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[Demande de grade Citoyen] Horneback


Horneback
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Nom : Horneback

Occupation : Troll

Maison : Derrière Azur, Nevah, Amateratsu, Tréfonds, ... un peu partout en fait.

Je souhaiterais être citoyen pour, entre autre, réclamer une parcelle hors de prix sur les voltemonts, me sentir puissant et pouvoir troller en montrant mes éponges sur la capitale et surtout habiter dans la cité historique du serveur. :)

 

Je conçois que ma motivation peut paraître immense et sur dimensionnée, mais je me dois de rester discret sur ce poste, histoire de garder un juste milieu...

 

Enfin voilà, j'espère que le RP qui suit vous plaira, et qu'il suffira compenser mon médiocre rp de commerçant :).

 

Sinon j'aime beaucoup les admins, les modos et les nobles.

 

 

Alors qu'il prenait le crash entre Nevah et New Stendel, Horneback connut une révélation métaphysique de premier ordre. L'évidence s'était imposé à lui et, même s'il l'avait voulu, il n'aurait pu y échapper. La vie était un réseau de crash sur laquelle les hommes, tels des wagons, circulait sans être libres de leurs mouvements. Le cours de leurs existences connaissait des accélérations, des ralentissements, ils connaissaient des montées vertigineuses, généralement suivies de chutes tout aussi impressionnantes, avaient parfois de radicaux tournants vers une autre direction. Mais toujours, infailliblement, le trajet avait un terme définitif. Impossible d'y échapper, il fallait s'arrêter et mourir.

Aussi, quand son wagon arriva à destination et stoppa, et alors qu'un de ses disciples se précipitait pour l'aider à descendre, le Pape de la Sainte Eponge se demanda, un bref instant, si cet homme était voué à rester toute sa vie un larbin ou bien si, quelque part, il était écrit qu'il deviendrait un jour quelqu'un d'autre. Cette idée lui était insupportable. Il voulait avoir le contrôle de sa propre existence, il croyait en sa volonté de changer les choses par lui-même, sans que les autres ne lui dictent comment il devait se comporter. Il refusa donc l'aide de son valet, sauta à bas de son véhicule et se foula la cheville, pour finir par être rattrapé par l'homme dont il avait refusé l'aide, et qui l'aida à tituber jusqu'à un banc, où lui furent prodigués des soins aussi sommaires qu'inefficaces, d'autant que l'esprit d'Horneback bouillonnait d'idées. Il avait eu la preuve de ce qu'il soupçonnait à peine quelques instants auparavant. Il avait voulu se soustraire à la ligne de conduite qu'on lui imposait et l'avait payé en se blessant. Quelqu'un le manipulait là-haut, aucun doute n'est plus permis.

Levant la tête et le poing vers le ciel, il lança des imprécations envers celui qui se permettait de jouer ainsi avec lui. Non, il n'était pas un pantin, et il le prouverait. Pendant ce temps, à l'instar des disciples dans le célèbre conte pour enfants, ses propres fidèles regardèrent son doigt plutôt que la cachette supposée du marionnettiste.

 

En pleine messe en l'honneur de la Sainte Eponge, alors que les répons des fidèles venaient compléter les paroles sacrées qu'un prêtre ânonnait devant lui, Horneback connut un nouveau vertige. Tout suivait un schéma bien défini. Rituel, Liturgie, cérémonies, autant de mots dont la seule et unique justification est de cacher l'aspect habituel et répétitif des actes quotidiens. Rien de neuf dans les attitudes et postures qu'adoptent les individus, tout est déterminé par la norme sociale et la contrainte que fait peser sur leurs épaules la communauté.

Horneback était las. Quand la Sainte Eponge s'était révélé à lui, l'avait choisi pour son grand dessein , il s'était cru privilégié. Aujourd'hui, ses certitudes d'antan l'avaient déserté. Les Dieux élisaient ils des hommes pour en faire des bergers parmi les moutons, eux-mêmes membres d'un troupeau encore plus vaste ? N'était-il donc qu'un de leurs innombrables pions dans un échiquier qu'il ne percevait pas ? S'il ne s'était pas retenu, si les privilèges et le confort dont il bénéficiait n'agissaient pas comme des liens d'airains sur son âme, il aurait tout fracassé au sol et pris la fuite. Seul, sans entraves, libéré du jougs qu'on lui imposait, il aurait su exister ! Mais il ne le fit pas, sans qu'il puisse d'ailleurs en expliquer la raison.

D'ailleurs, cette fois-ci, la crise se résolut de manière plus pacifique. Il ne troubla pas le bon déroulement de la messe, et la crispation de ses traits ne fut perceptibles qu'à ses plus proches voisins, qui la mirent sur les tourments qui devaient légitimement accabler le prime serviteur de leur divinité.

