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[Lawolf] jetekiffe [Accepté]


jetekiffe
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Messages recommandés

Pseudo: jetekiffe (pas)

 

Description IRL: Tu vois Brad Pitt ? Bah je lui ressemble pas =)

 

Race Choisie: Grosloupenflammétropclassedelamortquituetout

 

Parcours en jeu: J'ai fait beaucoup de choses, dont peu d'utiles.

 

Motivation: J'aime Naharos

 

Roleplay:

 

Chapitre 1 : (candid' citoyen)

Qui a dit que la vie de fermier était paisible ?

 

Il était une fois un jeune fermier. Chaque matin il partait en sifflotant joyeusement travailler aux champs, et chaque soir il se couchait emplit de la fierté du travail bien fait. Bien qu’elle ait mal commencé, sa vie était un conte de fées. Mais les contes de fées n’existent pas réellement et toutes les bonnes choses ont une fin…

 

Un monstre horrible le poursuit. Il ne peut que fuir mais saura-t-il lui échapper ? Soudain deux autres monstres lui font face. Des zombies, ses parents ! Une explosion retentit, un cri, hurlement lointain qui laisse peu à peu place au silence et à la mort :

« - Jetekiffe ! »

Jetekiffe sursaute et s’assied. Ouf tout va bien, ça n’était qu’un cauchemar ! Le même cauchemar depuis ses 8 ans. La même horreur, chaque nuit…

« - Jetekiffe ! »

Il se précipite à la fenêtre. C’est Balmora qui l’appelle, que peut-il donc bien lui vouloir à une heure si matinale ? Par réflexe il regarde vers le ciel, mais en vain. Le ciel n’est pas visible depuis la fenêtre de sa ferme à Labes, c’est sans doute à cause de cela qu’il a tant de mal à se réveiller… Il descend rejoindre Balmora, le ventre grouillant.

« - Ah tu te lèves enfin ! Le soleil est haut dans le ciel !

- Toutes mes excuses seigneur Balmora, cela ne se reproduira plus… Au moins jusqu’à demain.

- Sacré Jetekiffe, tu finiras par y prendre racine dans ce lit ! »

Le jeune fermier esquisse un sourire, le rire de Balmora qui a accompagné la remarque était franc et jovial. Il n’est toutefois pas dans les habitudes de celui-ci de le réveiller. Que peut-il bien lui vouloir ? Jetekiffe emboîte le pas de son ami Labessien, marchand vers une corniche.

« - Tu te doutes bien que si je suis venu te tirer du lit ça n’est pas pour rien, poursuit Balmora. Tu nous as rejoint il y a peu et tu as récupéré cette ferme que tu as remise en état. Tu te débrouilles plutôt bien, je dois le reconnaître, et c’est pourquoi les Labessiens ont décidé, à travers moi, de te confier une mission de la plus haute importance. »

Jetekiffe s’arrête et fait face à son interlocuteur. Une mission de la plus haute importance ? A lui ? Il ne doit pas perdre une miette de ce que va lui dire Balmora.

« - Tu dois retrouver la recette de l’authentique pain Labessien ! »

Attendant la suite, Jetekiffe ne répond pas. Voyant que son interlocuteur a l’air sérieux et semble s’impatienter, il parvient à articuler quelques syllabes :

« - Quoi….mais…je……Comment ?

- Je suis extrêmement sérieux Jetekiffe… Ton pain est bon et très nutritif, mais nous devons retrouver notre pain d’antan. C’est une affaire extrêmement importante pour notre cité, nous aurons un produit unique qui amènera du tourisme. Aucune ville ne propose du pain original, nous serons les premiers ! Et tout l’honneur qui en découle sera tien.

- Mais comment retrouver cette recette dont j’ignorais jusqu’ici l’existence ?

- Nous n’avons que peu d’informations, mais sache que le pain doit être fait à partir de blé ayant poussé ici. Les terres aériennes Nubéenes lui donnent un parfum particulier. Mais sa plus grande spécificité réside dans la cuisson. Labes est la terre de rencontre entre l’eau et la lave et le pain doit être cuit par rapport à cet aspect unique à notre cité.

- Mais, mais, comment puis-je….

- Il suffit ! C’est ta mission, tu peux le faire, je le sais, sinon je ne te la confierais pas. Et puis tu es un Blason d’Or non ? Ce genre de défis ne devrait pas te faire peur. »

Ce dernier argument semble résonner dans l’esprit de Jetekiffe. Oui après tout, il est un Blason d’Or. Et il a déjà relevé des défis bien plus complexes dans la guilde au sein de laquelle il possède également une ferme.

« - J’accepte cette mission et saurai me montrer à la hauteur !

- Soit ! Voilà une bonne chose de faite. Je m’en vais retourner vaquer à mes nombreuses occupations. Préviens-moi dès que tu as du nouveau. »

S’éloignant dans la direction de New Stendel, Balmora se retourne une dernière fois vers le jeune fermier qui n’a pas bougé d’un centicube.

« - Ah et n’oublie pas notre match amical de spleef à la fin de la semaine. Pense à remettre du pain dans les coffres, nous en aurons besoin et nous avons encore été dévalisés ! »

Il disparaît ensuite derrière la paroi rocheuse, laissant Jetekiffe à ses pensées.

 

Quelques heures ont passé et Jetekiffe a pris le temps de manger. Il consigne sur papier les éléments fournis par son ami. Le blé d’ici il l’a déjà, ça ne devrait pas être un problème. Mais comment faire cuire du pain par rapport à la rencontre eau/lave ? Il ne peut décemment pas jeter la pâte à pain dans la lave, cela la brûlerait. Il ne peut pas non plus la jeter à l’eau, ni même la placer entre de l’eau et de la lave. Un bloc de cobble-pain ou d’obsi-pain serait sans doute un peu complexe à mâcher…. Bien décidé à faire des essais, Jetekiffe passe sa première journée à récolter des sceaux d’eau et de lave. Les six jours suivants, il façonne du pain, encore et encore, et, le soir venu, tente différents modes de cuisson. Le seau de lave dans le four donne un résultat trop classique, tremper le pain dans l’eau avant la cuisson par la lave lui donne un goût affreux, mettre le pain entre l’eau et la lave n’apporte rien de plus. A la suite d’une tentative d’intégrer de l’obsidienne en poudre dans la pâte à pain, il passe une journée entière au lit avec d’affreuses douleurs au ventre. Le sixième soir, il se couche exténué et s’endort rapidement.

 

 

Toujours ce même monstre vert qui le poursuit, et toujours ses parents. L’explosion, les cris, comme toutes les nuits. Mais cette fois il y a quelque chose de différent. L’explosion est accompagnée d’une odeur de brûlé. Quel réalisme pour un simple rêve. Et tous ces crépitements, il s’y croirait vraiment. Il a chaud, très chaud, et soudain la lumière !

Jetekiffe se réveille en sursaut. Il est en sueur et un bain de lumière lui assaille les yeux qu’il a fermés par réflexe. C’est en les rouvrant qu’il comprend le réalisme de son rêve. Les flammes, elles recouvrent la paroi de sa maison, l’enfermant dans le brasier. Il recule contre la paroi de pierre. Les fumées l’assaillent et envahissent ses voies respiratoires. Périr asphyxié ou brûlé vif, pourquoi doit-il faire ce genre de choix. Il entend au dehors les voix des Labessiens.

« - Jetekiffe, Jetekiffe ! Bon sang il faut aller le chercher ! »

Mais les Labessiens ne peuvent entrer dans la demeure en proie aux flammes. Très vite une chaîne s’organise afin d’amener des seaux d’eau à jeter sur l’incendie. Mais les flammes sont hautes et bien alimentées par la structure boisée de la maison. Les malheureux seaux d’eau ne parviennent pas à en venir à bout. Jetekiffe se plaque au sol lorsqu’il constate que celui-ci commence à chauffer. Un plancher en bois… il ne va pas tarder à brûler lui aussi… Il décide alors de choisir. Il est un Blason d’Or, s’il doit mourir ce sera en ayant tout essayé, en ayant été courageux jusqu’au bout. Revigoré par cet accès de courage, il prend son élan et se jette par la fenêtre, traversant les flammes.

Tombant lourdement sur le sol à l’extérieur, il se rend compte qu’il a encore très chaud. Dans le dos surtout… Ses vêtements brûlent, non, pas maintenant, pas alors qu’il est dehors ! Il s’agite, tente de se relever, de se rouler par terre, mais en vain. Les flammes sont sur lui, il va finir brûlé. Il entend les voix des Labessiens autour de lui. Soudain c’est le froid. Il tombe à terre, laissant l’inconscience s’emparer de lui.

 

 

« - Il se réveille. »

Cette fois il n’a pas rêvé. Chose qui ne lui était pas arrivée depuis si longtemps… Le jeune fermier ouvre les yeux. Ses amis sont la, et il reconnaît cet endroit. C’est l’hôpital des Blasons d’Or. Les Labessiens et les Blasons l’entourent. Tous ces gens qu’il connaît désormais si bien… On lui sourit et lorsqu’il se rassied on lui explique ce qu’il s’est passé. Il n’avait pas mis tous ses seaux de lave en sécurité à la ferme, il en avait oublié un dans son habitation située à côté. Le seau s’était renversé dans la nuit, propageant la lave à la maison et mettant le feu au bois. Lorsqu’il avait sauté de la fenêtre du premier étage, on lui avait jeté des seaux d’eau dessus, puis il était resté inconscient toute la nuit. On l’avait donc emmené ici afin de lui prodiguer des soins supplémentaires. Cela faisait trois jours.

Le lendemain, Jetekiffe étant sur pied, on lui retire ses bandages. Fort heureusement il ses brûlures sont superficielles. L’eau ayant immédiatement refroidi la température de son corps elles n’ont pas eu le temps de s’étendre en profondeur. Soudain l’esprit du jeune fermier fait tilt. Mais bien sûr, comment n’y a-t-il pas pensé plus tôt ? Prenant son paquetage, il remercie tout le monde et se précipité à Labes.

