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[Validé] Le Castel Wakeau


Kolwako
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Le Castel Wakeau est une vaste demeure perdue sur une petite île au milieu des océans. Bien que ce soit un bijou architectural, la bâtisse n’en est pas moins rongé par le temps et les intempéries, faute d’entretien. En effet, toute trace de son existence est restée pendant longtemps secrète et inconnue, et personne ne sait à qui elle appartient.

 

Entouré d’ombre et de mystères, le Castel est le reflet d’un autre âge, entre autre celui de son dernier propriétaire : un certain Enrico …

 

 

 

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Révélation

 

Introduction

 

C’est la panique, tout le monde hurle autour de moi. Tandis que certains sont démembrés, d’autres se relèvent pour repartir à la charge. Le combat est perdu d’avance. Certains n’hésitent néanmoins pas à se sacrifier pour en sauver le maximum. Quant à moi, je cours. Je cours de toute mes forces. Chaque battement de mon coeur est une explosion qui vient déchirer mes entrailles. Chaque pas agrave un peu plus la jambe que je me suis tordue dans ma course. Mais je cours, je n’ai pas le choix. L’orage est d’une violence rare. Chaque goutte frappe violemment mon visage et c’est un déluge qui s’abat sur moi.

 

J’essaie d’esquiver tant bien que mal les flèches qui sifflent autour de moi. Tout d’un coup je trébuche sur quelque chose. Dans la précipitation je regarde sur quoi : le cadavre d’un homme, dont l’abdomen est criblé de flèches. Je me relève brusquement quand un monstre me surplombe. Je n’ai pas le temps de me protéger qu’une hache vient lui briser le crâne. Je repars, toujours dans la même direction. Vers la source de cette apocalypse. J’entends une voix me hurler de revenir mais elle n’a pas le temps de finir sa phrase qu’elle rugit de douleur.

 

J’ai de plus en plus de mal à courir. Mes poumons sont en feu, et le reste de mon corps en sang. Je vois enfin l’arrivée : ma maison. Je défonce la porte d’un coup d'épaule et m’effondre par terre. Je me retourne sur le dos et voit à travers l'encoche de ma porte une femme être dévorée. Je n’ai pas le temps. Je dois le retrouver. Je ne peux pas m’en aller sans lui.

 

Un cri se détache soudain des autres. Serait-ce elle ? Serait-ce ..

 

Un flash lumineux envahit la pièce, suivi d’une déflagration. Je suis projeté en arrière et cogne violemment le mur, puis le sol. A peine ai-je le temps de réaliser ce qu’il m’arrive que le plafond s’effondre sur moi. Je suis pris dans les décombres. Le cri redouble d’intensité, suppliant de l’aider. “C’est elle !” m’écriai-je. J’essaie de soulever la poutre qui s’est abattu sur moi mais je n’ai plus assez de force. Puis plus rien. Plus un seul bruit n’est perceptible. Le temps semble s’être arrêté. Quand tout à coup une créature m’extrait brutalement des décombres. J’essaie de crier mais aucun son ne sort de ma bouche.

 

Je me réveille alors en sursaut, transpirant et suffoquant. C’était un cauchemar. Ce même cauchemar qui me hante à nouveau depuis un moment. La dernière fois que je l’avais fait remonte à longtemps. A mon arrivée sur Minefield à vrai dire.




 

Chapitre I

 

Serai-je le dernier de ma lignée ?

 

Cela faisait quelques jours que cette question trottait dans mon esprit. Ou plutôt quelques semaines. Voir quelques mois. En fait, des années. Une vingtaine pour être exact. Vingt années passées à parcourir le monde à la recherche des plus fabuleux trésors. Et tout autant d’années à marchander et tenir l’une des plus grandes enseignes aventurières que Minefield ait connu. Mais que conserveront-ils de moi ? Qu’est ce qui franchira la postérité ?

 

Que restera-t-il de moi ?

 

Pour cela il faudrait peut-être déjà que je sorte un peu plus souvent. Fini l’époque où je voguais contre vents et marées aux quatre coins des mondes. Cette même époque où j’ai traversé des donjons, survécu à un cataclysme et même participé à une guerre. Tout ça est fini. Et je ne saurai dire si je ne peux pas ou si je ne veux pas. Désormais je vis à l’écart, reclu dans ma maison perchée au coeur du quartier aventurier. Je passe mon temps derrière mon bureau, à travailler en tant que cartographe, au service de l’empire. C’était ma manière à moi de me ranger sans pour autant renoncer complètement à cette passion de l’aventure qui sommeille profondément en moi désormais.

 

Mais je n’ai pas le temps de rêvasser aujourd’hui, car je dois me rendre à Simurgh, sur les terres de Stalroc. Il m’a soi-disant invité car il avait à parler affaires avec moi, mais je sais très bien qu’il veut juste me faire sortir un peu de Stendel. Il trouve que j’y passe trop de temps et que je me morfonds sur moi-même depuis quelques semaines. “Cela sera l’occasion de faire naviguer un peu mon bon vieux bateau”, me dis-je. Je descends à la cave faire mes affaires. Je dépoussière mon sac qui m’a suivi durant toutes ses années. J’esquisse un sourire en le voyant, me faisant la remarque qu’il a été, après Stalroc, mon plus fidèle compagnon. Puis je relève la tête et la voit elle. Mon épée. Ma seule et unique épée. Accrochée soigneusement aux côtés de mon arc, de mon carquois, et tous les autres accessoires et armes que j’ai pu confectionné au cours de ma vie. S’ils pouvaient parler, qu’est ce qu’ils seraient bavards ! Je secoue néanmoins ma tête, faisant mine de reprendre mes esprits. Ce n’est pas le jour pour rêvasser. Stalroc m’attend et, le connaissant, toute la ville doit être à sa fenêtre, à m’attendre pour me souhaiter un agréable accueil.

 

Je descends donc avec mon sac et ma sacoche jusqu’au port de Stendel. Le jour se lève encore et les rues s’animent doucement. Les dernières charrues finissent d’approvisionner les échoppes tandis que les premiers commerçants lèvent leur tenture et déploient leurs stands. Je descends jusqu’au port d’un pas lent, me surprenant à flâner dans des ruelles que je connais pourtant sur le bout des doigts. Le vent semble se lever, je ne devrai pas avoir de mal à rallier Simurgh qui n’est qu’à quelques heures d’ici.

