’écarte cette option de suite.

La deuxième option ne me parait pas « meilleure », mais en tout cas moins pire. Les hommes d’Eglise sont extérieurs à notre conflit, ils sont représentant des Dieux, et, sous prétexte que « les Dieux ne prennent pas partie, les Dieux sont bienveillants », leurs représentants ont droit à la libre circulation sur tout le territoire. J’ai surtout l’impression que les Dieux sont bienveillants envers les vainqueurs. Ils sont nombreux à faire le voyage chaque jour, et, en échange de quelques pièces, trouver un convoi voulant bien nous accepter ne sera pas compliqué. Mais encore une fois, le plus gros problème sera notre matériel. Si jamais nous sommes contrôlés, ce qui a de grandes chances d’arriver, et que les gardes trouvent des rapières et de la poudre à canon au beau milieu des livres de prières, nous, et nos accompagnateurs, mourront. Mais c’est tout de même la méthode que j’engage.

C’est alors qu’une recrue, celle au visage juvénile, nous expose son plan à lui. Se camoufler dans un bateau « abandonné ». Il est arrivé, non pas que cela arrive souvent, mais tout du moins fréquemment, que la ville d’à côté, n’arrivant plus à entretenir ses navires, par manque d’argent, ce dernier étant réquisitionné pour « l’effort de guerre », les abandonnent en les laissant dériver le long du fleuve. Certains s’échouent sur les rives du fleuve, proche de notre camp, mais d’autres continuent leurs routes, en suivant le sens du courant, qui se dirige droit vers le camp ennemi.

Cette option est la meilleure de toutes. Nous pourrons transporter notre matériel sans aucun problème, il nous suffira de le mettre au fond de la cale du navire. Et nous ferons de même pour nous. Nous serons transporter sans aucun effort et rapidement. De plus, nous savons quelle route le convoi ennemi va emprunter, étant donné qu’il n’y en a qu’une assez large, et en assez bonne état, pour transporter une baliste sans encombre. Et cette route comporte un pont, pont sous lequel s’écoule le fleuve.

Nous le tenons, notre plan, c’est sans doute loin d’être le meilleur, mais c’est sûrement l’un des moins pires. Nous savons que c’est loin d’être sans risque, mais cela ne sert à rien de nous poser des questions, puisque, de toute façon, nous n’avons pas le choix.

Peut-être cela brisera un peu la routine qui règne ici. C’est incroyable, j’en suis arrivé à un point où même la guerre est devenue une routine pour moi, cela commence à faire bien trop longtemps que je suis ici.

Il nous faut un bateau, rien ne sert d’avoir un trop gros navire, il sera impossible à manœuvrer. Un Foncet de transport de marchandises serait l’idéal, c’est un navire robuste et facilement manœuvrable, ce qui est logique, étant donné l’exiguïté de certains ports de la région. Il faut qu’il soit en assez bon état pour pouvoir nous supporter, mais assez délabré pour que l’ennemi ne se doute de rien.

J’espère que l’un de nous a le pied marin.

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

La mission,partie III : le voyage

 

 

 

Nous avons trouvé notre bateau, cela doit faire trois mois qu’il est planté là, dans la vase et le sable. Le mât est cassé, sûrement à cause du vent, il jonche à proximité de la quille du navire, la coque est endommagée juste au-dessus du morceau de mât, il a dû la heurter dans sa chute. Hormis ce détail, je ne sais pas si l’on appeler ceci un détail, je n’y connais rien en navigation, j’espère juste que la ligne de flottaison se trouve sous ce « détail », la coque est en assez bonne état. Elle est couverte de mousses, de lichen et d’algues, mais il n’y a pas d’autres trous. Une échelle de corde pend sur le côté gauche, ou plutôt bâbord, il va falloir que je m’y fasse le temps de cette traversée, c’est par là que nous embarquerons.

Maintenant, il nous faut le remettre à flot. Nous accrochons des chaines à la figure de proue, enfin, c’est la recrue Magos qui s’en occupe. D’ailleurs, je crois ne pas encore avoir précisé leurs noms. Il y a, en plus de Magos, Vlad, qui me fait penser à mon fils, Conrad et Gellert. Nous accrochons ensuite les chaines à 5 chevaux de trait. Le navire ne bouge pas d’un pouce. Nous ramenons 3 chevaux supplémentaires, il commence à bouger.

En moins de 4 heures, le navire flotte, heureusement, malgré qu’un cheval y a laissé une patte. Nous l’attachons à l’un des arbres de la rive. Nous embarquons, ainsi que nos rapières, nos pièges, nos tonneaux de poudre, enroulés dans d’épais draps, afin de les isoler de l’humidité, nos vivres, des draps, pour que nous ayons un minimum de confort la nuit, et deux grandes rames que nous avons récupérées d’un autre navire, au cas où le gouvernail ne suffirait pas à la manœuvre du foncet. Nous cachons le tout au fond de la cale.