 

Cinq jours plus tard, Balmora se présente à la ferme de Jetekiffe. La maison à côté n’est pas encore reconstruite, mais le rescapé ne s’en soucie pas pour le moment, il la réparera plus tard.

« - Déjà levé ? Surprenant.

- Goûte ce pain Balmora ! »

Il tend un morceau de pain à Balmora qui le porte à sa bouche. Le visage du Labessien se détend soudain, accompagné d’un long « mmmmhhhh ».

« - Et oui, j’ai trouvé la recette. En fait c’est tout bête ! Il suffit dans un premier temps d’utiliser la lave comme combustible de cuisson. Le pain, placé juste au-dessus pendant quelques instants, va monter en température et cuire très rapidement. En temps normal, ce procédé entraîne une surcuisson du pain qui devient impropre à la consommation. Et c’est là que la spécialité Labes intervient ! On utilise l’eau pour refroidir le pain. Mais on ne peut pas le plonger directement dans l’eau sinon il est également immangeable. Il suffit de le placer dans un bloc en fer qu’on plonge dans l’eau froide. Le bloc étant très froid, ça va stopper immédiatement la cuisson du pain et il sera croustillant sur le dessus tout en étant bien moelleux à l’intérieur ! Ajoute à cette texture le goût spécifique de blé Labessien ainsi que celui donné par la cuisson à la lave et tu obtiens ce magnifique pain ! C’est grâce à l’incendie que j’ai trouvé cette idée, quand vous m’avez jeté de l’eau dessus mes brûlures ont arrêté de s’étendre ! Le procédé est le même.

- En effet… tu t’es bien rapproché de l’authentique pain Labessien. Mais il manque encore quelque chose, je ne sais quoi. J’ai entendu dire que les anciennes recettes de notre peuple sont inscrites quelque part dans l’un des ouvrages de la grande bibliothèque de New Stendel. L’étape suivante de ta mission est là-bas, tu dois retrouver cette recette. Mais tes recherches seront longues, très longues, aussi il serait plus pratique que tu disposes d’un logement à New Stendel afin d’être à proximité de la bibliothèque. »

Jetekiffe, se tournant vers son moulin, songe que cela sera difficile d’abandonner ses récoltes quelques temps. Mais Balmora a raison, il n’a pas le choix, il doit terminer cette mission.

« - J’irai à New Stendel dès demain et je présenterai ma demande de citoyenneté puisqu’il en est ainsi. »

 

Chapitre 2 : (candid' commerçante)

Les mois avaient passé et la cité de Labes n'avait plus revu Jetekiffe. Régulièrement les habitants passaient devant la ferme du jeune homme et observaient les champs désormais en friche, se demandant s'il reviendrait un jour. Lors d'une nuit particulièrement sombre un être apparut à l'entrée du village. Il était vêtu d'une cape de voyage dissimulant une lourde armure et marchait d'un pas nerveux en direction de la ferme. Les labessiens, tous enfermés chez eux afin d'échapper aux mobs de la nuit, ne le virent pas entrer dans la demeure de Jetekiffe.

«- Eh regarde ça !

- Qu'y a-t-il, qu'as tu encore vu Diable noir ?

- Mais regarde, là, la ferme de Jetekiffe.

- Et bien, c'est une ferme et... oh ! Mais tu as raison, vite allons chercher les autres ! »

Tomtoinou et celui qu'on nommait Diable coururent alors à travers le village, hurlant à l'attention de leurs compagnons :

« -Aux armes, aux armes ! Un être étrange parcourt les champs de Jetekiffe, nous devons nous défendre ! »

Entendant ces mots, les labessiens se levèrent promptement et très vite ce fut la cohue dans le village. Les ordres fusaient de partout et chacun courait chercher une arme, un compagnon où un endroit où se cacher durant les hostilités.

« - Allons allons du calme ! Hurla Diable. Nous devons agir tous ensemble, toi tu rassemble les labessiens aptes au combat et vous vous équipez. Toi tu vas chercher les armes : épées, arcs, flèches, tout ce que tu trouveras. Quand à toi et toi vous vous occuperez des invalides ou de ceux qui sont trop fragiles pour combattre. Mettez les à l'abri et estimez nos réserves de pain et de nourriture, nous sommes censés pouvoir tenir trois semaines. Si dans une...

- Euh... Diable, il ne s'agit que d'un seul être tu sais ?

- Ah, oui, euh... mais peut être sont-ils plusieurs, peut être est-ce un mage et puis de toute façon mieux vaut être prêt. Et puis zut ça faisait super classe, tu mériterais qu'on te pousse du haut de...

- Et bien quelle agitation de si bon matin ! »

Les labessiens se tournèrent vers l'endroit d'où provenait la voix. L'être inconnu était apparu au bout de la route et ils pouvaient désormais le distinguer. Une cohorte d'anges passèrent avant que Tomtoinou ne rompe le silence.

« - Jetekiffe ? C'est toi ? Enfin je veux dire... c'est vraiment toi ? En chair et en os ?

- Et bien oui, vous êtes surpris de me revoir où quoi ? Qu'est-ce qui vous arrive ?

- A vrai dire, lui répondit Diable, nous ne nous attendions pas à ce que tu rentres de cette façon. Personne n'était au courant de ton retour, nous avons juste remarqué que tes champs avaient été travaillés et qu'une masse sombre semblait s'y affairer. Croyant à un voleur nous avons voulu l’appréhender vois-tu ?

- En fait je voulais venir vous voir mais quand j'ai vu l'état de mes champs je me suis dit qu'il fallait que je bosse un peu avant tut de même... Et donc vous réveillez tout Labes et placez la ville en état de siège pour un simple voleur ?

- Euh... sur le coup on ne savait pas trop quoi faire et j'avoue avoir un tantinet exagéré la situation, se justifia Diable. Et au pire nous aurions été trop préparés, il n'y a rien de mal à ça. »

Un murmure, provenant d'un labessien, parvint alors aux oreilles de tous :

« - Et puis ça aurait pu être un mage... »

Un rire franc retentit, bientôt suivi par d'autres. La bonne humeur s'était levée elle aussi et était prête à entamer une nouvelle journée avec le retour de Jetekiffe. Profitant de la pluie qui dura tout l'après-midi, ce dernier conta son voyage à ses amis.

« - Suite à la demande de Balmora je me suis rendu à la cité de New Stendel afin d'approfondir mes recherches sur le pain labessien. Le voyage n'a pas été de tout repos et j'ai bien failli mourir à cause d'un squelette qui m'avait acculé contre un précipice, mais le soleil m'a sauvé en le faisant brûler alors que je croyais ma fin venue. Une fois à New Stendel j'ai du attendre quelques temps que les gouverneurs m'accordent le statut de citoyen. Je me suis donc installé à l’auberge du cochon grillé et ai profité du temps libre qui m’était offert pour flâner un peu et glaner quelques informations sur l’actualité des terres de New Stendel. Au troisième jour d’attente je me décidai à prendre mon baluchon pour aller rendre une visite à la guilde des Blasons d’Or lorsque je reçus une missive. Elle était scellée du cachet gouvernemental et je dois avouer que mes mains tremblèrent pendant son ouverture. Je lus avec appréhension les quelques mots qu’elle contenait et vis que j’étais accepté en tant que citoyen et qu’on me laissait libre accès à la bibliothèque de New Stendel. Oubliant les Blasons d’Or, je repris ma quête initiale en me rendant immédiatement à ladite bibliothèque. L’endroit est vraiment immense vous savez ? La première fois que j’y suis entré j’ai failli faire demi-tour, mais j’ai pris mon courage à deux mains et ai cherché les ouvrages relatifs à Nubes, à Labes, aux spécialités culinaires et aux procédés de fabrication de pain. J’ai passé des semaines à tous les parcourir, mais aucune information concernant le pain Labessien n’y figurait. Il était souvent évoqué mais jamais sa recette ni son procédé de fabrication n’étaient indiqués. Jamais ma motivation n’a baissé, mais mes chances de réussir s’amenuisaient au fur et à mesure que je parcourais les pages des différents livres. Je m’attaquai aux ouvrages sur les enchantements et autres formes de magies lorsque l’une des bibliothécaires, qui m’avait beaucoup aidé pour trouver tous les livres dont j’avais besoin, vint me voir. Elle m’expliqua qu’elle avait elle-même effectué de longues recherches par le passé après avoir entendu parler de notre pain. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle avait fini par prendre un emploi à la bibliothèque. Mais elle n’avait rien trouvé hormis la trace d’un très ancien livre sur les spécialités labessiennes qui demeure introuvable. Selon elle il aurait été détruit ou volé il y a fort longtemps. Je me suis donc mis en tête qu’il a été volé et ai décidé de partir à sa recherche, en commençant par ici. Je compte d’ailleurs en informer Balmora, où est-il ? Encore parti à l’aventure ? Ou bien à l’Hypérion ? »

Le silence qui suivit sa question inquiéta Jetekiffe. Voyant que personne ne semblait décidé à répondre, Diable prit la parole :

« - Balmora nous a quitté il y a de cela 3 semaines.

- Comment ?! S’exclama le jeune fermier. Il est mort ?

- Non non pas du tout, il est simplement parti. D’autres contrées l’attendaient sans doute, il n’a pas souhaité nous en dire plus. Toujours est-il qu’il ne reviendra pas.

- Mais alors, le pain labessien ?

- Il reste important pour notre village tu le sais. Cependant celui que tu nous as fourni nous convient parfaitement à nous qui n’avons pas connu le vrai pain labessien d’autrefois. Seul Lebrank aurait pu nous contredire, mais il ne mange que du poisson et ne s’intéresse pas au pain… D’ailleurs nous espérons vendre notre spécialité locale au même prix qu’il vend son poisson, cela nous apporterait de sympathiques bénéfices. Ne te contrains plus à de vaines recherches Jetekiffe et reste donc parmi nous, tu es officiellement accepté désormais, tu as beaucoup travaillé pour Labes.