 

En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, je largue les amarres. Bien qu’assez vieille, ma bicoque semble bien tenir l’âge, et le fait de rester au port les deux tiers de l’année. Je regarde rapidement ma boussole, vérifie les coordonnées de la ville : tout est bon. Je serai sans doute arriver avant l’heure du déjeuner.

 

Je repense alors à mon cauchemar. A t-il un rapport avec les questions qui me hantent ? Plus je vieillis et plus ces questions me torturent. Je n’ai jamais été attiré par l’argent ou la popularité, mais uniquement par l’aventure et l’adrénaline. Cependant je ne suis plus le jeune aventurier que j’ai pu être autrefois. J’ai pris de l’âge, des rides aussi et je suis au milieu de ma vie. Il est peut-être normal de se poser ces questions mais je n’aborde jamais ces sujets avec quelqu’un, pas même Stalroc. Je n’arrive cependant plus à les oublier, comme je le faisais auparavant. Ma vie était chargée et pleine de péripéties et j’avais bien trop de choses à faire pour m’en soucier.




 

Chapitre II

 

Après un peu plus de trois heures de mer, j’aperçois au loin l’Académie de Simurgh. Me voilà presque arrivé, avec même un peu d’avance. Peu à peu, au détour d’une falaise commence à se dessiner la ville à ses pieds, qui s’est incroyablement agrandie depuis ma précédente visite. Je vois à un balcon de l’académie un bras s’agiter : c’est celui de Stalroc, qui fait mine de m’indiquer l’entrée du port. A ses côtés se tient une femme qui semble lui tenir la main. Serait-ce sa compagne ? Je ne savais même pas qu’il voyait quelqu’un en ce moment.

 

J’arrive sur le quai principal, où se trouve quelques habitants, venus semble t-il m'accueillir. Deux marins m’aident à amarrer mon bateau et me déploient une passerelle pour que je puisse descendre. Un peu gêné d’être si attendu, j’engage la conversation péniblement. Bien que cette attention me fasse plaisir, cela m’agace car je ne juge pas avoir tout ce mérite. C’est alors que Stalroc arrive au même moment à cheval.

 

“- Tu n’étais pas obligé d’embêter ces gens en leur demandant de venir m’accueillir tu sais, je ne suis pas un chevalier comme toi.

  • Non mon ami, tu es bien plus que cela, tu es l’aventurier le plus célèbre de toutes nos contrées !

  • Rien que ça, ricanai-je

  • Regardez bien ce sourire, cela faisait longtemps qu’on ne l’avait pas vu !”

 

Nous nous faisons alors une accolade, nous tapant mutuellement dans le dos.

 

“- Je suis heureux de te voir ici, tu sais, renchérit Stalroc. Pour être franc je ne savais pas si tu viendrais ou pas.

  • Pour un vieux frère comme toi je ferai toujours l’effort de sortir de mon quartier, tu le sais bien.

  • Allez, laisse moi t’emmener à l’Académie, c’est là-bas que nous allons déjeuner. Ensuite je te ferai un petit tour du propriétaire.”

 

Cela faisait maintenant un bon nombre d’années que Stalroc était devenu seigneur de ces terres. Bien qu’ayant ses défauts, je dois reconnaître qu’il a transformé ce petit village perdu en une magnifique cité. Nous remontons donc la route pavée qui mène tout droit à l’Académie. Cet édifice a été la première chose qu’il ait accompli après avoir pris les rênes de la ville. Niché sur les hauteurs, c’est un bijou d’architecture qui a permis à Simurgh d’attirer ses premiers citadins et de se forger une certaine notoriété. De là-haut on a une vue dégagée à quasiment 360 degrés, il se dit même que par temps clair on peut distinguer au loin la banlieue de Stendel.

 

Nous déjeunons dans ce qui s’apparente à la salle de banquet : une grande salle composées de deux séries de colonnes supportant de larges voûtes avec, au fond, une grande baie vitrée offrant une vue imprenable sur la ville et l’océan à ses pieds. Une jeune femme entre alors par une petite porte au fond de la pièce. Son allure m’est familière : c’est cette fameuse femme qui accompagnait Stalroc au balcon tout à l’heure. Et au vu du baiser qu’ils se sont échangés, je ne m’étais pas trompé : il s’agit bien de sa compagne. Elle s’approche de moi et engage la conversation.

 

“- Rikkanima, enchantée de faire votre connaissance. Stalroc m’a énormément parlé de vous et de vos aventures.

  • Moi de même, très chère. J’aurai aimé en dire autant mais Stalroc a été plutôt cachotier à votre égard, n’est-ce pas, lançai-je d’un air malicieux”

Gêné, Stalroc me fait signe qu’il m’expliquera plus tard, et nous emmènes nous mettre à table.

 

Ce repas est l’occasion  de rattraper nos dernières actualités. En effet, cela fait quelques mois désormais que nous ne nous voyons plus autant qu’avant, chacun ayant des emplois du temps de gouverneur. Ou plutôt Stalroc ayant un emploi du temps de gouverneur. J’en apprends donc un peu plus sur elle, à défaut d’avoir eu quelques informations au préalable. Jeune arrivée sur les terres minefieldiennes, elle a très tôt rencontré Stalroc et cela a été le coup de foudre entre eux, à tel point qu’elle n’a pas hésité à laisser les charmes nouveaux de la capitale pour le rejoindre ici. Puis Stalroc me raconte ses dernières péripéties en tant que dirigeant et tous les chantiers qu’ils mènent en ce moment. La discussion s’allonge progressivement et j’en perds le fil, tombant à nouveau dans mes pensées. C’est à cet instant que Rikkanima m’en sort promptement et me lance :

 

“ - Et vous alors, que nous racontez-vous de beau ? Un homme de votre acabit doit être sacrément occupé j’imagine !”

J’esquisse un sourire un peu gêné. Apparement Stalroc en est resté aux faits d’il y a quelques années lorsqu’il lui parle de moi. Je noie néanmoins le poisson en disant que le temps file incroyablement vite entre mes commerces et mes activités de scribe.

 

“- Oh oui, à tel point qu’il n’en sort même pas de chez lui parfois ! renchérit Stalroc. Un peu plus et il ne venait même pas voir sa famille ! relance t-il, d’un air taquin.

  • Vous avez donc de la famille ? demande alors Rikkanima”

 

Un silence s’installe alors dans la salle. Stalroc se fige, se rendant compte de la maladresse de sa compagne. Elle comprends alors qu’elle vient de dire quelque chose qui n’allait pas et alors qu’elle tente de s’excuser, je préfère couper court à la discussion.