 

Non, ça ne pouvait pas être voulu. C'était forcément le hasard. Horneback ne pouvait imaginer que la Sainte Eponge avait voulu plonger son serviteur dans la douleur. Il gambadait, rempli d'enthousiasme par sa mission sacrée, quand soudain un bout d'éponge factice – un de ces succédané qu'il produisait à la chaîne pour faire croire aux nouveaux fidèles que l'objet de leur dévotion était avec eux – s'était subrepticement glissé sous son pied. Il avait cru marcher sur une déjection canine et allait exprimer cette impression par une moue de dégoût quand, baissant la tête, il vit un fragment jaunâtre si caractéristique dépasser entre ses orteils. Alors, pour ne pas perdre la face devant ses adeptes, il avait fait semblant de glisser, était tombé, voire complètement rétamé la gueule sur le pavé, tandis que la foule autour de lui s'écartait, stupéfaite.

Aussitôt, soucieux de garder le change et de ne pas laisser le temps aux soupçons de blasphème de se répandre dans leurs esprits, il sauta sur les bouts d'éponge et fit mine de la reconstituer en les pressant les uns contre les autres. Moyennant force gémissement à la fois de douleur physique et morale, il fit une prestation convaincante, questionnant à voix haute la Sainte Eponge elle même sur son intention quand elle l'avait soumis à cette si douloureuse épreuve. Il aurait préféré – prétendait-il – se faire couper le pied plutôt que de commettre un acte pareil.

Et il fallut la force et la détermination d'au moins quatre prêtres pour l'empêcher de faire semblant de passer aux actes, car déjà il avait sorti de sous sa tunique un couteau et faisait mine de l'approcher de sa malheureuse jambe.

Tout ceci n'était qu'une farce, il s'en rendait de plus en plus compte. Il y a dix ans, il se serait vraiment coupé la jambe, sans laisser la possibilité à quiconque de l'en empêcher. Aujourd'hui, il simulait et mentait, trop conscient de l'absurdité de sa situation pour faire un autre choix. Il continuait, car quitte à se savoir manipulé sans espoir de se libérer, autant en profiter un minimum.

 

Du bout des doigts, il se retenait à la rambarde la plus vertigineuse de Cypra Insulae, la citadelle qu'il avait fait bâtir pour servir la sainte Eponge, la corne d'abondance qui l'avait sacré roi au milieu des hommes et lui prêtait jour après jour sa puissance pour en rallier des légions sans nombre sous ses ordres. En contrepartie, il n'avait plus d'autre choix que de lui obéir.

Pourtant, il avait le choix. Il aurait pu se laisser aller. Ses doigts auraient été pris d'une faiblesse soudaine et dérapé sur le bois, sans qu'il puisse reprendre sa prise. Privé d'équilibre, il aurait stupidement battu des ailes comme un oiseau qui a désappris à voler, et il aurait chuté vers l'océan, où après un ultime plongeon, il aurait trouvé un repos éternel dans les bras sans chaleur des plantes sous-marines.

Il avait le choix, l'éponge le lui avait murmuré dans sa tête. Il aurait pu refuser de la voir ce jour-là, il aurait pu la rejeter dans l'eau et se briser le crâne contre un rocher. Il aurait pu, mais il ne l'avait pas fait. Il aurait pu ne pas croire ses mensonges aussi, mais il ne le savait pas, car elle lui avait ôté ce genre de soupçons.

Il ne doutait plus, car un prophète se doit d'être un roc inébranlable, un phare au milieu de la tempête vers lequel convergent les indécis et les âmes en mal de chaleur humaine, tandis qu'autour de lui se brisaient les idoles des croyances impies et les faux-semblants des esprits trop logiques pour être humains.

Le doute ? Une farce pour enfant. Il était Horneback, prophète de la très Sainte Eponge, et son destin était de rassembler les hommes autour d'elle pour leur parler de ses bienfaits et du paradis qui attend ceux qui la serviront avec dévouement et piété.

 

Perdue dans un lieu hors du temps et de l'espace, l'Eponge Mère laissa échapper un soupir de soulagement. Elle avait réussi à supprimer les atermoiement de l'une des filles envoyées en mission sur le monde lointain de Minefield. Celle-ci reviendrait, un jour, et avec elle son cortège d'âmes crédules et sans défense.

A cette pensée, son estomac gargouilla de gourmandise anticipée.

 

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Moins un pour cet enfouaray de troll, en plus il vénère la sainte éponge... quelle idée de refuser de s'agenouiller devant le cactus primordial..

 

 

Plusain pour le dieu des trolls !! J'adore le RP, vivement de te voir être le seul citoyen sans maison sur NS

 

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