- Ah, euh… merci. Bon, je vais aller finir mon champ du coup.

- Attends, ne pars pas si vite. Tu ne veux pas…

- J’ai besoin de réfléchir un peu, le départ de Balmora m’attriste et puis je n’aime pas que mon champ soit à moitié en friche. Ne vous inquiétez pas je vais bien, retournez à vos occupations on se verra tout à l’heure. »

Sur ces mots Jetekiffe prit la direction de sa ferme en songeant à ce qu’il venait d’apprendre. Balmora était parti et Labes se contenterait du pain qu’il leur avait fourni. Tant de recherches, tant de travail, tant d’efforts et tout ça pour rien. Il ne pouvait s’y résoudre. Perdu dans ses pensées il dépassa sa ferme sans s’en rendre compte.

« - Jetekiffe ! Tu aurais dû t’arrêter un peu avant il me semble. »

Cette voix, le jeune fermier la connaissait. Il se retourna et fit face à Lebrank.

« - Ah oui, j’étais distrait, mais ça peut arriver à tout le monde après tout.

- Tu ne me la feras pas Jetekiffe. Et les autres n’ont pas plus été plus dupes que moi. Quelque chose ne va pas, et je crois savoir quoi.

- Non je t’assure, je…

- Le pain labessien… Contrairement à ce que j’ai toujours affirmé j’en ai mangé une fois. Je ne suis pas amateur de ce genre de nourriture mais il faut reconnaître qu’il avait un caractère exceptionnel. Quelque chose différait dans son goût, dans son croustillant. C’était incomparable. Pas meilleur que mes poissons bien sûr, en tout cas pas pour moi, mais j’avoue que si je pouvais en manger à nouveau je ne dirais pas non. Tu sais on a tous douté à un moment de nos vies, et parfois cela nous arrive encore. Au fur et à mesure du travail que tu as accompli, trouver la recette du pain labessien est devenu ton objectif plus que celui de Balmora. Tu te l’es approprié, c’est la mission que tu t’es donnée. Alors ne te limite pas et accomplis la.

- Mais la ferme, et…

- Ca n’a pas d’importance. Tu y reviendras bien un jour, et puis l’homme n’est pas fait pour être figé. Tu dois atteindre tes buts et suivre ta volonté !

- Tu as raison Lebrank, je vais de ce pas fouiller notre bibliothèque et…

- C’est malheureusement inutile. Balmora a longuement cherché avant toi et aucun de nos manuscrits ne parle de notre pain. Le voleur dont tu parlais se trouve certainement ailleurs. Je ne sais rien de plus, mais peut être d’autres personnes pourraient-elles t’aider ? »

« Aider », ce mot résonna dans l’esprit de Jetekiffe et soudain tout lui parut clair : il devait se rendre chez les Blasons d’Or ! Ses amis membres de la guilde l’aideraient sans aucune difficulté, ils avaient toujours réponse à tout. S’en voulant de ne pas y avoir repensé après sa nomination au rang de citoyen, il prit son baluchon, fit ses adieux aux labessiens et prit la direction de la guilde sur les terres de New Stendel. Cela faisait longtemps qu’il n’y avait pas mis les pieds et il avait hâte de voir les nouveautés imaginées par le président Majorux et ses acolytes.

 

Le voyage se passa sans encombre et Jetekiffe ne mit que 4 jours à rejoindre sa guilde bien aimée. Arrivant aux portes du village, il ne put s’empêcher de s’exclamer :

« - Coucou tout le monde, je suis de retour !! »

C’est alors qu’il se rendit compte qu’il était seul. Un silence pesant régnait tout autour de lui, comme si la guilde était morte. Il parcourut les allées et ruelles du village, se rendant sans s’en rendre compte à l’arène de l’épée dorée. C’est alors qu’il entendit une voix.

« - Allez vas-y SL, profites de l’ouverture qu’il t’a laissé ! »

Un bruit de choc métallique retentit suivi d’un grognement et d’un petit cri. Jetekiffe avait reconnu la voix de Majorux, le président de la guilde et se précipita dans sa direction.

« - Majorux ! Je suis de retour ! »

Ce dernier, assis sur un pilier, ne se retourna pas. Il observait un combat opposant une sorte de lapin géant au sergent Viktus.

« - Je le sais Jetekiffe, comment vas-tu ?

- Comment le sais tu ?

- Tu sais bien que je n’ignore rien. Par extension je sais donc tout. Et tu m’as posé une question mais tu n’as pas répondu à la mienne.

- Je vais plutôt bien, président, répondit le jeune fermier qui était habitué aux phrases étranges de Majorux.

- Et bien c’est parfait, tu veux te faire un petit combat pour te dégourdir les jambes ? Operamundi n’a pas d’adversaire pour s’entraîner, Viktus a déjà battu Oumar. »

C’est alors que Jetekiffe les remarqua. Le lapin avait un blason doré sur chaque épaule et l’homme blond qui portait un chapeau, appuyé sur la rambarde de l’autre côté de l’arène, semblait aussi en porter un.

« - J’ai fait un long voyage Majorux, je pense plutôt me reposer un peu avant de poursuivre ma quête.

- Une quête ? Intéressant ! »

Soudain un bruit sourd attira l’attention de tous. Des blocs de sable, de terre et de pierre formaient une sorte de mur entre le lapin et le sergent. Ce dernier avait d’ailleurs le bras pris dans le mur.

« - Halte, cria le Président, on avait dit pas de magie !

- Je sais Majorux, rétorqua le lapin, mais c’est un réflexe, j’ai… »

Jetekiffe n’en entendit pas plus. La vue du lapin géant l’avait déjà surpris, mais le fait qu’il parle, associé à la fatigue du voyage, fut insupportable. Sous le choc son cerveau ne trouva rien de mieux à faire que de se reposer quelques heures et le fermier s’évanouit.

 

« - Allons réveille toi ! Tu es un Blason d’Or ou quoi ?

- Non mais ne vous inquiétez pas ça arrive souvent que les gens réagissent comme ça lorsque je leur parle pour la première fois.

- Même les autres fois tu sais SL ?

- Opera tu ne vas pas recommencer. Tu sais bien que…

- Silence tous les deux, il se réveille. »

Jetekiffe ouvrit les yeux et distingua les personnes qui parlaient autour de lui. Majorux et Viktus étaient présents, de même qu’Oumar qui paraissait très fatigué. Quand au lapin et au fameux Operamundi, ils étaient tous les deux à côté du président et semblaient prêts à éclater de rire. Majorux prit la parole :

« - Le lapin qui parle c’est normal Jetekiffe. C’est d’ailleurs l’un de nos nouveaux membres ! Après tout tu as déjà vu Neilmims, le biscuit, alors un lapin… Tu n’es plus à ça près non ?

- Non en effet, la fatigue du voyage a sans doute joué. Un instant en arrivant j’ai cru que la guilde était morte. Heureusement que vous étiez la, où sont les autres d’ailleurs ? »

Un silence similaire à celui qu’il avait reçu à Labes à propos de Balmora s’installa. Viktus prit à son tour la parole :

« - Nous sommes presque tous la… Nombre de nos valeureux compagnons nous ont quitté pour voyager vers de lointaines destinations. Seul Neilmims est absent en fait. Lui, Oumar, toi, Majorux, et moi sommes les deniers B.O que tu connais restants. Et il y a également deux recrues que tu n’avais encore jamais vu : Operamundi et SL. »

Jetekiffe accusa le coup. Cette fois il ne s’agissait pas d’un membre mais d’une très grande partie de la guilde qui n’était plus là. Cherchant à changer de sujet, Majorux le questionna :

« - En arrivant tu m’as parlé d’une quête. Dans quel pétrin t’es-tu encore fourré ?

- Dans un moulin ! Répondit le lapin. C’est bien lui le fermier non ? Et bien il s’est fourré au moulin, il a enfin réussi. Avant il ne pouvait pas être au four et au moulin…

- Ca va SL on avait compris tu sais, souligna Operamundi visiblement las. Tu devrais les vendre tes jeux de mots, je suis sur que tu te ferais du blé !

- Peut être devrions nous laisser Jetekiffe parler, suggéra Viktus. »

Après avoir lancé un regard noir, malgré ses yeux d’or, aux deux bavards, Majorux invita Jetekiffe à lui répondre. Ce dernier lui raconta alors son histoire, de l’entretien avec Balmora jusqu’à sa conversation avec Lebrank qui l’avait entraîné ici.

« - Et je me suis souvenu que nous disposions de nombreux ouvrages et de connaissances très pointues dans presque tous les domaines. Du coup je suis certain que je pourrai au moins trouver des indices ici. Vous allez m’aider n’est-ce pas ?

- Bien évidemment que nous allons t’aider, répondit Majorux en bombant le torse. La guilde des Blasons d’Or vient en aide à tous, y compris à ses membres. Et vu que nous n’avons actuellement pas grand-chose à faire nous allons tous partir fouiller nos archives et mettre en commun notre savoir ! »

Ils se rendirent donc à la salle des archives et s’installèrent autour d’une table ovale. Comme il l’avait fait dans la bibliothèque de New Stendel, Jetekiffe trouva les ouvrages dont les thèmes pouvaient s’approcher du pain labessien et commença à les feuilleter. Il fut aidé dans cette tâche par Operamundi et Oumar tandis que les autres s’attaquaient aux registres relatifs au banditisme, vols et disparitions d’objets. Pendant 2 jours le groupe travailla dans une ambiance extrêmement studieuse. Seuls quelques paroles furent émises, souvent pour demander confirmation d’une lecture ou de l’aide pour trouver un ouvrage. Les soirées étaient plus animées et chacun racontait ses aventures au coin du feu. Jetekiffe apprit que les Blasons d’Or subissaient de grosses difficultés depuis quelques temps et que Majorux songeait à tout reprendre depuis le départ. Une alliance avec le Fortin Doré tout proche était en débat ainsi que la reconstruction de la guilde. Il profita également d’un début de soirée pour aller faire un tour du côté de la ferme qu’il avait construit à la guilde. Comme à Labes, ses champs étaient en friche et il su qu’il aurait beaucoup de travail le jour où il y remettrait les pieds. Le troisième jour, SL rompit le silence habituel des archives.