 

“ - Disons que j’ai perdu ma famille très jeune et que je suis encore à leur recherche après toutes ses années. Mais vous ne pouviez pas savoir, après tout. Quand il parlait de famille, Stalroc voulait je pense parler de lui, car il est un peu comme mon frère depuis le temps.”

 

La gouvernante entre alors dans la salle, suivi de près d’un jeune homme qui, semble t-il, est haut placé vu son costume.

 

  • Monsieur Falcar, dis Stalroc en se retournant vers lui. Que nous vaut l’honneur de votre visite ?

  • J’ai à discuter avec madame Rikkanima. Nous devons nous entretenir au sujet des prochains territoires que nous projetons d’aménager.

  • J’arrive, Falcar. Kolwako, mes excuses encore, je ne savais pas que..

  • C’est rien, ne vous inquiétez pas, répondis-je. Un plaisir d’avoir fait votre connaissance.

  • De même, c’est un honneur et un plaisir pour Stalroc et moi de vous avoir chez nous.”

 

Rikkanima et Falcar, suivis de près par la gouvernante, quitte alors la pièce. Stalroc jette néanmoins un regard vers la porte, s’assurant qu’elle se ferme bien, avant de me parler. Il est visiblement très mal à l’aise vis à vis de ce qui vient de se passer. Je le rassure en lui disant qu’il n’y a pas de problèmes et que c’est de l’histoire ancienne. Soulagé, il m’invite alors à le suivre jusqu’à son bureau situé deux étages plus haut, pour que nous discutions de notre commerce.




 

Chapitre III

 

Après deux heures d’intenses discussions, parsemées de quelques éclats de rires, je décide de suivre Stalroc dans les rues de Simurgh. Il m’assure que les agrandissements qui ont été fait depuis ma dernière venue valent le coup d’oeil. Il est vrai que Simurgh est une ville magnifique. Ses maisons colorées, ses petites ruelles pavées, ses morceaux de végétations disséminés un peu partout : il est indéniable qu’il fait bon vivre ici. Nous avançons dans notre balade quand soudain, au détour d’une place je vois un sculpteur de pierre à l’action.

 

“ - Stalroc, t’exagère pas un peu ? Me faire faire une statue ? Fallait pas hein ...

  • Ah mais je t’ai pas dit ? Cette place porte ton nom ! Non mieux ! Le quartier tout entier !

  • C’est tout ? Franchement t’es un peu radin … Passe moi les clefs de la ville, je vais te réarranger tout ça tu vas voir !”

 

On éclate de rire tous les deux. Cela faisait un moment que nous n’avions pas autant ri. Se séchant ses larmes, il m’explique alors que cette statue est en l’honneur d’un ancien habitant qui a beaucoup contribué à la prospérité de la ville. Pour lui rendre hommage, la population de Simurgh a donc décidé de lui ériger une statue, sur cette place qui porte désormais son nom.

 

“ - C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je t’ai fait venir Kolwako. En faisant le tri dans ses affaires, nous avons trouvé de vieux parchemins s’apparentant à des cartes. Nos scribes n’ont pas réussi à déchiffrer leurs emplacements ou leurs positions géographiques. Peut-être saura-tu les décrypter ? Cela ne doit pas mener bien loin mais la curiosité me force à en savoir un peu plus.

  • Volontiers écoute, un bon cartographe n’est jamais avare de défis ! Et il s’appelle comment ton bon samaritain ?

  • Ça va te paraître bizarre mais on n’a jamais su son nom de famille. Il n’était pas très loquace sur sa vie avant son arrivée à Simurgh. Pourtant c’était un homme âgé relativement aisé, il avait dû largement gagner sa vie auparavant. Les rares traces écrites que nous avons de lui dans nos archives sont celles des recensements, qu’il signait du nom d’Enrico L.W.

  • Intéressant… Je peux visiter sa maison ? Peut-être trouverons-nous d’autres indices pouvant nous aiguiller.

  • Bien sûr, suis moi !”

 

Stalroc et moi pénétrons alors dans une vieille bâtisse à trois étages. La première chose qui me frappe est la décoration de la maison : une multitude de petites babioles et autres souvenirs sont disposées un peu partout, que ce soit accrochés aux murs ou sur des étagères. L’ambiance qui y règne est d’un autre âge : les meubles, les tableaux, les ornements, et autres décorations, tout est d’époque. C’est comme si le temps s’était arrêté ici il y a au moins plusieurs décennies de cela. Puis je remarque que ce ne sont pas de vulgaires babioles.. Mais plutôt..

 

“- Une relique nécromancienne ! C’est hyper rare ! A vrai dire je ne pensais même pas que c’était réel ! Et ici, ce qui semble être l’authentique crâne en or de Barbe Noir ! Les Torcubains eux-même ont fouillé de fond en comble leur île pendant des siècles sans jamais y mettre la main dessus ! Et là, ne serait-ce pas une étoile du Nether, seul restant du légendaire Wither combattu il y a plusieurs centaines d’années par les premiers minefieldiens ?

  • Pour être franc Kolwako je ne connaissais pas toutes ses reliques … Comment sais-tu tout cela ?

  • Mais parce que je les ai recherché, bien sûr ! Et pas qu’un peu ! Et je n’avais jamais réussi à mettre la main dessus ! Et comme par hasard, tous les trésors sur lesquels je n’avais pas réussi à mettre la main dessus sont réunis dans cette pièce.

  • Attends ? Tu veux dire que …

  • Oui Stalroc, apparement ton gentilhomme était un peu plus qu’un simple retraité.




 

Chapitre IV

 

Nous avons passé une après-midi entière à fouiller cette maison pour le moins hors normes. Les étagères débordent de trésors tous plus iconiques les uns que les autres, les bibliothèques exposent des dizaines de grimoires et de manuscrits de temps immémoriaux, et même les meubles étaient fait dans des bois et des métaux venus d’ailleurs. Cet Enrico semblait avoir eu une vie plus que trépidante, c’est le moins qu’on puisse dire.

 

J’entends soudain Stalroc me crier depuis l’étage supérieur qu’il a trouvé ces fameuses cartographies. Elles étaient toutes encadrés au dessus d’un bureau et l’une d’entre elle était sortie de son cadre, dépliée. Je m’assieds, saisi la loupe qui se trouvait à proximité, et commence à les examiner : sans surprise, ces cartes ne sont pas plus jeunes que le reste des affaires que nous avons trouvé.