Et nous sommes partis. Je me demande bien ce que nous allons faire durant ces deux jours de transit. Pas besoin de potasser notre plan, nous savons tous déjà que notre but est de faire exploser le pont lorsque le convoi sera dessus. Nous devrons rester cachés dans la cale durant ces deux jours. J’appréhende un peu cette cohabitation, j’ai déjà eu affaire aux « esprits forts » de mes recrues, notamment quand nous avons remis le navire à flot. Toujours l’un pour contredire l’autre, toujours un qui a une meilleure idée que les autres… Mais j’ai comme l’impression que c’est Magos le « chef ». Mais j’espère bien leur faire comprendre que le seul chef ici, c’est moi.

Le navire vogue paisiblement, je profite du mieux que je peux de cet instant. Je pense à ma famille, ils imaginent que je suis en pleine guerre, alors que je suis tranquillement en train de faire du bateau. Cette idée me fait sourire. Elle fait également sourire mes compagnons d’aventure.

A la tombée de la nuit, nous entendons un martèlement au loin. Puis une voix qui s’élève. C’est un éclaireur ennemi, perché sur son cheval, ayant repéré notre bateau. Il interpelle le reste de la patrouille. Une multitude de martèlements entremêlés se fait alors entendre. Nous ne bougeons pas, nous ne respirons presque plus. Comment cela se fait-il qu’il nous ait repérés ? Nous ne faisons aucun bruit, aucune lumière ne fuite à travers les planches de la coque, aucune odeur non plus. Et ce n’est pas le premier bateau abandonné à dériver le long du fleuve qu’ils voient, ça, j’en suis presque sûr. Mes recrues sortent leurs armes silencieusement, ils sont prêts à attaquer, je leur fais un signe de la main pour leur faire comprendre que cela ne servira à rien. A part prévenir d’autres patrouilles ennemies, ils ne peuvent rien faire d’autre, au beau milieu du fleuve, nous sommes hors d’atteinte. Nous écoutons attentivement. Ils ne disent rien, et nous les entendons s’en aller. Je n’ai aucune idée s’ils nous ont repérés ou non. Cela m’étonnerait fortement, mais l’ennemi aussi possède des éclaireurs de notre côté, il n’est pas improbable que l’information lui soit parvenue, surtout que nous n’avons pas été discret avec nos chevaux lorsque nous avons remis le navire à flot.

Mes compagnons arrivent à s’endormir, difficilement, mais ils y arrivent quand même. Je n’y parviens pas, je suis inquiet, je n’ai aucune idée de ce que l’ennemi prévoit de faire. Je ne veux pas envoyer ces jeunes droit au casse-pipe. L’image de ma femme et de mes enfants me revient sans cesse en tête. Cela m’apaise quelque peu.

Je me réveille très tôt, j’ai finalement réussi à m’endormir, le soleil n’est pas encore levé. Il fait froid au fond de la cale de ce bateau, l’eau est proche, et nos maigres couvertures ne sont pas très utiles. Je sors la tête du bateau le plus discrètement possible, la lumière de la Lune encore présente est suffisante pour me permettre de voir que nous voguons toujours. Mes compagnons sont beaucoup moins inquiets que moi, en tout cas, c’est l’impression qu’ils me donnent en dormant si paisiblement. J’étais un peu pareil étant jeune, je ne me souciais pas du danger.

La pluie se met à tomber, le brouillard aussi. Tout ceci me parait bien calme, un sentiment étrange me vient. Je crois que c’est parce que cela fait bien longtemps que je n’ai pas connu un tel calme. Dans le camp, il y a toujours de l’agitation, toujours quelqu’un en train de courir, toujours un cheval en train de hennir, toujours le bruit de l’aiguisage des lames, toujours quelqu’un hurlant de souffrance…

Malgré la brume, j’arrive à discerner les traits du pont se dessinant au loin. Je regarde sur les rives, pour vérifier que personne ne nous suive, mais le brouillard me gêne, je ne vois rien. Je tends l’oreille, mais je ne perçois que le clapotis régulier des vagues léchant la coque du Foncet. Nous sommes encore assez loin du pont, mais je m’attelle au gouvernail, je préfère prendre de l’avance, au cas où je n’arriverais pas à manœuvrer le navire.

Nous nous échouons sur la berge, le léger choc réveille mes camarades, je les entends se lever.