« - J’ai trouvé quelque chose ! Regardez, cette ligne. Il y est question d’un homme qui aurait dérobé un livre à la bibliothèque de New Stendel. Ce livre, apparemment relatif à une cité Nubéenne, n’a jamais été retrouvé. Quand au voleur sa trace a été perdue à proximité du Ragnaharos, dans le dominion. Il ne fait nul doute qu’il a désormais rejoint ses ancêtres, mais peut être le livre est-il encore la bas ?

- Sans aucun doute, remarqua Majorux. Nous ne pouvons tous nous rendre en même temps dans de si lointaines contrées. Jetekiffe, tu iras avec SL et Operamundi. Ils sont de Bel-o-kube, une cité Dominienne proche de Hell. Avec eux tu seras en sécurité et ils pourront t’aider à parlementer avec les dirigeants des différents pays. »

Le départ pour le Dominion eut lieu dans l’après midi même. Jetekiffe découvrit à cette occasion le CRASH, moyen de transport révolutionnaire qui écourtait considérablement les voyages. En effet, ils parvinrent en à peine plus d’une journée et sans aucun effort à leur destination alors qu’il leur aurait fallu plus d’une semaine de marche.

« - Il n’empêche que ça réduit considérablement le passage dans les cités, ne put s’empêcher de préciser SL. Même si on gagne du temps c’est un peu dommage. »

Mais Jetekiffe s’était tut, impressionné par le spectacle qui s’offrait à lui. Le CRASH les avait déposés dans une très haute structure dont ils venaient de sortir. Et cette structure n’était autre qu’un crâne géant posé sur une colline en plein milieu d’un désert. Mais ce qui impressionnait le plus Jetekiffe n’était pas la chaleur ambiante, l’étendue sans fin de sable ni même la représentation qu’il se faisait de la bête à laquelle avait du appartenir ce crâne. Non ce qui l’impressionnait c’était le gigantesque volcan qui trônait face à lui, occupant plus de la moitié de son champ de vision.

« - Bienvenue à Hell Jetekiffe, le volcan que tu vois en face de toi c’est le Ragnaharos ! Il y a à peu près une chance sur deux que ton fameux voleur n’ait pas dépassé ces terres dans sa quête. Les helliens sont très sympathiques mais ils n’aiment pas les gens malhonnêtes, surtout lorsqu’ils viennent fouiner sur leurs terres. Avec nous tu n’as rien à craindre, nous sommes connus ici, allons donc nous promener un peu afin de voir si nous pouvons recueillir quelques informations. »

Joignant le geste à la parole, Operamundi descendit l’escalier construit sur la colline et se dirigea vers le volcan, très vite imité par SL et Jetekiffe.

« - Operamundi est l’un des conseillers du Dominion, il connaît bien ces terres. Nous allons faire le tour du volcan et nous rendre à Wolfheim, la cité des loups. Il est très peu probable que ton voleur ait trouvé Midgard, la cité enfouie. Fais bien attention aux coulées de lave, la moindre erreur est durement sanctionnée. »

Faire le tour du volcan leur prit deux longues heures. Les coulées de lave impliquaient de faire de nombreux détours, voire même parfois de sauter par-dessus, ce qui n’était pas toujours facile ni rassurant. Jetekiffe réussi bien ses deux premiers franchissements mais lors du troisième son pied dérapa sur la pierre et, ne parvenant pas à se rattraper, il chuta en direction de la lave. Operamundi se jeta à terre et attrapa de justesse la main du jeune fermier.

« - Tiens bon Jetekiffe, je vais te hisser.

- Tes mains sont moites et les miennes aussi, je glisse !

- SL ! On a besoin de toi ! »

Jetekiffe vit le lapin esquisser un mouvement mais il lâcha au même moment la main d’Operamundi. Alors que tout semblait terminé il sentit un contact sous ses pieds. Un cube de pierre s’était détaché de la paroi rocheuse et le soutenait dans les airs.

« - Arrête de rêvasser et remonte, SL ne va pas tenir toute la journée ! »

Jetekiffe saisit alors de nouveau la main d’Operamundi et s’aida de la paroi pour se hisser à terre. Il s’adressa à SL :

« - C’est toi qui a fait ça ? Mais comment ?

- Une forme de magie, mais ce n’est rien, poursuivons notre route. »

Jetekiffe faisant plus attention à ses sauts, ils parvirent sans autre encombre à la cité de Wolfheim. Cette dernière était peu animée, cependant ils trouvèrent un bâtiment assimilable à une auberge où étaient installés quelques loups. Par pur réflexe animal, leurs regards convergèrent vers le lapin mais celui-ci les ignora.

« - Aubergiste, nous prendrons cette table. Nous avons bien besoin de nous hydrater après ce long voyage ! »

Ils s’assirent et l’aubergiste vint prendre leurs commandes :

« - Alors messieurs Operamundi et SL on est de passage dans notre cité ? Nous ne vous voyons pas souvent ces derniers temps, vous faites visiter à un ami ?

- A vrai dire pas vraiment, entama Operamundi, nous sommes à la recherche d’un voleur de livre. »

Tout le monde se tut et l’aubergiste se redressa. L’ambiance s’était soudain tendue et Jetekiffe rapprocha la main du pommeau de son épée.

« - Il n’y a pas de voleur ici, fourmis !

- Allons ne prenez pas la mouche, nous ne recherchons pas un loup mais un humain qui se serait introduit sur vos terres, corrigea le lapin. »

Sitôt qu’il eut fini sa phrase, les conversation reprirent et l’ambiance redevint détendue. Le tavernier prit leur commande et s’empressa de les honorer. Leurs choppes bien en main, les trois Blasons d’Or trinquèrent. Jetekiffe ne put alors retenir sa question :

« - Mais pourquoi vous a-t-il appelé « fourmis » ?

- Et bien parce que comme nous te l’avons expliqué nous avons rejoint Bel-o-kube, lui répondit Operamundi en souriant.

- Et donc ?

- Et Bel-o-kube est une cité fourmi. Du coup dans ces contrées nous sommes assimilés au peuple fourmi vu que nous en faisons partie et les aidons. »

Un loup s’éclaircit alors bruyamment la gorge. Ils levèrent la tête et le virent, debout à côté de leur table. Les cicatrices sur ses pattes et son museau en disaient long sur son passé de combattant. Certaines étaient tellement importantes que même l’épais pelage noir de la bête ne parvenait pas à les dissimuler. Il s’exprima d’une voix rauque :

« - Puis-je me joindre à vous messires ?

- Bien évidemment, lui répondit SL, asseyez vous donc à côté de notre compagnon. »

Le loup les remercia et s’assit sur le banc de Jetekiffe qui n’était pas rassuré.

« - J’ai entendu que vous cherchiez un voleur qui se serait introduit sur nos terres. Peu d’hommes ont ce courage, nous repérons aisément les malandrins grâce à notre flair et ils finissent en général dans nos assiettes. »

Jetekiffe déglutit bruyamment.

« - Mais je me souviens qu’il y a quelques années un homme nous avait résisté. Lorsque nous l’avions attrapé il avait absolument voulu garder un objet avec lui dans nos geôles : une sorte de petit livre marron/gris. C’est le seul humain qui se soit jamais échappé de nos cellules. Lorsque nous l’avons retrouvé à peine un jour plus tard il n’avait plus le livre, mais je dois avouer que nous ne lui avons pas vraiment posé de question. Lui courir après nous avait donné faim voyez vous ?

- Je vois, lui répondit Operamundi. Et il n’avait plus le livre dites-vous ?

- Non je puis vous l’assurer, nous l’aurions retrouvé de toute façon…

- En effet. Et où avez-vous intercepté cet homme après son évasion ?

- Si vous voulez le savoir il faudra que vous m’aidiez aussi jeunes guerriers.

- Et comment pourrions nous vous aider ? s’enquit Operamundi.

- Et bien il s’avère que j’ai récemment perdu ma demeure à l’occasion d’un pari stupide et du combat qui s’en est suivi. Je souhaite bien évidemment la récupérer, mais pour cela mes griffes et mes crocs ne me suffiront pas, j’ai besoin de matériel plus performant voyez vous ? Et également de PAs pour recruter quelques hommes pour m’aider dans ma tâche.

- Maître loup vous ne pouviez pas mieux tomber, se précipita SL. Connaissez vous Cubathlon, l’armurerie sportive ? Il se trouve que j’en suis le gérant et je viens justement de sortir une toute nouvelle gamme d’épées et armures. Je pourrai vous en fournir à vous ainsi qu’à vos hommes. Accompagnés d’une bourse de 500 PAs cela devrait vous permettre de récupérer votre tanière sans trop de difficultés.

- Vous avez bien dit 1500 PAs ? J’ai l’ouïe un peu légère parfois.

- Je n’irai pas au-delà de 1000, c’est plus qu’il n’en faut pour recruter des hommes.

- Vous n’aurez rien en dessous de 1500 pièces, lapin !

- Et vous vous ne récupèrerez pas votre demeure si vous ne nous renseignez pas cher loup. »

Le canidé réfléchit quelques instants.

« - Bien marché conclu !

- Donc 10 armures, 10 épées et 900 PAs.

- Nous avions dit 1000 !

- Il me semble avoir entendu 900, soit 100 par homme. Vous n’en aurez pas besoin vous n’est-ce pas ?