 

“- Tu vois ces sceaux Stalroc ? D’après ce que j’ai pu étudier à la bibliothèque de Stendel, ce sont des sceaux de l’Empire vieux d’au moins cent ans.

  • Ce sont donc des cartes officielles ?

  • Celles qui le portent, oui. Ces deux autres cartes sont quant à elles plutôt artisanales. Elles ne sont néanmoins guère plus récentes vu les repères de distance utilisées. Ces valeurs n’étaient déjà plus employées lorsque je suis devenu cartographe.

  • Des cartes officielles, des cartes fait maison.. Cela ne nous en apprend guère plus sur notre personnage. Et ce sont des cartes de quoi ?

  • Pour le coup je ne saurai te dire. Elles utilisent une autre manière de représenter les paysages et leurs composants. Là encore, ce sont de vieilles techniques que nous avons abandonné pour des représentation plus précises. Puis les nombreuses expéditions mené par l’Empire ont perfectionné les connaissances que nous avons sur les territoires et nous connaissons mieux leurs limites qu’autrefois. Il faudrait que je me rende à la bibliothèque de la capitale pour essayer de trouver des documents similaires.

  • Tu peux les ramener avec toi si tu veux. Je sais que tu en prendras bien soin.

  • Par contre, il va falloir que tu postes des gardes devant cette maison. Elle est bourrée de trésors qui représente un patrimoine extraordinaire. Cependant personne mis à part nous deux ne doit être au courant, tant que nous n’avons pas mis la lumière sur l’identité de cet Enrico.”

 

Stalroc referme à double tour la maison et nous partons en direction du port comme si de rien n’était. Sur le chemin, il dépêche un seul garde pour surveiller la maison, afin de ne pas éveiller les soupçons, en lui donnant l’ordre de ne laisser entrer personne et ce sous aucun prétexte. Nous nous rendons jusqu’à mon bateau, où nous faisons nos adieux. Tandis qu’il va fouiller plus en profondeur les archives de Simurgh, je vais essayer de percer le mystère de ces cartes, pour savoir où elles mènent.

 

“- Et bon vent mon ami !”

 

Je détache la corde qui reliait mon bateau au quai, et tend ma voile. Le soleil se couche quand je prends le large pour revenir dans la capitale. Une lumière orangée vient délicatement découper la silhouette des maisons de la ville, tandis que l’académie semble briller de mille feux. Après quelques minutes de navigation, je ne peux résister à l’envie de jeter un coup d’oeil à ces drôles de cartes. Que peuvent-elles bien représenter ? Et est ce qu’il y a un lien avec la vie semble-t-il cachée de cet énigmatique “Enrico” ?




 

Chapitre V

 

Je décide de me rendre dès l’aurore à la bibliothèque de Stendel. Ce fabuleux bâtiment possède les plus grandes archives cartographiques de tout l’Empire.

 

“- Vous venez de plus en plus tôt, me lance l’archiviste en charge de la bibliothèque ce matin.

  • Il faut ce qu’il faut vous savez, disons que j’avais une soudaine envie de me plonger dans le passé de notre cartographie.

  • Suivez moi, je vais vous montrer les allées où nous stockons cela. Et si jamais vous empruntez un des recueils, vous n’oubliez pas de vous faire inscrire sur les registres !”

 

Un étage entier y est consacré, me voilà dans de beaux draps. Il va falloir être malin pour éviter d’avoir à écumer tous ces livres. Il me faut tout d’abord estimer plus en détail ces cartes, pour peut-être retrouver le cartographe à son origine.Je décide tout d’abord de m’occcuper des cartes officielles, celles disposant du sceau de l’Empire Stendelien. Après un peu de recherches, je constate que je ne m’étais pas trompé : ces cartes ont une centaine d’années, et font partie de la première cartographie du territoire effectué à l’époque par les premiers explorateurs minefieldiens. Cependant, impossible de rattacher cette carte à un quelconque territoire existant. Pourtant la topographie du territoire est assez atypique, présentant ce qui semble être un vaste lac ainsi qu’un petit archipel d'îlot au large de ce qui semble être une forêt. Mais même en comparant cela avec les cartographies de la région de Stendel, de New-Stendel, et même les abords des océans nabessiens, je fais chou blanc. Serait-ce un lac disparu ? Aucun changement continental majeur n’a pu permettre cela durant les dernières décennies. Une erreur de reproduction ? Bien que nos technologies aient considérablement amélioré notre précision, une telle aberration est difficilement envisageable.

 

Je passe la journée à la bibliothèque, ne cessant de changer de table et de parcourir les allées de la section cartographique. Je décide alors de reprendre un des premiers atlas de l’époque pour chercher à nouveau une correspondance. Soudain je remarque l’absence d’une des pages du livre. Je saisis la carte à nouveau et remarquer que tout en bas, à moitié effacé, figure une annotation “152”. Ce n’était donc pas une simple carte mais une page d’atlas ! En faisant la comparaison avec un atlas récent, je découvre alors qu’il ne s’agissait pas d’un lac, comme le laissait suggérer la carte, mais d’une mer relativement petite et qui depuis s’est considérablement agrandi. La forêt que je cherchais à quant à elle depuis disparue, laissant place à ce qui semble être un marais. C’est une étrange évolution, mais ce n’est pas l’objet de mes recherches.

 

Je commence à reconstituer les morceaux du puzzle. Je sais désormais où est la zone illustrée par ces cartes, et en étudiant les cartes artisanales de plus près, je découvre que ce sont en réalité des cartes “annexes” avec des annotations plus poussées sur toute la zone. Mais que faisait ce vieil homme avec une page déchirée d’un atlas ? Peut-être est-ce lui qui l’a déchiré ? Un bibliothécaire passe alors venir voir si je trouve tout ce que je recherche. J’ai alors une idée.

 

“- Il faudrait consulter le registre des archivistes ! m’écriai-je

  • Pardon monsieur ? s’interroge-je le bibliothécaire

  • Excusez moi, je me suis exclamé à voix haute !”