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

La mission,partie IIII : le pont

 

 

 

Nous sommes sous le pont, la pluie continue de tomber, le brouillard commence à s’estomper. Depuis le début, nous savons quoi faire, nous allons positionner nos barils de poudre sous les piles du pont, attendre que le convoi arrive, et y mettre le feu.

Le problème, ou plutôt les problèmes, c’est que nous ne savons pas quand le convoi va arriver, nous ne savons pas si nous nous sommes fait repérer, nous ne savons pas si nos deux barils vont suffire à faire vaciller les lourdes poutres du pont, et nous ne savons pas quelles autres unités pourraient employer cette voie. Il suffirait qu’une cohorte d’archers traverse cet édifice, et plus personne ne nous reverrez jamais.

La pluie tombe toujours, nous ne pouvons pas placer nos barils de poudres maintenant, l’humidité rendrait la poudre pâteuse, et il serait alors impossible que la moindre étincelle produise l’effet escomptée.

Nous n’avons d’autres choix que de rester cachés à l’intérieur du bateau, attendant que la pluie cesse. Toute cette opération pourrait échouer uniquement à cause des conditions météo. Au loin, j’entendais des coups au loin, comme si l’on frappait deux pierres entre-elle. Et je crus entendre une voix, ou peut-être même deux. Mes compagnons me dirent qu’ils n’entendaient rien, et qu’il ne fallait pas que je m’inquiète pour quelques « sons » résonnant au loin. Je leur demandai alors qui était le plus rapide d’entre eux. Tous pointèrent Conrad, y compris lui. Je décidai alors de l’envoyer en éclaireur en direction du bruit. Il prit sa rapière, mais je l’en empêcha, il avait un poignard à sa ceinture, ce serait amplement suffisant. Il se barbouilla le visage et les mains de boue, et accrocha quelques branches feuillues à sa ceinture et sa tunique.

Plus d’une heure passa avant son retour. La nouvelle qu’il nous rapporta avait du bon comme du mauvais, voir même du très mauvais, comme le dit si bien Vlad. Le convoi était tout proche, et, à l’annonce de cela, Magos, Vlad et Gellert me lancèrent un regard respectueux. Il était à moins de trente minutes à cheval d’ici, mais il avait eu un incident. Deux chariots avaient une roue brisée, et un cheval était blessé par un éclat de bois provenant d’une roue. Le morceau était planté dans sa cuisse arrière gauche. Lorsque Conrad était reparti de la zone de l’accident, la première roue venait tout juste d’être réparée. Il leur faudrait bien encore une heure au minimum pour réparer la seconde roue, et il fallait qu’ils arrivent à faire repartir le cheval, ce qui peut être tout aussi facile qu’impossible, tout dépend du caractère du cheval. Conrad confirma les informations qui nous furent données avant le lancement de cette opération. Le convoi est composé de trois chariots, deux chargés de vivres, un d’armes et armures en tout genre, suivi par une baliste. Conrad nous dit qu’il n’en avait jamais vu d’aussi imposante. Le tout est escorté par une petite troupe de soldats. En tout cas, Conrad nous dit qu’il avait vu cinq hommes en armure de plaques plutôt « lourde », et quatre autres en armure de cuir plus légères. Mais comme tous étaient affairés autour de la roue cassée, ils avaient déposés leurs armes, c’était alors difficile d’estimer qui était combattant et qui ne l’était pas. En tout cas, cela voulait dire que nous n’avions pas été repérés, et que l’ennemi ne nous attend pas.

Mais nous avons peu de temps pour élaborer l’attaque, et la pluie tombe toujours.

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Colonel, par raport au chiffre romain (bah oui, l'histoire est toujours génial, rien à redire) Je suppose que tu dis que ca peut s'écrire IIII d'après les horloges en chiffres Romain (ne voyant écris 4 comme ca que là) et je te fais juste là remarques que les horloges avec un 4 de ce type sont fausses (c'est des vrai horloges, mais c'est compliqué), c'est juste un consortium "beauté" pour les horloges en chiffres romain coupant le cadran en 3 zones :

- la Zone des I : I, II, III et IIII (qui est la faute du cadran)

- la zone des V : V, VI, VII et VIII

- la Zone des X : IX, X, XI, XII

cela fait plus joli d'avoir 3 zones de 4 nombres s'écrivant avec des caractères spécifiques, donc voila ... c’était le cours d'histoire de l'horlogerie de Ciel ^^.

 

(après si tu tient que ca peut s'écrire IIII d'une autre sources je veux bien savoir laquelle, car pour moi 4 écris IIII en chiffre Romain c'est faux, sauf en horlogerie)

 

P.S : amuser-vous à chercher les Horloges en chiffres Romain avec un 4 écris IV, vous verrez elles sont rares, mais pas introuvables ^^)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
 Partager

×
×
  • Créer...