- Vous êtes dur en affaire messire SL, je ferai une exception parce que c’est vous. Nous avons donc retrouvé votre homme non loin d’ici, juste en sortie du désert derrière les murailles de Hell. Il avait dépassé la tour de Helm et était à peu près à l’emplacement de l’actuelle…

- Bel-o-kube, complétèrent SL et Operamundi en cœur.

- C’est ça, mais la cité n’existait pas à l’époque, on ne connaissait même pas les fourmis. Sur ce je dois vous laisser pour partir recruter mes guerriers. SL ? »

Le lapin lui tendit une bourse.

« - Elle contient 900 PAs, vous pouvez vérifier. Les épées et armures vous seront livrées demain à la première heure ici même. »

Les trois B.O sortirent de l’auberge après avoir payé le tavernier et prirent la direction de Bel-o-kube. Jetekiffe se rendit compte qu’il n’avait pas prononcé un mot durant tout l’entretien avec le loup. Ces créatures ne le rassuraient pas et il était plutôt content d’être venu avec SL et Operamundi. Le territoire de Hell était l’exact opposé des vastes prairies qu’il affectionnait et il se jura de ne plus jamais y remettre les pieds.

 

« - Et ce livre serait apparu en nos terres avant mon éclosion ? »

Jesollas, l’étrange reine mâle des fourmis, paraissait surpris.

« - Tout à fait ma reine, lui répondit Operamundi, nous désirons donc obtenir la possibilité pour notre compagnon d’accéder avec nous à notre bibliothèque phéromonale. Si un livre était autrefois caché dans le secteur nos fourmis l’ont forcément trouvé. Et s’il contenait effectivement des informations il a sans doute été retranscrit dans l’ESRA. »

Jetekiffe ne pouvait avoir idée de la conversation silencieuse qui se déroulait devant lui. Les fourmis, bien qu’ayant appris à s’exprimer dans la langue des humains, communiquaient entre elles par phéromones et non par sons. SL lui traduisait donc l’ensemble des propos des deux interlocuteurs en direct.

« - …et donc Operamundi demande si nous pouvons te laisser accéder avec nous à l’ESRA.

- L’ESRA ? Qu’est-ce ?

- L’Encyclocubie du Savoir Relatif et Absolue. Bel-o-kube est la cité des sciences et arts fourmis. A ce titre elle se doit de regrouper un maximum d’informations sur de nombreuses choses. Cela peut aller de l’organisation militaire de nos ennemis à la recette du cake en passant par l’explication de phénomènes naturels. Si nous avons trouvé la recette du pain labessien elle y a forcément été consignée. »

Jetekiffe acquiesça. Les deux jours de voyage dans la forêt pour rejoindre Bel-o-kube depuis Hell l’avaient épuisé. Heureusement il se sentait proche du but, il allait enfin trouver cette recette. Operamundi le coupa dans ses pensées.

« - Nous avons accès à la bibliothèque phéromonale. Ce ne sera pas long cette fois, nous avons un système de classement très organisé grâce aux phéromones. En quelques minutes à peine je pourrai te dire si nous avons ta recette ou non. »

Le trajet jusqu’à la bibliothèque parut durer une éternité. Ils étaient descendus très profondément sous terre pour rencontrer la reine et la remontée puisa dans les dernières forces de Jetekiffe. Voyant son compagnon vaciller, SL le retint.

« - Operamundi, va à la bibliothèque. Pendant ce temps je l’emmène au Little Rock Café, une gorgée de Gorgeraide et un peu de nourriture lui feront le plus grand bien. Rejoins nous là bas.

- Eh mais moi aussi j’ai soif et faim. Heureusement que je suis d’humeur serviable aujourd’hui… »

Levant les yeux au plafond, SL se dirigea vers le LRC tandis qu’Operamundi prenait le chemin de la bibliothèque phéromonale. Jetekiffe fut réveillé au moyen d’un seau d’eau puis put se restaurer un peu. Alors qu’il entamait sa quatrième Gorgeraide et son troisième steack grillé, Operamundi revint.

« - Alors, l’as-tu trouvée ? »

L’air morose d’Operamundi contrastait avec le grand sourire de Jetekiffe. Celui-ci s’effaça d’ailleurs peu à peu du visage du jeune fermier.

« - Malheureusement non, aucune information rien. Soit le livre n’a pas été trouvé, ce qui serait très surprenant, soit il n’a pas été caché sur notre territoire.

- Alors ma quête s’arrête la… Je vais rentrer à la guilde ruminer mon malh…

- Non il reste encore une solution, s’exclama SL. Comment n’y ai-je pas pensé plus tôt d’ailleurs ? Operamundi, souviens toi de la procédure pour les ouvrages littéraires trouvés. Ils doivent passer entre les mains des analystes avant d’être référencés. Or ces derniers temps ils ont un travail fou avec tous les creusements que nous avons fait. Allons voir si le livre ne s’y trouve pas ! »

Jetekiffe n’avait que peu d’espoir mais l’engouement du lapin eut raison de sa morosité. Il suivit donc les deux fourmis/blasons d’or afin de rencontrer les fameux « analystes ».

 

« - Chimé ! Alors c’est toi qui est de corvée aujourd’hui ?

- Tiens tiens, SL et Opera, quel bon vent vous amène ? Bonjour monsieur… euh… monsieur !

- Chimé je te présente Jetekiffe, l’un de nos compagnons B.O. C’est pour lui que nous venons, j’espère que tu pourras nous aider.

- Dites moi tout, que puis-je pour vous ? »

Jetekiffe décrivit sa situation ainsi que l’objet de leurs recherches. Chim3xKon3ko était une ancienne fourmi respectée au sein de la fédération Bel-o-kubienne. Il analysait régulièrement les objets trouvés et avait une affection toute particulière pour les vieux livres qu’il conservait après les avoir référencés dans la bibliothèque phéromonale. Lorsque Jetekiffe eut fini son histoire, Chim3xKon3ko laissa le silence s’installer avant de répondre.

« - Le pain labessien… j’ai lu l’ouvrage que tu recherches il y a quelques temps et il était digne d’être référencé dans l’ESRA mais je ne l’ai pas fait. Ce sont des fourmis qui l’ont trouvé dans nos antiques galeries abandonnées. Ce livre renferme de nombreux secrets sur Labes et il ne serait pas bon qu’ils soient révélés au grand jour. Je l’ai donc conservé dans un endroit sécurisé en attendant qu’un jour quelqu’un comme toi vienne le chercher. Je ne l’aurai eu que quelques mois au final, mais après tout il te revient de droit non ? »

Sur ces mots, la respectable fourmi s’éloigna au fond de la salle et disparut dans l’obscurité. En la voyant revenir quelques minutes plus tard un livre à la main, Jetekiffe ne put réprimer son sourire.

 

« - C’est un excellent projet Jetekiffe, mais t’en crois tu capable ?

- Bien sur, cela pourra financer nos nombreux travaux et c’est un défi que je me sens de relever ! »

2 mois avaient passé et Jetekiffe s’était imprégné de la recette ancestrale du pain labessien. Au-delà de certains composants et procédés secrets de la recette, ce livre contenait l’histoire du pain authentique de Nubes ainsi que de sa création. Les parties concernant les spécialités culinaires de Nubes avaient été écrites entre autres par le fermier inventeur du pain labessien qui y expliquait tous ses procédés et techniques de culture. Jetekiffe s’était empressé d’améliorer ses méthodes de travail afin de se trouver un style personnel à mi-chemin entre l’héritage de ses parents et les écrits du fermier ancestral. Après avoir produit un stock de pain suffisamment important pour ses compagnons labessiens, le jeune fermier avait repris la route des Blasons d’Or afin de présenter un projet à son Maître de guilde, le grand Majorux. La vie paisible de fermier lui plaisait énormément mais son voyage avec Operamundi et SL lui avait donné le goût des défis. Il avait donc pris la décision de créer des ingrédients uniques tout comme l’avait fait autrefois le fermier labessien. Manquant de place à Labes, il s’était rendu à la guilde afin de profiter des nombreuses étendues paysannes pour faire des expériences et des tests. Mais tout ceci avait un coût que ne pouvaient supporter les Blasons d’Or au vu des travaux qu’ils avaient planifié. Jetekiffe avait donc pris sa décision et la confirma pour la seconde fois, fièrement, à Majorux :

« - Oui je l’ai décidé, je me rends de ce pas à New Stendel afin de demander une licence de commerçant. Je serai autofinancé pour mes recherches et le reste sera pour la guilde et notre toute nouvelle Union Dorée ! »

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Suite du RP:

 

Chapitre 3 : (candid' lawolf + candid' objet unique grass qui viendra bientot)

« - Pour moi ce sera deux pains Labessiens s’il vous plait, mes petits-enfants en raffolent ! »

Jetekiffe servit d’un air distrait la vieille dame qui se tenait derrière le comptoir de son dépôt de pain.

« - Merci beaucoup, lui répondit cette dernière, tenez voici vos 2 PAs. Vous songez à vous installer en ville un jour ?

- C'est-à-dire que…

- Non parce que ça fait loin de venir chez vous. A mon âge c’est bon de marcher mais quand il fait froid comme ces derniers jours ça peut devenir dangereux. Non mais vous avez vu ça ? Il n’y a plus de saisons ! Je suis certaine que c’est à cause de toute cette magie, avant pour venir je n’avais qu’à suivre la route, maintenant il faut que je traverse un marais gelé et puis… »

Jetekiffe soupira. Cela faisait plusieurs mois qu’il avait installé sa boulangerie à proximité de l’ancien fortin doré, détruit par un démon depuis. Ses terres n’avait pas été touchées et la petite boulangerie qu’il avait monté connaissait un franc succès. Il aurait du être le plus heureux des hommes, croulant sous les PAs et vivant de sa passion, cependant il ne se sentait pas satisfait. Depuis son installation il n’avait pas eu suffisamment de temps à consacrer à ses expériences et n’avait pu inventer de nouvelles recettes. Il était sans cesse sollicité et le jour de fermeture hebdomadaire qu’il s’était imposé lui laissait tout juste la possibilité de se reposer un peu et de gérer ses affaires courantes. Parfois il songeait à ses compagnons d’armes qui partaient sans cesse à l’aventure. La dernière fois qu’ils lui avaient rendu visite ils étaient restés admiratifs devant sa ferme et son succès, mais ils n’avaient pas remarqué son visage fermé et son regard triste lorsqu’il les avait vu partir pour de nouvelles aventures, envieux. Cette ferme immense qui était sienne lui paraissait vide et la solitude lui pesait. Il voulait découvrir à nouveau de grands espaces, de nouvelles contrées et vivre maintes quêtes épiques.