 

Il a forcément dû retirer ce livre, et donc laissé son nom à l’archiviste de l’époque ! Je découvrirai donc son identité ! Je cours, bravant la formelle interdiction de le faire, jusqu’à l’entrée pour y trouver l’archiviste. Bien que relativement étonné lorsque je lui demande de sortir le registre de l’atlas vieux de cent ans, il s’exécute et je parcours rapidement les pages pour arriver au dernier retrait. Mais à ma grande déception, je n’y trouve qu’un “Enrico L.W.”, comme sur les documents archivés de Simurgh. Ce n’est pas aujourd’hui visiblement que je vais percer son identité. Néanmoins je sais désormais où chercher : du côté de cet archipel d'îlot qui semblait tant compter à notre mystérieux homme.

 

Je décide d’envoyer une missive dès le lendemain pour Simurgh afin de raconter tout cela à Stalroc. La réponse ne se fait pas attendre, mais ce n’est pas celle escomptée : c’est Rikkanima, sa compagne, qui me répond. En effet, ce dernier se serait apparement vu confier une haute mission de la part de l’un des empereurs en personne et il aurait été envoyé avec un régiment du Fort Herobrine voisin dans une contrée reculée. N’ayant pas plus d’informations, je décide d’entamer tout de même le voyage vers cet archipel. Quelque chose d’irréfrênable me pousse à y aller, alors que je ne sais pas du tout ce qui m’attend là-bas.

 

Aurai-je retrouvé le goût de l’aventure ?




 

Chapitre VI

 

Cela faisait un moment que je n’avais pas préparé de grande expédition. N’ayant aucune idée de ce que je trouverai là-bas, je décide d’embarquer avec moi un maximum de vivres, de rations et d’équipements. Bien que, d’après mes calculs, un seul jour de mer soit nécessaire pour rallier la capitale à la zone décrite par les cartes, je préfère rester prudent. C’est l’occasion pour moi de dépoussiérer mes armes et mon armure, même si j’espère que je n’en aurai nul besoin.

 

Le lendemain matin, comme à mon habitude, je pars à l’aube en espérant arriver là-bas durant la nuit. Le vent est relativement fort et je quitte très vite les eaux de la capitale pour celles des grandes mers stendeliennes. La mer est calme mais des nuages de plus en plus imposants commencent à s’amonceler dans le ciel, et cela ne manque pas : un gros orage éclate. Les vagues deviennent de plus en plus incisives, se fracassant avec toujours plus de force sur la proue de mon navire. J’ai autant de mal à garder le cap qu’à le trouver : déjà que je n’avais que très peu de repères pour me guider, ma boussole est désormais la seule vision que j’ai pour naviguer. Les éclairs fendent le ciel dans d’intenses flashs lumineux comme de rares occasions de constater les territoires autour de moi. Après une heure plutôt intense, je semble néanmoins m’approcher de mon but. Je distingue au loin ce qui semble être un premier îlot. Les coordonnées sont bonnes : il s’agit de la bonne île mentionnée sur les cartes faites par Enrico. Mais avec cette mer déchaînée, je ne sais pas du tout comment je vais pouvoir amarrer. Je m’approche de l’île et un éclair frappe à proximité. La rapide clarté détache une immense silhouette dans le ciel. Serait-ce une habitation tout là-bas ? J’aperçois alors un quai qui semble en piteux état. J’hésite un instant à amarrer ou non, ne sachant pas dans quoi je m’embarque, mais en voyant le temps se déchaîner de plus en plus, je décide de prendre le risque. Je jette une corde et m’attache à l’un des gros piliers en bois et cale du mieux que je peux mon bateau entre le quai et la terre ferme. Un deuxième éclair gronde violemment dans le ciel, me permettant d’observer brièvement la bâtisse. Cela semble être une sorte de petit manoir. Peut-être pourrai-je m’y abriter, ou mieux, y trouver hospitalité.

 

Je saisis ma lampe à huile et mon épée, et court en sa direction. La pluie est violente et j’ai à peine le temps de descendre du bateau que je suis déjà trempé jusqu’aux os. Je remonte l’île et finit par arriver à l’entrée de ce qui s’avère être une sorte de château. Cependant, vu son état, ce dernier semble abandonné depuis longtemps. Arrivés devant deux vastes portes en bois, je donne de gros coups avec le heurtoir dans l’espoir que quelqu’un m’ouvre, en vain. La porte est fermée et elle est bien trop grande et lourde pour que je puisse la forcer. J’examine alors le reste de la façade et j’aperçois une sorte de balcon un peu plus haut. La baie vitrée semble brisée, je pourrai sans doute rentrer par ici. Je range alors mon épée, saisit la hanse de ma lampe entre mes dents, et escalade le mur pour essayer d’atteindre le premier étage. La pluie manque plusieurs fois de me faire glisser mais la vétusté du mur m’offre d’excellentes prises. Je me laisse tomber de l’autre côté de la rambarde et me jette à l’intérieur. Me voilà enfin au sec et en sécurité. Enfin j’espère.

 

Je reprends dans la main gauche ma lanterne et dans ma main droite mon épée, et inspecte la pièce en faisant un tour complet sur moi-même. De grands tableaux sont disposés un peu partout sur les murs. Le coeur de la pièce donne quant à lui sur le rez-de-chaussé, qui est une grande salle de banquet. Je m’essaie à crier s’il y a quelqu’un ici, mais comme je l’imaginais, aucune réponse ne se profile. Vu son état, ce manoir ne peut vraiment pas être encore habité. Je poursuis ma visite, restant néanmoins sur mes gardes. Je trouve alors un escalier niché dans une tour. Je m’essaie à l’étage supérieure, ayant déjà vu brièvement ce qui se trouvait au rez-de-chaussée. Cet étage, comparé au reste, est en plutôt bon état. Cependant le bois du parquet est détrempé, car la charpente doit d’avantage tenir du gruyère que d’un véritable toit. Je me trouve alors face à plusieurs pièces. Dans la première se trouve un bureau avec plusieurs cartes disposées aux murs, les mêmes que celles retrouvées chez Enrico. Serait-ce l’endroit où il a vécu avant de finir sa vie à Simurgh ?

 

Soudain, en sortant du bureau pour remonter dans l’escalier, le bois craque anormalement sous mes pieds. Je ne bouge plus, espérant que cela ne soit pas le parquet qui menace de céder. Un silence s’installe mais quelques craquements reprennent doucement. A peine ai-je le temps de relever ma jambe que le sol s’effondre alors sous mes pieds. Je me rattrape de justesse mais je suis désormais à moitié dans le vide. Ma lampe tombe à l’étage dans dessous, me plongeant dans le noir. J’essaie tant bien que mal de remonter quand les craquements s’étendent autour de moi. Tout un morceau de parquet s’arrache alors, m’entrainant dans sa chute. Tout ce dont je me souviens alors, c’est d’un bruit sourd, puis plus rien.