« - … mais je suis certaine que c’est avec leur foutue magie qu’ils nous ont détraqué le temps les empereurs. Vous savez, moi je le sens, quand j’ai froid aux orteils c’est qu’il y a de la magie dans l’air, et là j’ai froid aux pieds ! Et puis tout ça est arrivé peu de temps avant l’ouverture du portail vers leur nouveau monde là, Stendel. Je vous dis que…

- Comment, qu’avez-vous dit ? l’interrompit Jetekiffe

- J’ai dit que quand j’ai froid aux orteils c’est…

- Non non pas ça, juste après, vous parliez d’un nouveau monde !

- Ah oui Stendel. Et bien vous n’êtes pas au courant jeune homme ? Il faut sortir un peu bon sang ! Stendel, les terres de nos ancêtres. Vous ne les avez pas connues vous, d’ailleurs moi non plus mais j’ai une amie dont la tante y a vécu. Ces terres étaient paisibles et paradisiaques, mais un cataclysme les a dévastées, au point de les rendre presque vierges selon les récits des premiers aventuriers. Nos empereurs, avec leurs manipulation magiques, ont réussi à nous ouvrir un passage pour y retourner. D’ailleurs je suis certaine que ce cataclysme était dû à leurs magouilles et essais, avec toute cette puissance là ils ont encore dû faire n’importe quoi, mais ça on ne le saura jamais je vous le dis moi, tout se détraque ici comme ça s’est détraqué là-bas, mes orteils ne mentent jamais, et puis la tante de…. »

Jetekiffe cessa d’écouter la vieille dame et se contenta d’acquiescer de temps en temps. De nouvelles contrées, des terres vierges… Il aurait tant aimé être parmi les premiers à les arpenter…

 

La journée passa rapidement, Jetekiffe était perdu dans ses pensées et des images de forêts profondes et d’animaux exotiques dansaient devant ses yeux. Il parvint même à oublier qu’Operamundi et SL devaient lui rendre visite le soir et fut surpris lorsqu’il les vit devant sa porte.

« - Ah justement vous tombez bien, vous savez ce que j’ai appris ? Vous allez tomber des nues !

- Quelle effrayante nouveauté vas-tu nous faire goûter ? l’interrogea SL

- Non il ne s’agit pas d’une nouvelle recette, j’ai appris une grande chose aujourd’hui. Il parait que nos empereurs ont ouvert un accès vers Stendel, les terres de nos ancêtres !! »

Jetekiffe avait crié la fin de sa phrase, ne pouvant contenir son extase. Toutefois la nouvelle n’eut pas l’effet escompté et il se rassit, déconfit devant le sourire qui se dessinait sur le visage d’Operamundi et l’absence de réaction du lapin. Ce dernier prit la parole :

« - Nous le savons depuis fort longtemps, et nous en revenons justement. Nous t’en avions même parlé la dernière fois que tu nous as invité.

- Je ne m’en souviens pas, ces derniers temps j’écoute moins vos récits d’aventures, cela me rend trop nostalgique. J’ai l’impression que notre passage par Wolfeim est vieux d’un siècle…

- Justement l’ami, reprit Operamundi, il est temps de te remuer le popotin, nous sommes venus ce soir pour t’annoncer quelque chose nous aussi. Sais-tu ce que nous avons découvert lors de notre dernier voyage à Stendel ?

- Mais non Operamundi ne lui dis rien il faut ménager la surprise !

- Quelle surprise ? C’est déjà une surprise vu qu’on lui annonce.

- Oui mais non, c’est pas pareil ! Tu aurais pu attendre un peu.

- Bon je lui dis où je ne lui dis pas alors ?

- Maintenant que tu as commencé, finis, mais je maintiens que…

- Eh stop ! Les coupa Jetekiffe, j’ai envie de savoir moi vous comptez me faire mariner longtemps?

- Bon ok, capitula le lapin, et bien accroche toi hein c’est particulier. Voilà, j…

- Eh non laisse moi dire ! C’est moi qui avais commencé !

- Oui ben c’est mon tour maintenant, Jetekiffe, je suis enceinte. »

Le jeune fermier resta bouche bée devant cette nouvelle et un long silence s’installa. Au bout de quelques minutes il parvint à articuler quelques mots.

« - Mais que... de qui… comment… avec…

- Mais non je plaisante, tu sais bien que c’est impossible, s’amusa SL

- Plus sérieusement, reprit Operamundi, nous avons fait une découverte qui pourrait t’intéresser sur Stendel. Il y a une alliance de races qui s’appelle le Directoire. Ils sont dangereux mais normalement ils accueillent les voyageurs qui souhaitent effectuer des quêtes. On pensait t’emmener en faire une ou deux, histoire de te dégourdir les jambes.

- Ce serait avec un immense plaisir, mais que vais-je faire de ma boulangerie ? Et puis je dois poursuivre mes expériences pour trouver de nouvelles recettes.

- Justement, c’est là que ça devient intéressant. Le Directoire ne s’est pas créé pour rien. Sur leur territoire sont disséminés des cristaux de différentes couleurs qui leur permettent d’utiliser la technomagie. Et parmi ces cristaux, il y en a des verts qui auraient apparemment des effets bénéfiques pour l’agriculture. Peut-être pourraient-ils t’être utiles. »

Jetekiffe explosa de joie et fonça préparer son baluchon, imaginant et évoquant les aventures épiques qu’ils allaient à nouveau vivre ensemble. SL se rapprocha d’Operamundi pour lui parler à voix basse :

« - Il me semble que tu as omis un léger détail…

- Il n’est pas temps de lui en parler, il doit déjà venir avec nous.

- Tu deviens manipulateur Opera, le Deï qui sommeille en toi t’influence encore…

- Ce n’est pas ça, je n’ai aucun intérêt personnel à ce qu’il vienne. Seulement tu as vu sa tête à chaque fois que nous partons ? Un peu d’aventure lui fera du bien, il ne doit pas prendre peur. Une fois là-bas il n’aura plus le choix.

- Qu’est-ce qui te dit qu’il aurait eu peur ? Nous lui en parlerons en chemin, mais il doit le savoir avant que nous arrivions au Directoire, je ne veux pas qu’il se fasse de fausses idées. »

 

2 jours plus tard, les compagnons se présentaient face à la gare de New Stendel. Jetekiffe hésita un instant face aux reflets mauves du portail.

« - On se croirait devant une porte du Nether, êtes vous certains que c’est bien ici ?

- Mais oui, lui répondit SL, et pour te prouver ma bonne foi je passe devant. »

Le lapin s’engouffra dans le portail et disparut. Jetekiffe hésitait toujours.

« - Il ne craint rien lui, il a sa magie, et puis il est gouverneur ses pouvoirs sont décuplés désormais. Alors que moi…

- Je ne suis pas gouverneur pourtant j’y vais aussi, précisa Operamundi.

- Oui mais toi ton démon peut t’aider…

- Et bien au pire tu mourras dans d’atroces souffrances, c’est aussi ça l’aventure ! Allez fonce ! »

Operamundi poussa Jetekiffe dans le portail. La vision de ce dernier se troubla et une sensation désagréable de déformation envahit son corps. Il n’eut pas le temps de crier avant de se sentir tomber. Le sol avait disparu et tout était coloré et distordu autour de lui, il chercha à courir pour sortir de cet endroit mais ses pieds moulinaient désespérément le vide qui l’entourait. Soudain son talon rencontra quelque chose de dur, instinctivement il chercha à prendre appui dessus, bascula en avant et tomba face la première sur un sol en pierre. SL se tenait face à lui, plié en deux et agité de violents spasmes. Immédiatement Jetekiffe se releva, tituba un peu, et sortit son épée.

« - Opera, dépêche toi, SL est blessé ! Je vais m’occuper de l’ennemi !

- Mais qu’est-ce que tu racontes ? Regarde un peu autour de toi, et pose ta gourde, tu t’es trompé ton épée est à droite... »

Entendant les paroles d’Operamundi, Jetekiffe prit un instant de réflexion. Seuls quelques paysans au regard interrogateur peuplaient les environs et tout avait l’air paisible. SL s’écroula néanmoins au sol, toujours agité. Des larmes coulaient sur le pelage de ses joues et il poussa une sorte de hurlement. Jetekiffe comprit soudain ce qui s’était passé et se sentit ridicule, l’aventure commençait décidément très mal…

 

Il fallut plus de 30 minutes pour calmer le fou rire du lapin qui n’avait pu se retenir devant la chute pitoyable du jeune fermier. Après lui avoir assuré que tous ceux qui prenaient le portail étaient également tombés la première fois, ils purent entamer leur route vers le Directoire. Les pouvoirs d’Operamundi et SL suffirent à assurer la tranquillité du voyage et ils prirent leur temps, faisant de nombreuses étapes et détours pour explorer des terres inconnues. Le voyage dura un mois entier qu’ils mirent à profit pour peaufiner l’entraînement de Jetekiffe au maniement des armes. Il chassa, pêcha et combattit même quelques monstres avec, puis sans, l’aide de ses compagnons. Jetekiffe prit de l’assurance et se sentit revivre. Lorsqu’ils arrivèrent en vue du Directoire il ne tenait plus en place.

« - On va commencer par aller voir ces cristaux, comme ça on pourra faire des expériences, ensuite avant de partir on fera une quête pour eux histoire de nous amuser un peu plus. Ca va être génial je le sens ! »

SL échangea un regard avec Operamundi, jugeant que le temps était venu d’informer pleinement leur compagnon.

« - Tu sais Jetekiffe, il y a quelque chose que nous ne t’avons pas dit, entama Operamundi. Les gens du Directoire protègent leur patrimoine et leurs cristaux, ils ne te laisseront pas y accéder comme si facilement. Il faudra montrer patte blanche, et pas celle de SL, même si elle pourrait nous être utile si tu vois ce que je veux dire.

- Oui en clair il nous faudra de la chance en plus de nos qualités pour arriver à les convaincre…

- Tout à fait. Ne t’avions nous pas dit que ça serait amusant ? »

Le lendemain, ils pénétrèrent sur les terres du Directoire et se présentèrent au tout puissant Archonte Aelfyr. Operamundi prit la parole :

« - Aelfyr, Archonte du Directoire, que ta destinée soit grande malgré les récentes déconvenues.

- Operamundi, président politique du Dominion, sois le bienvenu au Directoire. Quel plaisir de vous recevoir ici toi et SL, j’espère toutefois que vous ne venez pas m’annoncer quelque désagréable nouvelle. »

Son regard se posa quelques instants sur SL qui lui sourit et répondit :

« - Point cher ami, nous venons ici en tant qu’aventuriers, considère que je suis en vacances, même si ça n’est bien évidemment pas le cas. Et puis nous souhaitions introduire auprès de toi notre ami Jetekiffe qui a fait le voyage avec nous depuis les terres de New Stendel pour te rencontrer.

- Bonjour grand Archonte, je vous ai apporté quelques présents pour prouver ma bonne foi. Tenez voici de l’obsidienne, du fer ainsi que du pain labessien, ma spécialité.

- Ah c’est donc toi le créateur de ce fameux pain dont j’ai entendu parler au Dominion il y a quelques temps. Sois également le bienvenu ici. Vous souhaitez visiter nos installations ? »

Ils acquiescèrent et l’Archonte les entraîna dans leurs terres, leur présentant les peuplades qui s’étaient regroupées au sein de l’alliance, leurs histoires, leurs bâtiments… La visite dura fort longtemps et Aelfyr, comme SL et Operamundi, durent plusieurs fois s’absenter ou s’éloigner pour régler quelques affaires courantes inhérentes à leurs fonctions. Jetekiffe ne put s’empêcher de lorgner sur les cristaux lorsqu’ils passèrent devant et SL du le tirer par le col pour ne pas qu’Aelfyr le remarque. Ils ne firent pas attention à la sombre et massive silhouette qui les suivait et avait repéré le regard envieux du jeune fermier.

Ils apprirent malheureusement que le Directoire n’avait aucune quête à leur proposer et l’Archonte leur suggéra de rester quelques jours afin de voir si de nouvelles demandes pouvaient leur être confiées. Ils acceptèrent et Jetekiffe profita de ces journées pour aider aux travaux de minage tandis qu’Operamundi et SL vaquaient à diverses occupations. Chaque fois que Jetekiffe passait devant les cristaux verts, il ne pouvait réprimer l’envie qui s’emparait de lui, mais Aelfyr avait été formel lorsque le lapin avait évoqué les cristaux : nul ne pouvait s’en approcher. Un plan germa dans l’esprit du fermier…

 

La nuit du troisième jour, Jetekiffe attendit que ses deux compagnons s’endorment puis se leva et s’équipa dans le plus grand silence. Il quitta la chambre fournie par l’Archonte et prit la direction de la cristallerie. Grâce aux séances de chasse qu’il avait faites avec SL et Operamundi, il parvint à se dissimuler assez facilement aux yeux des rares passants dans les rues et se faufila jusqu’à l’entrée de l’entrepôt des cristaux verts sans difficulté. Mais alors qu’il allait tenter de forcer la porte, il entendit un grognement dans son dos. Instinctivement, il plongea sur le côté en se retournant et dégaina son épée. Un énorme loup noir de 3,50 mètres de haut lui faisait face et Jetekiffe avait tout juste évité son coup de patte. Il sut immédiatement que c’était un représentant de la race des Lawolfs, dont Aelfyr leur avait parlé. Se souvenant des propos de l’Archonte, ils devina également qu’il avait affaire à un assassin au vu de la couleur noir très sombre de sa fourrure.

« - Qu’essayes-tu de faire, étranger ? l’interrogea la bête

- Rien, disons que je me promenais.

- J’ai repéré ton petit manège, ce regard envieux chaque fois que tu passais devant ces cristaux… Que leur veux-tu ?

- Mais absolument rien, je ne vois pas de quoi vous parlez ! mentit Jetekiffe.

- Ne mens pas, nous Lawolfs, sommes les protecteurs du Directoire. Je n’hésiterai pas un instant à te découper en petits dés pour défendre les secrets de notre alliance, fusses-tu un ami d’Operamundi et SL. »

Jetekiffe se rendit compte qu’il ne pourrait pas faire entendre raison au Lawolf et comprit qu’il lui faudrait le vaincre pour avoir une chance d’accéder aux cristaux. Il s’estimait en position de force au vu de son intelligence humaine qui devait être largement supérieure à celle de cet animal qu’il considérait comme primitif. Jetekiffe n’avait en effet écouté que d’une oreille très distraite les propos d’Aelfyr et il n’avait pas du tout fais attention au fait que les Lawolfs étaient d’une grande intelligence et très loin d’être primitifs. Il se jeta donc sur le loup bien décidé à lui faire tâter de son épée. Ce dernier esquiva et mit en garde une dernière fois l’humain, s’il ne revenait pas à la raison il le tuerai. Jetekiffe n’écouta pas la menace et tenta une seconde attaque. Le loup l’esquiva avec une facilité et une rapidité qui surprirent le jeune homme. La patte noire frappa son abdomen et Jetekiffe, projeté à plusieurs cubes de distance, regretta d’avoir eu trop confiance en ses capacités. Le choc contre la pierre fut violent et il sentit un craquement dans son dos. Le Lawolf s’approcha de lui.

« - J’aurais pu te tuer en silence dès que je suis arrivé derrière toi. J’ai grogné pour te prévenir, je voulais que tu me dises pourquoi tu voulais nos cristaux. Je n’aime pas tuer sans savoir pourquoi, mais tu as dépassé les bornes jeune humain… As-tu une dernière chose à dire ? »

Jetekiffe voulu implorer le loup de l’épargner mais aucun son ne sortit de sa bouche ensanglantée. Il sentait une vive douleur lui envahir la tête et son abdomen devait être déchiré au vu des tiraillements horriblement douloureux qu’il ressentait. A contrario, il ne sentait plus du tout ses jambes qui étaient pourtant bien présentes, le choc avait dû toucher sa colonne vertébrale. Le loup leva la patte puis sembla se raviser. Soudain il bondit en arrière tandis que le sol qu’il foulait quelques instants avant se levait, formant un mur entre lui et Jetekiffe.

« - Et bien, c’était moins une ! ».

Le mur de pierre retomba, laissant place à SL et Operamundi qui faisaient tout deux face au Lawolf.

« - Messieurs vous n’avez pas à intervenir dans cette affaire, veuillez me laisser finir ma tâche.

- Il est inutile d’aller plus loin, je pense que notre ami est déjà assez mal en point comme cela.

- Votre ami ? Alors vous aussi êtes aussi des voleurs ? Je ne pensais pas que vous auriez si mal tourné… Vous ne me laissez pas le choix ! »

Sur ces paroles, il s’enflamma soudain et se précipita sur les deux compagnons. Operamundi fit appel aux pouvoirs de l’Opera Deï et para le coup de patte du loup tandis que le lapin usait de sa magie pour prendre le contrôle des flammes qui embrasaient la sombre fourrure du Lawolf. SL eut l’air surpris.

« - Opera, recule, ces flammes ne sont pas normales elles échappent à ma magie ! »

Operamundi s’exécuta, laissant le champ libre au loup qui fonça sur le lapin. Ce dernier ne bougea pas d’un pouce et les griffes du Lawolf s’arrêtèrent à quelques millimètres de sa gorge. La magie d’obsidienne qui protégeait instinctivement le lapin avait stoppé le coup et le lapin profita de la surprise de son adversaire pour l’entourer complètement d’obsidienne et l’immobiliser.

« - Ouf, bon occupons nous de Jetekiffe maintenant

- Non attends SL, le loup ne se laissera pas faire comme ça, je pense qu’en forçant bien il peut parvenir à rompre l’obsidienne. Nous devons le contenir d’une meilleure façon.

- Tu as une idée précise en tête Opera ?

- Faisons lui boire un peu de lave. Tu n’as qu’à en créer suffisamment, ça le rendra ivre et on sera tranquilles. »

SL trouva l’idée excellente et il forcèrent le loup à ouvrir sa gueule et à boire la lave créée par la magie du lapin. Mais alors qu’ils se félicitaient de leur victoire et qu’ils s’apprêtaient à porter secours à Jetekiffe, ils entendirent un craquement provenant de l’obsidienne. Cette dernière vola en éclats et le Lawolf poussa un hurlement terrifiant tandis que les flammes de sa fourrure se ravivaient, le faisant paraître encore plus gigantesque.

« - Argh il doit avoir la lave mauvaise celui-là, bon sang mais c’est pas possible, hurla SL.