 

Chapitre VII

 

Un clapoti régulier accompagne mon pénible réveil. Des gouttes d’eau tombent sur ma joue, telles un métronome. J’ai un affreux mal de crâne et j’ai l’impression que j’ai fait une chute du troisième étage. Je relève ma tête et, en voyant les deux planchers troués au dessus de moi, je me rappelle que c’est ce qui m’est arrivé la nuit dernière. Je me lève difficilement, ne manquant pas de faire craquer tous les os possibles de mon corps. Je ramasse mon épée et m’en sert de canne pour marcher, le temps que la douleur passe. Je me rends sur le balcon : la tempête a laissé place à un ciel est d’un bleu azur, complètement dégagé. Je peux alors voir l’allure de l’île et de son habitation : c’est bel et bien une très grande maison qui surplombe le reste de l’île, avec un immense chêne ainsi que d’autres arbres et arbustes plus petit. C’est un paysage presque idyllique, et la petite brise qui vient alors souffler légèrement la végétation finit de me convaincre que c’est un magnifique endroit.

 

Je décide de reprendre mon exploration des lieux là où je l’avais laissé hier soir, c’est à dire deux étages plus haut. Je constate que tout est meublé et en assez bon état vu le climat de la région, mais le manoir est à certains endroits complètement délabré. La toiture est en morceau, le parquet est moisi, et les murs sont à certains endroits descellés. Mais je trouve néanmoins à l’ensemble une beauté certaine, comme si je connaissais pour ce dernier un coup de coeur. Soudain je me rappelle ce qui m’a mené ici : découvrir qui était cet Enrico L.W. Je fouille le bureau et découvre alors des dizaines de carnets d’explorations et autres notes de voyage. Comme le laissait penser les trésors qu’il avait dans sa maison de Simurgh, c’était bel et bien un grand explorateur. Des articles de la presse de l’époque sont même encadrés aux murs de la pièce, relatant ses exploits d’aventurier. Il a contribué semble t-il à la première grande exploration mené par l’Empire, et de ce que j’ai pu lire dans ses notes, a fondé le corps de cartographes auquel j’appartiens aujourd’hui. Nul doute qu’il s’agissait d’un homme remarquable. Mais pourquoi avoir décidé de se retirer loin de tout cela après une vie aussi trépidante ? Je ne comprends pas, il avait l’étoffe d’un homme d’exploit et il a préféré finir ses dernières années dans un petit village perdu en campagne ? Bien que Simurgh est une belle ville à présent, à l’époque de son arrivée c’est à peine si elle la région était attirante...

 

Mon ventre se met alors à grogner, et je redescends au premier étage pour aller chercher de quoi manger sur mon bateau. Je traverse le hall d’entrée faisant face aux deux grandes portes quand je remarque la présence de plusieurs statues. Les premières ne portent pas d’inscriptions, sans doute effacés avec le temps, mais l’une d’entre elle est gravée de l’inscription “Enrico”. Je frotte alors avec le bout de ma manche le reste de la stèle, et je tombe des nus.

 

“Enrico Le Wakeau”

 

Une émotion indescriptible m’envahit. Ce.. Cet homme.. Cet Enrico.. Ce serait donc un membre de ma famille. Un de mes aïeux ? La statue à sa droite m’est aussi familière, et je reconnais alors mon père. Je prends une profonde inspiration et je réalise ce qu’il m’arrive. Je viens tout simplement de retrouver le seul et unique vestige de ma famille. Celle que je pensais perdue depuis des années. Je tourne la tête et remarque qu’à la droite de mon père se trouve une stèle vide, sans statue. Elle porte néanmoins une inscription que j’arrive à lire malgré qu’elle soit abîmée. “Pour mon petit fils, Kol Le Wakeau.”




 

Chapitre VIII

 

*eclipse temporelle*

 

J’ai passé ces derniers jours à explorer et découvrir mon héritage et j’ai appris beaucoup plus de choses durant ce laps de temps que durant ces dizaines d’années de recherches. J’en sais désormais un peu plus également sur l’histoire de cette bâtisse. Le Castel Wakeau, de son véritable nom appartient à ma famille depuis plus de six générations. Mon grand-père l’avait fait restaurer et agrandir par la suite, et c’est ici qu’il avait décidé de fonder une famille et d’élever mon père.

 

En fouillant dans les dizaines de coupures de journaux que conservait mon grand-père, j’y ai trouvé sans doute la surprise la plus poignante. Il avait découpé et soigneusement classé mes différents passages dans les journaux stendeliens, que ce soit lorsque j’ai gagné les Jeux Olympiques ou après l’une de mes plus grandes expéditions, sur Nabes. Il me connaissait et savait qui j’étais mais il n’est jamais venu me voir. Je ne pense pas qu’il était timide ou réfractaire à cette idée, c’était quelqu’un semble t-il de très diplomate et qui ne reculait jamais devant quelque chose qui lui faisait peur. Je pense plutôt qu’il ne souhaitait juste pas interférer dans mon parcours, dans ma vie. La fierté que j’ai suivi, à l’instar de mon père, son amour de l’aventure, devait lui suffir. Et hasard de la vie ou décision méticuleuse, il avait décidé de finir ses jours dans la ville de mon associé et ami de toujours … Espérait-il que je le retrouve ?

 

C’est le coeur serré que je me résouds à rentrer sur Stendel, faute de vivres supplémentaires. Ce ne sont néanmoins pas des adieux car je reviendrai ici régulièrement. Je me sens ici chez moi, et ce pour la première fois depuis que j’ai fui mon village.

 

Avant de partir, je m'assieds à la balançoire suspendue à l’immense chêne qui siège en face du castel. Dire que mon père avant moi s’y est assis, ici-même… Je contemple la bâtisse qui est à l’image de mes ancêtres : à l’épreuve de tout. J’ai longtemps hésité à prendre ma retraite, ne sachant pas où j’irai par la suite, mais désormais je sais que ce lieu m’attendra pour y vivre mes dernières heures. La rénovation sera longue, difficile, peut-être impossible mais je me dois de restaurer cet héritage inespéré.