- Maîtrise le à nouveau ! »

Le lapin projeta des cubes de roche, grâce à sa magie, sur le loup puis il tenta de l’enfermer à nouveau dans l’obsidienne tandis qu’Operamundi utilisait la force de son démon pour l’assommer. Mais le Lawolf n’eut que faire des roches, brisa l’obsidienne et éjecta Operamundi qui parvint à se rétablir et atterrir sur ses pieds grâce à un magnifique salto arrière. Soudain le loup chuta lourdement au sol avec un grognement de mécontentement. Une voix parvint du toit de l’entrepôt :

« - Arrête, Naharos. »

C’était Aelfyr. Il descendit tandis qu’Operamundi s’interrogeait :

« - Naharos ? Mais pourquoi ne nous l’a-t-il pas dit dès le départ ? Ca aurait simplifié les choses on aurait pu discuter.

- Naharos est le plus sage des Lawolfs, il est également leur leader, le loup Alpha. Mais il n’a fait que remplir son rôle, qu’il vous connaisse ou pas il vous a identifié comme des voleurs. Quand à la lave que vous lui avez fait boire, c’était une mauvais idée. Les Lawolfs ne s’endorment pas avec l’ivresse, ils deviennent incontrôlables et leur puissance n’en est que décuplée. Vous auriez pu venir à bout de lui, mais ça n’aurait pas été sans difficultés ni blessures, vous avez de la chance que je sois arrivé… D’ailleurs j’aimerais savoir ce que vous faites ici à une telle heure.

- Aelfyr, il doit y avoir une confusion quelque part, répondit SL. En me réveillant dans la nuit j’ai constaté que Jetekiffe n’était plus là, j’ai donc réveillé Operamundi et nous sommes partis à sa recherche. Nous l’avons trouvé ici, prêt à se faire achever par Naharos, du coup nous l’avons défendu. Jamais nous n’avons voulu voler quoique ce soit.

- Les explications devront attendre, intervint Operamundi, Jetekiffe est inconscient et dans un état grave. Son abdomen est complètement ouvert, il a une plaie béante à la tête et ses jambes semblent paralysées. »

Aelfyr donna plusieurs ordres à des subalternes qui apparaissaient de toutes parts. Jetekiffe fut emmené pour être soigné et Naharos fut maîtrisé efficacement le temps que son ivresse passe.

 

3 semaines furent nécessaires à Jetekiffe pour être remis sur pied et il ne dû son salut qu’à la technomagie et aux sciences développées par le Directoire. Lorsqu’il revient à lui, il expliqua la folie qui l’avait pris en voyant les cristaux et comment il avait voulu en emprunter un pour faire des tests. Il insista sur le fait qu’il avait l’intention de le rendre et que c’était dans le but d’améliorer son pain. Après maintes discussions, il s’excusa auprès de Naharos et de l’Archonte, ainsi que de ses amis. SL argumenta sur le fait que les expériences de Jetekiffe pourraient être profitables au Directoire et Aelfyr finit par lui donner l’autorisation d’accéder aux cristaux en présence permanente de Naharos pour le surveiller.

Les deux ex ennemis, à force de passer leurs journées ensemble, finirent par s’apprécier et par plaisanter de la misérable tentative d’attaque de Jetekiffe. SL et Operamundi durent partir, l’un vers Stonecross et l’autre vers le Kubnigera, mais Jetekiffe choisit de rester pour poursuivre ses expériences. Il découvrit les mycélium qui, combinés aux effets des cristaux verts sur les ingrédients de son pain, lui conféraient des vertus nutritives exceptionnelles. Néanmoins cela laissait un goût étrange et désagréable en bouche et il dut, en plus de l’utilisation d’épices, mélanger le mycélium à de l’herbe pour adoucir ce goût. Le pain qu’il obtint avec ce mélange était tellement épicé qu’il brûlait la bouche et il choisit donc de l’appeler le pain Lawolf, en référence au pelage de ces derniers qui pouvait s’enflammer.

Le pain Lawolf accélérait la guérison de celui qui en mangeait et lui conférait une énergie et une force exceptionnelle sur une courte durée. Ces vertus intéressèrent grandement l’Archonte qui demanda à Jetekiffe d’en produire de grandes quantités pour le Directoire. Ce n’était cependant pas si facile car l’herbe était aussi rare sur les terres du directoire que le mycélium était florissant. Jetekiffe décida donc d’aller en solliciter de grandes quantités auprès des gouverneurs de Stendel afin de pouvoir continuer à produire du pain Lawolf.

 

Alors qu’il faisait route vers la capitale, Jetekiffe passa à proximité d’une immense faille. Il s’approcha du bord pour essayer d’en voir le fond, mais il ne parvint pas à distinguer quoi que ce soit. C’est alors qu’il sentit un choc dans son dos qui le fit basculer dans le vide. Il parvint à se retourner et à se rattraper d’un main au bord de la falaise, mais ce ne fut pas le cas de l’un des deux bébés Lawolf qui l’avaient percuté en jouant et qui étaient également tombés, entraînés par leur élan. Le sang de Jetekiffe ne fit qu’un tour et l’âme du blason d’or qui l’animait le poussa à se jeter dans le vide pour tenter de faire quelque chose. Grâce à sa masse plus importante que celle du bébé, il parvint rapidement à sa hauteur et saisit sa patte. C’est à ce moment là qu’il regretta son action. Il avait en effet oublié qu’il tombait lui aussi et que, par conséquent, ils allaient s’écraser pitoyablement tous les deux au fond de la faille, si tant est qu’il veuille bien se montrer un jour. Sa main libre chercha la paroi, tentant désespérément de se raccrocher à quelque chose. Il trouva une racine qui céda sous le choc et il se brisa un doigt en tentant de se retenir à un rebord. Néanmoins cela ralentit sa chute et, passant outre la douleur, il parvient à se rattraper à une petite plateforme de pierre qui sortait de la paroi. Il se hissa dessus ainsi que le bébé Lawolf.

« - Ouf, nous sommes sauvés… Mais nous ne sommes pas pour autant tiré d’affaire, il n’y a aucun accès ni aucune sortie ici, j’ai bien peur que nous ne soyons coincés petit louveteau… »

Le loup émit un long hurlement en réponse, reprit par son camarade de jeu qui avait observé la scène du haut de la faille. Quelques minutes plus tard, Naharos et deux autres Lawolfs se présentaient sur les lieux et il ne leur fallut que quelques minutes supplémentaires pour sortir Jetekiffe et le petit Lawolf de la faille. Naharos s’adressa alors au jeune fermier :

« - Tu as sauvé un enfant de la meutre Jetekiffe, nous te sommes redevables, demande nous ce que tu veux.

- A vrai dire, mon séjour ici n’a pas changé ma vision des choses. Je suis toujours en quête d’aventures et d’expériences, seulement je suis las de ce corps faible qui ne cesse de me rappeler que je ne peux partir seul. Crois-tu qu’il serait possible que j’obtienne plus de force ?

- Loin, très loin est le jour de notre rencontre. Depuis j’ai appris à te connaître et à t’apprécier. Tes valeurs sont les nôtres, tes idéaux sont les nôtres, et aujourd’hui tu viens de démontrer ton courage. Je peux faire de toi un Lawolf si tu veux. »

Jetekiffe, bien qu’extrêmement surpris par l’honneur qui lui était fait, accepta la proposition de Naharos. La transformation ne fut pas sans douleur, celle infligée par la morsure étant la moins pire de toutes. Jetekiffe passa la nuit à hurler et à maudire sa décision, Naharos et les Lawolfs puis il finit par s’endormir d’épuisement une fois la transformation achevée.

A son réveil, la première chose qu’il fit fut de regarder son pelage et son corps. Il était devenu grand, environ 3 mètres 20 et son pelage était noir, comme celui de Naharos. Ce dernier lui expliqua que c’était normal vu qu’il lui avait transmis son patrimoine génétique mais que cela pourrait changer avec le temps et son caractère. Ce fut le moment qu’Operamundi et SL choisirent pour revenir au Directoire prendre des nouvelles de leur ami. Ils furent tout d’abord extrêmement surpris de le voir arborer cette forme, mais cela les amusa plus qu’autre chose, notamment lorsque Jetekiffe, qui n’était pas encore habitué à son nouveau corps, s’étala de tout son long en s’emmêlant les pattes et fracassa un plafond en oubliant de se baisser en se relevant. Le jeune Lawolf devait toujours se rendre à la capitale pour demander l’autorisation d’obtenir de l’herbe pour son pain Lawolf et ils décidèrent de l’accompagner. SL avait à faire à Stendel et Operamundi devait retourner chercher un objet sur les terres de new Stendel.

« - Je suis curieux de voir comment tu te débrouilles avec tes nouvelles capacités, lui expliqua Operamundi, et puis j’aimerais voir quelle couleur prendra ta fourrure à terme.

- Je suis sûr qu’on s’amusera beaucoup durant ce voyage, lui assura SL, surtout si, comme je l’espère, ta fourrure devient toute rose… Tu es certain que c’est vraiment impossible ? »

Jetekiffe soupira, la route avec ces deux là serait longue, mais au moins il ne craignait plus rien désormais. Il ne lui restait plus qu’à peaufiner sa demande pour être certain de disposer d’un bon accueil auprès des gouverneurs de Stendel...

 

 

Autre : C'est ce chapitre qui te concerne Aelfyr (oublie pas l'autorisation pour te citer =))

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Hannn tu avais dis que tu posterais que le troisième chapitre, bouhhhh menteur. Les gens vont avoir la flemme de lire. Mais J'AIME.

Pour l'acceptation tu veux un message solennelle comme pour shika ou un truc aussi développé que ta description hors RP ? :lol:

(j’attends tout de même que les autres membres du Directoire ta candidature avant d'accepter.)

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Que tes crocs te servent à lutter contre nos ennemis.

Que tes griffes défendent le Directoire.

Que le Cairn soit ta demeure jusqu'à ce que la vie ne soit plus. (enfin quand on l'aura fait = quand Pandemonium sera fini :D ).

 

Sur ces mots, rejoins tes frères et œuvres avec eux pour défendre notre empire.

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