 

Pour la première fois depuis longtemps, le soleil se couche lors d’un de mes départs en mer. C’est peut-être bien la preuve que quelque chose a changé. La routine dans laquelle j’étais enfermé, que dis-je, dans laquelle je m’étais enfermé, s’est brisée. Cette découverte dépasse de loin tout ce que j’ai pu trouver auparavant. J’ai retrouvé quelque chose d’inestimable, quelque chose que je pensais perdu à jamais.

 

Ma famille.

 

 

 

 

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Le Castel est la pièce maîtresse de cette île. Il s’agit d’une grande bâtisse vieille de plusieurs décennies, perchée sur les hauteurs et à flanc de falaise. Elle s’est délabrée au fil du temps mais depuis peu elle est en cours de rénovation et voit à sa décoration extérieure s’ajouter échafaudages et autres raccordements.

 

 

Révélation

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Le bateau est le moyen RP pour accéder à l’île et y acheminer toutes les ressources nécessaires à la rénovation de ses bâtiments.

 

S’il vous rappelle quelque chose, c’est normal : c’est ce même bateau qui a gagné le concours naval organisé par la modération, et qui sera amarré au port de Stendel prochainement. Ce lien avait déjà été anticipé à l’époque et RP parlant, il permet à mon personnage de relier Stendel et cette île.

 

 

 

Révélation

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L’entrepôt est une sorte de petite réserve en construction permettant, à terme, de stocker les ressources nécessaires à la rénovation sur l’île. Sa position permet de décharger rapidement le bateau à son arrivée, et le transport jusqu’au castel un peu plus haut se fait ensuite grâce à une charrette.

 

 

Révélation

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Le kiosque est un lieu synonyme de calme et de sérénité. Faisant face à la mer, il permet de se reposer entre deux chantiers et de profiter du magnifique panorama que propose l’île.

 

 

Révélation

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La serre est quant à elle un lieu de recherche et de découverte. Laissé à l’abandon pendant des années, la nature emprisonnée à l’entière y a peu à peu repris ses droits et à envahit la structure du bâtiment.

 

 

Révélation

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Révélation

 

 

 

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Révélation

 

 

 

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Révélation

 

 

 

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Révélation

 

 


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Révélation

 

 

 

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Révélation

Demande envoyée à Hercey

 

 

 

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Ce projet est donc un simple projet décoration, qui fait office pour moi de maison de campagne améliorée. En plus de cinq ans je n’ai jamais trouvé le temps ni la motivation de réaliser quoique ce soit allant dans ce sens et c’est l’été dernier que l’idée de ce projet à émerger. Une grande partie du projet était déjà prête mais ce n’est qu’il y a quelques semaines que le chantier a été achevé.

 

J’ai bien conscience que ce projet peut paraître de trop pour moi, sachant que j’ai déjà du mal à trouver le temps nécessaire à consacrer à l’Archipel du Kri’h’Per ou encore à Nevah. J’ai même longtemps hésité à le poster, ayant peur des réactions qu’il pourrait susciter. Néanmoins, je tiens à préciser que projet est terminé en solo en quasi totalité: il ne reste plus qu’à tout reproduire sur Minefield.  Qui plus est je ne serai pas seul, mais épaulé entre autre de mon fidèle associé Stalroc.

 

Pour ceux qui se demanderait : j'ai bel et bien reproduit l'île en solo, au bloc près et à la main. Je souhaitais aménager au mieux l'île en fonction du terrain et avoir une idée du rendu global du projet. Voici d'ailleurs une vue aérienne globale du projet.

 

 

Révélation

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Je tiens à remercier tout particulièrement Stalroc, sans qui ce projet n’aurait sans doute jamais vu le jour. Plus qu’un architecte de génie, il a été un véritable soutien tout au long de l’imagination et de l’aménagement de l’île. Il a aussi été une source de motivation lorsque j’en perdais.

 

Je remercie aussi MrFalcar, Yasuhiro et Rikkanima qui ont été là pour me conseiller et me donner leur avis tout au long de la réalisation du castel.

 

Je vous remercie enfin vous, lecteurs, d’avoir pris le temps de lire cette demande de projet et d’en avoir parcouru le contenu. J’espère que ce projet plaira à tous car il a une importance particulière pour moi.

 

 

 

 

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Révélation

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Et bien, quel projet nous avons là ! Certes un petit projet, mais un petit projet grandiose.

Pour débuter, je tiens à préciser que j'ai eu la chance d'avoir assisté à l'élaboration de ce projet depuis son début. Kolwako tient énormément à celui-ci et je suis sûr qu'il le mènera jusqu'au bout car c'est quelqu'un de bosseur doublé d'une imagination débordante.

Venons-en à la demande en elle-même. On est tout d'abord frappé par la beauté de celle-ci. La mise en forme est parfaite et chaque section est bien détaillée (Gros pouce bleu pour l'idée de la carte présentant l'organisation du projet, c'est une super idée).

La qualité architecturale des bâtiments est sans reproche, chaque construction a été travaillée à son maximum et le rendu est juste sublime.

Mais pour moi, c'est n'est pas l'architecture qui rend ce projet unique mais bien l'histoire qu'il y a autour. Tous les bâtiments ont un lien entre eux et même avec d'autres projets existant et nous permettent de comprendre pas à pas l'histoire de Kolwako.  Je vous conseille par ailleurs de lire le RP jusqu'au bout, il est très bien écrit et passionnant.

 

Je te souhaite bonne chance Kolwako et j'espère que tu sauras nous éblouir avec le Castel Wakeau !

 

Yasu

Modifié par Yasuhiro
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Révélation

 

[RP]

 

" Teichō, qu'est ce batiment au loin?"

 

"Je n'en sais rien, sans doute une vieille propriété d'entemps. Je ne cherche pas trop à savoir qui vit autour de nos eaux, tant qu'ils ne pechent pas mon poisson."

 

Le capitaine lança son harpon, et remonta un gros saumon à bord.

 

"Et puis de toute façon, même si on avait des questions, Kusadoro-sama nous avait déjà demandé il y a bien longtemps de ne pas s'approcher des autres villes du lac."

 

Le jeune pecheur se mis à ramer. Le soleil se couchait sur le petit chateau au loin sur l'île. Tranquil...

 

[RP off]

 

 

Hello o/. 

 

Mais quel mignon petit projet. c'est beau, simple, facilement finissable, et ajoute une belle touche de décoration dans la région.

Je donne mon accord pour Akuma-Kyodai.

 

Bon jeu et bonne chance futur voisin o/

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Bonsoir,

 

 

Je ne peux que venir plussoyer la requête de mon ami Kolwako dans le cadre de sa demande de projet sur New-Stendel.

Ayant participé à l'élaboration du projet de mon ami, il est tout à fais normal que je sois présent aujourd'hui pour soutenir cette longue année de travail pour ce projet aussi bien axé sur le plan architectural que RP.


A vrai dire, ce projet date de l'été 2016, nous avions en tête avec Kolwako de construire son héritage sur Minefield et surtout faire évoluer son RP afin de répondre à la question de l'origine du personnage d'Enriko le Wakeau envers Kolwako: Est-ce son personnage, un ancêtre, un enfant, ... ?? Tous ses questionnements ont finalement aboutis à ce projet ainsi que ses fondations qui j'espère seront convaincante dans le cadre de votre confirmation.

 

J'avoue également être heureux d'aujourd'hui de voir cette demande de projet qui au final à pris plus de temps que prévu au vue de nos IRL assez chargé. Bien que ce soit le grand bébé de Kolwako, ce projet me tient énormément à coeur au vue du temps passé dessus.

 

Pour résumé Kolwako, c'est un joueur qui a su faire ses preuves sur Minefield depuis maintenant plus de 5 ans et demi (bientôt 6 ans d'activité sur Minefield). Sérieux, sympathique, motivé, il est clair que Kolwako mènera ce projet à bout et en cas de baisse de motivation une équipe sera derrière lui aussi bien Rikkanima, que Falcar ou bien moi, on sera là pour aider et soutenir Kolwako dans la réalisation de ce projet.

 

L'intérêt de ce projet est crucial dans la suite de l'évolution de Kolwako ainsi que moi-même sachant que nos RP sont étroitement liés.

 


Enfin bref, tout pour dire que je viendrai vous bassiner si le projet n'est pas accepté et aussi pour dire que je vous offre mon énorme +1 !!!

 

 

Je suis de tout coeur avec toi mon ami et je tiens à ce que le Castel Wakeau soit une de tes plus grandes fiertés sur ce serveur.

 

 

 

 

Cordialement,

 

Stalroc,

Aventurier Commerçant de The Adventurer,

Grand Conseiller et Fondateur de Simurgh,

Directeur de l'académie de Simurgh.

 

 

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Bonsoir je mer présente ici pour soutenir ce cher Kolwako dans sa demande de projet.

Kolwako est quelqu'un de très sérieux et assidu à la tâche.

Je pense donc qu'il sera capable de mener son projet à bien et de le terminer

je lui accorde donc tout mon soutient pour cette demande  

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Bonjour,

 

Tout d'abord merci pour l'engouement que vous avez pour mon projet, ça me fait extrêmement plaisir ! Vos messages de soutiens et vos compliments me vont droit au coeur :) 

 

Je remercie ensuite, dans l'ordre d'arrivée, Valmont, Akuma Kyodai, le Caislean An Nightmares et Sylve pour leur accord d'installation. Je ferai en sorte d'honorer la confiance que vous m'accordez, et vos accords figurent désormais sur la demande de projet. Concernant les deux derniers accords manquants, à savoir Icarus et Mislaid, j'essaie actuellement de contacter les dirigeants directement afin d'accélérer les procédures.

 

Pour ceux qui se plaignent du manque de screens, c'est malheureusement pour vous un choix. J'aimerai qu'à terme des gens viennent visiter par eux-même le castel et il n'y a rien de mieux pour donner l'envie d'aller visiter un projet que de ne pas en montrer beaucoup ;) 

 

Quant au nom du projet, il a un sens expliqué mais pour le savoir encore faudrait-il lire le RP :P

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Au nom de Sylve, nous ne nous opposons pas à ce que Kolwako s'installe dans les parages, à condition qu'il utilise le paillasson pour se décrotter les pieds et qu'il retire les doigts de son nez chaque fois qu'il viendra nous rendre visite.

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20 Démévent, an 172 du Calendrier Erachien,

De par le Gouverneur Squirkiz, au service de l'Empire,

Adressé à l'aventurier Labessien, citoyen et cartographe au service de l'Empire, Kol le Wakeau,

 

Citoyen Kol le Wakeau,

 

J'ai personnellement étudié cette demande, pour le moins singulière. Cette île, dont aucun ouvrage ne fait mention, ainsi que cette demeure dont vous vous proclamez l'héritier... Tout ceci a éveillé des soupçons parmi les scribes qui ont traité votre requête. Vous n'avez fourni aucun document officiel, aucun acte de naissance ni testament dans ce dossier. Comprenez que l'Empire n'a pas pour coutume de distribuer les territoires de la sorte, les imposteurs se faisant courant.

 

Néanmoins, et c'est pour cela que j'ai pris en charge cette demande, il convient de prendre en considération vos actes. Il serait en effet injuste d'ignorer vos années de labeur dont vous avez fait contribution en tant que cartographe impérial. Vous êtes également un personnage apprécié et respecté par vos pairs, de par vos hauts faits dans votre profession ainsi que via votre commerce. Les appuis du chevalier impérial Stalroc, du baron d'Alessis ou encore du Shogun Xadrow jouent évidemment en votre faveur. 

 

Puisque les seigneurs voisins n'expriment aucune objection à ce que vous preniez possession de l'île, je ne vois pas pourquoi je vous refuserais ce privilège. C'est même avec un certain intérêt que je suivrai les travaux d'aménagements dont vous faites allusion dans votre demande.

 

Vous êtes donc officiellement propriétaire de ce domaine, désigné dès à présent comme le domaine des Wakeau.

 

Longue vie à l'Empire,

Gouverneur Squirkiz.

 



HRP :

Dans la catégorie "caviar de RP" j'ai rarement été aussi repu. Je suis particulièrement fan de l'écriture à la première personne, ou du moins des narrations sous un point de vue interne. C'est beaucoup plus immersif que de l'omniscient et dans le cas présent tout à fait adapté.

Bref, ce genre de RP donne clairement envie de créer un univers "canon" pour Minefield tant il est cohérent et insère malicieusement des références à la communauté du serveur. *

Ca fond dans la bouche / 20

 

En ce qui concerne l'architecture, il n'y avait pas trop de risque en prenant Stalroc pour te conseiller. Je ne trouve pas grand chose à redire, étant à des lieues de le maîtrise de construction proposée ici.

 

Mettez tout ceci dans un post avec une présentation irréprochable et vous obtenez... un projet validé ! Bonne construction :)

 

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